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Newlimits .org : "L'eau, en si grande quantité sur Terre, est aujourd'hui devenue rare car trop gaspillée et trop polluée. Nous devons réfléchir à des solutions pour mieux la gèrer, mieux la recycler.
Les toilettes :La pollution des rivières est surtout due aux usages domestiques de l'eau. Vouloir seulement épurer nos eaux usées n'est pas une solution. En tirant la chasse d'eau, nous polluons singulièrement nos rivières en azote et en phosphore. Les stations d'épuration, équipements lourds et coûteux pour la collectivité, n'épurent pas ces éléments contenus dans nos déjections. Ils sont à l'origine de l'eutrophisation (croissance excessive des algues qui ne laissent plus d'oxygène pour les autres êtres vivants).
Chaque fois que nous tirons la chasse d'eau, nous gaspillons 10 à 12 litres d'eau rendue potable à grand frais. Cette consommation représente 35 % de notre facture ! Ce type de WC est le symbole de notre insouciance vis-à-vis de l'environnement : "je tire la chasse et le reste n'est plus mon problème". Et pourtant, la quantité de matière organique contenue dans nos déjections, après compostage, pourrait fertiliser la terre agricole qui nourrit l'utilisateur d'un WC, alors que les sols s'appauvrissent jours après jours.
Et si d'un déchet on créait une ressource...
L'alternative à ce non-sens est le compostage direct des déjections humaines grâce aux toilettes sèches. Le compostage évite de polluer l'eau et produit un amendement organique fertilisant. La mise en oeuvre de ce système offre peu de difficultés en zones rurales et quartiers périurbains.
Le problème est culturel: aujourd'hui, les déjections humaines sont considérées avec crainte et dégoût. Il existe différents modèles de toilettes sèches facilement aménageables chez des particuliers, notamment des modèles suédois dont le design très moderne n'a rien à envier à nos toilettes à chasse d'eau. Dans les systèmes présentés sur les photos, on ajoute à chaque utilisation des matériaux riches en carbone (de la sciure, des copeaux de bois ou de la paille) pour équilibrer la forte concentration en azote des urines et des matières fécales. Ces matériaux absorbent l'humidité et limitent les odeurs tout en facilitant l'aération du compost. En ville, l'usage des toilettes sèches pourrait aussi s'envisager, à condition qu'il y ait une volonté politique d'organiser un ramassage sélectif des effluents et d'encourager l'adaptation de l'habitat à cette nouvelle technique d'assainissement.
L'utilisation des toilettes sèches rendrait la pureté à nos rivières, permettrait de préserver nos ressources hydriques, d'enrichir les sols et d'économiser des sommes fabuleuses consacrées à l'épuration de l'eau.
(Source: http://www.geocities.com/nesdelaterre/wcpage.html )
COMMENT UTILISER UNE TOILETTE SECHE ?
1 / Définition d'une toilette sèche
Une toilette sèche se différencie d'une toilette à chasse d'eau par le simple fait qu'elle n'utilise pas d'eau. A la place, on recouvre les déjections d'une litière sèche généralement carbonée. Tout ce qui est disponible localement convient : sciure de bois, copeaux, paille ou foin séché et broyé, chanvre en paillettes, balle d'avoine ... Certaines personnes utilisent aussi de la terre végétale.
Le marché grandit pour les toilettes sèches, surtout dans les pays nordiques et anglo-saxons en raison de la pression environnementale et des économies d'eau substantielles engendrées. Il y a donc une multitude de marques, surtout étrangères, qui sont prêtes à envahir le marché français dès que nous aurons dépassé nos tabous et révisé nos notions très discutables de confort dans ce domaine. La plupart de ces toilettes sèches restent des modèles relativement coûteux et consommateurs d'énergie mais certaines ont le grand avantage de pouvoir être utilisées en ville.
Notre raison d'utiliser des toilettes sèches réside dans le fait qu'aujourd'hui, l'éco-bilan de la chasse d'eau est largement négatif et celui de la toilette sèche très positif. Nos déjections sont surtout constituées d'azote, de phosphore et de carbone. Ces éléments ont des cycles terrestres et doivent être rendus à la terre pour l'enrichir. C'est donc un non-sens écologique sans précédent que de mêler des déjections humaines ou animales à l'eau. Cette mauvaise gestion de la matière organique est à la source de bien des dégradations de nos écosystèmes aquatiques et de nos eaux souterraines, et un manque-à-gagner désastreux pour nos sols maintenant en voie de désertification. La toilette sèche a entièrement sa place dans le concept global de développement durable.
Pour que l'utilisation d'une toilette sèche soit accessible à tous, Eau Vivante a décidé, dès 1997, de promouvoir le Principe de la toilette à litière biomaîtrisée mis au point par Joseph Orszagh, une toilette que chacun peut se fabriquer à peu de frais. Cette toilette est plus facile à utiliser à la campagne bien que certains de nos amis, tout comme Joseph, l'utilisent dans leur maison en ville et font un compost dans leur petit jardin (3 à 4 m2 suffisent...).
2/ Nos toilettes sèches
Le principe est très simple : il suffit d'encadrer confortablement un seau et de se procurer de la matière sèche fine qui sera utilisée comme litière après chaque usage. On met aussi le papier hygiénique dans la toilette, c'est du carbone. A Eau Vivante, nous utilisons de la sciure de bois gratuite obtenue auprès d'un agriculteur-scieur du village. La plupart des scieries que nos adhérents ont contacté sont ravies de donner la sciure, dont elles ne savent que faire. Une des seules choses à se rappeler est de ne pas utiliser de bois traité ou exotique afin de ne pas récupérer un compost toxique pour la terre.
Nous avons construit plusieurs modèles de toilettes sèches., en général rondes ou ovales, et organisé des stages où l'on peut se construire sa propre toilette. L'avantage de ces toilettes, c'est qu'elles se placent n'importe où dans la maison, même près du lit d'une personne âgée et souffrante ... et ça ne sent pas ... mais il faut le voir, l'essayer au moins, pour le croire. Pour les grandes manifestations, nous avons fabriqué des dessus de toilette à encastrer sur de grandes poubelles noires, le tout sous une jolie tente à ossature bambou. En 97, nous avons ainsi géré écologiquement, en site rural, une rencontre de 100 personnes pendant 4 jours. Les expériences, toujours positives, se sont poursuivies les années suivantes... Nous estimons, en l'an 2 000, qu'à la suite de notre initiative, une centaine de familles au moins ont décidé de ne plus utiliser que des toilettes sèches, pour avoir la disponibilité d'un bon compost et par conscience écologique d'abord, puis par plaisir d'un autre confort au quotidien.
Au siège de l'association, nous avons deux toilettes sèches "tout public" dans un cabanon sur la terrasse de la maison. Anne a une toilette sèche dans sa chambre, Jérôme une toilette dans sa yourte et chaque personne en visite peut avoir une toilette dans la pièce, tipi, tente, ou caravane qu'elle occupe. C'est un réel confort, discret la nuit... "ça ne fait pas de bruit sur la sciure" dont on a du mal à se passer après!...
3/ Quoi faire quand le seau est plein?
Tout simplement le vider sur le carré à compost, avec les épluchures de légumes et les déchets du jardin. Nous préconisons d'entourer ce carré de palettes en bois pour éviter que des animaux viennent y fouiner. Le processus alchimique de transformation, de vie, peut alors commencer en silence, grâce au vent, à la pluie...
Lorsque notre carré d'environ 2 m3 est plein, ce qui nous arrive tous les trois ou quatre mois au siège de l'association, nous sortons ce tas à la fourche, ce qui l'oxygène, et le disposons en andin en y mélangeant en alternance des couches d'ortie et de consoude fraîches et aussi un peu de fumier de ruminant (brebis ou vache) pour l'activer. Nous arrosons chacune des couches puis recouvrons l'andin d'une couche de paille ou de foin (sans graines) de 20 cm d'épaisseur. Le tas va mûrir encore un an au moins avant d'être utilisé.
4/ Utilisation du compost
Un compost bien fait, à base de fumier humain, ne présente aucun risque pour être utilisé dans le jardin potager. Toutefois, on peut réserver son utilisation pour fertiliser les arbres et les massifs de fleurs si on le sent mieux ainsi.
5/ Discussion et perspectives de recherche
C'est un enjeu crucial pour le devenir de l'humanité que de continuer à promouvoir l'usage de la toilette sèche en France et dans les pays en voie de développement où des épidémies dévastatrices n'ont pas d'autre origine que les eaux souillées par les déjections humaines.
Nous souhaitons continuer nos recherches sur les modèles simples mais aussi sur les modèles plus sophistiqués pour les personnes qui ne sont pas prêtes à faire un trop grand pas vers la rusticité ou résident en HLM ou en habitation sans jardin.
Pour lever les tabous existants, l'aspect "communication" dans ce domaine est à travailler. Nous sommes prêts à participer à des commissions de travail avec d'autres associations et des responsables de pouvoir public sensibles à notre démarche. Nous venons d'écrire en français et en anglais une petite pièce de théâtre très humoristique intitulée "la complainte de la crotte" (The appeal of the turd) qui s'adresse à tous les publics, enfants et adultes. Nous cherchons actuellement comment diffuser cette pièce. Si vous avez des idées, des propositions à nous faire, elles sont bienvenues.
Un peu de poésie
A tous ceux qui honorent ce lieu de leur présence Et participent au respect des cycles de la matière...
Pour la terre
Vous qui venez ici, dans une humble posture... De vos flancs alourdis, décharger le fardeau, Veuillez, quand vous aurez soulagé la nature Et offert dans l'urne un utile cadeau, Déposer en silence une poignée de litière... Et, sur l'autel fumant, placer pour chapiteau Ce couvercle arrondi sur les nobles matières... Sans eau et sans odeur se fera le terreau...
Pour en savoir plus sur l'eau, quelques "sources"
1/ "Eau votre vie" de Louis Faurobert. Editions Charles Corlet. 1992. 341p. 2/ "L'eau". Ed. Biodynamis. Hors-Série 1998 n°l. 84p. 3/ "Bassins et jardins d'eau" d'Annette Shreiner. Rustica Editions. 1993. 80p. 4/ "Connaissance de l'eau" par Luu Dang Vinh &Claudine Luu. Inderplarn. 1993. 163p. 5/ "Manuel de lagunage à macrophytes en régions tropicales" d'Yves Charbonnel. Agence de Coopération Culturelle et Technique. 1989. 37p. 6/ "L'insoutenable vérité de l'eau" de Jacques Collin. Guy Trédaniel Editeur. 1997. 241p. 7/ "L'eau, le miracle oublié" de Jacques Collin. Gur Trédaniel Editeur. 1993. 239p. 8/ "Procédés naturels de valorisation des déchets et des effluents domestiques, industriels et agricoles " d'Anne Rivière. Eau Vivante. N°l juin 1997. 4p. 9/ "Pluvalor & Traiselect : Introduction à la gestion écologique de l'eau dans la maison" de joseph Orszagh. Enviroways P&I. 1998. 70p. 10/ "Le Chaos sensible" de Theodor Schwenk"Triades-Editions. 1963. 231p.
(Source: http://www.geocities.com/nesdelaterre/article3.html )
Extrait de "L'eau, l'enjeu du troisième millénaire !"
Anne Rivière, Association Eau Vivante.
Association Eau Vivante
32220 Saint Lizier du Planté (Gers)
Tél/fax : 05.62.62.05.52.
Email : eve@in.net.inba.fr
A lire
Comment chier dans les bois: Kathleen Meyer, pour une approche environnementale d'un art perdu. Editeur Edimontagne. ISBN 2913031161."
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