Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

LES AMBIGUITES DE L’ABSTENTION
--> Matière à réflexion
Je peux d’autant mieux parle librement de l’abstention que je suis un abstentionniste. Pourtant je ne tire de cette situation, ni honte, ni fierté. Cette attitude m’est imposée par un système inique et manipulateur qui dépossède le citoyen d’un pouvoir qualifié de « souverain ». Ne pas dénoncer les apparences et s’y conformer fait de nous des complices. Pourtant…


Les élections font de moins en moins illusions. Même pour un observateur peu curieux il est aujourd’hui évidents qu’elles constituent plus un alibi à un système qui se dit démocratique qu’un réel moyen d’expression des citoyens.

 L’abstention tente de plus en plus celles et ceux qui sont appelés aux urnes.

 L’abstention fait de plus en plus peur aux politiciens qui voient là, à juste titre, un désaveu cinglant de leur démagogie.

 Le vote a fondé le fonctionnement « démocratique » de notre société. Le problème c’est le fossé qui se creuse entre ce que l’on pouvait espérer du vote et ce qui se passe réellement… au point que ce fonctionnement apparaît comme de moins en moins, et même plus du tout, démocratique.

 Le vote apparaît aujourd’hui comme le meilleur moyen pour que … rien ne change. Car, même si les majorités changent, rien ne change véritablement dans la situation économique et sociale de l’immense majorité.

LA FIN DES ILLUSIONS

L’illusion a pu jouer tant que les forces politiques avaient des « programmes » sensiblement différents. Il est vrai qu’un « programme de Gauche » était « plus social » qu’un « programme de Droite ». Ceci a été vrai tant que l’Etat-nation garantissait la possibilité de réformes par des politiques économiques… et encore, le recul nous montre que ce ne fut qu’une situation conjoncturelle aujourd’hui complètement remise en question.

L’internationalisation du capital, autrement dit la mondialisation marchande a relativisé la compétence et le champ d’action de l’Etat.

Cette situation a deux conséquences importantes :

 

- les marges de manœuvre de l’Etat étant réduites, pour garantir à la fois les intérêts des salariés et la pérennité du système, les politiques de droite et celles de gauche sont quasiment identiques.

- les « acquis » durement gagnés durant les dernières décennies sont tous remis en question, et ce, aussi bien par la Droite que par la gauche

 
L’Etat se révèle ainsi être ce qu’il est vraiment : le garant du système marchand. L’illusion de l’ « Etat arbitre » ; l’ « Etat neutre », l’ « Etat garant de l’intérêt général », s’effrite peu à peu.

 L’ « Etat providence » qu n’était en fait qu’une attitude opportuniste pouvant allier les intérêts fondamentaux du capital et les intérêts conjoncturel des salariés… a laissé la place à ce que nous connaissons aujourd’hui : l’ « Etat gendarme ».

 La « paix sociale » ne s’achète plus avec des concessions faites aux salariés, mais par la criminalisation des conflits sociaux et l’usage de la répression.

 Dans ces conditions voter pour la Droite, de même que pour la Gauche apparaît comme une duperie.

 
UNE SITUATION CORNELIENNE

 
Aujourd’hui, beaucoup vont voter un peu comme ces pratiquants qui vont au culte sans être bien sûr que Dieu existe,… mais ils ont leurs habitudes et puis « on sait jamais », « tout le monde le fait », « il vaut mieux ça que rien ».. et puis il paraît que c’est non seulement «  un droit mais aussi un devoir »… qu’il y en a qui « sont morts pour ce droit »… Alors on y va, sans conviction, mais on y va.

Mais l’essentiel n’est –il pas aujourd’hui pour le système « qu’on y aille »… peu importe ce que vous votez, mais votez ! C’est dans ce simple geste que le système fonde sa légitimité. « VOTES DUR, VOTEZ MOU, MAIS VOTEZ DANS LE TROU » (Slogan de Mai 68)

Beaucoup de celles et ceux qui vont voter le font s’en se faire trop d’illusion… Il y a certes un réflexe plus ou moins légitimiste provoqué par le conditionnement social de ce que doit-être un « citoyen responsable ». Mais il y a aussi incontestablement la « peur du vide ». « Il vaut mieux ça que rien »

Alors on ne sait plus trop ce qu’il faut faire… , voter ou s’abstenir.

Dans les deux cas, celle et celui qui a pris conscience de ce qu’est la comédie des élections peut se sentir culpabilisé-e:

 

- s’il vote, il cautionne une situation qu’il ne maîtrise pas.

- s’il ne vote pas il subit une situation qu’il ne maîtrise pas

 Dans les deux cas, la situation est politiquement intenable.

MILITER POUR L’ABSTENTION ?

Le champs de « la » politique est hors du champ « du » politique.

Militer pour l’abstention est, dans le fond, sinon dans la forme, aussi inutile que d’aller voter.

Il est évident qu’en l’absence, ce qui est le cas aujourd’hui, d’alternative crédible, l’appel à l’abstention n’a non seulement aucune chance d’être massivement entendu… mais n’offre aucune perspective concrète.

Manifestation de révolte et d’opposition parfaitement compréhensible et légitime face au scandale de ce qu’est l’élection, elle n’offre aucune alternative. C’est un mouvement de révolte froide qui n’ouvre aucun avenir.

Je ne milite pas pour l’abstention car l’abstention ne mérite pas une militance. Elle n’est pas quelque chose de positif mais un refus. Si je ne vote pas c’est parce que l’élection n’a actuellement, à mes yeux, aucun sens et est même dans la plupart des cas (mis à part dans une élection locale dans un village), un déni de la démocratie.

Militer pour l’abstention serait tomber dans le piège même que l’on dénonce… Ce serait se battre sur le même champ… Or c’est de champ, de problématique, que l’on doit changer.

ALORS ?

 
Alors, il faut dépasser ce stade de la révolte. Sortir du champ de l’élection dans lequel nous cantonne la simple abstention et invertir « le » politique et le social en abandonnant « la » politique.

Bien sûr que c’est et sera difficile, ne serait ce que parce que toute notre formation civique, même i on en a une vision critique nous a façonné, au plus profond de nous même, en « bon petit électeur discipliné » » et surtout ne nous a jamais montré qu’il pouvait y avoir autre chose, une autre conception du politique.

L’abstention peut apparaître comme spectaculaire, comme une révolte peut l’être… mais après.

Imaginons une abstention massive, de l’ordre de 60-70% voire plus… Et alors.

Que va-t-il se passer ? Qui va « prendre la main » ? Quelle perspective peut se dégager ?

Vous ne voyez pas ? Moi non plus ! Là est le vrai problème.

Si au-delà de la démarche abstentionniste, qui certes peut être un moment important de prise de conscience et de manifestation d’opposition, il n’y a pas autre chose… quelque chose de plus concret, de plus consistant, de plus fondamental… l’abstention restera une simple manifestation de désaccord…. Et le système peut se satisfaire d’une importante « non participation » à condition que sa stabilité sociale et économique ne soit pas remise en question.

C'est donc sur ce terrain que l’action doit se centrer… sur la déstabilisation du système dominant en montrant que l’on est capable de faire autrement, de s’organiser socialement autrement…

 

Alors l’abstention ! oui, mais n’en faisons pas une « religion » comme les participationnistes font de la participation une religion. Ne restons pas à leur niveau. Réinventons la pratique politique et la citoyenneté sur d’autres bases et dans un champ différent. Inventons un monde pas seulement dans nos têtes, mais concrètement dans notre pratique quotidienne.

  

 Patrick MIGNARD

 

Voir également les articles :

« VOTER EST UN DROIT MAIS EST-CE VERITABLEMENT UN DEVOIR ? »

« VICTOIRE DE LA POLITIQUE, MORT DU POLITIQUE »

« SE REAPPROPRIER L’ECONOMIQUE ET LE SOCIAL »
Ecrit par , à 21:50 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Vladimiryapadchef
13-04-07
à 05:03

J'voulais poster un commentaire dans un fil de provisoire sur l'écologie. Finalement, je vais me contenter de quelques mots ici.
Mes ambiguités personelles sur l'abstention donc.
J'ai un peu plus de la trentaine. Et cette année, c'est la première fois que j'ai une carte electorale. Je n'vais pas aller voter. J'ai simplement voulu marquer le coup cette fois. Elle "comptera" entre guillemets. Puisqu'avant, les listes electorales ne me connaissaient même pas.

L'abstention, j'y suis venu en fréquentant des libertaires parce que je militais avec eux durant un temps. J'entendais parler de personnes dans les CSO de Barcelone quittant la salle ne serait-ce que si un vote était proposé... Puis au hasard de certaines de mes lectures de Bakounine, et surtout de l'un de ses commentateurs René Berthier, j'ai fini par me dire que ce n'était pas le vote en lui-même, pas plus que le suffrage universel qui était un véritable frein à une possible émancipation collective. Mais bien un système marchand qui est en place.
Ce qui commença à me questionner sur une militance en tant que telle autour de l'abstention, qui ne va jamais toute seule d'ailleurs dans les milieux libertaires que j'ai cotoyées.
Plusieurs aléas que je n'développerai pas ici ont fait que le militantisme m'a soulé.
Mais j'ai continué de m'abstenir de m'inscrire, donc de voter. Ce qui ne m'empêchait pas de devoir me "justifier" auprès de mon entourage sur cette position que j'avais vis-à-vis du vote.
En venant sur internet ensuite, j'ai trouvé quelques parades pour dissiper mon dégout du militantisme. Si je ne militais pas pour les indiens du Chiapas par exemple, je pouvais au moins relayer l'info qui m'en parvenait. Pour beaucoup moins cher qu'en achetant livres et autres journaux de presse. Et puis, pour revenir au vote, je suis tombé sur une brochure de bibliolib. Elle était intitulée " vote si tu veux, mais écoute ". Elle correspondait beaucoup mieux à ma démarche personnelle en fait. Au fond, voter ou s'abstenir n'est bien sur pas le plus important si c'est l'émancipation qu'on recherche, et comme le dit Patrick, relayer cette brochure à chaque occasion electorale autour de moi me permettait de n'pas faire de mon choix une religion.

Mais quand même... J'veux pas m'empêcher de comprendre ceux et celles qui militent encore pour l'abstention. Encore une fois, j'ai jamais eu l'impression que ça s'arrêtait à ça. C'est jamais l'essentiel. j'ai plus l'impression que ça revient aux périodes electorales, et que cette militance ne sert de levier que pour en rappeler d'autres. J'me trompe peut être, je m'fais ptet encore des illusions sur le militantisme. Beaucoup d'entre vous y sont surement depuis bien plus longtemps que moi. Et mon petit caliméro me dit que j'dois encore passer pour un demeuré.
Ce n'est ptet pas finalement l'appel à l'abstention qui n'offre aucune alternative concrète. Ca vient ptet d'ailleurs, je sais pas, je m'pose la question à haute voix...

C'est donc sur ce terrain que l’action doit se centrer… sur la déstabilisation du système dominant en montrant que l’on est capable de faire autrement, de s’organiser socialement autrement…

Et que ferait-on avec ou contre ceux et celles qui ne s'organisent pas socialement sur les mêmes bases déstabilisantes ? Personne ne voit ? Moi pas en tous cas. Mais là, c'est un tout autre problème. Sans compter les toujours mêmes questions sur ces nouvelles organisations sociales, qui controlera quoi, qui dirigera qui, finalité des diverses productions, modes de répartition, violence, pas violence, vote, pas vote, minorités soumises aux majorités ou pas soumises, quelle place pour la science et toutes ses applications, pour les sociétés humaines dans leurs environnements naturels, pour les enfants face à leurs parents ou leurs éducateurs-trices, pour les femmes face aux hommes, pour les prostituées face aux radicales, lol.
Sans honte, ni fierté, ni missions historiques, on peut quand même essayer c'est vrai. Mais pourquoi ça me refile pas le moral tout ça ??
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
13-04-07
à 07:44

Re:

texte ambigu. l'auteur semble meconnaitre l'abstention politique(non politicienne) et son contenu proner par le mouvement anarchiste. de meme pour la lutte anti-electoraliste et le parlementarisme une des bases essentiel de l'anarchisme.  quelle est le but reeelle de cette article?

 ci joint un dossier anti-electorale ou figure analyses,reflexions,propositions etc... pour avoir une vision global de l'abstention proner par les anarchistes;

                                               http://www.enrages.lautre.net/

                                                             @

                                  

Répondre à ce commentaire

  ElVirolo
13-04-07
à 11:16

Re: Re:

texte ambigu. En effet, il témoigne d'une certaine réflexion, et s'élève un tant soit peu contre la doxa anarchiste. C'est louche.

l'auteur semble meconnaitre l'abstention politique(non politicienne) Certainement, d'ailleurs il ne l'a pas du tout mentionnée dans son article. N'oublions pas que Patrick Mignard est manifestement un sombre idiot, cela paraît évident.

quelle est le but reeelle de cette article?

Eh bien, tu arrives en retard, chez anonyme ! Il est désormais de notoriété publique que Patrick Mignard est le demi-frère caché d'Arlette Laguiller, la trostkautoritaire (c'est comme ça que vous l'appelez ?) et qu'il est en fait le plus fidèle défenseur du système marchand. Pas étonnant alors qu'un traitre pareil ose nous pondre des articles aussi réactionnaires.

ci joint un dossier anti-electorale ou figure analyses,reflexions,propositions etc... pour avoir une vision global de l'abstention proner par les anarchistes;

Ah oui, tiens c'est étonnant, je ne l'avais jamais lu ce dossier peut-être est-ce parce que tu ne l'as strictement jamais mentionné ici-même.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
13-04-07
à 17:18

Re: Re: Re:

Je suis d'accord avec Vladimir... Dans ce texte, Patrick, tu feins de ne pas voir ou savoir que les campagnes abstentionnistes concernent les périodes électorales et effectivement servent à faire sortir du bois d'autres problématiques, ou tout simplement des propositions concernant le ou les projets libertaires. Si je me trompe, j'aimerais que tu me dises où tu as vus des abstentionnistes qui ne s'en tiennent qu'à l'abstentionnisme, parce que moi, je n'en ai pas vu un seul. Des gens qui s'abstiennent sans avoir de raison précise, ok, mais des gens qui appellent à l'abstention sans rien derrière, je n'en ai jamais rencontré. Peut-être fais-tu une confusion entre les deux, le non-militant qui s'abstient et le militant qui prône l'abstention ?
Répondre à ce commentaire

  Vladimiryapadchef
13-04-07
à 21:17

Re: Re: Re: Re:

Moi, d'après ce que j'ai compris du texte de Patrick, je crois que la réponse à tes questions Rakshasa relève plus d'une stratégie que d'une confusion. Au fond, c'est comme si j'entendais le schema suivant : bon, il y a de plus en plus de gens qui s'abstiennent et qui ne font plus d'illusions quant au jeu electoral. Et tout le monde sait que les anarchistes s'abstiennent. Donc arrêtons de concentrer nos moyens sur la propagande de l'abstention, et voyons ce qu'on peut faire avec tout ce monde là. Nos moyens, mettons les au service d'une société à refaire plutot que sur des elections à boycotter ( qu'on boycottera de toute manière évidement ).

Bon, je peux me tromper. Et je m'excuse d'avance alors auprès de Patrick de lui prêter des schemas qu'il n'aurait pas. Mais si je n'interprête pas mal son raisonnement, c'est sans doute exact que c'est "jouable" comme stratégie militante. J'ai pas trop le moral en ce moment, donc je la trouve un peu optimiste. Et puis j'ai vu aussi tant de monde appeler les jeunes à s'inscrire sur les listes electorales que j'ai du mal à me dire qu'ils l'auront fait pour s'abstenir. J'me dis que s'ils parviennent à empêcher Sarko d'accéder au pouvoir présidentiel en mettant Royal à sa place, ça risque de leur refiler un coup d'illusions pour peut être 5 ans. Et là, je vois pas non plus ce qu'on pourrait faire. Il me semble que le/la futurE présidentE aura plus de légitimité electorale que le dernier. Ce qui n'est pas fait pour me plaire.
Répondre à ce commentaire

  Patrick MIGNARD
13-04-07
à 22:48

Re: Re: Re: Re: Re:



Je veux dire des choses fort simples et ne porte aucun jugement de valeur sur la position abstentionniste des anarchistes et/ou de l’anarchie… maintenant, chacun interprètera ce que je dis comme bon lui semble.

 

1- L’abstention n’est, à mes yeux, pas une attitude fondamentalement constructive si elle ne s’accompagne pas d’une stratégie alternative. Elle n’en est pas pour autant condamnable, bien au contraire, mais elle est une simple opposition, un mouvement de rejet, de révolte face à un système inacceptable.

2- Je constate aujourd’hui que l’abstention et/ou le/les mouvement/s abstentionniste/s ne font pas de l’abstention l’élément d’une stratégie alternative plus globale… ce qui amène celles et ceux qui participent au processus électoral à nous traiter de « nihiliste non constructif »… en ce sens la critique dont se veut porteuse l’abstention atteint rapidement ses limites.

3- Pris dans le délire de la campagne électorale, l’abstention apparaît être, ce qu’elle est en grande partie une participation « en creux » dans le processus électoral… ce qui la dénature parce qu’elle se place sur le même terrain de ce qu’elle conteste à juste titre.

4- On ne fait pas actuellement la différence, parmi les abstentionnistes entre ceux qui s’en foutent, ceux qui sont dégoûtés et ceux qui font de l’abstention une position politique déterminée.

 

Le phénomène de l’abstention est une chose trop sérieuse pour être laissé à l’analyse débile et intéressée des politiciens, mais rien n’est réellement fait, côté abstentionniste, pour que le plus grand nombre y voit l’élément d’une stratégie de changement.

Répondre à ce commentaire

  libertad
13-04-07
à 23:18

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Tout à fait d'accord avec toi Patrick, l'abstention sans projet politique alternatif au bout ne mène à rien, sinon à un refus, dont on a vu les limites lors du non au référendum sur l'Europe. C'est vrai que pour le moment le mouvement anarchiste n'est pas capable de proposer une alternative politique et joue donc le rôle de force tribunitienne que jouait le PC auparavant ( avec moins de force tout de même ). Toutefois si on fait le total des abstentionnistes et des non inscrits on doit pas être loin du vote PC des années 70-80.
Dire que nous n'avons aucune stratégie de rechange est un constat et pour le moment rien ne semble montrer que les organisations libertaires veuillent prendre une initiative quelconque à ce sujet.
Toutefois que je pense que notre positionnement politique n'est pas sans conséquence pour d'autres car il a le mérite de la clarté même s'il n'apporte rien. En effet on a pu observer au cours de la campagne présidentielle qu'il n'existe pas d'espace politique pour une gauche de la gauche entre le PS et nous qui manifestons un refus complet du système politique : la candidature Bové en est la manifestation qui plafonne à 2%.
Le frémissement de Bansancenot montre pourtant que des recompositions politiques sont à l'oeuvre mais qu'elles sont impossible avec le PS qui bloque l'espace politique à gauche. Si Bayrou était élu, on peut parier que le PS se casserait en deux avec une aile gauche créeant un nouveau parti, probablement avec la gauche de la gauche. Les libertaires risqueraient alors de payer cher le prix de leur attentisme en voyant une partie de leur espace politique confisqué par une nouvelle formation qui continuerait à s'inscrire dans le jeu électoral tout en ayant une politique d'ouverture vis à vis des luttes sociales.
Si Sarkozy est élu, il s'efforcera de continuer à appliquer son programme de droite dure et il risque d'être confronté à des mouvement sociaux du type CPE, avec toujours cette absence de projet politique alternatif entre une gauche de la gauche éclatée et nous, force tribunitienne de pure opposition.La confrontation sociale n'est pas non plus certaine avec un politicien opportuniste comme Sarkozy.
Si Royal passe, on a déjà l'expérience de la suite, avec en plus cette fois une politique assez réactionnaire en arrière fond .
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
14-04-07
à 00:21

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Je veux dire des choses fort simples et ne porte aucun jugement de valeur sur la position abstentionniste des anarchistes et/ou de l’anarchie… maintenant, chacun interprètera ce que je dis comme bon lui semble écrit Patrick Mignard.



justement... Libertad évoque le non à la constitution europeenne. Je me rappelle de cet article : http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2205

Cette fois, vous écriviez, je vous cite :

on est allé chercher le dernier épouvantail disponible dans la panoplie politique. Devinez qui: LE PEN bien évidemment.

Depuis quelques jours, alors qu'il était quasiment à la retraite, perclus physiquement de rhumatismes (on nous l'a même montré marchant avec une canne) et politiquement de conflits de pouvoir, le revoici guilleret s'exposant avantageusement devant les caméras et les micros généreusement tendus.

A l'entendre, le NON c'est lui. A l'entendre c'est lui qui incite les millions de citoyennes et citoyens à voter NON. A l'entendre, le NON qui s'exprime aujourd'hui c'est le« NON national», le «NON du Front National»... et bien évidemment, toujours selon lui, la victoire du NON serait (sera il est sûr et le dit), celui du Front National).

Quel effet peut avoir cette manipulation sur le citoyen hésitant qui s'apprête à voter NON? La petite voix médiatique lui répètera jusqu'à l'isoloir: «Réfléchis bien, es-tu sûr de ton NON? Es-tu sûr que ton NON est bien le tien et pas celui du FN? Et même si tu en es sûr, dans l'urne il n'y aura aucune différence... Alors?».

Le doute est insinué...«Ai-je le droit de voter comme le Front National, même et surtout si les bulletins n'ont pas d'odeur?» «La victoire du NON ne risque-t-elle pas d'être celle du Front National?».

Oh, celui là ne votera pas OUI, mais il ne votera pas non plus NON... ce qui est finalement tout bénéfice pour le OUI.

---------------------------

Je ne connais pas vraiment ce site comme un site abstentioniste. Et il est aisé de deviner comment ceux qui ont lu votre article ont alors interpréter vos propos. Votez non.

A l'occasion d'une nouvelle échéance électorale, vous me dites maintenant :

Je constate aujourd’hui que l’abstention et/ou le/les mouvement/s abstentionniste/s ne font pas de l’abstention l’élément d’une stratégie alternative plus globale…

Pouvez vous développer un peu ?
Si on veut dire que les anarchistes n'ont pas les moyens aujourd'hui de mettre en place leurs alternatives, le constat est évidement facile.
Si on dit qu'ils ne veulent pas le faire, qu'ils ne le font pas, c'est autre chose. Et je rejoin alors les surprises de Raksasa.

Liberta dit :
Dire que nous n'avons aucune stratégie de rechange est un constat et pour le moment rien ne semble montrer que les organisations libertaires veuillent prendre une initiative quelconque à ce sujet.

La critique pourrait elle devenir moins négative pour une fois. Plus concrète ? Qu'on puisse lancer quelque chose avant les législatives... parce que pour les présidentielles, c'est hs.




Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
14-04-07
à 00:53

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

"Tout à fait d'accord avec toi Patrick, l'abstention sans projet politique alternatif au bout ne mène à rien, sinon à un refus"
Je dirais même plus, pas "au bout" le projet politique mais "maintenant". L'abstention peut accompagner des réelles pratiques issues des projets libertaires à travers les époques. On retrouve des constantes dans tout projet libertaire, l'autogestion, l'autogouvernement ce qui pourrait ce traduire aujourd'hui par "l'autogouvernance", forme de l'autogestion alliant le caractère associatif de la démocratie directe et la gestion des richesses, ressources, productions d'une zone géographique donnée.
Concrêtement, aujourd'hui cela pourrait se traduire par la formation de structures quelques soient les activités ( pour le moment à but lucratif ou non), s'autofédérant dans des conseils anarchistes. L'impulsion des projets, donnée par les individus s'associant librement garantirait le non-enkystement en capital privé ou étatique.
Une des conditions de ce possible, parfois en chantier dans quelques endroits du monde, est le refus de reconnaissance des formes réactionnaires d'organisation du politique incompatibles avec le projet libertaire, en premier lieu la forme de parti politique et de syndicat.
L'abstention est la pierre blanche qui marque le jour de ce refus.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
14-04-07
à 02:00

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

"Concrêtement, aujourd'hui cela pourrait se traduire par la formation de structures quelques soient les activités ( pour le moment à but lucratif ou non), s'autofédérant dans des conseils anarchistes. L'impulsion des projets, donnée par les individus s'associant librement garantirait le non-enkystement en capital privé ou étatique."

Je comprend mal. Formations de structures quelques soient les activités : cela veut dire qu'on ne s'interroge plus sur ce qu'on produit ? L'important serait de le faire en autogouvernance ?

J'ai un petit manuel sous les yeux pour me rappeler qu'aujourd'hui on produit pour vendre. C'est aujourd'hui le seul but du producteur.
Je me rappelle aussi d'un russe /dont j'ai oublié le nom/ qui disait que l'escroquerie du socialisme ( celui des débuts ) c'est de nous avoir fait croire que le problème premier venait alors  de l'accaparition des richesses par quelques uns, nommée plus-value. Pourtant la plus value est inhérente  à toute production, capitaliste ou non. J'ai donc du mal à croire que s'associer librement garantisse le non-enkystement de cette plus-value en capital privé ou étatique.

Imaginons par exemple que l'activité choisie soit d'enseigner l'économie. Le ferait-on à but lucratif ou non ? Par quels moyens évaluer la rémunération de cette activité ? Et comment ne pourrai-je pas la comparer à celui qui bousille ses poumons à projeter du béton sur des chantiers ? l'un m'offre des cléfs pour comprendre la société dans laquelle je suis, l'autre m'offre celles d'un toit sur la tête. Lequel des 2 sera en position de se garantir une meilleure rémunération dans ce contrat libre et anarchiste ?
Répondre à ce commentaire

  Vladimiryapadchef
14-04-07
à 02:19

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Tiens, tiens... Quelle place du travail manuel face au travail intellectuel, je l'avais oublié dans mes questions plus haut... A charge de revanche l'anonyme !
Jan Waclav Makhaïski, c'est probablement le nom oublié...
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
14-04-07
à 03:49

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

"Pourtant la plus value est inhérente  à toute production, capitaliste ou non."
Non, il me semble que la plus value se réalise dans l'économie d'échange, pas dans celle du don par exemple. Quand je met entre parenthèse "à but lucratif ou non", c'est en pensant aux récupérations d'entreprises par exemple en Argentine, qui,  si c'est insuffisant, composent avec l'économie de marché tout en finançant des fonds de solidarité pour payer des soins à ceux qui n'ont pas les moyens d'y  accéder.
Quant au capital, au contraire du privé ou de l'étatique, justement aux mains d'une poignée, on peut très bien l'envisager comme proche de celui des SCOPs aujourd'hui. La structure comme personne morale détient le capital, auquel aucun individu s'y activant ou non ne peut prétendre plus qu'un autre. Ces structures pourraient se fédérer afin de développer une alternative aux marchés d'échanges en coopération avec des conseils de population (quartiers, communes...), en vue d'une autonomie économique.
Je pense que les modalités en ce qui concerne la rémunération se préciseraient avec le déploiement de tels réseaux, avec en vue l'abolition de la vente de la force de travail comme de toute autre production.
Bien sûr ceci ne pourrait être réalisé que par une volonté politique des individus concernés et non pas dans le développement des forces productives actuel ou à venir en systême capitaliste. Les forces productives autogouvernées trouveraient peut-être leur équilibre, ailleurs que dans la croissance suicidaire ou la décroissance résignée au manque.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
14-04-07
à 05:06

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Ca ne manque pas d'être interessant ce que tu dis raksasa.
L'économie du don, ça ressemble à la prise sur le tas anarcho-communiste. Il me semble pas qu'elle soit possible dès aujourd'hui, sauf dans des domaines tres limités, et étant tres loin de combler les multiples besoins vitaux humains.
Mais s'il y a une plus value qui ne disparaitra ni dans une économie ni dans une autre, c'est la différence résiduelle entre le travail collectif que peuvent accomplir 100 personnes en 1 journée et le travail individuel qu'accomplirait 1 personne en 100 jour.
Cette différence est quantifiable. Elle est une plus-value. Et comme elle existe, il faut bien savoir ce qu'on va en faire. Parce que si on ne la voit plus, c'est qu'on se l'ai faite piquer.
Et même aux mains d'une personne morale, elle ne garantit pas l'égalité entre les branches industrielles. Les branches à tres haute technologie pourraient même se garantir les plus grosses parts de gateau. Pour les travailleurs manuels, les possibilités de se payer des soins, et pour les ingénieurs de l'espace : les réunions à travers tous les pays du monde pour vanter les mérites de leurs produits, acceuil tapis rouge, les bras ouverts et toute la musique.
Il fallait bien que je revienne à la finalité d'une production n'est-ce pas ? Les ingénieurs de l'espace me semblent un bon exemple.

Mais sans la crainte de me fourvoyer, je n'ai jamais entendu les anarchistes condamner la centralisation économique. Pas depuis Bakounine dans tous les cas qui était d'accord avec Marx sur ce point. Et s'il y a un haut, il y a donc un bas. Comment permettre à ce bas de garder la main sur la plus-value dont je parlais plus haut ? Comment garantir qu'elle ne sera pas détournée ? où sont les intellos qui nous le promettront ?
Les quartiers, les communes, les populations, mais ce sont elles qui travaillent ou du moins qui sont le mieux à mêmes de définir leurs besoins. Pourquoi devraient elles attendre des structures économiques d'alternatives qui pourraient parfaitement continuer.. de les considérer pour des consomateurs. N'oublions pas. La structure économique, le producteur produit pour vendre. Mais vendre quoi ? Et toi, tu n'achèterais pas si c'était pour permettre aux argentins d'accéder aux soins ? Faudra aussi acheter pour qu'ils accèdent à l'éducation également... Et caetera... N'est on pas la au fond devant un des arguments de vente du commerce équitable. Un échange solidaire doit il en rester la ?

Je ne crois pas que tu veuiles me rouler dans la farine raksasa. J'imagine que tu es bien sincère quand tu écris : Bien sûr ceci ne pourrait être réalisé que par une volonté politique des individus concernés et non pas dans le développement des forces productives actuel ou à venir en systême capitaliste.
Mais ce fil appelle à creer ces fameuses structures économiques dès aujourd'hui. Ne serait ce que pour palier à une propagande abstentioniste inefficace, manquant de volonté et caetera. Mais dans tous les cas donc... dans le système capitaliste. On peut faire des louanges à l'initiative. Ou ne pas en faire. Mais moi, je vois une personne qui lance des phrases comme elle vend des bouquins, et débrouillez vous avec les gars, interprétez comme bon vous semble. Pourquoi ? Le marxisme qui reposait sur ces bases n'a t il pas suffit à l'histoire ouvrière/prolétarienne ? Les demeurées qui ne comprennent pas les choses simples on les laisse sur le côté du train en marche ou bien l'on en fait de braves mûles qui pourront se dire que quelqu'un de plus intelligent qu'eux a compris et que s'il indique que la voie c'est par là alors c'est que c'est par là ? Patrick Mignard est pourtant beaucoup plus bavard quand il s'agit de rappler pourquoi la police d'aujourd'hui qui rafle les enfants dans les écoles marchent sur les sentiers déjà bien défrichés dans les années 40. Mais y'a vraiment pas que là dessus qu'on puisse dire : plus jamais ça !
J'arrête là. Pour le moment.
                                                                                   @
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
14-04-07
à 06:19

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Oui, il y a effectivement plue-value, là où il y a production. Ma confusion tenait de la différence entre plue-value et captation de celle-ci, le profit.
Donc, cette personne morale, à l'instar des conseils de population est gérée, je l'ai précisé, par les travailleurs eux-même. On peut craindre, comme tu le penses il me semble, une capitalisation par corpo ou branche. Mais, la coopération avec les conseils de quartier, commune, région...sur des principes autogestionnaires devrait pouvoir venir à bout des risques de captation des richesses, en organisant la distribution sur un mode non-marchand. La gestion de la création de plue-value reviendrait dans  les mains des individus, non plus comme gestion soumise au règles de compétition du marché. La création et la répartition de plue-value se feraient ni plus ni moins selon les souhaits de ces structures de production et conseils de population.
Il va sans dire que tout ceci s'accompagnerait de centres d'autodidactie, sortes d'universités populaires ou s'organiserait sur le mode autogestionnaire l'autoformation pour qui le souhaiterait quelque soit son âge, dans des domaines aussi variés intellectuels et manuels.
"Bien sûr ceci ne pourrait être réalisé que par une volonté politique des individus concernés et non pas dans le développement des forces productives actuel ou à venir en systême capitaliste." Je te le réaffirme, puisque dans le cas de ce que je viens d'exposer nous ne serions pas ou plus en système capitaliste.

PS: J'attend que tu détruises ce château de carte, que le doute en réalité plus habite que l'argumentaire ! Une telle projection peut relever tant du programme que de la vision utopique. L'entre-deux, c'est peut-être regarder ce qui se fait déjà en matière d'autogestion et d'autogouvernement et d'étendre ces pratiques. Pour ne  rien te cacher, si les gens descendaient déjà tous dans la rue, non pas pour défiler, ni parader mais pour discuter et débattre, j'en serais déjà aterré (voir mai 68).
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
14-04-07
à 08:28

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Non raksasa, je ne veux pas détruire un chateau de carte. Je me pose des questions sur ce que je lis ici ou voit ailleurs. Tu me clarifies ton point de vue si je le comprend mal et j'ai bien conscience que tu ne me dis pas que tu as toutes les solutions, toutes les réponses. Pourquoi voudrais je détruire cela ?

L'exemple que tu donnes à la fin, ça ressemble un peu à l"An01. Mais j'ai pas bien compris encore. Ca te plairait ou te consternerait ?

Passons. Tu me dis qu'on peut organiser la distribution sur un mode non-marchand.
Ca dépendrait en revanche d'avoir balayé le système capitaliste. Donc ( là c'est moi qui déduit ) d'un rapport de force entre dominants et dominés. Mais pas seulement. On peut aussi se dire que les dominés ont déjà repris quelques unes de leurs affaires en mains. Essayer et montrer alors qu'ils étaient capables d'alternatives économiques à l'intérieur même du système capitaliste. Ce qui pourrait lier ici l'utopie révolutionnaire et le 'pragmatisme économique' de Patrick Mignard.

Unir les classes exploitées est une des volontés qui traverse nombre de milieux libertaires. Il me semble à ce sujet ( désolé de ramener les morts dans cette discussion ) que Malatesta pensait qu'entre elles la solidarité morale était possible, à défaut de la solidarité économique. Ce qui m'invite à me poser des questions ( ou porter des doutes peu importe ) quant à l'efficacité de convaincre beaucoup de monde sur les bases d'alternatives économiques. En fait, je me demande : et si ça ne suffisait toujours pas ? Pour unir les anarchistes, leurs idées et leurs pratiques aux masses exploitées et de plus en plus dépossédées. Mais aussi unir les anarchistes.
Mais là encore il n'y a pas de volontés de détruire. Seulement d'obtenir des éclaircissements. Rien de plus. Vraiment.

                                                                                   @
Répondre à ce commentaire

  Patrick MIGNARD
14-04-07
à 08:42

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:



Réponse à anonyme.

 
Lors du référendum sur le TCE je me suis abstenu. L’article auquel tu fais référence, et qui selon ce que tu dis « donne l’impression d’appeler à voter NON » est une analyse critique de la manière dont l’essentiel de la classe politique manipulait outrageusement pour faire voter OUI.

 Il est évident, et je ne suis pas le seul parmi les abstentionniste qui refusait le TCE que l’on nous proposait… il y a même des anarchistes, qui se sont exprimés ouvertement sur internet qui ont voté NON en expliquant, fort justement d’ailleurs, qu’il ne s’agissait pas d’un « vote de personne » mais d’une « réponse à une question »… et que donc il ne voyez pas pourquoi il n’iraient pas voter… ce que je comprend parfaitement.

J’explique d’ailleurs dans un autre article, avant le vote, que la réponse OUI ou NON, ne changera rien…Ce qui s’est effectivement passé.

Je te renvoie à ces deux articles qui sont complémentaires à la remarque que tu fais dans ton commentaire.

 http://endehors.org/news/7758.shtml

 http://endehors.org/news/7899.shtml

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
14-04-07
à 09:55

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Merci.

Je tire du second article ce qui m'interesse dans celui-ci ( et je les relirai tous à tête reposée un peu plus tard )

""""""

Le monde que nous voulons construire n’est ni dans les programmes des technocrates de la politique, ni dans les promesses des candidats, ni dans une éventuelle évolution du système marchand qui accroît la pauvreté et les inégalités.

Si ce monde de liberté et de solidarité existe il nous faut le construire, concrètement.

Comment ?

Par une pratique politique et sociale nouvelle. En développant dans les secteurs ou cela est dés à présent possible (l’agriculture par exemple) des relations entre producteurs et consommateurs, en organisant la défense du service publique en associant salariés et usagers, en informant sur les formes alternatives et solidaires d’activités économiques, en les fédérant dans une stratégie d’organisation économique et sociale, en développant les circuits courts de distribution, en favorisant les structures fondées sur la solidarité, en contactant à l’échelle internationale, et en premier lieu en Europe, celles et ceux qui s’inscrivent dans la même dynamique et en se faisant les propagandistes d’une telle évolution. Autrement dit faire ce qu’aucun parti actuel n’est capable de faire, qui n’en a pas d’ailleurs la moindre idée, et qui est pourtant absolument indispensable si l’on veut sortir de l’impasse mortelle dans laquelle nous accule le système marchand.

C’est de cette organisation et de ces initiatives que nous devant discuter, pas des promesses et programmes démagogiques des politiciens professionnels.

Alors la politique reprendra tous ses droits.
Alors la représentation politique par des délégué-e-s responsables, révocables et non rééligibles prendra tout son sens.
Alors nous montrerons que ce que nous voulons, les valeurs que nous défendons ne sont pas qu’un slogan lancé lors de « grandes messes » sans lendemains.

C’est ce défi qui se pose à nous dés maintenant. Saurons nous y répondre ?… là est toute la question.""



Pouvons nous développer un moment ici la stratégie d'organisation économique et sociale ? Puisque cela fait parti des points importants à répondre.

Aujourd'hui l'économie est marchande. Prenons un agriculteur. Il a beau balancer des tonnes de pesticides dans sa terre et augmenter sa production : le prix de son produit n'arrête pas de chuter. Vous voulez que j'aille lui payer plus cher son produit pourri ? Vous voulez le convaincre de ne plus recourir à l'agriculture intensive ? Ca se passerait comment en fait lorsque vous essayez de répondre à vos propres questions ?

J'en cotoie des agriculteurs soucieux de ne pas m'empoisonner. Surtout les centres de distribution courts par lesquels ils passent. Ce commerce n'est peut etre pas super lucratif mais avec un rmi ou un smic ça peut des fois prendre de tres grosses parts de mon budget. Et la petite bio-coop de ma ville passe son temps à renouveler des simples emplois tres précaires pour que la machine tourne. Combien de temps cela doit il encore durer selon vous ? Quand aurons nous le droit d'imposer à un bureau de direction de péréniser les emplois nécéssaires à ce marché et d'arrêter de profiter de tous les contrats de merde mis en place par ces foutus politocards ? Rassurez-vous : c'est chez eux que j'ai pu me procurer votre manuel d'économie à l'usage de ceux qui n'y comprennent rien. Donc, c'est pas que des pourris loin de là ( en plus, la gérante est une femme, ah ah ), . Mais ceci pour vous dire qu'on est bien loin de controler tout cela.

Et des exemples comme ceux là, j'en aurai des tonnes à vous raconter.

Navré de vous avoir heurté sur votre position quant à la constitution europeenne à part ça...

                                                                                        @

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
14-04-07
à 12:10

On se demande bien ce que vient faire cet article frauduleux (également paru sur Indymédia, ce qu'on se garde bien de nous préciser), sur un site qui se dit "anarchiste"... Jamais les anarchistes n'ont prétendu que s'abstenir aux élections, dispensait de lutter.
Répondre à ce commentaire

  Vladimiryapadchef
14-04-07
à 12:47

Re à l'anonyme

J'aimerai néanmoins pouvoir me faire une idée de ce qu'il a dire. Si ça ne dérange pas trop les anarchistes bien sur.
Vous le dites : seules les luttes paient.
Mais offrir une crédibilité économique et sociale à ces luttes part-il d'un sentiment forcément frauduleux ? Rien n'est moins sur. Même si je pense toujours que Patrick Mignard est un peu trop optimiste. La propagande par le fait peut-elle aussi envisager ces modes d'actions ? Si cela reste bien aux mains des travailleurs, pourquoi pas ?

Sur ce, bon week-end à tous et toutes.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
14-04-07
à 17:23

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

"L'exemple que tu donnes à la fin, ça ressemble un peu à l"An01. Mais j'ai pas bien compris encore. Ca te plairait ou te consternerait ?"
Je pensais surtout à des vidéos de mai 68 dans lesquelles on voit, à l'instar de l'An01, la population descendre dans la rue et débattre de la situation. Evidemment, ça ne me consternerait pas du tout, je pense que je serais plein de questions et de propositions.
Pour ma part, je vois plutôt le développement d'une économie alternative accompagnant le développement d'une pratique politique différente des pratiques actuelles. Les aspirations au syndicalisme seraient transférées dans l'activité d'autogestion concrête et immédiate, et les aspirations au revendications et autres programmes de parti seraient transférées sous formes de propositions individuelles dans les conseils de population. Il ne s'agit pas d'abandonner les luttes, mais d'abolir les formes classiques pour pratiquer immédiatement celles adaptées à nos buts.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
14-04-07
à 18:25

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

quelle est le but de l'article de mignard?

 manipulation politicienne? pour qui?

                @

Répondre à ce commentaire

  ElVirolo
14-04-07
à 18:30

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Je t'ai déjà répondu, @nonyme.
Répondre à ce commentaire

  Vladimiryapadchef
14-04-07
à 20:02

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

"""L'exemple que tu donnes à la fin, ça ressemble un peu à l"An01. Mais j'ai pas bien compris encore. Ca te plairait ou te consternerait ?"
Je pensais surtout à des vidéos de mai 68 dans lesquelles on voit, à l'instar de l'An01, la population descendre dans la rue et débattre de la situation. Evidemment, ça ne me consternerait pas du tout, je pense que je serais plein de questions et de propositions.""



D'accord. C'est bien ce qui m'avait semblé. Mais comme tu m'avais écrit que tu en serais "attéré", ça m'avait jeté un peu le doute.

Pour le développement d'une économie alternative, nous sommes donc ( presque ) tous d'accord ici.
Alors toi, par exemple raksasa, est-ce que tu penses qu'on peut la mettre en place assez rapidement dans des domaines comme ceux de l'agriculture ( pour rester sur l'exemple de Patrick ) ? Ou bien veux tu définitivement tordre le joug du capitalisme avant tout développement d'alternatives économiques ?

Dans le strict cadre de la reflexion, j'avoue que j'hésite encore.
D'abord que le rapport de force est ultra défavorable, tout autant pour la population que pour les buts libertaires.
Ensuite que la population n'est guère convaincue de la crédibilité des buts libertaires.
Enfin que les libertaires se réunissent difficilement autour des mêmes buts.

On me dira peut être que l'unité des libertaires n'est pas la plus importante. Peu m'importe. Cela m'en fait retourner à la même question quand aux propositions de Patrick. Qu'est-ce qui peut donner de la crédibilité à une alternative économique provoquée dès aujourd'hui ?

J'ai cherché un peu pour retrouver un texte de Patrick critiquant le developpement durable. Mais ce n'est pas ma veine puisque tous les liens qu'il donne pour présenter son alternative au dévelopement durable dont il démontre l'illusion... ne fonctionnent pas de chez moi. Là, je suis un peu crevé pour faire des recherches plus précises à ce sujet, donc si le professeur veut bien filer un coup de main, merci d'avance.
N' a t-on pas un peu droit à la paresse ?

Répondre à ce commentaire

  Vladimiryapadchef
14-04-07
à 20:25

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Je t'ai déjà répondu, @nonyme.


ElVirolo, tu veux pas te mêler un peu avec nous à cette discussion, on rame qu'à 2 là... ?
Et libertad, un petit mot à rajouter ? Et marcel, t'as fumé tout le calumet ou quoi ? Ma petite puce me dit qu'on peut ptet mêler les maisons de retraite autogérées à ce fil
LaMême, si tu lis aussi... C'est la faute des femmes tout ça ^^ ;-)

Nan, c'est vrai quoi, j'ai l'impression de plomber tous les fils chaque fois que j'interviens. Quand c'est pas l'impression que dès qu'une personne aborde ce qui lui semble essentiel ça devient alors tabou... Allez quoi, rassurez moi une bonne fois pour toute.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
14-04-07
à 21:12

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

"Alors toi, par exemple raksasa, est-ce que tu penses qu'on peut la mettre en place assez rapidement dans des domaines comme ceux de l'agriculture ( pour rester sur l'exemple de Patrick ) ? Ou bien veux tu définitivement tordre le joug du capitalisme avant tout développement d'alternatives économiques ?"
Avant d'en finir avec l'esclavage salarié, j'étais ouvrier agricole. Je suis passé par l'agriculture dite conventionnelle pour me tourner vers la bio. Les conditions de travail sont peu reluisantes, et c'est un euphémisme, dans l'une comme dans l'autre, les conditions de luttes aussi. Difficile de fédérer autour de projets agricoles autogestionnaires, des ouvriers saisonniers avec peu de moyens et disons le peu de conscience de classe. Cette dernière carence se vérifie encore plus dans le bio, où la pillule de l'exploitation passe plus facilement à coup de "oeuvrons pour la planète".
Néanmoins, il me semble que l'on tient ici la base d'un possible développement d'une économie parallèle, au risque de me faire traiter de mao, assurer la production de bouffe pour soutenir d'autres luttes semble bien une stratégie possible. Maintenant, développer une agriculture autogérée nécessite des terres, du matériel et des individus souhaitant s'y mettre. Or, pour le moment, à part quelques parcelles autogérées, je ne vois pas grand chose à l'horizon. Et ne me parlez pas des GAEC ou autres coopératives de patrons-paysans. Les réels producteurs, (désolé pour l'ouvriérisme de mes propos), qui permettent à chacunE d'avoir sa carotte bio ou non dans son assiette, ce sont encore les ouvriers agricoles, mal payés, mal considérés quand ce n'est pas purement et simplement réduit en esclavage (je ne reviens pas sur les réseaux de soi-disant échanges culturels répandu dans le bio qui font venir de la main-d'oeuvre gratuite d'Inde, d'Afrique ou d'Europe).
Perso, j'ai pensé un temps m'installer, mais ne trouvant pas d'associéEs au jus de l'autogestion j'ai quitté la profession. Produire du bio pour les bourgeois et un patron, tout prétendu paysan qu'il soit, non.
Répondre à ce commentaire

  daphivid
16-04-07
à 09:27

conditions pour l'autogestion

Salut,

si pour le moment -d'accord, ce moment dure depuis longtemps- ceux et celles qui font campagne sur l'abstention peinent à percer et à faire pencher pour un projet politique alternatif, leur nombre réduit autant que la crise globale de tous les projets de transformation sociale radicale y sont pour beaucoup. Cette crise se caractérise par la peur qui fige les sociétés, la peur d'aller vers l'inconnu, forcément totalitaire depuis les "essais" révolutionnaires du "communisme réel". Et la certitude diffuse que les solutions tentées par l'Etat, sous ses différentes versions, sont des voies épuisées pour sortir de la crise.

L'intérêt et les polémiques autour des thèses de l'uruguayen Raul Zibechi et de l'irlandais John Holloway en sont le témoignage. Tous deux décrivent et expliquent comment et pourquoi les mouvements sociaux latinoaméricains se développent dans l'autonomie, l'autogestion, et que l'on peut réfléchir à "changer le monde sans prendre le pouvoir". L'écho singulier donné aux luttes des zapatistes et aux mouvements des entreprises récupérées argentines sont d'autres symptômes: confusément, on s'interesse à ces "prises sur le tas", ces exercices de souveraineté collective sur notre environnement quotidien, qui ne passe pas par le grand soir, la participation à la prise du pouvoir que sont les élections. L'idée défendue par ces acteurs, penseurs ou simple acteur de sa vie, c'est que le chemin vers la construction est long, mais qu'il faut persévérer.

Poser, comme le fait Patrick Mignard, les enjeux du "ici et maintenant" pour donner suite à l'attitude abstentionniste , c'est tomber dans le piège des partisans irraisonnés de la participation électorale. C'est vouloir des résultats de suite. Comment est ce possible ? Le piège de l'immédiateté est celui qui est posé par les états majors des appareils politiques et bureaucratiques traditionnels. Pourquoi le suivre ? Au mieux, nous ne trouverons pas de réponses adaptées. Mais nous pouvons déjà revendiquer cet acte comme un acte de désobéissance.

En revanche, ce que nous disent nos camarades de galère latinoaméricains, c'est que la construction autogestionnaire, si elle prend du temps -qui en doutait ?-, est la seule qui vaille. Alors, pour l'instant, je vous propose des pistes de réflexion. Pour que nos actes d'abstention prennent du sens, il faut les associer à un effort collectif pour la diffusion d'une culture autogestionnaire. C'est là le coeur de la problématique anarchiste: fédérer les îlots autogestionnaires isolés et les entendre dans un projet de transformation radicale, dans une sorte de conversation permanente avec eux. Mais aussi:

1 - Avoir de l'ambition de tirer l'autogestion de l'ornière, du ghetto; Il faut sortir des relations d'expériences ratées, des micro-îlots isolés, prendre de la hauteur: l'autogestion ne fonctionne pas qu'à l'échelle miscroscopique ! Et le collectif autogestionnaire isolé ne donne pas sens à l'autogestion qui doit se coordonner, s'associer, se généraliser.

2 - Etablir une critique sans concessions des institutions et organisations qui entravent l'émancipation: Etat, capitalisme, institutions parlementaires ou pas, qui pérénnisent la concentration des pouvoirs, le salariat . Il faut apprendre ces institutions pour mieux les remplacer sans forcément remettre en cause leurs fonctions. Et réfléchir à une organisation globale autogestionnaire de ces structures.

3 - Développer la culture autogestionnaire (cercles d'études, livres, articles, études, conférences, sites...)

4 - Fédérer les collectifs autogestionnaires d'études ou autres (squatts, radios, entreprises...)

5 - Lutter pour la baisse du temps de travail, appliquer l'autogestion dans les collectifs de lutte, de loisirs, pédagogiques, etc...

Voilà juste mon grain de sel à votre réflexion. Pardon pour la longueur. Je vous salue.

Daphivid

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
16-04-07
à 17:53

Re: conditions pour l'autogestion

Pour en revenir au texte de Patrick. Je dirais même que s'abstenir sans projet derrière ou en même temps, n'offre pas moins de perspective concrète qu'aller voter pour la plupart des candidats. Si l'on s'en tient aux perspectives il n'y a plus qu'un duel qui en offre et donc le choix binaire Royal/Sarkozy ou autre droite. Rien ne sert de voter pour unE  autre candidat de la gauche puisqu'ille ne sera pas élu et donc ne présente déjà aucune perspective.
Et bien désolé, mais le vote Royal je le laisse à ses sympathisants qui m'avaient un jour de l'année dernière, invité à un barbecue sur le thème "une saucisse, un vote pour Ségolène" (véridique !) et qui avaient déjà oublié la politique ultra-libérale et répressive que la gauche plurielle a mené sous Mittérand et Jospin.
Donc, permettez qu'avec perspectives ou non, projets ou non, je réserve mes forces pour l'abstention. Et en plus ça tombe bien parce que du projet j'en ai à refourguer, c'est gratuit, y a qu'à se servir: ici et maintenant (comme on dit dans le zen) !
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
16-04-07
à 18:10

Re: Re: conditions pour l'autogestion

Je dirais plus encore, que bien loin d'être ambuigue, les appels à l'abstention sont le remède contre l'oubli et le rappel salutaire qu'il n'y a pas à perdre de temps avec des élections qui n'offrent aucune perspectives concrêtes. Si ce rappel n'existait pas il faudrait l'inventer.
Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom