Aujourd'hui,la Grèce doit faire face à un endettement de plus de 120 % de son PIB et à un déficit budgétaire énorme. Si cette situation est le résultat des récentes crises financières et économiques mondiales, elle est aussi due aux mensonges et manipulations des classes dirigeantes grecques qui ont délibérément caché la réalité désastreuse de l’économie du pays. Concrètement, dans la vie sociale, cette crise se traduit par un chômage de plus de 10 % touchant principalement les jeunes (29 % d’entre eux sont aujourd’hui demandeurs d’emploi) et une inflation de plus de 2,8 %.
Pour
surmonter cette crise, le gouvernement grec a passé un accord avec
le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union économique et
monétaire (UEM) qui prévoient d’accorder à la Grèce un prêt de
110 milliards d’euros contre la garantie d’un engagement de
l’État grec à appliquer un certain nombre de mesures d’austérité
pour diminuer et limiter considérablement ses dépenses. Mais au
lieu de taxer et de prendre l’argent dans les caisses bien remplies
du patronat, c’est une fois encore les classes populaires qui
subissent le contrecoup de la crise capitaliste : augmentation de la
TVA (qui passe de 21 % à 23 %), augmentation de 10 % des taxes sur
le carburant, l’alcool et le tabac, gel des salaires et des
retraites des fonctionnaires, et diminution considérable des aides
sociales. Pour sauver le capital, c’est donc encore dans les poches
du peuple que l’État va chercher les sous, et non dans celles des
dirigeants politiques, des financiers et du patronat qui depuis des
années s’enrichissent en exploitant le prolétariat et en
spéculant à outrance sur les marchés.
Mais les Grecs n’entendent pas se laisser ainsi spolier et organisent une riposte sociale.
Le
5 mai 2010, la grève générale est proclamée et paralyse le pays
avec plus de 80 % de grévistes dans le secteur public et plus de 60
% dans le privé. Le jour même, plus de 50000 Athéniens battaient
le pavé de la capitale grecque pour protester contre les mesures
d’austérité du gouvernement et appeler « les peuples d’Europe
à se soulever ». Car la crise que connaît aujourd’hui la Grèce
menace aussi les autres pays européens, notamment l’Espagne et le
Portugal où les déficits budgétaires et les endettements sont
aussi particulièrement conséquents. Nul doute que la réponse des
gouvernements se traduira, là aussi, par une coupe dans les salaires
et les retraites et par une augmentation considérable des impôts.
Pour
mettre un terme à ces crises économiques chroniques et endémiques,
nous devons sortir de ce qui les engendre et les porte, le système
capitaliste. L’exemple grec nous a montré que l’État et les
élus – de droite comme de gauche – n’auront pour seule
préoccupation que de protéger les intérêts et les privilèges des
riches et des puissants, en taxant et volant toujours plus les
classes populaires.
Pour
nous sortir de ce système d’exploitation, nous ne pouvons compter
que sur nous-mêmes et sur les luttes que nous saurons construire et
gérer collectivement.
La
Fédération anarchiste soutient la révolte du peuple grec et
appelle à la grève générale dans tous les autres pays du monde
pour en finir avec le capitalisme et l’État qui, depuis trop
longtemps, nous exploitent et nous oppriment.
Fédération
anarchiste – mai 2010
federation-anarchiste.org