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Premier mouvement : ouvrir le dossier. Sitôt nommé à Nanterre au printemps dernier, Courroye se saisit courageusement de la plainte d’un particulier pour ouvrir une enquête préliminaire. Il n’y était nullement obligé : le plaignant n’était pas fondé à porter l’affaire en justice. La plainte de ce particulier, résidant du XXème arrondissement de Paris et donc nullement contribuable de Neuilly était même légalement irrecevable. Courroye aurait donc parfaitement pu s’asseoir dessus en respectant scrupuleusement le code de procédure pénale. Deuxième temps : confier l’affaire à des flics de confiance. Pour diligenter son enquête, Courroye saisit un service de police des plus sûrs. Non pas la PJ de Nanterre, la plus proche de Neuilly mais les fidèles flics de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), l’équipe d’enquêteurs avec laquelle il travaillait en confiance lorsqu’il sévissait au pôle financier.
Dernière astuce : faire semblant d’enquêter. La BRDE a commencé par entendre le plaignant, un certain Marc Salomone, 56 ans, homme de ménage le soir et procédurier obsessionnel le reste du temps. Une audition d’abord gentillette menée par un aimable commandant… qui s’est terminée par un incident quand le commissaire du service a fait irruption dans la salle d’audition pour faire consigner sur PV « le crime » de Salomone, celui d’avoir prévenu certains journalistes de son petit rendez-vous Château-des-rentiers. Une mention idéale pour faire passer un plaignant de bonne foi pour un dangereux activiste anti-Sarko et achever de le décrédibiliser ! Puis les flics de la BRDE sont également allés interroger la promotrice immobilière octogénaire à l’origine du rabais, la désormais célèbre madame Lasserre, qui faisait la pluie et le beau temps sur le marché immobilier de Neuilly à l’époque. Une audition sans risque puisqu’elle n’allait évidemment pas dénoncer un cadeau qu’elle avait elle-même offert, sauf à se retrouver accusée d’abus de bien social.
Enfin, les enquêteurs sont allés poser quelques questions de pure forme avec le vendeur effectif du duplex des Sarko, alors employé du groupe Lasserre. Là encore sans risque d’entendre des horreurs. D’abord, à l’époque, le sieur Xavier Mellone s’était contenté d’effectuer les visites de l’appartement avec Cécilia, sans avoir son mot à dire sur le prix. Ensuite, celui-ci est aujourd’hui le propriétaire d’une agence immobilière ayant pignon sur rue à Neuilly. On le voit donc mal prendre le risque de heurter sa clientèle sarkozyste en jouant le rôle de la balance… L’enquête s’est donc arrêtée là. Les artisans ayant réalisés, à la demande du couple Sarko mais aux frais de la bonne madame Lasserre, de somptueux travaux dans l’appartement de l’île de la Jatte, n’ont même pas été entendu. Les flics ont peut-être eu du mal à les retrouver, puisque la plupart d’entre eux ont fait faillite. Mais dans ce cas, il leur aurait suffit de demander les nouvelles coordonnées aux journalistes, puisque plusieurs d’entre eux avaient retrouvé leur trace au printemps dernier…
Visiblement, le bon procureur Courroye, sûrement soucieux d’une justice rapide (et efficace pour l’Élysée), a préféré clore les débats au plus vite.
par Pascal Bovo