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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Turquie : que veulent les personnes LGBT ?
Nous, personnes LGBT de Turquie sont sommes réunies à Istanbul pour la neuvième fois du 26 au 29 octobre. Nous nous réunissons tous les deux ans pour apporter des solutions aux problèmes que nous rencontrons dans la société.
Sous le titre «Que veulent les personnes LGBT» nous avons fait le point sur nos besoins, nos exigences, nos moyens d’action et nos efforts d’organisation.

Par ailleurs, nos familles ont soutenu cette rencontre pour la première fois.
Nous voulions rendre nos demandes publiques et nous sommes parvenuEs à un consensus avant les élections générales.
Nous pensons que l’horizon des partis politiques qui se préparent aux élections et la nouvelle assemblée parlementaire s’élargira et prendra en compte nos demandes.

Des expression vagues dans la loi, telles que «morale générale» et «crimes honteux» sont utilisés contre nous. Nous perdons nos emplois, sommes viréEs de chez nous ou des dortoirs d’étudiantEs parce que nous sommes homosexuelLEs. Nous subissions humiliations, exclusions, menaces et violence dans nos maisons, dans la rue, dans les écoles, sur nos lieux de travail, dans les hôpitaux et dans les institutions publiques et privées. C’est pourquoi nous demandons l’addition de l’expression «orientation sexuelle» dans l’Article 10 de la Constitution qui garantit l’égalité des citoyens devant la loi et la prise en compte de cette addition en modifiant ci nécessaire les lois connexes.

La garde d’une enfant mineure est confiée à son père dans les cas de divorces pour raison de l’homosexualité de la mère.
Nous réclamons l’abrogation de ce précédent de la Cour de cassation hostile aux mères lesbiennes.

Les meurtres et les crimes dont sont victimes les travesties et les trans sont ignorés, non punis et les criminels ne sont jamais retrouvés.
Nous réclamons que les enquêtes et les jugements soient conduits de manière impartiale.

A l’école, nos compagnons de classe, nos professeurEs et le personnel administratif nous rejettent, nous humilient, nous insultent et nous violentent. Nos manuels scolaires tentent de nous persuader que nous méritons ces agressions.
Nous réclamons que ces agressions en milieu scolaire cessent et que le contenu des manuels concernant l’homosexualité aident à devenir des personnes heureuses, sûres d’elles et débarrassées de la honte de leur homosexualité.

Le personnel hospitalier nous insulte parce que nous sommes homosexuelLEs et refuse de nous soigner. Nous sommes forcéEs de cacher notre orientation sexuelle devant les gynécologues, urologues, dermatologues et psychiatres, bien que notre identité sexuelle puisse avoir une influence sur les diagnostics ou les traitements.
Nous réclamons que les psychiatres et les psychologues cessent d’essayer de guérir l’homosexualité avec des motivations et des méthodes basées sur les préjugés et non sur des faits scientifiques. Nous appelons les organisations de santé officielles à prendre des sanctions contre les actes discriminatoires dont sont victimes les personnes LGBT et à mettre en place des campagnes d’information en collaboration avec les associations LGBT.

Les travesties et les trans sont contraintes de se prostituer pour vivre.
Nous exigeons que soient garanties la sécurité, la santé et les droits des personnes qui ont été forcées de se prostituer et la possibilité pour les travesties et les trans de choisir d’autres voies professionnelles que celles liées à l’industrie du sexe.
L’homosexualité est considérée comme une maladie lors de la visite médicale militaire en contradiction avec la pratique psychiatrique. L’armée considère les gays comme des infirmes. De plus, les déclarations des gays concernant leur homosexualité ne sont pas prises en compte et il leur est demandé de façon tout à fait arbitraire de fournir des photos de pénétration anale ou de se soumettre à une examen de l’anus.
Nous exigeons que ces pratiques cessent.

Nous exigeons que la presse cesse de présenter les travesties et les trans comme des monstres ou des objets sexuels et utilise l’homosexualité comme matière à articles sensationnalistes qui transforment les gays et les lesbiennes en cibles et propage la haine en les caricaturant et les stéréotypant.
Nous travaillons sur un texte détaillant les exigences résumées ici. Lorsqu’il sera achevé, il sera rendu public. Nous pensons qu’une démocratie sourde aux revendications les personnes LGBT n’est pas une vraie démocratie et nous appelons tous les individus et institutions à se montrer solidaire avec le mouvement de libération LGBT

Ce texte est signé par :
Des individus
Les Bears d’Anatolie
Les Bears de Turkie
Izmir Pink Triangle
Kaos GL
Lambdaistanbul
LeGaTo




MEURTRES DE GAYS ET DE LESBIENNES

De nombreux meurtres de gays et de lesbiennes sont à déplorer en Turquie ces dernières quinze à vingt années.
Les autorités ont été amenées à travailler sur ces affaires : dans l’un de ses discours, un responsable de la police de la province d’Istanbul a déclaré qu’entre 1994 et 2003, 36 assassinats de gays et de lesbiennes ont été enregistrés. Parmi ceux-ci, 24 sont morts poignardés, 4 ont été abattus et 8 battus ou étouffés. Parmi les victimes poignardées, on a compté jusqu’à 20 coups de couteau sur une même personne.
La plupart du temps, les meurtriers ont été arrêtés, mais les procès ont été émaillés de difficultés dues à des zones d’ombres du droit et à un manque de clarté des lois..

Les assassins se présentent généralement en victimes.
Ils déclarent que les personnes qu’ils ont tuées voulaient avoir des relations sexuelles avec eux et qu’elles ont tenté d’abuser d’eux. Cela leur permet de faire jouer le chef d’accusation de «provocation injuste» prévu dans le droit criminel. Or, on ne trouve aucune définition de ce chef d’accusation. Grâce à celui-ci et avec la collaboration de juges homophobes, les assassins voient la peine prévue réduite au deux tiers.

Cette situation encourage les meurtres homophobes.

Dans le nouveau Code criminel turc, qui est entré en vigueur le 1er juin 2005, le chef d’accusation de «provocation injuste» a été changé en «acte injuste». En réalité, cette modification ne change rien.

Le fait de tuer une personne en raison de son appartenance à une race ou de son orientation sexuelle devrait être considéré comme un crime de haine («hate crime» en anglais, ndlt). La manière dont le système judiciaire turc traite ces meurtres n’est pas conforme aux droits de l’homme et au principe d’égalité des citoyens face à la loi.

Nous pensons que le nombre de crimes homophobes est en réalité bien supérieur à celui avancé par les autorités : beaucoup de gays et de lesbiennes cachent leur orientation sexuelle et le poids de la honte fait que les familles de victimes gaies et lesbiennes évitent de porter ces affaires devant les tribunaux.

Voici des exemples soulignant les éléments communs de bon nombre de ces meurtres :

24 septembre 1969 : premier meurtre d’un gay en Turquie d’après les archives policières. Un gay du nom de Derviş Canbaz a été poignardé par Niyazi Aslan.

21 avril 1987 : l’homme d’affaires gay Mişon Benkayar, âgé de soixante-cinq ans, a été poignardé dans sa maison de Nişantaşı. Cette affaire n’a pas été élucidée.

Le 10 novembre 1988, deux gays, Mithat Kaya et Bahattin Güler ont été poignardés. Leurs corps ont été découpés et placés dans des tonneaux qui ont été retrouvés au cimetière de Silivrikapı. Faik Çetin a été jugé coupable de ces crimes et condamné à la prison à vie.

Le 5 décembre 1988, Muhammed Ali Eizlathi, un pilote libanais, a été retrouvé mort dans la chambre n°802 de l’hôtel Etap Marmara. Il a été établi qu’il avait été assassiné suite à un rapport avec un autre homme. Pour retrouver l’assassin, Mesut Demirbilek, l’un des responsables de la brigade criminelle, a infiltré le réseau associatif gay durant huit mois. Il a finalement fait arrêter un gay du nom d’Anil. Dans ses aveux, il a déclaré : «Je l’ai tué parce qu’il voulait coucher avec moi. Si je ne l’avais pas fait, j’aurais moi-même été tué».

Le 3 mars 1993 : Le célèbre designer Deniz Tünay a été retrouvé poignardé dans sa maison d’Etiler. Dans sa déposition, le suspect, un garçon de 17 ans, a déclaré : «Je n’avais pas d’autre choix que de le tuer quand il a voulu coucher avec moi».

Le 17 mai 1995, le banquier à la retraite Doğan Kınaytürk dont l’homosexualité avait été dévoilée a été poignardé dans sa maison d’Izmir.

Le 7 juillet 1995, A.G., le directeur d’une banque a été poignardé dans sa voiture dans la forêt Atatürk d’Ankara. Dans ses aveux, le meurtrier a déclaré : «Il m’a dit qu’il me paierait. Je l’ai tué quand il a refusé de le faire après avoir eu ce qu’il voulait».




LA SITUATION DES TRAVESTIES ET DES FEMMES TRANS EN TURQUIE

Pour avoir une idée de la situation des travesties et des femmes trans en Turquie, voici un article de l’un des membres de Lambdaistanbul Demet Demir et deux des nombreux communiqués de presse de Lambdaistanbul sur cette question.

Stonewall – Ülkerwall
Par Demet Demir, membre de Lambdaistanbul et du parti ÖDP (Liberté et solidarité) et ancienne candidate au conseil municipal du district de Beyoğlu à Istanbul.
Article publié dans le numéro de juin-juillet 2005 du Bulletin de Lambdaistanbul.

Stonewall continue, trente-six ans plus tard, avec son lot de discriminations, de violence et de tortures. En 2005, les amendes et le confinement dans les bordels existent encore. Comment trouver un autre type de travail ?

Les travesties et les personnes trans souffrent toujours de cette discrimination et de cette violence.

Lambdaistanbul, depuis plus d’un an, diffuse des communiqués de presse, se rend au tribunal et soutient les personnes qui exigent que l’on respecte leurs droits.
La bataille continue.

Je voudrais revenir un peu en arrière, à l’époque où toute transition nous était interdite. On ne nous accordait pas la carte d’identité rose des femmes. Et il fallait subir la constante oppression des forces de police, les coupes de cheveux forcées et l’exil à Eskişehir. Nous étions battues. Ils nous obligeaient à porter des pantalons larges dans lesquels ils glissaient un chat qui, lorsqu’ils le frappaient à travers le tissu, lacérait nos jambes.
Ce genre de pratiques brutales ont augmenté sous l’ère du «12 septembre» (le coup d’Etat de 1980). Le fascisme s’est déployé à visage découvert. A partir de 1985, nous avons été parquées dans des ghettos à Cihangir et dans les rues Pürletaş, Başkurt, Kazancı, Ülker et Kutlu. La police faisait des descentes surprise, nous rendant la vie impossible. L’augmentation des violences policières a déclenché un mouvement de résistance.
Pour la première fois, en 1986, la résistance et la lutte ont pris un tour politique. Elle a été suivie en 1987 par la grève de la faim et les manifestations de Taksim Square et Ankara.

Au printemps 1988, quatre de nos amies travesties ont brisé les vitres d’une voiture de police et se sont enfermées dans leur maison avant d’y mettre le feu. Plus d’une centaine de policiers, ambulanciers, pompiers, tireurs d’élite et journalistes ont pris la rue d’assaut. Après une résistance qui a duré cinq heures, nos amies se sont rendues et ont été emprisonnées. Elles risquaient de deux à quatre ans de prison, mais elles ont été brillamment défendues et n’ont écopé que de deux mois de prison.
En 1989, notre amie Avşar, seize ans, s’est suicidée à cause de l’oppression incessante de la police, responsable de sa dépression.

Au début des années 90, beaucoup de nos amies arrêtées par la police ont été conduites dans la forêt de Belgrat où elles ont été dépouillées de tous leurs effets et vêtements et abandonnées là en plein hiver. Elles n’avaient qu’une solution pour retourner à Istanbul : être prises en stop par des chauffeurs de camion, donc exposées au risque de viol et d’agression.
Certaines de nos amies conduites dans la forêt de Belgrat ont évoqué d’autres formes de torture : elles étaient forcées de s’empaler sur des pieux «puisque vous laissez des pénis vous pénétrer». Nos amies ont tenté de résister, mais c’était difficile : les policiers les tenaient en joue. Elles ont couru nues à travers la forêt et ont disparu derrière les arbres.

De 1990 à fin 1991, une nouvelle équipe de police appelée «tahtacılar» a été formée. Elle commençait ses opérations après 21h. Elle se déployait à travers les rues bondées et les ruelles de Beyoğlu. Gare à qui tombait sous ses coups ! Une autre équipe se livrait aux mêmes raids à Laleli. Le chef de la police Doğan Karayılan se livrait à des tortures inimaginables. Il forçait les travesties et les personnes trans à prier et les empêchait d’utiliser les toilettes des heures durant.
Les arrestations massives se sont multipliées durant des jours. Pendant ce temps, il se moquait des travesties arrêtés dont la barbe se mettait à pousser. Les personnes étaient détenues parfois jusqu’à dix jours d’affilée.
Nous nous faisions arrêter du retour du marché ou en rentrant des commissions.
Ils faisaient continuellement irruption dans nos maisons, parfois plusieurs fois dans la même journée.
La plupart de nos amies ont été envoyée en prison parce qu’elles se sont rebellées contre des policiers.

En 1991, nous avons été chassées de notre quartier. Celles qui possédaient une maison l’ont vendue. Plus d’une centaine de travesties et de trans vivaient dans ce quartier. Cet endroit était notre petit empire, nous l’avions même baptisé «Lubunistan» (queerland, le pays queer).
Un petit groupe de travesties et de trans s’est installé rue Ülker et après un certain temps, a compté près de soixante-dix membres. Mais notre beau rêve n’a pas duré longtemps : après cinq ou six ans les ennuis ont repris.

Le dernier groupe de la rue Pürtelaş a été chassé par «Süleyman le Kärcher» (Süleyman Ulusoy, le chef de la police). Il a également chassé les gens de la rue Ülker. Le 21 mai 1996, la police a commencé à entrer par effraction dans les maisons. La police et l’ancien maire Nusret Bayraktar ont harcelé les commerces dans lesquels nous avions l’habitude de nous rendre et ont fait fermer ceux qui continuaient de nous servir. Les gens du voisinage leur ont obéi et ont brisé nos vitres en menaçant de nous tuer. Toutes nos amies ont quitté leur maison. J’ai persuadé à grand peine quelques personnes de s’installer avec moi dans ma maison pour résister. Une année durant, le soir, nous nous sommes réunies pour regarder la télé dans le noir car si la police nous avait repérées, elle aurait fait intrusion dans la maison. Nous mourrions de faim. Durant quatre mois, nous avons tenté de survivre en mangeant des pâtes, de la soupe et des œufs. «Süleyman le Kärcher» hurlait devant ma porte et provoquait le voisinage en disant «Tuez ce gros tas de Demet à coups de barres de fer !» puis à moi «Foutez une barre de fer dans son trou du cul de pédale !».
Il se proclame le défenseur des droits de l’homme et mentait sans arrêt durant les conférences de presse. La première chose qu’il faisait d’habitude après s’être introduit chez moi par la force était de couper les câbles de téléphones pour m’empêcher d’appeler un avocat ou la presse.

A cette époque, nos amies chassées des rues Cihangir et Ülker étaient obligées de travailler sur l’autoroute E-5. En l’espace de cinq ans, plus de quarante travesties et femmes trans ont été renversées par des voitures tandis qu’elles tentaient de fuir la police. Certaines ont été poignardées ou abattues par des homophobes. A Cihangir, nous étions capables de faire face collectivement, mais séparées, il a été beaucoup plus difficile de lutter.

Ce harcèlement sur la rue Ülker a duré deux ans. Nous avons résisté et avons refusé de partir. J’y vis toujours. C’est toujours Stonewall malgré nos ennemis dans ce quartier.

Il y aurait encore tant de choses à dire... cet article est trop court pour tout raconter.
Tant de personnes auraient à en raconter !
Nous formons une génération qui a souffert durant des années de l’hétrosexisme, de l’homophobie et du patriarcat.
Beaucoup de nos amies ont perdu leur emploi à cause de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre.
Nous avons résolument besoin d’un Stonewall dans nos villes, nos villages et l’ensemble du pays.
La douleur et les discriminations règnent partout.
Pour nous en prémunir, il nous faut une lutte militante constante.

Demet Demir,
Juin 2005.


Encore un meurtre de travestie !
Communiqué de presse de Lambdaistanbul diffuse par e-mail le 15 juillet 2004

Le 15 juillet 2004 à deux heures du matin, à Cevizlibağ, une de nos amies trans a été renversée par une voiture alors qu’elle fuyait la police. Défigurée dans l’accident, elle n’a pas pu être identifiée. Malgré les protestations de ses amiEs, son corps a été transféré à la morgue avant même l’arrivée d’un enquêteur, sous prétexte qu’il bloquait la circulation.
Pourtant, même un simple accrochage peut parfois perturber le trafic pendant des heures avant l’arrivée des forces de l’ordre.
Cela souligne avec force que la vie d’une trans a moins de prix qu’une bosse dans la carrosserie !
Une fois de plus, la mort d’une trans est invisibilisée. Et la voiture responsable de l’accident a disparu.
Aujourd’hui, tous les travesties et les trans sont obligées de se prostituer pour survivre, car elles n’ont aucune chance de trouver un autre type d’emploi.
Qu’elles travaillent chez elles ou sur les autoroutes, elles affrontent les côtés les plus difficiles et dangereux de la prostitution.
Parce qu’elles ne sont pas plus soutenues par les institutions que par leurs familles, elles constituent des cibles idéales, des proies faciles pour les personnes qui haïssent les travesties et les trans.
Nous apprenons sans cesse la mort ou l’état déplorable de celles qui sont intentionnellement renversées par les voitures.

Le meurtre des travesties et des femmes trans est politique !


Chouette, les personnes LGBT se font arrêter !
Discours lu lors de la manifestation de Lambdaistanbul place Galatasaray le 11 mai 2005.

Certains titres de la presse du 10 mai 2005, qui désignaient les personnes LGBT comme des personnes scandaleuses et immorales ont atteint leur objectif.
La nuit dernière, plus de cent travestis et femmes trans et plus d’une dizaine de gays ont été arrêtés par les autorités dans le quartier mentionné dans ces articles. Sur ordre du gouverneur, les policiers ont procédé à l’arrestation de travesties et de trans dans les cafés, supermarchés et salons de coiffure. Dans la rue Cumhuriyet du quartier de Harbiye, ils ont arrêté toutes les personnes LGBT en vrac. La seule différence entre les personnes arrêtées et les autres est que qu’ils ne sont pas hétérosexuels. Ils ont été accusés de se livrer à des actes contre-nature, d’atteinte à la pudeur et de se prostituer et envoyés dans un institut de médecine légale pour être examinés. On leur a refusé le droit d’appeler leurs avocats malgré leurs demandes répétées et au mépris de la loi et ont été forcés de signer certains documents.

Malgré cela, les articles dans la presse qui ont reporté des allégations fantaisistes sur les trans, présentées comme «des gens dont la plupart aiment s’habiller en femme et se prostituer en raison de leur dégénérescence morale», ont atteint leur objectif.

Sur un sujet aussi délicat que celui-ci, nous attendions de la presse qu’elle adopte une position plus constructive. C’est pour cette raison que nous critiquons l’irresponsabilité des médias qui attisent la violence sociale.
Nous pensons aussi que la violence appelle la violence.
Si nous appelons de nos vœux une vie libérée de la violence, nous pensons que la solution ne consiste pas à condamner les personnes qui sont justement les victimes de cette violence.
Nous pensons qu’il ne sera possible de construire la paix sociale que si nous sommes solidaires les uns des autres dans le respect de nos différences et de notre diversité.
C’est pourquoi nous exigeons des médias qu’ils publient leurs nouvelles avec plus de discernement.

Travesties et femmes trans d’Istanbul,
à l’instigation de Lambdaistanbul.
Ecrit par libertad, à 22:03 dans la rubrique "International".



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