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DU BON ET DU MAUVAIS ROLE DES UTOPIES
--> MATIERE A REFLEXION
Rêver à un avenir meilleur est une constante de l’Humanité. La perfection, dans tous les domaines s’entend, si elle a pu prendre, à une certaine époque – et encore aujourd’hui pour certains – la forme de la quête du Graal, n’en demeure pas moins une quête essentielle qui fonde, ou devrait fonder – du moins quand elle est sincère, ce qui est loin d’être le cas général – l’engagement politique – au sens noble.

 

Pourtant, l’exaltation pour un idéal a pour sœur jumelle la déception, cette dernière nourrissant la désillusion et le scepticisme sur un éventuel « âge d’or de l’Humanité ».

 

 

LES VOIE RISQUEES DU RAISONNEMENT « RATIONNEL »

 

 

La vision utopique vient à la fois d’un constat et d’un désir, d’une aspiration.

 

Le constat, c’est l’ « imperfection » de l’être humain, le côté obscur de son intelligence comme diraient certains, le fait qu’ « animal social », il n’arrive pas toujours à vivre en « bonne intelligence » avec ses semblables et cela malgré son intelligence. Le côté animal c’est le désir de possession, de territoire, de la violence à l’encontre de l’autre… Il transpire sans cesse et fait de la vie sociale un combat.

 

Le désir, l’aspiration c’est la « société idéale », celle dans laquelle non pas le conflit n’existerait pas, mais celle où le conflit ne va pas jusqu’à l’affrontement, où il est résolu avant d’éclater, dépassé, assumé collectivement.

 

L’Homme est capable de… Oui, le problème c’est qu’il est capable de tout,… du meilleur comme du pire. Ceci était vrai hier, ça l’est encore aujourd’hui et le sera certainement demain.

 

Le problème c’est que, et le 20e siècle en est un parfait exemple, ce n’est pas parce que l’on tient un discours tout ce qu’il y a d’humaniste, que l’on a un programme tout ce qu’il y a de progressiste que… ça marche ! Toutes les expériences au 20e siècle ont échoué.

 

Il y a même pire : Ce n’est pas parce que l’on est convaincu que… l’on agit en conséquence, à fortiori, si on ne l’est pas. Pourquoi ?

 

On peut vérifier ce phénomène tous les jours… et les élections en sont une extraordinaire démonstration.

 

Ainsi, un nombre de plus en plus important de personnes ne font plus confiance aux politiciens,… pourtant ils les élisent. Cette attitude paraît proprement incompréhensible. On pourrait s’attendre à ce que celle ou celui qui présenterait l’avenir le plus idyllique remporte tous les suffrages, ou du moins une écrasante majorité,… or ce n’est pas du tout comme cela que ça se passe. Pourquoi ? Parce qu’un facteur joue de manière déterminante : la situation acquise et son espoir de l’améliorer.

 

Il y a un décalage entre l’espoir d’une société nouvelle et la volonté et le courage de quitter la situation présente,… même si elle est difficile. Ceci explique que ce ne sont pas forcément les classes sociales les plus exploitées qui renversent les systèmes en place… Ce ne sont pas les esclaves qui ont détruit l’Empire Romain, pas plus que les paysans, l’Ancien Régime, pas plus que la classe ouvrière, le Capitalisme.

 

Ceci explique également le caractère parfaitement dérisoire du discours politique actuel radical qui tente de séduire le citoyen, ou des pratiques « révolutionnaires » qui s’emparent du pouvoir pour… « faire le bonheur du peuple ».

 

Ainsi, et on en fait régulièrement l’expérience, ne peuvent séduire, convaincre, que ceux qui ont prise sur la réalité… Ceux qui ne proposent que des idées échouent. De même que s’emparer du pouvoir, même si on « change » la réalité,… on échoue. Exemple : les révolutions dites « socialistes ».

 

 

FAIRE RÊVER…MAIS PAS TROP

 

 

« Faire rêver » est l’attitude la plus irrespectueuse qui soit. C’est la meilleure manière d’agir sur l’inconscient, les faiblesses, les désirs voire les fantasmes de celle ou celui à qui on s’adresse. C’est le déposséder de tout esprit critique,…c’est, au sens plein du terme, lui faire prendre son rêve pour la réalité.

 

C’est exactement ce que font les politiciens aujourd’hui : ils nous vendent du rêve, de l’image. Mais ils nous garantissent aussi une « relative stabilité »,…ils nous « rassurent », ils évitent de nous « proposer » l’aventure, l’inconnu,… et on leur en sait grés,… la preuve ils sont systématiquement réélus… Par contre, ceux qui nous font rêver complètement,… ils n’ont aucune chance d’être acceptés. On trouve sympa leur discours, … mais personne n’y croit – peut-être eux, et encore !

 

Quand l’utopie apparaît comme une utopie il y a de forte chance qu’elle n’ouvre aucune perspective.

 

Ce principe que l’on appellera « de réalité » joue un rôle fondamental dans le changement – ou le non changement – social. C’est lui qui structure la « vie politique ».

 

Ainsi, plus le programme politique est idyllique, moins il a de chance de convaincre. C’est ce que n’ont évidemment pas compris les « organisations révolutionnaires » toujours prêtes à en rajouter… C’est ce, par contre, qu’ont parfaitement compris les gestionnaires, de Droite comme de Gauche du système qui jouent habilement sur les deux tableaux.

 

Il faut que l’utopie fasse rêver sans cependant apparaître comme une utopie. C’est la carotte suspendue au bout de la perche qui fait avancer l’âne.

 

La démagogie, le populisme ne sont qu’une subtile alchimie entre ce désir de conserver et cet espoir de changer. C’est ce qui a transformé « le » politique en « la » politique.

 

 

REVENONS DONC AU POLITIQUE

 

 

Le rejet – tout à fait compréhensible – de la politique, n’est pas forcément synonyme de reconquête du politique. C’est toute l’ambivalence qui caractérise l’abstention.

 

S’il y a une vie après la politique, encore faut-il la construire. Mais actuellement, nous ne savons pas. Toute notre culture politique est basée sur l’irresponsabilité et la démission. Les politiciens nous disent, « faites nous confiance, on s’occupe de tout »…. Et la majorité les croit. Et ainsi va la vie politique, misérables, mystificatrice,… jusqu’à l’insupportable.

 

Quand on en arrive à ce stade,… et aujourd’hui on en approche, on ne sait plus quoi faire. C’est à ce moment que les politiciens, essayent désespérément de récupérer la situation, d’exploiter le désarroi, voire de culpabiliser celles et ceux qui refusent de jouer le jeu truqué des élections…

 

Il n’y a rien à attendre du côté de la « classe politique »… la reconquête du politique passe par l’ouverture d’un nouveau champ : celui de la pratique sociale nouvelle.

 

Bien sûr, dans ce nouveau domaine, tout est à faire, tout est à découvrir,… Rien n’est dit sur lui dans les « manuels d’instruction civique » qui ne sont que des traités de soumission habilement maquillés en « guide du parfait petit citoyen ».

 

Causer monde nouveau quand on essaye de mettre en place des relations sociales nouvelles, entre producteurs et consommateurs, entre producteurs, entre consommateurs, c’est autre chose que de faire confiance en un « Père Noël » qui vous promet de remplir vos « petits souliers » en gagnant par ses promesses et la fonction qu’il va occuper pour cela, dix fois votre salaire (si vous avez la chance d’en avoir un)…. Sachant qu’en fin de conte (de fées) il ne réalisera rien… Des noms ? Des exemples ?

 

C’est à cette déconstruction de la pensée politique dominante que nous devons nous atteler, c’est aussi par ces pratiques dans ce nouveau champ que nous devons commencer.

 

 

 Mars 2010  Patrick MIGNARD

 

Voir aussi :

 

« VICTOIRE DE « LA » POLITIQUE,… MORT « DU » POLITIQUE »

 

« MEFIONS NOUS DES MODELES DEPOSES »

 

« SE REAPPROPRIER L’ECONOMIQUE ET LE SOCIAL »

 

« MANIFESTE POUR UNE ALTERNATIVE »

 

Ecrit par PatrickMignard, à 21:56 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  joshuadu34
22-03-10
à 08:51

La déception et l'incompréhension sont des compagnons fidèles de tout contestataire, on l'a encore vu lors de ces élections... L'exemple et le moment choisit traduisent parfaitement ce que nous avons été beaucoup à encore ressentir face à un pseudo débat politicard (dans le mauvais sens du terme, c'est à dire pas dans le sens politique des choses, mais dans un faux semblant s'appuyant sur les mauvais sentiments, sur les fausses raisons et tromperies sur les interprétations). Comme tous ceux qui se posent encore des questions sur cette société, qui ont l'illusion, même si, au fond, nous distinguons bien cette illusion, que quelque chose peut encore changer, nous avons, pour peu que nous souhaitons réellement un changement, la philosophie, la sociologie et la politique dans toutes ses formes comme compagnons, et nous n'oublions pas ce que tu rappelle si bien ici : la première lutte à mener, ce n'est pas une lutte contre le système, mais une lutte contre un immobilisme, contre un faux confort installé et, psychologiquement, difficile à surmonter.

Mais ce confort n'est qu'un mur, un mur contre l'insécurité, un mur contre la misère majoritairement instaurée partout autour de nous, un mur derrière lequel ce système nous laisse quelques privilèges afin, justement, que nous nous posions dans ce confort et nous faisions défenseurs du peu de privilèges qu'on nous laisse... Nous ne sommes, dans la défense de ce système, que des chiens de garde à qui on a laissé un os afin qu'ils défendent crocs sortis les privilèges de ceux qui nous lâchent cet os...

L'erreur, celle de baisser les bras et d'abandonner la lutte, de s'installer dans ce "confort" relatif serait, justement, d'oublier ce qu'il y a derrière le mur, d'oublier que la misère est majoritaire, de croire que ce simple mur tiendra et que cette misère ne tentera pas d'abattre le mur, comme elle serait aussi de croire que, si ce système a besoin d'être défendu par ses chiens de garde, nous serions les seuls chiens de garde envisageable, que ceux qui se pressent derrière le mur n'ont pas les capacités de prendre nos places, que, surtout, le système tient tellement à nous qu'il hésiterait à prendre d'autres chiens que nous...

Deux solutions s'offrent alors à nous, pour peu que nous ayons conscience de ça :

- nous adapter à ce système, l'accepter et le défendre rageusement en faisant cette compromission à la réalité du rapport de force (à savoir que la misère est bien plus importante que le nombre de défenseurs et que l'acceptation du maintien de cette misère ne passera pas sans débordement, et sans changement lors de ces débordements qui verrons certains, touchés par la misère, prendre notre place pendant que nous prendrons, dépités, la leur, poussés par le système qui n'hésitera pas à remplacer ses chiens de garde afin de maintenir ses défenses)

- où combattre ce système en ouvrant réellement et totalement les yeux sur ce qu'il est afin de répartir les richesses et de ne plus créer de jalousies et de besoins vitaux non satisfaits...

Comment ? Si la réponse était si évidente, le combat serait déjà gagné ! Mais il est sûr que cette lutte ne passe pas sans une conscience précise de ce qu'est l'homme, de ce qu'est la société et de ce que nous devons implanter comme questionnements...
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