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L'En Dehors


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L'emprise de la Novlangue
Lu sur Terre de brut : "Le plus difficile est de sortir de l'emprise de la novlangue créée par les idéologues au service du pouvoir capitaliste qui enferme la pensée et les débats de société dans des carcans qui empêchent tout remise en cause profonde du système. La Novlangue déploie des concepts creux, dont le plus bel exemple est le concept de "développement durable", mais on pourrait dire de même du terme de "cohésion sociale" ou de "démocratie participative" développée principalement par des agences de communication. Ces concepts  remplissent des vides, des frustrations et servent de paravent.

Par exemple, le problème environnementale.Les capitalistes ont bien compris dans les années 80-90 que le système de production industriel était très nocif et détruisait l'écosystème. Aussi, ils avaient compris que la société civile allait le leur reprocher de plus en plus vivement et que cette critique pourrait potentiellement remettre en cause l'ensemble du système. La population pourrait peut-être ne serait ce qu'imaginer que ce système de production ne pouvait se poursuivre. Aussi ont-ils pris le taureau par les cornes et pris les devants. Ils ont inventé le concept de "développement durable". Ce concept a permis de focaliser les débats environnementaux sur comment faire pour limiter les dégâts tout en empêchant une remise en cause globale. Les capitalistes ont pu s’appuyer sur ce concept pour déployer leur propagande sur les mesures concrètes qu'ils prenaient tout en ne laissant pas de place aux discours alternatifs ou en les disqualifiant par la propagande.

La novlangue est partout. Elle est le vocabulaire technique des professionnels de telle ou telle profession ou des concepts généraux sur des thèmes de société. La langue et le vocabulaire ainsi que la grammaire sont les armes qui permettent de légaliser, d’institutionnaliser l’ordre social, de le rendre  évident, qu’il coule de source, qu’il fasse partie du monde comme si cela avait toujours été. La langue efface la mémoire. Elle fixe la pensée. La pensée ne peut se déployer que par la langue. C’est la langue qui détermine la pensée. Aussi, la maîtrise des concepts par les tenants du pouvoir permet de maîtriser la pensée de la population. C’est l’enfermement de la pensée.

David Bohm, grand physicien du XXème siècle, avait proposé de changer la grammaire des langues occidentales. En effet, la structure «sujet verbe objet » figeait notre vision du monde par la sur-représentation des choses au dépend des verbes qui représentaient le faire, la transformation. La grammaire nous pousse à objectiver le monde alors que celui-ci se transforme constamment, les choses n’étant que les formes stables temporaires d’un matière toujours en mouvement. Aussi, il proposait de donner plus d’importance au verbe notamment en déclinant les noms sous forme de verbe.

Aussi, le point de départ d’un processus réellement révolutionnaire réside sûrement dans la création d’une langue qui ne serait plus la même que celle de nos ennemis. Historiquement, on peut mesurer l’importance en France de l’imposition du français sur les peuples qui vivaient sur le territoire qui représentait cet autre concept de«Nation Française». Les langues régionales ont été interdites et ce n’est pas pour rien. On retrouve ce phénomène partout dans le monde. Comment inventer une autre langue ? Je n’ai pas l’intention ici de déterminer ce qu’elle pourrait être et cela se créé au fur et à mesure dans le faire. Cependant, l’organisation de la langue doit être repensée intelligemment, notamment sa grammaire. L’esperanto que je ne connais que très peu, mais je vais y remédier cet hiver, peut être une piste, les bases des langue régionales aussi. Je n’ai pas d’idée à priori. Je veux ici évoquer son idée, non sa forme.

Certains vont peut-être dire que je suis en train de dérailler. Mais, justement, si des pensées qui vous viennent  vous paraissent incongrues, saugrenues, impossibles à envisager, c’est que vous êtes sur la bonne voie, vous commencez à sortir du cadre de pensée dans lequel le Pouvoir cherche à nous enfermer constamment. En cela, par exemple, le concept des Idiots de Lars Von Triers est pertinent. En fait, l’acte révolutionnaire aujourd’hui pourrait se définir de la manière suivante : vous produisez un acte révolutionnaire à partir du moment ou cet acte sort du cadre de comportement conventionnel  voulu par le Pouvoir, à partir du moment où ce que vous faites ou dites ne colle plus avec la « réalité » ambiante où les logiciels de normalisation ne savent plus traiter votre acte et surtout que ces logiciels ne l’ont pas prévu.

L’acte révolutionnaire doit être imprévisible par essence. Il doit créer la surprise et l’incapacité du système à répondre correctement. La parole, la langue entre dans cette logique.

Aussi, manifester dans des manifestations déclarées en préfecture est parfaitement inutile est n’est pas un acte révolutionnaire. C’est juste un acte de mécontentement. On est mécontent de l’acte du pouvoir à notre encontre. On souligne notre mécontentement mais le système répond à ce mécontentement de manière quasi-automatique par des procédés d’ingénierie  sociale. Provoquer un émeute gratuite sans raison apparente dans une rue commerçante juste parce que des flics ont demandé des papiers à quelqu’un est un acte révolutionnaire. De même, déclarer en préfecture une manifestation sur un tracé et provoquer le jour dit plusieurs manifestations sauvages partout ailleurs dans toute la ville en même temps avec déplacements rapides, avec des phénomènes de disparition et de reformation provoque la panique des autorités. Le principe directeur est d’échapper constamment à la logique de l’adversaire. A ce moment là, on a toujours un coup d’avance car, par contre, l’acte de la répression est tout à fait prévisible et analysable. Toute expérience permet aussi de tester et d’apprendre du comportement de l’autre. Mais si l’ennemi n’arrive pas à trouver la logique de vos actes, il ne saura pas y répondre. C’est bien pour cela que les processus de normalisation déployés par le pouvoir sont créés. Une population qui agit de la manière dont on le veut est beaucoup plus maîtrisable. C’est principalement la peur qui en est le moteur. Aussi, c’est la possibilité d’avoir une alternative, une possibilité de faire autrement et de se sortir d’un mauvais pas qui peut permettre d’atténuer cette peur.

Notre société est extrêmement complexe. Sa fragilité tient justement dans sa complexité et son extraordinaire interdépendance . Tout agit sur tout. Aussi, un problème à un endroit provoque des effets sur l’ensemble du système. En cela, notre société ressemble à une forme organique. Aussi, provoquer le chaos dans un rouage du système peut déstabiliser le système et celui ci tentera par toute les moyens de rétablir l’ordre. Aussi, l’acte irresponsable, déraisonnable et sans raison apparente est potentiellement très déstabilisant pour notre système.

Pour revenir à la novlangue, se battre sur le terrain de la novlangue ne mène à rien et érode les forces. La seuls chose que l’on puisse faire est de dévoiler le vide des concepts mais le travail le plus important est surtout de formaliser notre propre manière de nommer les choses et les concepts et oublier la novlangue, ne plus s’en rappeler, ne pas laisser les paroles entendus à la radio, chez le voisin, chez les amis s’accrocher dans notre cerveau, n’avoir aucun argument à opposer au débat créé de toute pièce autour de ces concepts, s’en foutre royalement. On s’en fout. La principale force de la propagande est l’intérêt qu’on lui porte, que ce soit positif ou négatif. Même si on est contre, la propagande agit correctement. Par contre, ne pas être réceptif, être transparent au message, s’en désintéresser est plus pertinent. La propagande créé aussi des centres d’intérêts, remplit le temps et l’esprit de la population. Les grandes messes sportives sont extrêmement puissantes pour cela, les créations de stars aussi, etc. Aussi, s’employer à fuir tout centre d’intérêt créé par la foire médiatique est déjà un acte considérable.

Le rôle des « artistes » peut être à mon avis crucial dans ce processus en tant que locomotive, en tant que source créatrice de l’acte révolutionnaire, en tant qu’impulsion première, initiatrice de l’acte créateur révolutionnaire. Plus la création se répandra et sera approprié par un nombre grandissant d’individu, plus la force révolutionnaire prendra de la vigueur. En fait, l’acte révolutionnaire est ontologiquement un acte de création. Mais attention car le système peut tenter de récupérer  ce potentiel créateur en le valorisant. Aussi, des sommes colossales pourront par exemple être proposés aux « artistes révolutionnaires » pour produire leur acte dans un cadre institutionnel. Le système nous dit alors : vous voulez vous exprimer, très bien faites le, la population passive sera heureuse de venir vous voir. A ce moment, le potentiel révolutionnaire de l’acte est totalement annulé. Il ne reste alors plus que la dimension « artistique » au sens bourgeois du terme. Aussi, le mieux est de refuser tout référence à de l’art. L’acte révolutionnaire n’est pas un acte artistique mais un acte de création qui peut provenir de n’importe quel individu et pas forcément d’un individu estampillé « artiste ». D’ailleurs, le concept même « d’artiste » appartient maintenant aussi à la novlangue en tant que concept catégorisant et réducteur. Il est donc préférable de l’éviter.

Je vais donc finir par écrire dans une autre langue….Méfiez  vous…

Makhnovitch.
Ecrit par libertad, à 21:22 dans la rubrique "Pour comprendre".



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