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L’esprit black-block

Je vous envoie un petit quelque chose, rapidement écrit, mais qui je l’espère permettra de mieux expliciter deux ou trois choses qui me paraissent fondamentales dans l’approche de l’esprit black-block. Je ne suis pas certain que ce que je vais dire soit franchement original, et je dois avouer aussi, je n’ai jamais participé à un tel phénomène. Mais je me permet d’en parler, car j’ai été troublé en parcourant quelques pages sur le net combien la distance pouvait être grande entre la représentation qu’avaient du black-block ceux qui n’en avait « qu’entendu parlé » et ceux qui y participaient, ou au moins avaient compris ce que c’était.

Je suis bouddhiste, et si je me permets de l’affirmer, c’est parce que je suis né dedans et que j’ai fait plus que lire quelques bouquins sur le sujet. Attention, je suis loin de me présenter comme une autorité (beurk) dans le domaine, je veux simplement vous « rassurer », vous dire que je parle en connaissance de cause. Bouddhiste, je suis donc résolument non-violent, et pourtant je veux proposer une analyse qui soit un argument en faveur des black-blocks, s’ils avaient seulement besoin qu’on les défende… N’en déplaise à certain(e)s, leur « violence » n’est pas à mes yeux le débat le plus intéressant que l’on puisse entamer à ce sujet ! Je ne tiens pas à faire un amalgame douteux ou proclamer qu’il faut être bouddhiste pour comprendre le black-block, mais je pense sincèrement que des éléments de philosophie bouddhiste, de philosophie de l’esprit et de théorie des systèmes dynamiques peuvent sérieusement aider à mettre à jour l’aspect profondément original et exceptionnel de la chose. Ce que je vais raconter n’est que mon point de vue, une façon nécessairement parcellaire, d’entamer une réflexion. Je ne prétend pas avoir tout compris des black-blocks, mais pourquoi ne pas partager ma pensée et la soumettre à la critique ?


On présente généralement le black-block comme un évènement ou un phénomène, et je privilégierai le second terme, car en phénoménologie bouddhiste, on considère tout phénomène comme impermanent, car composé (d’agrégats), et ce, selon une loi de cause à effet. Or, je cite : « Un black-block, c'est un ensemble d'individus ou de groupes affinitaires, qui se regroupent de manière spontanée ou organisée à un moment donné, à l'occasion de manifestations ou actions politiques. » Pour ma part, j’espère que vous comprendrez que je ne peux m’empêcher de faire le parallèle ! Le gros problème, c’est qu’à un niveau très grossier, les média et l’ensemble de la population perçoivent le black-block comme une organisation, une entité propre, avec ses « membres » plutôt que de simples participants : le black-block devient quelque chose de solide, de constitué, de permanent plutôt que transitoire. Chaque participant devient un « black-block », que l’on peut sommer avec ses petits camarades, comme on ajoute le citoyen au citoyen, l’électeur à l’électeur pour obtenir des ensembles tels que l’Etat, l’Electorat… Pourquoi une telle confusion ?

Le philosophe de l’esprit Daniel Denett, a introduit la notion de posture intentionnelle (« intentional stance »), qui est somme toute une notion assez intuitive. Pour faire simple, l’idée, c’est que l’on ne peut s’empêcher d’attribuer à autrui des attentes, des croyances ou désirs, certaines représentations des choses, etc., bref, une subjectivité. Or, cet « autre » peut aussi bien être une personne, qu’un animal, qu’un groupe de personne, qu’une institution, ou même une chose (un peu comme quand on frappe, par réflexe, le coin de table sur lequel on s’est cogné pour le « punir »). Un exemple courant concerne les élections : plutôt que de considérer celles-ci comme une méthode de prise de décision pour la collectivité, on parle de « l’Electorat qui a exprimé son mécontentement… » ou encore quand un Etat « décide » « d’attaquer » un autre Etat.

La grosse escroquerie, c’est quand un individu confisque cette subjectivité (rappelez-vous : « L’Etat, c’est moi ! »), ce qui a encore lieu aujourd’hui à travers ce que l’on appelle « la démocratie représentative ». Remarquez que le mot même de démocratie trahit cet état d’esprit : « le pouvoir au peuple », mais qui est ce peuple ?


Afin de résoudre le problème, une approche est de s’efforcer à ne pas analyser des groupes, des institutions de la même manière que des individus. C’est ce qu’on a fait pendant longtemps. Une autre façon de faire, c’est d’assumer le fait que les individus ne sont pas les seuls détenteurs de subjectivité, et de chercher alors des méthodes d’analyse qui supportent d’être étendues à différents niveaux (individuels et collectifs). Or cette dernière approche est extrêmement féconde à l’heure actuelle, et encouragée car elle permet aux sciences sociales de rejoindre le champ des sciences cognitives (qui rassemblent déjà psychologie, philosophie, informatique, linguistique,… tout ce qui touche à l’esprit, au comportement, au savoir, à l’intelligence…). De surcroît, venant de la physique, il existe une méthode qui permet de lier tout ça ensemble : c’est la théorie des systèmes dynamiques (non-linéaires), popularisée sous le nom de « théorie du chaos », tadaaaa ! Cette théorie permet de rendre compte de phénomènes tant au niveau intra-cérébral (réseaux de neurones), qu’individuel ou collectif. Pour vous faire plaisir, sachez qu’on parle aussi de système « auto-organisés » ou de systèmes « autonomes ».

Là où ça devient intéressant, c’est que le black-block est relativement lié au concept de TAZ (zone autonome temporaire) d’Hakim Bey, qui fonde une bonne partie de sa réflexion sur la théorie du chaos justement. Comme le sieur Hakim en parle plus ou moins en termes poétiques (comme c’est hélas souvent le cas) je vais essayer d’expliquer ce que ça peut à avoir avec le black-block.


Mais d’abord, qu’est-ce qu’un système dynamique ? Un système dynamique simple peut être par exemple un bête pendule (une masse au bout d’un fil). Si vous écartez légèrement ce pendule de sa position d’équilibre, il va osciller gentiment autour de la verticale avant de s’y immobiliser à nouveau au bout d’un petit moment : on dira que cette position est un attracteur. Un attracteur est un état vers lequel se dirige un système, en général pour y rester : en effet, si le système s’en écarte, par définition, il va y être attiré de nouveau (comme notre pendule). Par contre, il peut exister pour un même système différents attracteurs, de « force » différentes, et le système va passer de l’un à l’autre si on lui fourni assez d’énergie. Statistiquement, le système fini par atteindre l’attracteur final, le plus « puissant », après être passé par les autres. Certains se plaisent à dire que pour les vivants, la mort est l’exemple d’un tel attracteur.

Un type de système dynamique qui est pas mal étudié sont les systèmes composés de nombreux éléments dit « microscopiques », comparables entre eux, avec chacun son comportement. Du point de vue de l’ensemble, « macroscopique », pendant un temps on n’observe rien : chaque élément microscopique à l’air de mener sa vie indépendamment des autres, et vue d’en haut, franchement, ça a bien l’air d’être le bordel. Sauf que, dans certaines conditions, peuvent apparaître des comportements d’ensemble : les éléments microscopiques se sont-ils concertés pour changer et régler chacun leur comportement sur celui de tous les autres, pour former une unité à un niveau macroscopique ? Que nenni. Chaque élément se comporte individuellement toujours de la même façon (selon les mêmes lois), mais dans des conditions différentes, ce qui fait que l’on a l’impression que quelque chose, une organisation apparaît, alors qu’intrinsèquemment rien n’a changé. S’il est vrai qu’une organisation peut « émerger » à certains moments, il n’y a pas vraiment de différence de nature entre le bordel et l’organisation. Et surtout personne n’est intervenu de l’extérieur (ou de l’intérieur) pour dire à chaque élément ce qu’il avait à faire. Je pense que c’est à cela que Hakim Bey fait allusion quand il dit : « En fait la théorie du chaos, telle que je la comprends, prédit l'impossibilité de tout Système de Contrôle universel. » En disant les choses simplement, les états organisés sont associés à des attracteurs pour le système, ils ne viennent pas d’en dehors ou d’un point précis. Pour être complet, il faudrait parler aussi de la sensibilité aux conditions initiales, mais je pense que tout le monde aura entendu parler du coup d’aile de papillon en Nouvelle-Zélande qui provoque une tempête à New-York…


Il existe des arguments assez techniques pour justifier en quoi certains systèmes dynamiques peuvent êtres des modèles de systèmes autonomes qui supportent assez bien la subjectivité dont nous avons parlé. Mais ce que nous avons dit suffit pour retenir que l’on peut traiter du comportement collectif à l’aide des comportements individuels, tout en conservant la rupture entre individu et collectif, et même en pensant l’inexistence dans l’absolu du collectif…


Arrivés là, des chercheurs comme F. Varela se sont mis à parler de « sois sans soi ». En effet, si l’on pense à nous-même comme des ensembles cellulaires, et que nos comportements coïncident avec les attracteurs des systèmes que constituent ces ensembles, on peut considérer que ce que nous prenons pour un soi permanent n’est qu’une émergence dans des conditions particulières. Il est vrai que Varela a été très influencé par la philosophie bouddhiste (il l’a même revendiqué) : on trouve une résonance certaine avec le concept de non-soi. Le non-soi (anatman) n’est pas un nihilisme, c’est dire en fait que le « je » n’existe pas de manière indépendante et permanente. Il s’agit d’une succession d’instants de conscience qui sont produits par une cause dans des conditions données. Que ces phénomènes de conscience s’inscrivent dans une continuité, et nous croyons en la permanence d’un phénomène unique qui serait le « soi ». Une métaphore courante est la succession des images sur la pellicule d’un film qui nous donne l’illusion d’une unité et d’une permanence. Mais si le « moi » n’existe pas, il est indéniable que le « moi » n’est pas le « toi », que l’on peut s’adresser à « moi » en tant que « moi » : j’existe au niveau relatif, mais dans l’absolu, si je cherche il n’y a rien de solide à quoi je puisse identifier le « je ». Dans l’absolu, le « je » comme les phénomènes sont vides en essence. Le bouddhisme dit qu’un obstacle au bonheur est la non-reconnaissance de cette sorte d’instantanéité du soi, la non-reconnaissance de sa nature vide.


On peut étendre cette critique aux institutions. Qu’est ce que le césarisme de l’Etat que dénonçait Bakounine par exemple ? Une croyance en un Etat absolu, souverain, permanent, qui pour conforter son existence ne peut que s’étendre et agresser ses voisins, opprimer ses citoyens qui le composent pourtant. Il prend une existante propre, indépendante, impression que l’on entretient en ignorant sa nature vide, en tant que manifestation composée (par nous) et dépendante. Et il se trouve toujours quelques âmes bien intentionnées pour confisquer au nom du « devoir » ou du « droit » cette existence vide. Il en est de même des partis, des syndicats, de l’armée, de l’école… etc.

Et ce que je trouve absolument génial avec le black-block (ou silver, pink…) est qu’il s’agit justement d’un phénomène collectif qui a conscience de son propre « vide », ce qui ne l’empêche pas d’être efficace à un niveau relatif. Je pense sincèrement que c’est une première dans l’histoire de l’humanité ! Mais vraisemblablement, la reconnaissance de cette nature « vide » n’est pas partagée par tout le monde. Comme pour les autres phénomènes collectifs, les gens peu avertis y calquent une existence solide, permanente, une entité à laquelle doivent se soumettre ses composantes, alors qu’en réalité, c’est l’inverse qui se produit : c’est le black-block qui procède de ses participants. En théorie (j’ai pas expérimenté la pratique, mais j’ai l’impression que ça marche) le black-block est la preuve que structurellement, on peut arriver à bâtir une entité collective qui ne dévore pas ses géniteurs. Je considère le black-block comme le développement naturel de l’inspiration anar, et une véritable réalisation.


Un dernier mot sur la violence quand même. Dans le bouddhisme on considère que la violence vient de ce que le moi tient absolument à se convaincre de sa solidité, et de celle du monde paranoïaque qu’il se construit. Naturellement, vu qu’il est « vide » (inexistant en ce sens qu’il n’est pas autogène) tout tend à prouver au « moi » qu’il n’est qu’une illusion. Donc le « moi » prend tout pour une agression vu qu’à son sensà lui, il existe. D’où l’agressivité. La violence de l’état s’explique facilement de la même manière. Celle supposée du black-block s’explique par contre difficilement par ce biais. Le black-block n’a pas peur de « mourir », et vu qu’il reconnaît sa propre impermanence, il ne peut absolument avoir peur de disparaître. Il y a peu de chance aussi qu’à leur tour ses participants aient peur qu’il meure. Aucun participant ne peut raisonnablement se battre pour que le black-block survive… Cette « violence » est donc purement un choix de libération. L’engagement à ne causer que des dégâts matériels, et le choix des cibles, est une preuve en ce sens. Le renoncement à la « violence » pour des actions plus pacifiste en est une autre : être attaché à une méthode est la marque de l’attachement à une forme qui maintien le confort du « moi ».

Il ne reste que deux problèmes de violence pour moi : au niveau individuel, je ne pense pas que tous les participants soient des « boddhisattvas » sachant manier la violence avec discernement, quoique… tant qu’il n’y a pas mort d’homme ou de blessés, qui oserait se plaindre ! Le plus important à mon avis est cette autre critique bouddhiste de la violence. Le plus gros problème, ce n’est pas tant que la violence est « mal », c’est que nul n’est capable de strictement en prévoir les conséquences. C’est une action de choc, qui accélère beaucoup les choses, mais en cela elle est très peu maîtrisable. On dit que le discernement suffisant pour déterminer les suites d’une action violente est presque impossible à atteindre. C’est cela le véritable obstacle. Mais c’est un risque que l’on peut parfaitement assumer. Le principal, c’est de n’engager que soi. Mais il faut rester conscient que même cela dans certain cas peut être difficile.

Enfin je dirais à tous ceux qui sont scandalisés par la « violence » du black-block que bizarrement les gens vertueux ne le sont jamais moins que face à ceux qu’ils considèrent comme non-vertueux… Alors où est la violence finalement ? Le bouddhiste fait toujours attention à ce qu’il vit lui. Que les autres suivent leurs voies, et que tous soient ainsi libérés de la souffrance et trouvent le bonheur !


Paix et bien(s) à vous.


Jean Delpech

delpech_jean@hotmail.com

Ecrit par libertad, à 22:45 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  detred
10-06-03
à 21:01

(désolé, j'ai pas lu l'article jusqu'au bout, seulement survolé, j'ai un bac à réviser moi!pour avoir un grand avenir de cadre sup dynamique ;-))
bon, ma copine étant une black-boc, je sais un chouya de quoi je parle :
la violence des black-bocs n'est en fait que symbolique, il ne s'attaque qu'aux représentations du pouvoir capitaliste, jugeant que la violence exercée face à ça n'est en rien comparable aux dégats collatéraux du billet vert.
EN AUCUN CAS un b-b ne s'attaque à une personne physique, ne serait-ce 2-3 caillaisses balancées sur les boucliers des CRS, pour la provocation (ça fait ton sur ton lors d'une émeute)
voilà voilà
paix amour liberté et fleurs, trés chers ;-)
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  h
28-10-04
à 23:45

Re:

2-3 caillassages ? des fois c aussi des cocktails molotov...
et de dire qu'on ne s'attaque qu'a des "representaations" c vraiment pas rassurant... c le meme discour qu'a deja ete tenu dans l'histoire par des gens qui ont fini par considerer des gens comme representatif de l'etat, d'un truc ou d'un machin... franchement soit on est non violent, soit on est violent et on assume... mais si les black b se mettent a avoir la langue de bois aussi, qu'ils degagent ! on se passera d''eux !
HB
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  nanor
30-11-04
à 18:08

bien parlé!

oui bien parlé la violence est incontrôlable, c'est certain. faire appel a cette manière de s'exprimer c'est faire parler son coté bestial. rien de constructif ne peut émerger d'un animal.
cependant dans ce monde où pour frapper les esprit il faut frapper fort... il est permis de se demander si il ne faut effectivement pas passer par là...
c'est triste mais c'est ainsi!
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  antoine
11-02-05
à 18:43

violence

le vote ne change rien: la lutte continue...

je pense qu'il y'a pas mal de politicien et d'élus qui se moquent, qui se foutent carrément de notre geule ils pensent surtout a leurs geules, apparement la seule façon de se faire entendre c'est de casser, je comprends que des personnes exaspérées optes pour cette solution, sa me parer un peu logique et légitime....
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  ibubolo
12-02-05
à 01:54

Re: violence

oui, mais de là à pondre des panégyriques naivisants, je trouve ça vraiment... comment dire  ?? escarpins de cuir noir... ...oui, voilà !!! FE-TI-CH-ISTE...

@detred, si ta copine est "une black block", n'en parle pas ici, c'est très risqué... la réaction impérialiste guette...

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  Anonyme
12-02-05
à 17:18

Re: Re: violence

on entends souvent des echos aussi de pillages de petits magasins et de destruction gratuite,
c'est juste le coté groupusculaire qui mene a la derive, je ne condamne personellement pas le recours a une forme de violence, mais bien le fetichisme comme dit je ne sais plus qui au dessus qui decoule de l isolement (volontaire?) des b b.
avoir un grand frisson ne m interesse pas, me prendre pour une avant garde non plus.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
12-02-05
à 18:20

Je ne connais pas le bouddhisme

<< Mais si le « moi » n’existe pas, il est indéniable que le « moi » n’est pas le « toi », que l’on peut s’adresser à « moi » en tant que « moi » : j’existe au niveau relatif, mais dans l’absolu, si je cherche il n’y a rien de solide à quoi je puisse identifier le « je ». Dans l’absolu, le « je » comme les phénomènes sont vides en essence.>> << Plus vaste que soi… Suis-je vraiment un individu ? >> Le bouddhisme dit qu’un obstacle au bonheur est la non-reconnaissance de cette sorte d’instantanéité du soi, la non-reconnaissance de sa nature vide.

Guerre et paix à vous.
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  Anonyme
12-02-05
à 18:52

Sur la non-violence

Interrogé sur la non-violence face aux nazis, Gandhi donne sa réponse.
Le nazisme c’est la destruction. Aujourd’hui la destruction est en marche. On peut considérer que la dévastation de notre planète est une forme de nazisme. À ce moment là, si je dois sortir de ma non-violence, contre qui dois-je être violent ? Montrez-moi ceux qui ne participent pas à cette dévastation.
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  ibubolo
13-02-05
à 12:34

Re: Sur la non-violence

oh, ça va la mauvaise fois ou la naiveté qui pousse à chercher des raisons à sa violence chez gandhi ou le christ...

je m'en fous, le monde est violent, la vie est violente et le black block n'est qu'une poupée de son...

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  hang-us
14-02-05
à 17:35

Re: Re: Sur la non-violence

A tout ceux qui s'interrogent sur la violence du B-B je réponds que n'importe quel état, et en particulier la France, est 1000 fois plus violent, même si j'ai peur quand je suis à côté d'eux dans les manifs (j'ai surtout peur de la réaction des flics!).
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  ibubolo
14-02-05
à 17:47

Re: Re: Re: Sur la non-violence

je m'en fous, le monde est violent, la vie est violente et le black block n'est qu'une poupée de cire...

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  -akira-
26-06-05
à 20:54

Re: bien parlé!

ca me fait bien rire...
déja le controle est une illusion, alors controle de la violence controle de la non violence ca veut pas dire grand chose...
Ensuite, faire appel à la violence serait faire parler son coté bestial,rien de constructif ne peu émerger d'un animal? ca c'est fort il me semble que les animaux vivent en société et depuis le temps ca à l'air de relativement bien se passer,c'est just l'homme qui casse l'équilibre...
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  bo
27-06-05
à 12:20

Re: Re: bien parlé!

Je vois la violEnce comme un moyen. Un moyen qui comporte ses avantages ainsi que ces défauts. Il faut peser le bien-fondé de son utilisation dans chaque situation. Il ne s'agit pas de faire de son utilisation (ou non-utlisation) un dogme.

De cette vision de la violEnce en tant que moyen de répondre physiquement à un problème, on peut alors distinguer la violAnce imprimer par une classe dominante (violAnce étatique, économique, familiale, ayant pour but de forcer, contraindre, emprisonner, annexer, confisquer, instrumentaliser, programmer, chosifier, rendre dépendant, etc. )

Afin de faire le distingo, on peut reprendre l'idée d'Igor Reitzman d'inventer un nouveau mot. Il donne ses raisons ici: http://lmsi.net/article.php3?id_article=171
Enfin, toujours du même auteur, on pourra lire une reflexion sur ce nouveau concept de violAnce symbolique: http://lmsi.net/rubrique.php3?id_rubrique=61
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  no cocos no fachos
28-06-05
à 10:39

glouglou

Personnelement, je vois 2 moyens capables de pouvoir changer cette société de merde; la thune, et la violence, il existe aussi la parole, mais la, on peut crever la gueule ouverte avant d'arriver à quelqeuchose de à peu près potable...
donc, dès ce moment ou l'on se dit que c'est soit l'argent, soit la violence qui te permet de vouloir changer (en bien ou en mal, le plus souvent en mal) cette société, et que -bien sur- tu veux la changer, il ya un choix à faire, et je crois qu'on est nombreux à pouvoir dire qu'on roule pas sur l'or ici (moi en tous cas pas...) et qu'on siat que ca va plus pouvoir continuer longtemps....
Mais le problème, c'est que cette lutte, cette stratégie offensive de manif est un truc purement événementiel, les gens du BB, il y en a qui sont encore étudiantEs, il y en a qui sont aussi salariés, et qui font leur petit coup d'éclat et ensuite repartent chez leur patron le lendemain....C'est bien beau, mais nous, on est dans la merde, et on vient pas juste pour se faire bonne conscience (politique) et ensuite remettre en cause le système à la prochaine manif...Il y a des gens qui sont dans la merde tout le temps, et c'est de ces personnes que devraient se manifester l'extreme-violence, pas les petits étudiantEs bientot patronNEs ou les salariéEs...
Ca n'est donc pas une pratique de lutte permanente, je défends bien plus les actions directes comme les repas de quartiers, ou les ateliers de DIY (Do It Yourself) genre réparation de vélo, atelier cuisine végé, les jatdins communautaire, l'autogestion, l'autonomisme, etc...
Mais bon, ca fait plaisir aussi de se masquer entre amiEs, balancer tout et n'importe quoi sur tout et n'importe quoi (sauf l'endroit ou tu voulais que ca soit :D ) hurler comme un malade, se choper des gaz dans la gueule....ouais...
Un autre problème récurrent avec le BB, c'est le sexisme évident qu'il peut y avoir dans ces groupes, je ne dis pas que la violence appartient exclusivement aux hommes, mais ils ont font bien plus usage que les femmes, c'est un millieux dit "couillu" et ca me déplait fortement. Maintenant il ya des filles qui sont dans le BB, mais c'est toujours les hommes qu'on entend parler de "leur" manif et "leur" actions "héroïques" qu'ils ont pu accomplir... beuark...
enfin bon,je vous conseille le bon bouquin de Francois Dupuis-déri sur le sujet : "les Black Blocs : la liberté et l'égalité se manifestent".
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  bidbei
28-06-05
à 16:42

Re: glouglou

"Que l'illégalisme soit dangereux et que, loin de libérer l'individu, il le conduise en cours d'assises, c'est possible. Mais toute révolte est dangereuse, et la révolution,c'est-à-dire l'illégalisme en masse comporte des dangers dont le moindre est une balle dans la peau."
Mauricius, le 15 août 1913.
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  VIDA LOCA
06-07-05
à 23:22

Re: Re: Re: Re: Sur la non-violence

ARRETE D'ECOUTER FRANCE GALL
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  Anonyme
28-09-05
à 14:01

Re: Re: Re: bien parlé!

Ravi que vous ayez senti l'intérêt du concept de violance que j'ai créé, pour comprendre en profondeur le développement de personnalités destructrices. Je vous informe que je viens de mettre en ligne sur mon propre site (http://perso.wanadoo.fr/igor.reitzman/) une grande partie des textes que j'ai écrits. Vous y trouverez une remise en cause de quelques institutions comme la famille, l'école, les religions, l'Etat, la psychanalyse, une déconstruction de l'éducastration comme violance majeure, une réflexion sur le rôle de l'école française dans les répressions coloniales, etc.
Cordialement igor reitzman

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  Mathias-Sandorf
14-02-06
à 15:14

Re: Re: Re: Re: Sur la non-violence

Lorsqu'un prolétaire désespéré, pour se venger de la domination capitaliste, détruit quelque chose , comment l'apprécier ?

D'un point de vue révolutionnaire son geste paraît sans valeur et de différents points de vue on pourrait parler d'un geste négatif. La bourgeoisie n'est pas le moins du monde touchée puisqu'elle a déjà continuellement détruit tant de choses lorsqu'il s'est agi de profits et elle place la valeur argent au-dessus de tout. Un tel geste touche surtout cette couche plus limitée d'artistes, d'amateurs de belles choses dont les meilleurs ont souvent des sentiments anticapitalistes, et dont certains (comme William Morris et Herman Gorter) ont combattu aux côtés des ouvriers. Et puis, y a-t-il une raison de se venger de la bourgeoisie ? Celle-ci a-t-elle donc le devoir d'apporter le socialisme au lieu du capitalisme ?

C'est son rôle de maintenir en place de toutes ses forces le capitalisme ; sa destruction est la tache des prolétaires. Par conséquent, si quelqu'un peut être rendu responsable du maintien du capitalisme, c'est bien la classe ouvrière elle-même qui négligea bien trop la lutte. Enfin, à qui enlève-t-on quelque chose par la destruction ? Aux prolétaires victorieux qui seront un jour les maîtres de tout cela.

Bien sûr toute lutte de classe révolutionnaire, lorsqu'elle prend la forme d'une guerre civile, provoquera toujours des destructions. Détruire les points d'appui de l'ennemi est nécessaire dans toute guerre. Même si le vainqueur essaie d'éviter trop de destructions, le vaincu sera tenté par pur dépit de provoquer des destructions inutiles. Il faudra donc s'attendre à ce que vers la fin du combat, la bourgeoisie décadente détruise énormément. Par contre, pour la classe ouvrière la classe qui prendra lentement le dessus, les destructions ne seront plus un moyen de lutte. Elle essaiera au contraire de transmettre un monde aussi riche et intact que possible à sa descendance, l'humanité future. Cela vaut non seulement pour les auxiliaires techniques qu'elle peut améliorer et perfectionner mais surtout pour les monuments et les souvenirs des générations passées qui ne peuvent pas être reconstruits.

Anton Pannekoek

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  Anonyme
05-04-06
à 17:18

Re: Re: Re: Re: Re: Sur la non-violence

J'ai une image dans la tête qui ne me quitte plus... J'étais plutôt contre la violence dans les manifs avant d'aller à Gêne en 2001... Une petite rue de Gêne, pas très loin du grand boulevard où passait le cortège altermondialiste. Deux voitures côte à côte sur un parking, une petite Audi et une grosse Mercedes... L'Audi était intacte, la Mercedes complétement défoncé ! Cette image a remis en question à jamais ma vision de l'utilité de la violence dans les contestations... Il ne s'agissait aucunement de la destruction "des points d'appui de l'ennemi" mais celle d'un symbole de l'abus de pouvoir de l'argent et de sa vanité. La proximité de cette voiture de "pauvre" épargnée ne faisait que renforcer le pouvoir uniquement symbolique d'une colère vitale, un avertissement à ceux qui croient encore qu'avec le pouvoir et l'argent on peux faire n'importe quoi, sans aucun risque ! Ça s'appelle Résistance... ou Terrorisme selon de quel côté de la barricade on se trouve...
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  Aldo l'apatride.
05-04-06
à 18:32

Sans violence l'humain ne serait pas ce qu'il est...

J'aurais juste une petite remarque anthropo-phylosophique. Ou en serait l'homme si le "savoir être violent" ne faisait pas partie de ses capacités ? Assurément nulle part, car jamais il n'aurait pus combattre le tigre à dent de sabre ou se mettre un mamouth sous la dent en hiver... Je sais qu'il n'y a plus de tigre aujourd'hui. Mais si vous vouler changer l'humanité il faut connaitre l'homme en profondeur. Et la violence fait justement  partie de notre nature profonde et ce depuis notre apparition. C'est à dire depuis des milliers et des milliers d'années. Elle est encore la norme aujourd'hui . Vous voudriez changer en quelques heures ce que la nature à mis tant de temps à construire? C'est un peu prétentieux.
Si quelques utopistes à la sauce Gandhi, choisissent de devenir non violent ... J'en suis ravi ,  mais si les autres, c'est à dire 99,99% de l'humanité sont insensibles à la cause pacifiste , ou allons nous ?
Il y a dix ans d'ici je travaillais pour une en ONG en Sierra Léone, j'étais jeune, humaniste et sans idée de ce qu'était la guerre. Après quelques mois passés là il est devenu évident pour moi que la meilleure réponse à donner à une rafale de kalashnikov , c'était une autre rafale de kalashnikov mieux ajustée ou de se tirer vite fait. Et je me suis tiré . C'était ce qu'on appelle chez les petits-bourgeois une leçon de vie.
C'est d'ailleur avec violence que ce conflit s'est enfin terminé,  que nos pères ont  battu le faschisme en 45, que les viets se sont libérés, et que malheuresement Durruti est mort...
Si vous voulez défendre une idée face à un adversaire décidé, la seule et unique façon "naturelle" de s'en sortir c'est d'être plus décidé que lui et en découdre. Ajouté à cela un peu de tactique , un peu de violence et un peu de lacheté. Et oui c'est peu honorable mais votre ennemi est plus vulnérable de dos. C'est à mes yeux la seule façon de s'en sortir. Tout le reste c'est du pain pour les canards. Vous pouvez croire le contraire, mais surtout ne vous attendez pas à des victoires éclatantes.
En parlant de cela je ne fais même pas de politique,et loin de moi aussi de faire l'apologie de la violence, je voulais juste remettre quelques urluberlus en face de leurs contradictions.
Maintenant faut il user de violence dans le conflit social contre le CPE ? C'est à vous d'en juger.
Personnellement ce conflit social ne me concerne pas, d'une part car je ne réside pas en France et d'autre part je suis septique, un peu misanthrope et les combats des autres ne m'intéresse plus. Là on entre dans un autre débat Individualisme vs Communisme , mais c'est une autre histoire. Rassurez vous je suis toujours et plus que jamais anarchiste.

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  Tonton Will
05-04-06
à 20:30

Re: Sans violence l'humain ne serait pas ce qu'il est...

To be or not to be (violent).... ?
That is,  realy , the question.
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  taiga
07-12-06
à 16:07

Re: Re: Sans violence l'humain ne serait pas ce qu'il est...

biensur etre violant kan les "puissants" se montrent cé pour mieux ce foutre de notre geule ,tt le monde ns ment ns embobine et kan le peuple percute ,veut l'ouvrir la les keufs prennent un grand plaisirs a tt nettoyer ,jparle mem pa des détails .etre violant mais ce kil fo cé leurs répondre com il se doit ,cé ce faire ententre mem si,ils ne comprennent souvent pas la moitié du message.
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  wacondah
02-03-07
à 18:38

Re: bien parlé!

N'importe quoi, comment t'es méprisante vis à vis des animaux! Tu devrais plus les regarder "rien de constructif ne peut venir d'animaux", n'importe quoi, si tu savais ce que les animaux sont capables de faire : les galeries sinueuses des fourmis, les ruches symétriques et douillettes pour les larves d'abeilles, un nid ! fait un nid (que tu sois un oiseau ou un rongeur, car certains en font avec des épis de blé) en quelques heures et d'une façon aussi complexe que les animaux. Bref renseignes-toi avant de sortir des abérrations méprisantes et arrogantes : l'homme est loin d'être mieux qu'un animal, il est même souvent pire ! Et si ce n'était que la violence qui l'amenait à faire de "mauvaises" choses, lol, putain on n'en serait pas là aujourd'hui ! La violence n'est qu'un moyen et tout dépend ce qu'on entend par violence. Cette société accorde beaucoup trop d'importance à du matériel qui n'est vital que parce que nous le voulons bien (une voiture par exemple) alors qu'on se contre-fous des SDF dans les métros et on se réconforte par un "je ne peux pas donner à tout le monde" ou encore "chacun sa merde"... Pour moi, se sont de telles valeurs, qui accordent plus d'importance à un tas de féraille qu'à un congénère, qui sont violentes.
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