Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





Crée le 18 mai 2002

Pour nous contacter : endehors(a)no-log.org



D'où venons-nous ?


Nos références
( archives par thèmes )


Vous pouvez nous soutenir en commandant nos brochures :

Les éditions de L'En Dehors



Index des rubriques

Les collaborateurs et collaboratrices de l'En Dehors

Liens

A noter

Recherche

Archive : tous les articles

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Investir miss Bové (my darling Clementine)
--> Vers une candidature unique à la gauche de la gauche ?

Sûr que le José, si on accepte de ne pas trop s’agaçer de son goût assez prononcé pour le vedettariat en raison d’une tête aussi grosse que sa moustache, est un bon client susceptible de rassembler sur son nom ce qu’on appelle maintenant mutatis mutandis « la gauche de la gauche ».

Comme ses partenaires, il a de la tchatche, mais il n’a pas que ça : quand il s’agit d’aller au charbon, il ne délègue pas sa place à un obscur « gros bras », il engage sa personne et le paye en plus par des mois de taule et des gardes à vue répétées, toutes choses profondément désagréables dont les frileuses éminences politiques, révolutionnaires y compris, n’ont guère l’habitude.

En ce qui le concerne, la propagande par le fait n’est pas qu’une vue de l’esprit comme chez beaucoup d’anars qui le conspuent volontiers (quoique d’autres l’entourent) comme ils conspuent tout ce qui ne manque pas d’ambition, mais une pratique où lui et son entourage risquent leur liberté et, comme on l’a vu récemment, leur vie.

Enfin, alors que tous les autres leaders du mouvement antilibéral se voient peu ou prou adoubés par les cénacles médiatiques et politiques comme par l’opinion publique, Bové continue de défriser le peuple et ses maîtres, car s’il est permis de contester l’ordre établi, on ne saurait le faire autrement qu’en demeurant toujours propre sur soi et en respectant soigneusement l’itinéraire balisé par les lois des puissants.

Toutefois, puisque José sent le soufre jusque parmi ses compagnons de tribune, le plus opportun, pour l’hétéroclite rassemblement de ceux qu’on ne qualifie plus de communistes ou de gauchistes parce que ça ne sent pas très bon question marketing, ne serait-il pas de désigner pour les représenter cette Clémentine Autain qui a vraiment tout pour elle : l’intelligence, l’aisance, la générosité, la jeunesse et, de sa regrettée mère Dominique Laffin, le charme joli ?

Elle a même des supporters ici parmi ceux qui changent le monde en ne votant jamais, mais en tirant beaucoup de plans sur la comète.

Ecueil : la belle est mal connue, un peu verte en son âge et maquée plus ou moins par le maire Bertrand de Paris, plaisant dilettante qui baptise des places Coluche et Jean-Paul II (pas au même endroit) et organise chaque année un kitchissime Paris-plage d’où sont bannis les strings mais pas les voiles (cherchez l’erreur).

Le bon plan pour elle ou le ticket comme disent les Amérikains et leurs singes de ce côté-ci de l’Atlantique, ne consisterait-il pas en une alliance avec l’euromillionnaire Nicolas Hulot, écologiste de course sponsorisé par la ligne de produits Ushuaïa, incontestable expert ès nature par tous les présidentiables courtisé, au point qu’ils seraient prêts, juré ! à faire de l’animateur Bouygues un vice-premier ministre spécialisé dans le turbo-réacteur et le gel douche non polluants ?

Avec Clémentine et Nicolas aux commandes, Droopy Merkel et Magic Tony se trouveront instantanément ringardisés en terme de modernité, et la France prouvera à nouveau à qui osait en douter qu’elle demeure la matrice où se crée le monde de demain.

Mathias Delfe

Ecrit par MathiasDelfe, à 10:31 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Anonyme
08-11-06
à 17:04

Ouais, il ne delègue pas le Bové quand il s'agit d'aller en garde à vue ou, pire, en taule. Mais il y en a bien d'autres, des obscurs, qui paient aussi de leur personne sans que les médias s'intéressent à leur sort. Et parmi ceus-là il y aaussi des anars qui pratiquent l'action directe tout en conspuant le moustachu.  De toute façon, ceux-là ils ne votent pas pour élire tel ou tel clown même avec physique agréable.
Répondre à ce commentaire

  arzh
08-11-06
à 20:53

Re:

on peut les voire coment ces anars qui font de l'action directe?
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
08-11-06
à 22:16

Elections? Connais pas.

Mathias Delfe, juste une question: la presse people est-elle un média alternatif ?
Parce que je ne vois dans ce texte que des cirages de pompes et un humour de copinage (allez les politicons, j'vous charrie mais dans le fond j'vous aime), un peu à la Stéphane Berne.
Et puis à la question de la candidature de la gogauche (gauche de gauche) je préfère cette question:
"POURQUOI FAUT-IL DETRUIRE LA GAUCHE ?"
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
09-11-06
à 11:03

Re: Elections? Connais pas.

Rakshasa tu as bien de la chance, si tu arrives à voir dans ce texte le moindre humour
Répondre à ce commentaire

  Le bouc
09-11-06
à 21:33

Tous des pinnochios

Pourquoi c'est pas un paysan le président de la confédération paysanne ?
José , c'est un imposteur . Avec sa pipe , sa moustache et son sois-disant troupeau de mouton...Plus vrai que nature ! Vous croyez qu'on sait s'occuper d'un troupeau de mouton en passant la majorité de son temps en prison , au Brésil ou en Inde ? Laisser moi rire, tout est bidon chez lui. C'est un complexé qui a un problème à régler avec papa. (Papa directeur à l' INRS inventeur d'un riz transgénique pour le tiers monde). Il sent les salons parisiens le José , certainement pas la crotte de bique !

Et l'autre , la Clémentine , une fille à papa. Un grand prère député de droite , Un papa chanteur , une mère actrice fréquentant  la gauche caviar du temps de Mittérand. Depardieu vient diner ce soir chéri,... je met ma robe rouge ? Le peuple mais sans le bruit et l'odeur. Habituée dès le plus jeune age au milieu socialistocapitaliste , avec la grosse villa , la grosse berline , les cours d'équitation et les études à la fac (sans difficulté pour payer la facture d'électricité).Placée chez tonton Bertrand pour faire ses dents.
 Et ça voudrait représenter le peuple ?

Des gogols tous ces gens , ils m'énervent , ils sont comme les autres , le fric et le pouvoir.

Merde quoi , vive l'anarchie non de dieu. Ni dieu , ni maître !
Répondre à ce commentaire

  Nasta
10-11-06
à 11:25

La ferme des animaux (version larzac)

D'après les dernières nouvelles le troupeau de mouton de José s'est auto géré. C'est à dire plus besoin de berger , plus besoin de chien , plus besoin de se faire tondre ni traire.Le berger s'est barré faire le tour des salon parisiens.  Les chien sont dans la merde , plus rien à foutre , plus aucune attention de la part du maître , plus de caresse ni de nonos... On s'est entendre dire que les chiens se son regrouper en meute paramilitaire (genre escadron de la mort) et se mettent à décimer les troupeaux comme au temps des loups.
Répondre à ce commentaire

  satya
10-11-06
à 12:58

Re: La ferme des animaux (version larzac)

je croyais qu'il l'avait vendue sa ferme ?

c'est quoi ces procédés de s'attaquer aux personnes?
ça pue plus que le fumier pour sûr.
rien à faire de bové en tant que personne et je ne le vois pas non plus avec des chevilles gonflées, mais le combat qu'il mène est important sauf bien sûr si un  mec vous dérange plus que les multinationales comme monsanto qui ne vont pas se gêner de vous faire crever en bon mutants et qui en plus vous fera payer financièrement pour ça!!
je ne sais pas pourquoi mais ils me font penser à ce régime qui fait payer la balle à la famille du type qu'ils vont exécuter... (ah oui c'est un pays "ami": la chine!!)
vous ne croyez pas qu'il faudrait peut être (re)mettre les choses à leur place non??
j'ai écouté la vidéo (sans images d'ailleurs) sur bové et les médias et il ne faut vraiment pas tout mélanger.
savoir gérer les médias n'est pas une chose évidente (mais ça s'apprend) car d'un côté il est important dans ce genre de combats d'arriver à toucher le plus possible de population (un élément dans les combats non violents: il faut toucher l'opinion publique car c'est elle et non pas le petit nombre d'activistes qui fera pression sur l'état ou/et les multinationales), d'un autre côté ces médias effectivement manipulent et font ce que bon leur semble pour leur audimat car ils ne sont aucunement au service de l'information pour le public mais au service d'employeurs qui sont issus de complexes militaro-industriels.

c'est certain, ceux qui ne font rien ne risquent ni de se salir les mains ni de casser quoi que ce soit!!

ps: en ce qui concerne le troupeau, il me semble qu'il y a toujours eu quelqu'unE pour s'en occuper. j'ai moi même pris soin d'un troupeau de 50 brebis pour une copine (qui en fait avait une histoire d'amour en allemagne: à chacunE ses histoires et ses choix). il est écrit où que les agriculteurs ou les éleveurs doivent rester sur leur ferme ad vitam éternam 365jours/365 ???
Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
10-11-06
à 14:23

Les éternels frustrés



Perso, je ne mise rien sur la Clémentine et d’aucuns ici semblent n’avoir toujours pas compris que je ne mets pas mon cœur sur la table à chaque article que je rédige, mais enfin faut peut-être pas trop charrier dans la caricature : la miss est la fille d’Yvan Dautin, auteur-compositeur anarchisant à la carrière médiocre bien oublié aujourd’hui et de Dominique Laffin, brillante comédienne overdosée ou suicidée à 33 ans.

Un papa tricard sur les ondes et une maman morte tragiquement quand on a douze ans, plus tard étudiante à Saint-Denis, la fac des pauvres, et violée à vingt-deux piges, ce n’est pas exactement ce qu’on peut appeler la vie d’une princesse. Si ?

Ah ! évidemment, elle n’a pas grandi dans un environnement débilitant et elle est mille fois maudite pour avoir eu un grand-père député de droite et un oncle chevénementiste. Ou comment remplacer le délit de sale gueule par celui de sale filiation.

Même chose pour Bové. A chaque époque ses Juifs.

J’ai l’impression pénible que pour être crédible aux yeux de certains anarchistes*, il s’impose d’être misérable, con et dénué du moindre talent depuis au moins quatre générations. Du pur intégrisme chrétien ou de l’ouvriérisme à la Thorez, quoi. Et au fond, c’est la même came.

En matière d’imposteur, feriez mieux de vous en prendre au Hulot, la nouvelle coqueluche de la Franchouille profonde.

*les mêmes qui, il n’y a pas loin de quarante ans, cassaient les burnes de Léo parce qu’il était plus thuné et plus brillant qu’eux. Eh oui, mec ! c’est des choses qui arrivent.

Répondre à ce commentaire

  libertad
10-11-06
à 15:58

Re: Les éternels frustrés

Je dois dire que personnellement j'ai une certaine sympathie pour Bové, comme individu, car c'est un type qui va au bout de ses idées et n'hésite pas à payer de sa personne , même si ses actions ne sont pas sans arrière pensées en matière de "destin" personnel. Il participe à des actions de résistance civile et d'action directe qui font partie intégrante d'une démarche anarchiste et de ce point de vue il pourrait donner pas mal de leçons de choses à nombre d'anars. Voilà pour le positif. Côté négatif, c'est la médiatisation à la fois du personnage et des actions et ce n'est pas une question innocente.
Elle recoupe par exemple des moyens d'actions différents en matière de fauchage d'OGM : agir en plein jour devant la presse et finir à la case prison, ou amendes colossales ( dommages et intérêts aux multinationales ) ou agir de nuit ( ce qui n'est pas sans risques non plus ) mais dans ce cas refuser la médiatisation. Le résultat est le même : les champs d'OGM sont détruits.
Le problème de Bové, c'est qu'il joue le jeu des médias, pour une stratégie personnelle, il n'est plus le porte parole de ...Il est le porteur de sa parole. Dans un premier temps, le mouvement social se sert de lui pour se faire connaître, dans un second temps, il se sert du mouvement social pour être connu... et l'on retrouve tout ce petit monde candidat à la candidature.
Le film "Bové, le cirque médiatique" est symptomatique à la fin on voit Bové qui n'est plus le porte-parole de la Conf. faire une conférence de presse ou il parle à la place des deux nouveaux porte-parole.
Bové n'est pas neutre du tout dans cette affaire car depuis qu'il n'est plus porte-parole de la Conf, il est devenu porte-arole de Via Campésina puis porte-parole des faucheurs volontaires.
Il y aurait tout intérêt dans les mouvement sociaux à remettre en cause les médias, à les boycotter complètement car depuis qu'on les "utilise" quel profit cela rapporte -t-il ? aucun !Par contre on voit bien l'effet pervers : la prise de pouvoir par certains, la confiscation de la parole.
Tout le cirque médiatique n'a aucun intérêt, sinon à entretenir le système et à le perpétuer.
Avons-nous besoin de nouvelles Arlette Laguiller ?
Je respecte l'individu Bové comme n'importe quel autre militant conséquent avec lui-même, je combat le personnage médiatique.
Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
10-11-06
à 17:31

Le spectacle ou la tombe



Oui, je suis globalement du même avis que toi, mais il faut tout de même considérer Bové comme la partie émergée d’un iceberg dont on ne parlerait pas –ou peu- si le personnage n’était pas l’une de ses grandes gueules picaresques, voire pittoresques, qu’affectionnent les médias de masse, télés en tête.
La Confédération paysanne, ça ne pèse rien à côté de la FNSEA, mais on en cause cent fois plus et c’est tant mieux car elle produit autre chose que de la défense d’intérêts catégoriels.

Je vais écrire une banalité, mais dans une société de communication aujourd’hui mondialisée, si tu ne communiques pas, tu n’existes pas.
D’ailleurs nous-mêmes, nous communiquons et si nous avions 10 fois plus de lecteurs, à titre personnel, ça ne me dérangerait pas du tout. Ni non plus d’être rétribué pour écrire, car je ne vis pas de l’air du temps, d’une pension ou d’un salaire de l’Etat comme certains donneurs de leçons (duplices pour cette raison même d’autant plus intransigeants avec les autres qu’ils font quant à eux le contraire de ce qu’ils prônent).

Bové – comme bien d’autres- se sert du spectacle afin de promouvoir ses convictions (et sa propre personne, on est bien d’accord) et ce faisant, il devient soi-même spectacle. Diabolique contradiction à laquelle on n’échappe qu’au prix de l’insignifiance.
Il me semble à cet égard que certains intervenants ici ne sont pas tout à fait conscients de leur propre ambivalence quand ils se désolent que les médias mettent en lumière un contestataire du système au détriment d’autres dont ils (les médias) n’évoquent même pas les actions, ce dont ils devraient en bonne logique plutôt se féliciter, car il faut savoir : tu veux qu’on parle de toi et de tes actes ou tu ne veux pas ? si tu ne veux pas, remercie alors la presse d’exaucer ton vœu en t’ignorant.

 

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
10-11-06
à 22:58

Pourquoi faut-il détruire la gauche ?

Pas envie de répondre à cette question MD ?

( y a des anars ceci, y a des anars cela...mais qui? des noms! des noms!)

Ni Bové, ni Autain, ni chefs, ni représentants, ni délégués, ni maitres, ni patrons... c'est assez dogmatique et puriste  là pour rendre compréhensible l'anti-hiérarchisme ?

Soutenir les hiérarchistes comme tu le fais prouve que tu n'es absolument pas un anarchiste, c'est tout. Donc si tu peux éviter de parler des anars que tu ne connais pas, en fait, parce que là ça commence à sentir le réac qui s'infiltre... enfin ce que j'en dis...
J'enfonce le clou: si je suis anti-capitaliste je ne fais pas l'apologie du petit commerçant du coin, même s'il est sympa quand je vais lui acheter un paquet de nouilles.
Si tes icônes sacrées  (Autain et Bové) sont sympa sur le papier glacé, ils sont des hiérarchistes en aucun cas en accord avec les luttes anarchistes.
Il existe pour les soce-dem et autres autoritaires des sites pour parler d'eux et faire leur campagne. Libertad me reprendra sûrement, "qu'il faut ouvrir le débat...", "que je ne suis pas le modérateur du site...". Alors moi je propose, pour éviter de continuer à polluer les maigres médias anars tels que l'en-dehors (auquel d'ailleurs les anars devraient faire plus attention, chaque outil est précieux); je propose donc de débattre de ces prétendants aux sommets, sur Bellaciao, un site à propos.
Répondre à ce commentaire

  libertad
11-11-06
à 09:36

Re: Le spectacle ou la tombe

Mathias, la question Bové nous amène a discuter de questions passionnantes : faut-il que les médias parlent de quelque chose pour qu'il existe ? Pour ma part je dirai non. Les médias ( au sens traditionnel ) ne parlent ( je devrais dire ne déforment ) que lorsque le phénomène a atteint un certain seuil, ils s'en emparent. Les médias n'apportent rien au mouvement social, ils en vivent : grève à la SNCF= prise en otage ( on a tout dit ), OGM=Bové c'est de l'info digne de Pavlof. Qu'avons nous à faire là-dedans ?
Il commence à y avoir d'ailleurs un changement chez les acteurs sociaux vis à vis des médias. On l'a vu lors du CPE où les médias ont été systématiquement mis à l'écart. Ce n'est certainement pas la seule raison qui a fait que ce mouvement à atteint son objectif mais ça y a participé.
Tous les mouvements sociaux qui ont cru se servir des médias, quels résultats ? Aucun, les médias phagocitent, dénaturent puis jettent la marchandise humaine. Il est fort étonnant qu'une partie du mouvement social qui justement prône le slogan : "nous ne sommes pas des marchandises" ne l'applique pas aux médias qui eux contineuent à l'appliquer et font du produit "Bové" comme ils vendraient du McDo, d'ailleurs dans je ne sais plus quelle émission de télé on a proposé à Bové de manger un Mac Do : tout se vaut !
Mathias pour la multiplication par dix des lecteurs, un peu de patience : nous y sommes arrivés en quatre ans, attend encore quatre ans et tu auras ce que tu souhaites ;-)
Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
11-11-06
à 12:25

Re: Pourquoi faut-il détruire la gauche ? parce qu'on est de droite, pardi !



Où as-tu cru lire que j’avais des icônes sacrées, mon pauvre Raksasha ? Provocation puérile ! ta hargne paranoïaque fait peine à lire tant elle est typique du stal mal dégrossi qui aimerait se faire passer pour un libertaire.
Entrisme stalinien ou pourquoi pas sarkosyste, car s’il est un point sur lequel toutes les statistiques s’accordent, c’est que l’abstention à quoi se résume ta philosophie politique a toujours fait le jeu de la droite.
Et ce petit Fouquier-Tinville, ce procureur de bazar me traite de réac ? Warf ! comme on dit dans les bandes dessinées.
Tu as cru te reconnaître dans le portrait du faux-cul d’autant plus radical qu’il est fonctionnaire le jour et anar après le boulot ? ben, c’est que ça doit coller, alors.
Ecoute, bonhomme : tu prends ton clavier et tu essaies de nous faire des papiers un peu originaux sur les sujets de ton choix en nous épargnant la glose militante, ensuite on verra si on a quelque chose à se dire.

Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
11-11-06
à 12:33

Re: Re: Le spectacle ou la tombe

Sujet passionnant, en effet. Je te réponds dès que j'en ai le temps (faut commencer par affiner ce qu'on entend par "les médias", terme trop fourre-tout qui sert de répulsif à tout le monde, de Sarkosy à Laguiller en passant par la mouvance libertaire).
L'En Dehors est un média, TF1 aussi. Il semble évident qu'on ne peut pas les mettre dans le même sac, mais TF1 et Le Monde, ça ne colle pas non plus.

A+
Répondre à ce commentaire

  libertad
11-11-06
à 13:19

Re: Re: Re: Le spectacle ou la tombe

Les gars, si on pouvait arrêter avec les noms d'oiseaux, ça ferait du bien :-)
Exact Mathias L'En Dehors est un média mais non marchand, c'est peut-être là la frontière entre eux et nous. Ce qui m'amène d'ailleurs à ne pas trop croire que l'avenir est à la professionnalisation mais plutôt à "nous sommes tous notre média", ce que les blogs sont entrain de réaliser, la vidéo aussi d'ailleurs qui n'en est qu'à ses débuts sur le web comme média non marchand.
La presse écrite commence à faire les frais de cette recomposition, la télé devrait commencer à avoir quelques craintes pour l'avenir.Quand on peut faire un film avec son téléphone portable, les maisons de production qui se sont fait un fric monstre ont mangé leur pain blanc !
Les majors du disque ont bien compris le danger mais la loi empêchera-telle la gratuité ? j'en doute.Quand des millions de personnes transgressent la loi, qu'est-ce qu'une loi ?
Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
11-11-06
à 14:42

Re: Re: Re: Re: Le spectacle ou la tombe



Je ne suis pas aussi optimiste que toi (mais tu dois t’en douter). J’ai fourni un reportage à Zalea TV il y a quelques années : un jeune gars bien gentil est venu prendre la cassette à notre rendez-vous et j‘ai su ensuite par la bande que le sujet avait été diffusé.
J’ai travaillé auparavant pour l’audiovisuel public : c’est pareil pour la méthode, on prend ton produit et ensuite bye bye, mais entre les deux, t’es quand même payé (parce que le matériel n’est gratuit, sans parler de ton temps, que pour les anars qui ont trop tâté du pétard).

On fait dire ce qu’on veut à l’image –j’en suis officiellement un professionnel-, c’est un truisme et Zalea n’y échappe pas plus que M6, tout n’est qu’une question de choix politique et/ou économique. Et dans tous les cas, on produit de la marchandise-spectacle.
Quant à l’info téléphone-portable, d’ailleurs particulièrement facile à manipuler, ça ne marche qu’enrobée dans de l’image de qualité, sinon tout le monde zappe au bout de quelques minutes (pour des raisons inverses à la pub, où l’emballage est bon, mais le message pourri)

Bon, ça ne veut pas dire que des médias hors du contrôle direct de l’argent et de l’idéologie dominante ne sont pas une bonne chose, sinon je n’y participerais pas, mais je crois qu’il ne faut pas trop se leurrer sur la finalité de la plupart d’entre eux (si TF1 propose un poste de réal à 7000 euros/mois de moyenne à un gars de Zalea ou Le Monde un poste de rédacteur à un teigneux d’Acrimed, tu crois vraiment qu’ils ne vont pas y aller ?
A moins qu’ils n’y bossent déjà et ne mordent la main qui les nourrit).

C’est tout le problème : on fait de l’info gratuite (mais pas désintéressée) à condition d’assurer l’intendance par ailleurs, sinon on la ferait payer.

Pour la musique ou le cinoche, c’est pareil : c’est trop cher et ceux qui en vivent en vivent trop bien (surtout les macs des majors), mais gratuit, ça n’est pas possible, ça n’existe tout simplement plus (quand je lis quelque part sur ce site qu’un prof– ou qui se définit comme tel - n’assiste à des concerts que gratuits –i.e quelqu’un d’autre les paye-, je me retiens pour ne pas créer de polémique inutile de lui demander s’il abandonne lui-même son salaire à l’Education nationale).

Tout doit me rapporter et rien ne doit me coûter est malheureusement une antienne que les bourgeois officiels ne sont pas les seuls à chanter.

Bye. Pour le fond, on verra la semaine prochaine.

PS : Les trolls qui te (mal)traitent aiment bien se faire traiter en retour, ils se sentent exister. Et comme j’ai bon fond, j’accède parfois à leur désir.

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
11-11-06
à 14:54

Pour MD, quand tu aura finis de nous prendre pour des...

Alors vas-y Papa, explique-moi comment tu concilie lutte anti-hiérarchiste et soutien pro-hiérarchiste. Si je te parle de Bellaciao c'est qu'Autain et Bové sont leurs grands espoirs 2007, en aucun cas des anars, et qui plus est qui leurs pissent à la raie aux anars. Pour être largement impliqué dans les luttes mais n'étant pas militant organisationnel, je peux t'affirmer Papa, que les libertaires ont d'autres chats à fouetter que de blablater sur ces débris politicards.
Quant à tes statistiques tu peux te les carrer ou je pense, à moins que tu ne m'apporte la source de tes précieux renseignements. Quelles statistiques et à qui servent les statistiques?
Qui est le militant et qui glose? N'est-ce pas celui qui fait la publicité pour ses maîtres ?
Ce que tu prend pour provocation c'est juste le b-a-ba de l'anti-hiérarchisme, mais peut-être que cette lutte à ne pas confondre avec "l'anarchisme" qui l'englobe ne te concerne pas.
Loin de moi l'idée de te traiter de stalinien, mais avec un peu de lecture ( par exemple "le viol des foules par la propagande politique" de Tchakhotine qui n'était pas anar) et sans paranoia, tu ferais peut-être un peu plus cas des possibles entrismes que j'évoquais en passant sans insister d'ailleurs.
Ton ton patriarcal de "écoute bonhomme" "mon pauvre" "puérile" en dit long sur ton propre hiérarchisme. Je passe les insultes  (un stal et un sarkozyste anti-hiérarchiste ! warf! comme tu dis) et le ton condescendant.
Tu écris des textes que tout le monde devrait encenser, et celui qui ne le fait pas, tu le méprise et l'insultes. Je te rappelles simplement, que ton expression est publique. Si tu ne veux pas de la critique, tu n'es pas obligé d'écrire sur le net.
Enfin, je pense que tu préfère esquiver le réel questionnement sur l'anti-hiérarchisme en trainant dans la boue celui qui te questionne.

Libertad, je ne comprend pas que les luttes anti-sexistes, anti-capitalistes, anti-fascistes soient relayées ici mais que ce genre de textes et de propos qui tiennent du plus pur hiérarchisme soient permis. Ou est la lutte anti-hiérarchiste ? allons-nous avoir bientôt des articles à la gloire du MEDEF, de la LCR, de LO, du FN, du PS, de l'UMP, du PC, des Verts, du Vatican, de la FNSEA, de Fidel Castro, j'en passe et des meilleurs...
Je veux simplement attirer ton attention sur le fait qu'en ces temps pré-électo-rots, oui chaque parti a ses propagandistes qui sont chargés de la "com" sur le net et il me semble qu' être soucieux de ne pas se retrouver pollué par ces publicistes relêve simplement du bon sens, comme de mettre un petit papier "pas de pub" sur sa boite aux lettres.
L'en-dehors est un quotidien, et j'en suis un lecteur qui a fait quelques propositions de textes par le passé sous un autre nom. Si pour commenter les articles il faut désormais obligatoirement pondre des textes comme me l'ordonne MD j'en suis étonné.

PS: le verbe "communiquer" tel que nous l'employons  sous sa forme intransitive est un mot de  novlangue qui doit avoir une vingtaine d'années. Avant on communiquait quelque chose à quelqu'un , une letrre par exemple, aujourd'hui on "communique", ça pose question, non?
Répondre à ce commentaire

  libertad
11-11-06
à 19:25

Re: Pour MD, quand tu aura finis de nous prendre pour des...

Rakshasa, si tu pouvais éviter les attaques personnelles, ça devient lassant et tellement banal sur les forums que ça n'en a aucun intérêt.
Bien que je sois loin d'être toujours d'accord avec Mathias, les critiques que tu amènes sur ses écrits sont outrancières. Tu auras du mal de trouver sur l'En Dehors de la pub pro-Bové ou Autin car effectivement l'En Dehors se rattache à l'anti hiérarchisme et le refus de la délégation de pouvoir.
Par contre si le site s'appelle l'En Dehors ce n'est pas pour rien et c'est une référence au journal que sortait E. Armand, journal écclectique et qui ne goutait guère la pensé puriste d'un autre courant de l'anarchie representé par Jean Grave et les Temps nouveaux. Petit rappel historique pour dire qu'ici il n'y a pas de "pape" de l'anarchie et pas de discours sur l'anarchisme pur.
La gauche de la gauche est un courant politique avec lequel nous avons de grosses divergeances mais avec le quel ont peut discuter ( faut-il rester en tre nous ? ), la discussion avec eux ne m'inquiète pas car ils n'ont plus de base idéologique et comme le montre bien le texte de Patrick Mignard, c'est le foutoir de ce côté. Si nous pouvions apporter un peu de clarté... mais certainement pas en se raidissant sur une ligne figée et politiquement correcte, car le politiquement correct on en crève aussi chez les anars.
Répondre à ce commentaire

  Unacañaperfavor
11-11-06
à 19:41

Les vrais bandits ne sont pas en prisons

Les bovés and co font de la récup dans le milieu libertaires .Il se permettent n'importe quoi pour recolter du suffrage et de la légitimité. Sans être un dogmatique , je n'ai aucune confiance aux hiérarchistes racolleurs , fussent ils "anarchosyndicaliste". Je n'ai pas confiance en ces gens là.
Je voudrais rajouter que cette journée du 11 novembre fut assez mélancolique pour moi. Toutes ces cérémonies de souvenir de la grande boucherie m'ont filer le cafard. Quand je pense à tous ces jeunes gens qui ont été tués au nom du grand capital. Tous ces gars de nos campagnes et de nos uzines qui ont été obligés de monter au tranchées contre leurs grés , tous ces déserteurs fusillés , toute cette génération sacrifiée . Le pire c'est que ça n'a pas servi de leçon à l'humanité . Aujourd'hui encore on endoctrine , on evoie au casse pipe , on fusille .....

Une petite chanson vaut mieux qu'un long discours , en souvenir de tous les sacrifiés.

LA BUTTE ROUGE .
Chanson emblématique de la grande boucherie de 14-18 ...
La butte rouge, c'est la butte de Bapaume, en Champagne.

Sur cette butte là y'avait pas d'gigolettes .
Pas de marlous  ni de beaux muscadins .
Ah c'était loin du Moulin d'la Galette ,
Et de Paname qu'est le roi des patelins.
C'qu'elle en a bu du bon sang cette terre,
Sang d'ouvriers et sang de paysans,
Car les bandits qui sont cause des guerres
N'en meurent jamais, on n'tue qu'les innocents !

La butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boira d'ce vin là, boira l'sang des copains.

Sur cette butte là on n'y f'sait pas la noce
Comme à Montmartre où l'champagne coule à flots,
Mais les pauvr's gars qu'avaient laissé des gosses
Y f'saient entendre de terribles sanglots ...
C'qu'elle en a bu des larmes cette terre,
Larmes d'ouvriers et larmes de paysans
Car les bandits qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais, car ce sont des tyrans !

La butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boit de ce vin là, boit les larmes des copains.

Sur cette butte là, on y r'fait des vendanges,
On y entend des cris et des chansons :
Filles et gars doucement qui échangent
Des mots d'amour qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer, dans leurs folles étreintes,
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs baisers,
J'ai entendu la nuit monter des plaintes
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé !

La butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin.
Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains ...
Répondre à ce commentaire

  toto2
11-11-06
à 22:45

Re: Les vrais bandits ne sont pas en prisons



salut mathias !

c'est le prof pres de ses sous.

j'ai dit sur un autre fil que Kenny arkana est tres sympa et sans doute utile mais qu'on creve du spectaculiare marchand.

perso, j'envisage de quitter l'educ nat, ça aussi je l'ai dit.

je n'aime plus l'ecole depuis que je suis prof.

bon faut bouffer, on a nos contradictions etc OK

Maintenant un bon moyen d'agir à son niveau sans passer des heures en reunions c'est de boycotter autant que possible l'industrie en general et celle de medias asymétriques en particulier.

je veux bien filer queq sous à la buvette d'un petit groupe en squatt mais j'approche pas des concerts de masse, quand bien meme Lennon ressuciterait, encore moins de Virgin Megastore.

Pour ce qui est des elections, j'ai dejà trop parlé la dessus maintenant j'arrete tellement ça me fatigue .

c'est du harcellement : depuis 2 mois je ne compte plus le nombre de com pour la gauche au carré.

En revanche, je suis en train de préparer une revendication syndicale pour l'école.

La question que je me pose est : doit on la proposer avant ou apres les elections ?

J'hesite.
Répondre à ce commentaire

  Unacañaperfavor
11-11-06
à 23:08

Re: Re: Les vrais bandits ne sont pas en prisons

Toto , il n'y a pas que l'éducation nationale qui est pourrie. Quoique tu fasse dans ce pays pourri , tu sera en contact avec des pourris. Le monde est pourri , mais la vie est belle.
Peut être que tes élèves ils t'aiment bien bien , et peut être aussi qu'ils ont besoin de toi...
Des petites contradictions , on en a tous. A part peut être l'hermite sur la montagne , bien que lui c'est différent , il croit .
La pureté revolutionnaire , c'est une aliénation. Faut faire des compromis , ou sombrer dans le totalitarisme.
Répondre à ce commentaire

  toto2
12-11-06
à 08:13

Re: Re: Re: Les vrais bandits ne sont pas en prisons



oulala tu dois etre de l'educ nat toi !

on dirait un discours de prof.

pour ce qui est des compromis, ils font partie du jeu.

Encore faut il etre en position de force pour negocier et non l'inverse !

L'achat étant une étape comme le travail dans le cycle capitaliste,

c'est un point à partir duquel tu peux autogérer la construction d'un rapport de force avec le capital international.

Et donc poser une revendication internationale.

chose impossible, meme formellement, par les urnes !

par ailleurs un boycott de l'industrie en general est un bienfait pour la planete et un frein

au "progres scientifique" dont les habitués du site connaissent le danger totalitaire.

Inutile de se gargariser avec le mot revolution tant qu'on a pas décidé de se révolter.
Répondre à ce commentaire

  satya
12-11-06
à 11:36

Re: Re: Re: Re: Les vrais bandits ne sont pas en prisons

Inutile de se gargariser avec le mot revolution tant qu'on a pas décidé de se révolter.

oui la révolte est nettement plus riche, intéressante, créatrice, concrète, joyeuse que la révolution !!

Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
12-11-06
à 22:42

la chansonnette



Oui, Toto, c’était toi.

Tous les profs que j’ai fréquenté étaient près de leur sous, comme les journalistes au demeurant, tu n’es donc pas un cas d’espèce, rassure-toi, mais plutôt représentatif d’un milieu socio-culturel plus enclin à faire partager ses opinions que ses biffetons :-)
Je ne suis pas intervenu sur cette discussion parce que je ne me mêle pas de tout (et je ne lis pas tout), que je me réjouis comme l’ami Libertad qu’il n’y ait pas à l’En Dehors qu’une seule « ligne du parti »* et aussi parce que je te trouve plutôt honnête homme dans la reconnaissance de tes contradictions.
Voilà probablement pourquoi ça énerve un peu l’intermittent du spectacle toujours sur la corde raide quand le prof avec une carrière genre autoroute devant lui se flatte de ne consommer du spectacle que gratuit (je le répète, on aime tous ce qui est gratuit, mais rarement que le soit ce que nous produisons nous-mêmes, ce qui serait pourtant agréable à nos employeurs).

Cela dit, le copain n’a pas tort : réfléchis-y à deux fois avant de quitter l’EN, parce qu’ensuite cela risque d’être une « long and winding road », comme dit la chanson.
Vaut peut-être mieux demeurer un anar relatif.

 Cordialement.

* ce qui asphyxierait rapidement le site, comme certains trolls le souhaitent vraisemblablement.


 


Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
12-11-06
à 22:51

Médias tics (à Libertad)



Je reviens à nos moutons en essayant de ne pas trop m’auto-citer ni de paraphraser d’illustres auteurs.

Je ne suis pas sûr que le distinguo gratuit-payant soit le plus pertinent.
Il le fut probablement il y a quelques années quand la vague des webzines et des forums a commencé de brouiller les cartes, mais aujourd’hui le concept – en partie fallacieux, je le développe ensuite- d’information gratuite a tendance à se professionnaliser un peu à la manière dont les ONG ont professionnalisé la charité ou le mécénat, c’est-à-dire en devenant du business, estimable souvent, mais du business.

La presse papier gratuite, comme on le sait payée par la pub, mais tout de même gratuite pour le chaland, fait un carnage dans la presse payante dont elle reproduit en l’affadissant, en l’édulcorant, le schéma et le message général assez schizophénique (enrichissez-vous/soyez généreux, méfiez-vous/ayez confiance, consommez, gaspillez/soyez responsables, achetez un tout-terrain/respectez la nature, etc...).
Les éditions électroniques gratuites des grands journaux et magazines sont réalisés par des professionnels qui reproduisent (logiquement) le même discours que l’équivalent papier.

D’autre part, on trouve sur le Net du gratuit réac, raciste et belliciste, débile ou simplement commercial en grande quantité, ce qui n’accorde donc pas à la gratuité un brevet de moralité et encore moins d’objectivité supérieur à celui du payant.

Dans tous les cas, il convient non seulement d’aborder toute information avec un esprit critique, mais encore de le conserver afin de juger aussi la critique qui est faite de l’information (autrement dit, ce n’est pas parce que Machin conteste ce qu’a dit ou écrit Truc qu’il a davantage raison que lui).

Enfin et surtout, le gratuit n’en a que l’apparence : le temps de loisir qu’on consacre à produire gratuitement de l’info ou le plus souvent un discours sur l’info (qui est aussi de l’info) est d’une certaine manière payé par le temps passé ailleurs à accomplir un travail rémunéré (ou par une pension quelconque), une sorte de plus-value que l’on exploite soi-même. Il y en a même beaucoup, ce n’est pas un reproche, qui communiquent précisément durant leur temps de travail et qui sont donc rétribués pour le faire par leur employeur, même si c’est involontaire de sa part. Il y a ainsi dans les entreprises qui ne fliquent pas trop leur personnel en quelque sorte des rédactions secrètes.

Et puis il y a bien sûr le coût du matériel, de l’abonnement à un fournisseur d’accès et la publicité plus ou moins envahissante -qui sait toujours se fixer là où ça bouge- qui fait vivre un nombre croissant de sites.

Le clivage se ferait plutôt, à mon avis, dans le rapport « médias dominants » (locution qu’il faudrait employer de préférence au vague et vaguement démago « les médias ») et médias marginaux.
Ces derniers ne sont pas toujours gratuits (voir Politis, le Plan B, Le Monde libertaire par exemple ou, même si ça fait grincer des dents, Charlie Hebdo) et ceux qui sont gratuits pourraient devenir dominants à partir d’une certaine audience (et éventuellement ne plus être gratuits).
L’En Dehors, avec cent mille lecteurs quotidiens, ça devient un média dominant* où tout ce qui s’y écrira prendra, si ce n’est une signification du moins une gravité nouvelle, une responsabilité nouvelle quoique le canard demeure gratuit.
Alors, on aimera mieux cette domination-là à celle de la presse des marchands de canons ou de BTP, mais on n’oubliera pas qu’il s’agit d’une question de prisme, d’une façon de voir le monde parée de la légitimité de la justice sociale plutôt que par l’intérêt de classe.

Par ailleurs, le discours libre ou hors norme ne le demeure qu’accepté par la norme, c’est-à-dire tant que les vannes d’Internet ne sont pas fermées.

Bien sûr qu’on peut exister sans être médiatisé massivement, c’est d’ailleurs le cas pour la grande majorité d’entre nous, de nos écrits et de nos actes.
Seulement, on existe dans la marge, où il nous faut donc accepter de rester en cessant de revendiquer un logos universel puisqu’on ne cherche pas à atteindre l’universel. 
Ce qui interpelle, c’est ce discours que la psychologie clinique qualifierait d’en double lien qui exige à la fois que « les médias » parlent de nous (de nos luttes) plutôt que des stars de ceci ou de cela, mais qu’en même temps ils n’en parlent pas car, nom de dieu ! vive l’anarchie ! à bas toutes les hiérarchies ! nous ne voulons rien avoir à faire avec ces vendus**.

* pour ce qui en est du message délivré par ces médias dominants, on se référera entre autres aux ouvrages de Serge Halimi « Les nouveaux chiens de garde », de Pierre Bourdieu « Sur la télévision »… et à sa propre appréciation.
On notera au passage que rien n’indique que les cyberjournalistes soient issus d’un autre milieu socio-culturel que les journalistes encartés, les enseignants, les cadres moyens, à savoir la petite et moyenne bourgeoisie éduquée qui dispose du magister de la parole.

**pour les amateurs, je peux débiter du slogan lave-cervelle à la hache tant qu’on veut, ça m’évite de penser, ce qui me repose la tête comme les amateurs.

Répondre à ce commentaire

  libertad
12-11-06
à 23:40

Re: Médias tics (à Libertad)

Je pense que la distinction marchand-non marchand est pertinente plus que gratuit-payant , effectivement les journaux gratuits vendent essentiellement de la merde ( pub ) c'est pour cela qu'ils sont gratuits. Le sites internet des quotidiens sont gratuits mais fonctionnent sur le même système.
Le gratuit n'a  aucune valeur idéologique en lui-même, il peut être facho, on est d'accord. Le non marchand en a déjà beaucoup plus car il y a la volonté de ne pas se faire de fric mais de mettre à dispo gratuitement. Je crois qu'on passe d'un système basé sur le fric à un système basé sur la reconnaisance sociale.
Pour l'esprit critique il faut naturellement le garder et tu as raison, ce n'est pas parce qu'on critique qu'on a raison mais avec la gratuité de l'info tu peux vérifier beaucoup plus facilement qu'avant si on te raconte des balivernes.
Certains sites alternatifs ne le font pas qui pratiquent l'open publishing, c'est une sytème que refuse l'En Dehors. On essaye de ne pas publier n'importe quoi sous prétexte de liberté d'expression.
Tu as raison de souligner que ce qui est gratuit est produit grâce au fait que ceux qui se livrent à ce boulot ont une activité par ailleurs ( ou qui perçoivent une allocation ) mais je trouve que ça ne pose aucun problème, au contraire. Je trouve que ça en pose moins que la profesionnalisation.
Le coût du matériel ne me semble pas non plus un obstacle car maintenant il est facile de se procurer un ordi pas cher d'occas. si on cherche juste à écrire sur le web, la bécane n'a pas besoin d'être puissante. L'ADSL est quasi partout , il permet en plus d'avoir le téléphone gratuit. Le coût de l'hébergement d'un site ? de la rigolade ! pour un site qui a 1800 lecteurs par jour ça coûte moins cher que pour tirer un tract mensuel sur une ronéo à 1.000 exemplaires dans les années 70-80. ( car il fallait la ronéo et ça coutait autant qu'un ordi )
C'est vrai que nous sommes tous des médias, il y a les alternatifs et les autres, la presse papier ne peut être gratuite car elle a un coût énorme, elle a son utlité pour les médias alternatifs mais je ne crois pas qu'elle soit l'avenir. La presse papier n'est pas assez réactive en particulier en cas de crise sociale, on l'a vu lors de la crise des banlieues ou du CPE, elle bouffe énormément de papier, sans parler des invendus et de l'encre pas très bonne pour personne. L'avenir est plus du côté de l'impression de journaux sur le web ou de blogs ( en plus comme tu le dis, certains peuvent faire ça au boulot, ça ne coûte rien, les anars appellent ça la reprise individuelle ;-)  )
Vont-ils arriver à fermer les vannes d'internet ? Je ne suis pas spécialiste, je crois que s'ils le pouvaient ils l'auraient fait mais je peux me tromper.
Je ne crois pas qu'il faille que les médias marchands parlent de nous, je crois qu'il faut les laisser crever et qu'ils ne parlent surtout pas de nous car on risque de céder à leurs sirènes de la renommée ( l'homme est perfectible).
Répondre à ce commentaire

  toto2
13-11-06
à 10:17

Re: Re: Médias tics (à Libertad et mathias Delphes)


Hola Mathias !

Parmi « le milieu socio-culturel plus enclin à faire partager ses opinions que ses biffetons », où on trouve notamment profs et baveux, tu as oublié les « artistes ».

Inutile de t’énerver après les profs : le ministère s’en occupe. Depuis la défaite de 2003 (celle des educ nat et celle des artistes nat), nous avons tous beaucoup perdu. Pour les intermittents, ça a été plus rapide. Il faut dire que leur poids relatif est marginal par rapport au Mammouth. Leur fonction sociale aussi. Et ça c’est le vrai problème de l’art dans une société marchande.
Je n’ignore pas que le nouveau protocole à venir (dont le contenu n’a plus à être précisé par le gouvernement qui joue là un ballon d’essai en attendant de voir le rapport de force) est sans doute un pas de plus dans la déchéance sociale.
Pour les profs, cest pareil : le management par objectifs, les Superprofs, le pouvoir pédagogique des chefs d’établissement, les Assistants pédagogiques, le remplacement interne, l’école ouverte, le conseil pédagogique, l’entrée des entrepreneurs au conseils d’administration, les stages en entreprises, les stages rectoraux, les stages REP, et bientôt, le doublement des heures de présence (Ségo), la tendance à la suppression des primes ZEP, la transformation des MAGE en CDI, la notation négative, l’attaque du statut des profs…j’en passe encore, ne t’inquiètes pas les profs vont AUSSI déchoir… après les élections.

Ta vision d’autoroute est une vision du passé. Tu n’as pas encore réalisé que nous sortons TOUS pour de bon de la social démocratie. Le capitalisme fait sa révolution interne.

C’est une bonne chose : on ne sert pas les dominants impunément.
Maintenant que le régime nouveau esclavagise ainsi ses anciens contre-maitres de la pensée, on peut sonner l’halali.

Il y a longtemps qu’existe une critique anarchiste de l’école bourgeoise. Cette critique, même sous une autre étiquette s’est répandue dans certains milieux comme une évidence. La critique situationniste de la société spectaculaire marchande n’a pas pris une ride. La critique des médias, longtemps limitée aux intellectuels, a fini par être popularisée à travers un média (PLPL) et concommitament à travers les luttes perdues dans lesquelles il devenait évident que les médias sont un corps d’armée comme le sont les policiers et les syndicats et les politiciens.

Bien sûr des luttes persistent, qui appellent les syndicats à rejoindre le mouvement, qui se tournent vers les politiciens, qui cherchent à être médiatisée, ne serait-ce que parce que c’est sensé protéger par rapport aux flics.

Mais toutes ces luttes échouent alors que les enjeux ne sont pas minces.

Alors il y a celleux qui s’obstinent dans les tactiques du XX siècle et puis il y a ceux qui font autre chose.

Puisque le capitalisme est méchant et que ses structures « externes » (matérielles) sont protégées par les flics, attaquons nous aux structures « internes », immatérielles, qui elles ne sont pas protégées ou faiblement : Alain Accardo, a popularisé le concept sociologique « d’esprit du capitalisme » : il s’agit des dispositions, des réflexes, des habitudes qui sont entrées en nous sans que nous l’ayons vraiment voulu et qui correspondent au logiciel de bon fonctionnement des structures externes (le capital et autres institutions connexes). Ce terrain là, nous pouvons y mener la bataille sans avoir besoin d’un quelconque syndicat ou groupe politique.

Pour plus de détails : son petit bouquin s’intitule « De la servitude involontaire, lettre mes camarades de gauche », chez Agone Ed°s.

La lutte des classes est donc repartie sans tambours ni trompettes. Le théâtre d’opération est soi-même en relation avec l’univers marchand. Une fois qu’on a analysé de manière marchande (en comptant ! ) à quel point on fait tourner la Mégamachine, on mesure exactement ce qu’on vaut comme individu et quel dégât potentiel on peut effectuer.

J’en arrive à l’intervention de Libertad et à ta réponse sur le distinguo gratuit-payant.

« mais aujourd’hui le concept d’information gratuite a tendance à se professionnaliser …c’est-à-dire en devenant du business ».

C’est vrai. D’ailleurs, l’info gratuite, y compris celle qui est relayée sur l’endehors, peut très bien être une pub déguisée pour Kenny Arkana ou ce groupe de rap anarchisant soutenu très fort par alabaz.com SARL au capital de 60 000 Euros au demeurant une agence de com sur le net.

Les marchands ont toujours eu beaucoup d’imagination pour s’adapter à la clientèle. Mais du business rock des années 60 nous avons chèrement payé la leçon, non ?
Savez vous comment se débarrasser d’une pute qui te lache pas jusqu’à ce que tu aies dit oui ? Eh bien tu dis que t’as pas d’argent. Et le film s’arrete.
Donc la technique de lutte contre le capitalisme est désormais la suivante pour moi : du gratuit et rien d’autre. C’est un outil universel.

Libertad a raison la presse papier n’est pas écolo. Pour cette raison elle doit mourir. Mais il y aussi le fait qu’elle serve le système.
Là dessus, sa migration sur le net ne changera pas son attitude.

C’est pourquoi il est bon d’avoir une agence de presse totalement gratuite et où la disymétrie informateur / informé disparaisse. C’est le role de l’open publishing et autres listes de diffusion.

Ah bien sur, la bourgeoisie perdant le monopole de la production des messages, tout peut etre dit : « le réac, raciste et belliciste, débile ou simplement commercial en grande quantité. »
Mais où a t on pris que le journalisme était objectif ? C’est le credo des journalistes eux-mêmes.

Point suivant sur lequel je suis en desaccord :
« … le temps de loisir qu’on consacre à produire gratuitement de l’info …est d’une certaine manière payé par le temps passé ailleurs à accomplir un travail rémunéré… »

Le temps qu’on passe à dormir et donc à reproduire gratuitement une force de travail est aussi payé par le temps qu’on passe à travailler.

Ce temps est LIBRE. Nous pouvons cesser de surfer sur le net etc…

Là où Mathias a raison c’est sur le hard : on paye encore l’acces a l’autoroute de l’info.

Pour ce qui est de la pub, oui c’est vrai, elle fait partie du business model des sites gratuits. Mais rien n’est infaillible : j’ai cru comprendre qu’en manipulant son soft on pouvait s’en débarrasser.
Mais, la pub fusionnant avec l’info, on ne peut pas l’extirper du champs informatique. Sur le plan « externe » elle gagnera toujours. Mais là où JE la baise, ce JE Stirnerien qui est jaloux de sa souveraineté, c’est sur les structures « internes » cette disposition que J’ai à consommer.

Alors toutes les infos sur Kenny Arkana ou un groupe de rap anar peuvent bien circuler : Le « Payant est mort » est l’antidote large spectre anti- capitaliste.

« Le clivage se ferait plutôt, à mon avis, dans le rapport « médias dominants » et médias marginaux. »

Media dominant ou marginal c’est juste une description statique de l’état du marché à un moment donné. Le fait que le dit media sera ou non gratuit dependra non de sa position dominante ou pas mais de son business model : paiment par la pub ou paiement par le lecteur ou bien mix.

Encore une fois ce qui compte dans la lutte contre l’empire marchand à partir des structures « internes » ce n’est plus le contenu ideologique du produit, qui s’adresse aux structures externes (pour ou contre) c’est : est-ce gratuit ? qui paye ?

Politis, le Plan B, Le Monde libertaire, Charlie Hebdo, CQFD –dans lequel j’ai écrit quelques mois d’ailleurs- sont des structures asymétriques payées par le lectorat.

Ils sont donc aussi condamnés à mort quelle que soit la bonne foi des comités de rédaction.

« Ce qui interpelle, c’est ce discours … qui exige à la fois que « les médias » parlent de nous (de nos luttes)… mais qu’en même temps ils n’en parlent pas car, nom de dieu ! vive l’anarchie ! à bas toutes les hiérarchies ! nous ne voulons rien avoir à faire avec ces vendus »

Là Mathias parlent de ces copains qui sont encore en lutte contre les structures externes du capitalisme mais qui n’ont pas décidé de s’en prendre aussi aux structures internes donc de réformer leurs pratiques, notamment vis à vis des marchands d’infos, et qui se retrouvent piégés dans une contradiction. Plutot que de la lever ils preferent se dire qu’ils sont plus subtils que les journaleux. Ça leur evite de s’en prendre à leur psyché et leurs habitudes pour mener une guerre de décolonisation.
Ce sont des révolutionnaires qui ne veulent pas sortir de la société de consommation. Ils sont comme drogués et ils le savent. Ils sont en manque et donc ce qu’on dit ne compte pas. Là où ça va etre dur pour elleux, c’est que leur fournisseur (le Capital) va les mettre sur le trottoir.

Mais pour celleux qui ont levé la contradiction, les médias n’ont plus d’existence. On ne répond plus aux baveux, on ne répond plus aux sondeurs, on fait son propre service d’images, on les maintient loin des AG (mouv CPE), voire on les canarde (mouv banlieues). Et bien sur on ne les consomme pas !
Il m’arrive meme lors de discussion avec des gens « normaux » de demander d’ou viennent leurs arguments. Je sais tres bien que c’est la presse qui les intoxique. Et lorsqu’on me repond que ça vient d’un journaliste, je réponds : ah alors ça ne compte pas !
Essayez si vous voulez : ça marche !

« Je pense que la distinction marchand-non marchand est pertinente plus que gratuit-payant »

Tant que l’argent n’est pas aboli au moins dans certaines de ses fonctions internes actuelles (visible par l’existence externe du système bancaire), j’ appelle par définition acte marchand un flux double dont l’une des parties est de l’argent émis par la banque centrale.

Par conséquent marchand-non marchand est exactement calqué sur payant-gratuit.

On me répondra : oui mais la pub ?
La pub n’a de valeur marchande que l’augmentation des ventes. Si celles ci s’effondrent du fait de « Payant est mort », la pub s’évapore dans la neant.

« Certains sites alternatifs ne le font pas qui pratiquent l'open publishing, c'est une système que refuse l'En Dehors. On essaye de ne pas publier n'importe quoi sous prétexte de liberté d'expression. »

ça n’est pas tout à fait vrai : d’abord l’info circule de site en site et on ne sait pas d’où elle vient. Elle peut très bien venir d’open publishing. Ensuite, l’objectivité de l’info est un pur non sens. Une disposition intellectuelle héritée de l’ère du journalisme. Une structure interne du capitalisme.
Enfin les commentaires sont quand meme de l’open publishing.

« Tu as raison de souligner que ce qui est gratuit est produit grâce au fait que ceux qui se livrent à ce boulot ont une activité par ailleurs ( ou qui perçoivent une allocation ) mais je trouve que ça ne pose aucun problème, au contraire. Je trouve que ça en pose moins que la profesionnalisation. »

Entièrement d’accord avec Libertad sur ce point. On touche d’ailleurs au garantisme et au distributisme : un revenu de plein droit et une liberté absolue. Visiter le site écolib.

« Je ne crois pas qu'il faille que les médias marchands parlent de nous, je crois qu'il faut les laisser crever . »

j’ajouterai : fin du monopole des « artistes » sur l’art. Fin du monopole des « profs » sur le savoir.

A partir du moment ou les soutiens ideologiques des grands bourgeois sont detruits (ecole, art, presse, syndicats, partis), par le simple boycott qui découle de la lutte contre les structures internes, le probleme de la domination devient nettement plus simple.
Fin du monopole des politiciens, des syndicats et des patrons sur les decisions.
Et le pari d’Accardo qui reprend La Boétie c’est que la puissance du capitalisme n’est que psychique.
Les flics ne peuvent rien : ce n’est pas leur terrain.

Les artistes les profs les baveux les guides syndicaux ou politiciens : poubelle !

D’ailleurs ils nous coûtent un fortune !

Reste les médecins et surtout les psy et les sociologues et les puces électroniques : cela sont nos plus serieux ennemis à l’avenir.
Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
13-11-06
à 12:25

Re: Re: Médias tics (à Libertad)



Yes, le clivage marchand-non marchand est plus subtil que le gratuit-payant.
Mais pour en revenir aux médias dominants, je crois qu’on s’obnubile trop sur l’écrit, qu’il soit sur papier ou numérique.
La zone d’influence de la presse papier, ce n’est plus depuis longtemps les masses (encore que le fond du panier, le people, se porte très bien), mais les élites. Le Monde ne cherche pas tant à influencer l’opinion du lecteur lambda que celle des décideurs politiques et économiques.
Le vrai rouleau-compresseur idéologique, on le sait bien, c’est la télévision et, dans une moindre mesure, la radio.
Des millions de gens voient le monde avec les yeux de Jean-Pierre Pernault et cela va s’avérer très difficile de les convaincre de regarder ailleurs.
Bien sûr, la télé alternative est une réponse excitante au conditionnement Bouygues*, mais son audience est marginale et ses moyens la limite généralement au reportage brut de coffrage ou au montage militant puant de mauvaise foi (à cet égard je considère la vidéo sur Sarkosy comme une merde à tous points de vue, fond et forme, le genre de portrait à charge tellement grossier, tellement dramatisé qu’au finish il produit l’effet inverse à celui escompté).
Tout juste bon à faire pousser des « Ouaiiis ! » à des révolutionnaires de cour de collège.
Même problème avec la vidéo APN ou téléphone portable : c’est génial en tant que document brut, mais son utilisation est étroitement liée à la déontologie de l’émetteur, i.e tu peux montrer un vrai tabassage que la police cherche à occulter, mais tu peux aussi en fabriquer à la chaîne**.
Autre souci : des strausskahniens aux anars, on se réjouit beaucoup de la vidéo où Royale se propose de faire bosser les profs 35h « au contact ». Pour une part, voilà une excellente chose, la multiplication des moyens d’enregistrement interdit de facto le double discours des politiques –urbi et orbi- et les contraint à la transparence (au moins formelle). Pour une autre part, c’est un effet Big Brother, applaudit ici quand les mêmes le dénoncent là. Ca vaut le coup d’y réfléchir avant de faire des bonds de joie sur sa chaise, d’autant que c’est un Bayrou qui récupère le morceau.
Dans l’immédiat, la multiplication des sources documentaires poussent les professionnels à davantage d’exigence et de vigilance, histoire qu’un petit malin avec du matos à deux balles ne leur coupe pas le scoop sous le pied. C’est déjà énorme.

* Gaffe à la caricature : la télé marchande, ce n’est pas que ça non plus.
**Durant l’épisode CPE, j’avais édité ici-même un montage photo qui montrait la permanence caillassée de l’UMP de Tours, avec en fond de vitrine la photo de Sarkosy et en reflet la foule des manifestants.
Tout était vrai, la permanence, les manifestants qui passaient devant, mais j’ai pris les deux clichés à quelques minutes d’intervalle.

J’ai pris soin de préciser en légende qu’il s’agissait d’une photo retouchée et que le bris de glace était antérieur à la manif, mais sommes-nous tous et toujours aussi scrupuleux ?

Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
13-11-06
à 13:08

Joli mois de mai (à Toto)



Je n’ai rien de particulier à l’encontre des profs, Toto. Je ne suis jaloux de personne.

Bien sûr que les journalistes ne sont pas objectifs, mais un type qui bidonne de A à Z un reportage est mal barré dans le milieu, ce qui n’est pas le cas sur le Net où n’importe quel troll peut se livrer à de la désinformation ou de la provocation systématique en quasi-totale impunité.

Pour ce qui en est du gratuit à tous les étages, je te recommande à nouveau d’enseigner toi-même gratuitement (ça m’étonnerait que tu t’y colles 35h comme le suggère la Ségo).

J’aime bien les artistes, les vrais n’exploitent qu’eux-mêmes et l’immense majorité d’entre eux claque du bec. J’ai connu Lavilliers faisant la manche dans les bistrots, déjà bourré de talent, et le même plein aux as. Ferré a connu le même genre de trajectoire. Ca ne me dérange pas. Ca ne dérange que tous ceux qui voudraient ramener tout un chacun à leurs minables proportions (ce qui a plus à voir avec le nivellement totalitaire qu'avec l'anarcho-individualisme).
L'anti-hiérarchisme ne signifie pas que toutes choses sont égales, mais que toutes ont le droit d'exister.
Quand il s’agit d’une savonnette comme, disons Pagny ou pire les produits Star’Ac, ça me fait des bosses. Quoique je n’écoute pas. C’est comme la pub, je ne la vois pas. S’entraîner à la surdité et à la cécité sélectives est une excellente méthode de lutte contre le système.

Pour le reste de ton intervention, j’ai l’impression de me retrouver en 68. C’est sympa, mais ça date et, comme tu as pu le constater, c’est pas gagné.

Répondre à ce commentaire

  toto2
13-11-06
à 13:26

Re: Re: Re: Médias tics (à Libertad)



Mathias, tu sembles décider à croire à une éthique professionnelle dans le domaine de l'info.

C'est une illusion qui a perdu la presse de gauche sous Allende.

Sous Chavez les journaleux sont clairs : ils sont subjectifs et dénoncent la fausse objectivité des médias bourgeois.

Mais à partir de là ils perdent tous le monopole de la production des messages. Et le peuple, du moins celui qui accède à internet, ramasse le morceau.

Avec la plus grande subjectivité. Mais sans fard.

ah c'est dur de perdre ses titres de noblesse. J'en sais quelque chose. Mais voilà. La révolution est synomnyme d'expropriation de perte de privilèges.

Les journalistes (quel que soit le support) sont socialement deonsidérés. Economiquement détruits. C'est la lutte des classes qui est passee par là.
On va pas s'en plaindre.

J'attends que les profs subissent le meme sort avec impatience. Leur servitude et leur pusillanimité le méritent amplement.

pour la télé, n'aies pas d'inquiétude.
certes il y a les vieux qui regardent des vieux à la télé. mais l'essor de la location video ou des chaines payantes enseigne à tous que la qualité est mauvaise, ce qui nuit à la credibilité des infos. quant aux vieux ils peuvent certes voter facho mais pas descendre dans la rue.

Internet et son P2P a canibalisé l'industrie payante en partie. Et c'est tres bien. Oh la LOI s'oppose bien formellement . Mais concretement ? c'est impossible de gagner la bataille contre des millions de petits pirates INorganisés. Ils ont réagi c'est à dire qu'ils ont déjà perdu.

la technologie est devenue TOUT la politique est devenue RIEN.

On ne souligne pas assez les résultats spectaculaires des mouvements anarchoÏdes sur le terrain.

pour ce qui est de la pauvre Ségo bigbrothée , c'est bien fait pour elle : arroseur arrosé.

Toute guerre a sa logistique. L'ennemi utilise la video. son adversaire aussi. Parfois il y a cette symétrie dans l'équipement de combat. Mais pas toujours. Les leçons de stratégie enseignées par les us, la corée, l'iran, la russie etc nous montre que le plus fort n'est pas toujours celui qu'on croit d'apres un certain point de vue materiel.

Les capitalistes sont des etres effrayés par la fin prochaine de leur systeme. Il suffirait que nous le voulions... et ils le savent.

ils savent aussi qu'ils peuvent compter sur l'auto-illusion des classes moyennes qui se prétendent gardiennes des bonnes pratiques capitalistes. Du genre "nous sommes objectifs et nous avons une deontologie journalistique. "











Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
13-11-06
à 15:36

Re: joli mois de mai again



Non, tu commences comme d’autres à déformer mes propos, Toto. J’ai écrit plus haut que les journalistes ne sont pas objectifs*, pas plus que nous. La seule différence, c’est qu’on peut se permettre un peu plus de désinvolture dans la fosse du Net qu’en surface.

Et puis, c’est trop générique, simpliste : il y a de bons baveux qui donnent à connaître même s’ils font passer leur opinion (je préfère d’ailleurs ce cas de figure, c’est plus sain) et plein de soutiers qui vont à la gamelle parce que c’est leur gagne-pain, c’est aussi banal que cela.

L’arroseur-arrosé, je veux bien, mais c’est un peu léger quand il s’agit ni plus ni moins que du contrôle permanent de nos actes et propos.

D’un autre côté, je m’en fous, je ne roule ni pour Ségo, ni pour Clémentine, ni pour José, comme le suggèrent certains mauvais lecteurs qui ne lisent de mes papiers qu’une ligne sur deux ou même seulement le mot qu’ils pourront ensuite utiliser contre moi.

J’entretiens à dessein l’ambiguïté, parce que l’abstention me semble aussi stérile que le vote (est-ce que les 60% d’abstentionnistes bordelais ont profité de leur écrasante supériorité numérique pour prendre le pouvoir place Pey Berland ? ou mieux, ont-ils organisé une gestion municipale parallèle ?)
Nada ! ils fichent la paix à Juppé qui en profite naturellement pour poser à l'élu de tous et ils feront demain de même avec Sarkosy. Tout n’est qu’affaire de contexte. Dans le respect d’autrui, je ne m’interdis rien par principe.

PS. J’oubliais. Dans une démocratie, le lieu le moins démocratique du monde après l’armée, c’est l’entreprise (dont l’organisation hiérarchique est du reste calquée sur celle de l’armée). Il faudrait commencer par foutre le bordel autogéré là-dedans avant de l’envisager pour la cité.
Etant non seulement ultra-majoritaires mais encore indispensables au fonctionnement de l’EN, qu’attendent-donc les profs pour y prendre le pouvoir si l’actuel les rend malheureux ? le feu vert de Robien ?
C’est comme lorsque des salariés du privé déclarent qu’ils feraient bien grève, mais qu’ils ne peuvent pas parce qu’ils sont dans le privé. Ah bon ? c’est interdit ?

Les clés du pouvoir sont dans la boîte à gants, mais personne n’ouvre la boîte à gants, sauf des Tapie.

* Plus explicitement, l’objectivité, quel que soit le média, consiste à ne pas prétendre que le pape suce des enfants de chœur si ça n’est pas vrai.
On entre ensuite dans la subjectivité quand on prétend que Benoît est un débile ou un saint.

 



Répondre à ce commentaire

  gyhelle
13-11-06
à 17:14

Re: Re: Re: Re: Médias tics (à Libertad)

Toto2, tu as dit que tu as écrit dans CQFD, par curiosité c'était sous quel nom ?
Répondre à ce commentaire

  toto2
13-11-06
à 17:43

Re: Re: joli mois de mai again



désolé Mathias, mais nos messages ont du se croiser. Moi je repondais à 12h25 où c'était ambigu.

par contre il est vrai que ton post suivant, que je n'avais pas encore lu, est parfaitement clair.

personne n'est objectif. Donc le journalisme est devenu superflu .

pour ce qui est des profs, ils se feront tondre plutot que d'ouvrir la boite à gants.

Ce sont des formateurs parce que ce sont des formatés !

Puisqu'on parle de video surveillance, il faudrait qu'on mette des caméras cachées dans les salles de prof pour que vous voyez l'envers du decor.

c'est horrible !

Alors la destruction du statut petit bourgeois des profs est inevitable et elle sera subite apres les elections.

Tu sembles n'avoir pas bien compris mon propos envers les profs : il ne s'agit pas là d'appliquer le "payant est mort" aux profs, le ministere s'en charge tout seul. il s'agit de mettre les profs au chomage. De tuer l'école bourgeoise. Comme il s'agit de tuer les medias payants ou à contenu publicitaire. Et les artistes qui ont quelque chose à vendre et qu'ils appellent art.

Enfin ton esprit "artiste" est toujours vivace et tu prends visiblement tres mal la revolte 68arde contre les artistes. J'ai envie de dire que tu es en plein dans ce que Boltanski et Chiapello appellent la cité artiste, qui est une des modalités de l'esprit du capitalisme.

Mais en tu es devenu obsolète pour le Capital. C'est pour ça que le rapport de force vous l'aurez pas. Par ailleurs le monopole de la création était un privilège inique . Tant mieux si vous le perdez.

Les situs ça date ? L'anarchie aussi ça date ! Est ce que c'est que cet argument ?

Allez, un petit proverbe situationniste pour la route :

" l'art vivra le jour où le dernier artiste sera mort "

Entre l'Etat qui vous veut gratuits pour illustrer des pubs ou faire de la com et la "clientèle" qui veut pas payer, va falloir etre vraiment bons en ensorcellement.

Le mieux c'est que l'art revive donc soit gratuit et que les createurs eventuels vivent d'autre chose. Pourquoi pas d'agriculture bio ou d'artisanat ?



Répondre à ce commentaire

  Anonyme
13-11-06
à 17:53

Re: Re: Re: joli mois de mai again


C'est papy mougeot,

Mathias est intermittent, je ne peux rien faire pour lui, mais pour Toto, je me sens en devoir d'ingérence humanitaire quand j'entend qu'il médite sur une possible transition de prof à marginal.

Le statut de marginal a ses attraits et ses inconvénients. L'avantage que tu as Toto c'est d'être prof de math car tu dois maitriser la manipulation du seul outil indispensable à tout marginal : la calculette (prix à partir de 2 euros)

Egos non satisfaits, désirs de reconnaissance non assouvis, tout ca on s'en fout , ca ne concerne que ceux qui n'auraient pas du opter pour la marginalité au départ, reste par contre le souci numéro 1 de tout marginal qui se respecte : le pognon

Si ta calculette te donne le feu vert pour le plongeon, vas-y fonce, sinon, prends ton temps. Si tu ne vis que de ton salaire de prof , que tu n'as aucun héritage en vue (ou pire des dettes familiales à éponger - ca arrive aussi), que tu sais que la plupart des autres boulots sont encore plus merdiques et prenants que celui de prof  et que par conséquent tu comptes bien t'émanciper le plus possible du travail apres ton séjour au bagne de l'EN, tu es dans une situation difficile dans laquelle seule ta maitrise complète du maniement de la calculette peut te garantir une longue et heureuse vie de marginalité.    

A bon entendeur

Les baveux dont vous parlez ne nous aiment pas justement parce que nous les poussons à une marginalité non désirée,la pire bien évidemment. La seule vague utilité de la grande presse actuellement c'est pour les enfants de moins de 13-14 ans, pour lesquels l'internet politique est un océan dans lequel la nage peut être dangereuse. Sauvons la presse pour les enfants, à 10 ans libé , à 30 ans l'ED   

        
 
 
Répondre à ce commentaire

  toto2
13-11-06
à 18:14

calcul



je n'ai jamais parlé de m'immoler par le feu. je calcule. En attendant j'en prends plein la gueule et bientot ce sera pire.

je passe pas à travers les gouttes, hélas. En 2003, je pouvais croire que la profession pourrait resister mais j'ai déchanté, non à cause des syndicats, ça je savais. Mais à cause de l'impossibilité pour la majorité des profs de tirer les consequences de ce qui s'est passé dans un sens qui prolongeait la defiance envers l'etat.

Tel les artistes et leur assurance d'etre seuls creatifs, tels les journalistes et leur assurance de comprendre seuls ce que les gens veulent dire ou quel message ils doivent recevoir, les profs, c'est malheureux mais inévitable, sont incapables de comprendre que le rapport de force avec l'état n'est pas atteint tant que les eleves ne sont pas émancipé du discours de l'école: nous savons ce qui est bon à apprendre. nous savons comment vous devez l'apprendre. Nous estimons que tout le monde doit participer aux championnats que nous organisons. Nous savons que les perdants méritent leur place. tout comme les gagnants que nous fumes avant de devenir profs, certifiés, agrégés, MA, , inspecteurs, recteurs etc...

Il n'y a rien à gagner dans le cadre de la reforme. mais il y a beaucoup plus à faire contre le régme et on a les leviers pour ça.
Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
13-11-06
à 20:59

Re: rions un peu



J’allais finir par te prendre au sérieux !
Je ne vois pas en quel honneur l’agriculture bio et l’artisanat ne seraient pas gratuits, surtout que la première n’est souvent que vaguement bio ou hors de prix et le second le plus souvent producteur d’objets redondants ou carrément inutiles ?
Bah ! admettons pour l’agriculture, la bouffe, c’est vital, mais l’artisanat ?

N’espère pas me vendre une paire de sabots de bois ! même pas me les donner !

Répondre à ce commentaire

  toto2
14-11-06
à 07:07

Rira bien qui rira le dernier



L'artisanat comme production autonome, pas comme production en serie pour touristes bien sur !

Le capital veut augmenter ses profits sur les produits qu'il appelle ART.

Une opposition sérieuse à ce business est la destruction pure et simple du marché. Cela est en plus profitable à l'art véritable qui est gratuité pure.

Cela est irrecevable par toute personne impliquée dans ce business. C'est cela la structure interne.

Maintenant les memes vont faire un mouvement social contre le gouvernement et la patronat qui sont de vilains libéraux capitalistes.

ça c'est la structure externe du capitalisme qui est visee : le capital, la part des salaires dans la production de richesse, les royalties sur les produits ETC.

Encore une fois ce style de guerre est ARCHAIQUE. Perdant.

je voudrais bien que ce soit le contraire mais c'est réel !

Et je n'en ai pas spécialement apres les artistes .

La décroissance sera un phénomène d'ensemble.


Répondre à ce commentaire

  MathiasDelfe
15-11-06
à 11:13

Re: Bien loin de Clémentine (chanson)



Ton discours est rempli de clichés jaunis par le temps.
Qu’est-ce que l’artisanat peut bien avoir de supérieur à l’art qui justifie qu’il se vende plutôt que de s’offrir ? sa modestie ? je connais des artisans qui ne sont pas si modestes que ça et qui vivent fort bien de leur production.
L’absence de spéculation à son propos ? c’est relatif, il suffit de courir les brocantes ou les antiquaires pour se rendre compte qu’une vieille fourche en bois, ce n’est pas donné. Quant à un Petrus grande année, je te dis pas.
Qu’est-ce qui fait de l’agriculture bio une panacée pour nourrir 7 –bientôt 9 ou 10- milliards d’êtres humains ? tu raisonnes comme si la planète était encore peuplée de quelques dizaines de millions d’individus, avec suffisamment de terre arable, et de première qualité, pour tout le monde.
Tout cela ressortit de l’idéal baba cool des seventies. J’y ai cotisé personnellement.
On savait déjà il y a trente ans que ce n’était pas viable.

95% des artistes ne vivent pas de leur art, c’est pourquoi d’ailleurs la bourgeoisie ne s’est jamais gênée –et ne se gêne toujours pas- pour, comme toi, en faire des parasites ; elle spécule sur les 5% qui restent, morts de préférence, avec un très faible turn over.
Je ne suis pas le dernier irrité quand un Claude Berri, par exemple, tout en posant au connaisseur, place son fric dans des « valeurs sûres » -peinture, photo- plutôt que de prendre des risques en permettant à des valeurs potentielles de continuer de travailler.
Spéculation toujours, certes, mais au moins aussi aléatoire que dynamique.
Ce qui est valable pour l’art majuscule, l’est aussi pour les arts mineurs, comme disait Gainsbourg : une écrasante majorité d’auteurs-compositeurs-interprètes, de musicos, de comédiens survivent du RMI ou d’un autre métier (ou ne survivent pas).
Il n’y a pas 10% des écrivains qui vivent de leur plume.
Tu me fais songer aux zonards qui brûlent la bagnole du voisin ou l’école du petit frère pendant qu’à HEC ou parmi les Jaguar de Saint-Cloud on se frise les moustaches.

100% des salariés de l’Education nationale vivent de leur emploi, et ils s’en trouvent parmi eux pour donner des leçons d’éthique ou de philosophie politique non pas à leurs élèves car le rectorat n’apprécierait pas l’initiative, mais à tous ceux qui ignorent de quoi demain sera fait.
Quant à moi, je suis très volontiers favorable à l’abolition des rapports marchands –pour lesquels je n’ai d’ailleurs jamais été très doué- mais, comme on dit, « tirez les premiers, messieurs les Anglais ! ».

Franchement, Toto, tu es courageux de te reconnaître comme tel car tu n’es sans doute pas le seul ici, mais les salariés de l’Etat qui militent pour l’abolition et du salariat et de l’Etat, les gens mensualisés à l’intérieur de statuts protégés qui font l’apologie du risque et de la gratuité, ça me fatigue un tantinet (et je t’assure que, pour Debord*, la question ne se posait même pas qu’on leur répondît).
Enfin, puisque que tu n’achètes jamais un produit culturel, j’ose espérer que tu n’en conserves aucun. Faut que ça circule, n’est-ce pas ?
Comme on disait en 68, puisque tu sembles l’un des rares à penser que l’époque n’a pas produit que des vendus –ou plutôt parce que tu t’imagines que, toi, tu ne deviendras pas un DCB, un July ou un Goupil : « D’où tu parles ? »

* ses anathèmes aphoristiques, d’ailleurs plus littéraires –comprendre artistiques- que philosophico-politiques, n’ont heureusement pas compromis la carrière de ses (ex) amis Constant et Asger Jorn, pour ne citer qu’eux.
Et, au fond, si Debord pouvait se permettre ces propos à l’égard des artistes, comme tous les poètes qui se moquent de la poésie, c’est parce qu’il était l’un d’entre eux. Est-ce ton cas ?
Accessoirement ( ?), ses propres oeuvres ne sont pas gratuites ni non plus celles qu’éditait Champ libre, qu’il avait fondé avec le producteur multimillionnaire –et futur assassiné-Gérard Lebovici.

 

Répondre à ce commentaire

  toto2
15-11-06
à 19:48

ANPE NI



agence nationale pour l'emploi non industriel

On arrive à se comprendre à 50%

quand je parle d'artisanat c'est parce que je prevois pas de continuer à vivre dans un monde industriel.

plus exactement je prevois de tout faire ce qui est en mon faible mais neanmoins reel pouvoir pour tuer l'industrie dans tous les domaines ou ça ne menace pas de manquer.

Pour ça que je parle de bio plutot que de chimique.

dans les reflexions , je vois souvent la demographie comme quelque chose sur lequel on agit jamais. Pourquoi ?

Tabou ?

pour ce qui est des biens culturels en ma possession depuis 15 ans :

livres hors science : (10)
livres sciences (15)
CD : 1
K7 : 0
dvd : 1

spectacle vivant :
concert payant : 1
ciné : 2
theatre : 8

Mais à cette époque , je n'avais pas encore conçu le boycott comme une stratégie, le "payant est mort" comme un critère de jugement et de comportement.








Répondre à ce commentaire

  Anonyme
18-11-06
à 08:36

Re: ANPE NI

"je prevois pas de continuer à vivre dans un monde industriel"

"je prevois de tout faire ce qui est en mon faible mais neanmoins reel pouvoir pour tuer l'industrie dans tous les domaines ou ça ne menace pas de manquer"

Soit sans crainte aucune : ce que tu ne peux , malgré tes pouvoirs réels,  faire , les chinois , indiens, brésiliens, etc.  sont en train de le faire pour toi

Après, si tu souhaites poursuivre ton action mondiale d'éradication de l'industrie, tu pourras prendre un avion chinois ou brésilien pour aller en Inde ou en Chine essayer de les convaincre.

Bonne chance, et bon courage

PS : A titre personnel je conseille parfois un stage de quelques années en tant que paysan dans le Sud afin de mieux apprecier toutes les joies que représente la vie en communion de chaque instant avec la nature. Si possible opte pour un endroit , et ils ne manquent pas,  ou la population est abondante, la terre pauvre, et le climat rude, car  les joies n'en seront alors que plus grandes encore.     

Mais ne mets pas au feu  ton diplome de mathématicien et garde dans ta poche ton billet d'avion pour le retour , car on ne sait jamais, dès fois que...     

    
Répondre à ce commentaire

  Rastarnarko
18-11-06
à 11:35

le retour de l'antilibéral ;)

rebonjour à tous les anars de la terre.
quelques remarques.
Ce n'est aprce qu'on a un parent qui est de droite qu'on ne peut pas être de gauche. Mes parents votent Ps, je suis extrême gauche. Et je connais des fils de raciste qui sotn anarchistes !
je suis désolé, mais je retrouve le même rejet de tout qu'on peut trouver à l'extrême droite.
Avez - vous déja lu matin Brun ? Analyse pertinete des discriminations. L'extrême droite rejette le sgens pour leur origine religieuse ou ethnique ( qui une grosse connerie les races n'existant pas chez l'homme ), et l'extrême gauche les rejetterais parce que ils ont des origines politiques différentes ?
Et puis, pourquoi ne peut on pas accepter que quelqu'un de riche défende les pauvres ? c'est aps possible ? il n'a pas connaissance de la vie des pauvres. J'en doute. On peut profiter du système et pourtant le dénoncer. c'ets paradoxal mais c'est vrai.
Donc, pour moi, anar = solidaire = ouvert = tolérant et pas réac anti tout, comme l'extrême droite !!
ensuite, le candidat des antilibéraux.
Bové, c'est vrai est un profiteur. Arrivé au Larzac au bon moment, pris du grade très vite et le voila dans des ambitions présidentielles !
En tout cas, ce ne sera pas le petit parisien qui votera pour lui, " ce vandale qui détruit les braves exploitation agricoles destinées à nourrir le tiers monde " sic.
Enfin. Bové est trop exposé médiatiquement et trop connu pour gagner.
Pour moi, 2 choix se posent à nous : La jeunesse avec Clémentine autain au prix d'accepeter que ce dsoit encore les riches qui gouvernent et d'autre part Yves Salesse, pour l'intellectualisme, l'homme qui a lancé la campagne du non au référendum. bien sur, c'est rien. Mais cet homme a quelque chose. Par contre, c'est toujours l'élite qui gouverne. je ne parle pas de Buffet, qui est  beaucoup plus coco que antilibérale. et staline a fait assez de mort !
Voila, bonne journée, en espérant vous voir aux urnes en mai.
+++
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
18-11-06
à 12:56

De Caroline Granier

1 A. La lutte contre la représentation politique. "Voter, c’est abdiquer"

À la fin du dix-neuvième siècle, les anarchistes se trouvent face à une Troisième République qui s’efforce de légitimer son existence comme république démocratique : de Gambetta à Jules Ferry, chacun s’évertue à énoncer la correspondance réelle entre représentants et représentés, à affirmer le gouvernement du peuple par lui même, le peuple souverain. Les anarchistes sont alors les seuls [1], sur la scène politique, à critiquer la représentation politique – au nom de la démocratie directe [2] : en luttant contre la représentation politique, les anarchistes combattent la délégation de pouvoir.

Les textes de fiction écrits par des anarchistes sont investis par les thèmes de l’anti-parlementarisme. Les anarchistes vont mettre en scène des expressions de démocratie directe (à travers des pratiques révolutionnaires ou utopiques), mais ils commencent par critiquer le système en place en montrant qu’il est fondé sur des mensonges. La propagande par le fait [3], l’action directe, sont érigées en modèles en opposition à l’action parlementaire. Les écrivains ne pouvaient qu’être séduits par les figures de propagandistes par le fait qui fascinent les journalistes dans les années 1890. Mais leur approche est différente : loin d’en rester à la fascination, ils cherchent à comprendre, à expliquer les motifs des « terroristes ». La propagande par le fait, et la forme spectaculaire qu’elle prend – les bombes - dans les années 1890, ne peut se comprendre sans une analyse de la critique anarchiste du système parlementaire.

A. « Voter, c’est abdiquer »

Comme on l’a dit, il s’agit, pour les anarchistes, de redonner aux mots leur sens plein. En république, le peuple est souverain. Si l’expression a encore un sens, il faut donc aller jusqu’au bout de la logique : ce n’est pas une République abstraite que les révolutionnaires revendiquent, mais une « vraie » République, c’est-à-dire démocratique et sociale [4]. Le suffrage universel ne donne le pouvoir réel qu’à quelques-uns : la démocratie est imparfaite, laissant intact un ordre social qui maintient l’existence de dominants et de dominés. Élisée Reclus formule ainsi ce qui est l’un des principes fondamentaux de l’anarchie : « Voter, c’est abdiquer ». Flor O’Squarr raconte comment il prône l’abandon du suffrage universel :

    « Nommer un ou plusieurs maîtres, pour une période courte ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté. [...]

    Voter, c’est être dupe, c’est croire que des hommes comme vous acquerront soudain, au tintement d’une sonnette, la vertu de tout savoir et de tout comprendre.

    Voter, c’est évoquer la trahison. [...]

    Ne votez pas ! » [5]

Darien est hostile à la notion de représentation politique pour trois raisons principalement : la nullité des hommes au pouvoir, la passivité qu’entraîne le phénomène de la délégation, l’instabilité des gouvernements. Le système représentatif est une « dégoûtante farce », car la représentation nationale n’est qu’un mot vide de sens :

« Il est inutile de parler des prérogatives dont jouissent les représentants du peuple, des droits qu’ils pourraient exercer ; tout le monde sait quelle dégoûtante farce est devenu le système représentatif - et quelle dégoûtante farce il devait devenir, et doit devenir, dans un pays où n’existe pas une égalité effective au moins partielle. L’armée nationale est un mot ; la représentation nationale est un mot [...] » [6].

Les devoirs et les droits politiques sont des fictions inventées par les hommes politiques pour maintenir les Pauvres dans leur état :

    « Par exemple, on est arrivé à convaincre le Pauvre que voter, c’est remplir un devoir, accomplir un acte. Il l’a cru. Il n’a pas vu que c’était simplement renoncer à agir. Il n’y a pas d’action indirecte. Un mandant est un homme qui refuse de faire œuvre personnelle ; un mandat est une abdication ; un mandataire est un être qui fonctionne par ordre, ou plutôt – car c’est nécessairement un imbécile ou un misérable – qui fait semblant de fonctionner en vertu d’un ordre » [7].

Symboles de la délégation de pouvoir librement consentie par les électeurs, l’urne et le bulletin de vote deviennent dans la littérature anarchiste un thème récurrent quand il s’agit de dénoncer l’aliénation politique. Loin d’être une arme, l’incarnation d’un pouvoir du peuple, le bulletin de vote est assimilé à un papier sans valeur. Comme tout ce qui est imprimé, il n’est pas fiable ; comme tout billet, il est menacé de dévaluation. Louise Michel en fait un objet vain, une arme dérisoire. Dans Prise de possession, elle écrit que « les bulletins de vote destinés à être emportés par le vent avec les promesses des candidats ne valent pas mieux que les sagaies contre les canons » [8], faisant allusion à la révolte des canaques armés de sagaies, de frondes et de vieux fusils, impuissants devant les armes des européens. Les bulletins ne renvoient à rien, ne « portent » rien : ils sont de purs signifiants vides.

    « Il y avait longtemps que les urnes s’engorgeaient et se dégorgeaient périodiquement sans qu’il fût possible de prouver d’une façon aussi incontestable que ces bouts de papier, chargés disait-on de la volonté populaire et qu’on prétendait porter la foudre, ne portent rien du tout » [9].

Et Louise Michel de conclure : « Au vent les urnes, place à la sociale ! » [10] - disant clairement que les urnes pourront au mieux apporter un gouvernement populaire, mais en aucun cas laisser place à la libre organisation du peuple par lui-même.

Les attaques contre le système électoral constituent une constante dans le mouvement anarchiste. Le 19 mai 1898, avant les élections législatives, Zo d’Axa se promène avec un âne qu’il présente comme le candidat de son journal La Feuille. L’âne, blanc, naturellement baptisé « Nul », est promené de Montmartre au Quartier Latin : il doit compter comme voix tous les bulletins blancs ou nuls, ce qui lui donne la certitude d’être élu. C’est par ailleurs « un sage qui ne boit que de l’eau et reculerait devant un pot de vin ». Zo d’Axa justifie ainsi cette candidature de protestation [11] :

    « J’avais toujours cru que l’abstention était le langage muet dont il convenait de se servir pour indiquer son mépris des lois et de leurs faiseurs.

    Voter, me disais-je, c’est se rendre complice. On prend sa part des décisions. On les ratifie par avance. On est de la bande et du troupeau.

    Comment refuser de s’incliner devant la Chose légiférée si l’on accepte le principe de la loi brutale du nombre ?

    En ne votant pas, au contraire, il semble parfaitement logique de ne se soumettre jamais, de résister, de vivre en révolté.

    On n’a pas signé au contrat.

    En ne votant pas, on reste soi. On vit en homme que nul Tartempion ne doit se vanter de représenter.

    On dédaigne Tartalacrème.

    Alors seulement on est souverain, puisqu’on n’a pas biffé son droit, puisqu’on n’a délégué personne. On est maître de sa pensée, conscient d’une action directe » [12].

Le procédé dépasse la simple critique des hommes politiques. Zo d’Axa « casse le jeu » [13] : se présenter lui-même aurait été une critique mineure qui ne menaçait pas le fondement même du système de la démocratie représentative. Mais l’apparition de l’âne sur le champ électoral indique le refus de prendre au sérieux les élections. En même temps, l’âne, incarnant la prise en compte des bulletins nuls, attaque le suffrage universel sur son propre terrain : là où il prétend tenir sa légitimation de sa représentativité.

En effet, les anarchistes refusent de se plier à la loi qui fait de la majorité un critère de décision. Georges Leneveu expose, dans sa préface à La Sape (1899), l’absurdité qu’il y a pour un électeur minoritaire à confier son pouvoir à un représentant de la majorité :

« Sur dix électeurs, que le neuvième, un malin, décide les huit autres votants : vous l’emportez. Or, le dixième est sacrifié. Êtes-vous dans la vérité, dans la justice ? Prouvez-le moi. [...] Et c’est ce représentant, ce député, homme-lige et qui au fond se joue d’elle [la foule], c’est lui qui me gouvernera, moi dixième ?… Jamais » [14].

Adolphe Retté renchérit dans ses Réflexions sur l’Anarchie : la méthode démocratique en vigueur, écrit-il, aboutit à la théorie des moyennes, cautionne la médiocrité. Elle institue l’oppression de la minorité par la majorité :

    « Cette méthode verse, en dernier ressort, dans la fiction qu’un individu peut représenter les intérêts de plusieurs individus. Si un grand nombre d’individus abusés délèguent à l’un d’entre eux le pouvoir de les représenter, ceux qui préféreraient ne pas être représentés du tout ou être représentés par un autre sont lésés - on vole la personnalité des premiers, on écrase les seconds » [15].

On ne reconnaît aux hommes politiques, soi-disant représentants du peuple, aucune légitimité : la fiction qu’ils puissent servir l’intérêt public est dénoncée, ils sont alors démasqués comme des arrivistes, préoccupés simplement de prendre le pouvoir et de le conserver. C’est ainsi qu’ils apparaissent dans de nombreux poèmes, pièces de théâtre ou romans qui les mettent en scène. Les électeurs sont présentés comme des moutons qui vont voter contre leur intérêt. Dans le poème intitulé « Les Électeurs » [16], Gaston Couté met en scène ce peuple qui profite « de c’que j’ons l’suffrage univarsel !… » et qui finiront, quand la guerre sera déclaré, en pâté : « V’la du pâté de peup’ souv’rain ! » Mais le peuple est plus bête que « les vach’s, les moutons » ou « les oué’s, les dindons » qui vaquent à leurs occupations coutumières au lieu d’aller aux urnes.

Mais les pauv’s électeurs sont pas des bèt’s comm’s d’aut’es

Quand l’temps est à l’orage et l’vent à la révolte…

I’s votent !… »

Ce que souligne Couté dans cette chanson, c’est aussi le pouvoir des mots inscrits sur les affiches - des mots qui ne recouvrent rien :

    « Et les grands mots qui flût’nt su’ l’dous du vent qui passe :

    Dévouement !… Intérêts !… République !… Opatri !…

    C’est l’Peup’ souv’rain qui lit les affich’s et les r’lit… »

Le langage des hommes politiques est dénoncé comme un langage faux, peu fiable, qui résonne dans le vide.

Caroline GRANIER

"Nous sommes des briseurs de formules". Les écrivains anarchistes en France à la fin du dix-neuvième siècle. Thèse de doctorat de l’Université Paris 8. 6 décembre 2003.

[Lire la suite : « L’éloquence vide et déclamatoire » des discours politique->art2519

[1] C’est à partir des années 1890 que l’étiquette de socialiste se précise et que le mot désigne spécifiquement les membres des partis électoraux et leurs défenseurs.

[2] C’est pourquoi toute alliance avec les monarchistes ne peut être qu’éphémère et circonstancielle. Je suis ici en désaccord avec Uri Eisenzweig qui parle d’une convergence proprement philosophique entre monarchistes et anarchistes, insistant sur un rapprochement inaugural, au dix-neuvième siècle, « entre ceux qui rejetaient toute représentation sociale, c’est-à-dire collective, de l’individu et ceux qui ne pouvaient accepter une représentation dont la légitimité serait populaire » (Fictions de l’anarchisme, p. 107).

[3] « Avec la notion de propagande par le fait, l’anarchisme refuse de séparer et de hiérarchiser l’idée comme préalable logique et savant, hors du temps, et sa diffusion militante comme conséquence » (Daniel COLSON, ouv. cité, p. 251).

[4] Je renvoie ici à un article de Jacques Rougerie, « Ce que l’on peut savoir aujourd’hui de la Commune », dans 48|14, La Revue du musée d’Orsay, n° 10, printemps 2000, et en particulier au paragraphe intitulé : « De la vraie souveraineté du peuple ».

[5] Cité par Flor O’SQUARR, Les Coulisses de l’anarchie, 2000, p. 227-228. La formule, « Voter, c’est abdiquer », est reprise par Ernest Gégout qui la met dans la bouche de son personnage, Jésus (Jésus, 1897, p. 292).

[6] Georges DARIEN, La Belle France, dans Voleurs !, p. 1254.

[7] Idem, p. 1237.

[8] Louise MICHEL, Prise de possession, 1890, p. 6.

[9] Idem, p. 7.

[10] Idem, p. 32.

[11] Les candidatures de protestation se multiplient chez les anarchistes à la fin du siècle : elles ont pour objectif de faire connaître les idées anarchistes et de dénoncer le suffrage universel.

[12] Zo D’AXA, Les Feuilles, 1900, p. 110-111 (recueilli également dans Le Candidat La Feuille, « Aux électeurs », La Brochure mensuelle, n° 160, avril 1936, p. 6).

[13] Allant plus loin que ce que fera Coluche, au vingtième siècle, présentant sa candidature aux élections présidentielles (voir Pierre Bourdieu, « La représentation politique…. », art. cité).

[14] Georges LENEVEU, La Sape, 1899, p. 45.

[15] Adolphe RETTE, Réflexions sur l’ANARCHIE… (rééd : 1932), p. 8.

[16] Gaston COUTE, « Les Électeurs », dans La Chanson d’un gâs qu’a mal tourné, reproduit aux éditions Le Vent du Ch’min, vol. 2, p. 13.

Contribution de : CREAGH Ronald
Dernières modifications : 17 janvier 2005

Répondre à ce commentaire

  panik
20-11-06
à 10:41

Re: De Caroline Granier

 
Répondre à ce commentaire

  panik
20-11-06
à 11:24

Re: Re: De Caroline Granier

bourrage de crânes libertaire,
briseurs de glaouis anarchistes,
mer d'incontinence verbale,
croire en la lumière radieuse de l'anarchie,
tout les matins ouverture du web zine
en dehors il pleut, l'endehors est vieux,
dépoussièrer les idées, develloper sa propre
conception de la liberté.
mais faites donc ce que bon vous semble!
tu veux plus être prof et travailler pour l'état,
mais que veux tu que ça nous fasse.
grand bien te fasse.
tu veux pas voter, ton choix est réfléchi
laisse le choix aux autres de faire le contraire,
ou alors use de pédagogie claire et compréhensible,
pour que la masse d'humains et non de moutons que certains d'entre vous
méprisent soit réceptive à l'anarchie.
la marginalité est bien souvent difficile a assumer,
il faut rendre plus de coups que ce que l'on en reçoit,
car sinon on meurt.
on ne veux pas être des biffins,
le jour de la grande révolution anarchiste,
on formera une grande milice
et tous ceux qui se présenteront,
seront immédiatement fusillés.
alors, aprés les élections, faudra faire le poing!
que sera le mouvement désordonné de l'anarchisme
face à la réaction?
la lutte va s'accentuer, vers un monde meilleur?
si c'est sarkho? si c'est ségo? si c'est facho? si c'est coco...
moi je ne vois que du vide, je ne voterais à ces élections,
mais nous nous reconnaissons pas dans votre conception de l'abstention,
trop idéologique, trop autoritaire, trop de trop.
et quand vous vous serez tous mis d'accord sur la solution
à adopter, la misère et le mal vivre n'aura cesser d'augmenter,
et on crachera à la gueule des anarchistes, comme à celles des autres politicards
qui sont persuadés d'avoir la divine parole.
c'est même pas la peine de venir nous les briser
avec vos "mais kestufaistoipourque....."
parceque: on ira chier dans votre vomi!
collectif Radaze.




Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
20-11-06
à 11:55

Apologie du "tout se vaut, ne dites, ne faites rien" ?

Scusez, mais ce qui est développé au-dessus colle très bien avec l'idéologie dominante d'aujourd'hui de pseudo liberté du "chacun y fait c'qui veut" ou "chacun y voit ce qui veut". A partir de là, plus possible de débat, d'une communauté d'idée ou d'accords, de contrats entre individus. Chacun reste cloisoné dans sa petite idéologie de poche sans possibilité d'échange avec autrui et surtout sans possibilité de se fédérer pour résister à l'ordre règnant, ce qui l'arrange bien l'ordre règnant.
Ce qui est d'autant plus drôle dans ton "manifeste" Panik c'est qu'un collectif, groupe de gens qui ont dû donc se mettre d'accord pour l'écrire, donc débattre ou discuter du sujet, en arrivent à la conclusion que tous les autres ne doivent pas en parler parce qu'ils vous bourrent le crâne au collectif Radaze. Seul le collectif Radaze aurait ainsi la possibilité de se réunir pour disserter de l'état du monde et de dicter aux autres qu'ils n'ont pas à le faire. En tous cas, ce qu'il en ressort, c'est surtout qu'ils n'aiment pas les anarchistes, les gens du collectif Radaze. Je me demande juste pourquoi, étant donné qu'il s'agit d'une minorité quasi-invisible dans cette société, et en aucun cas la plus "bourreur de crânes", "briseur de glaouis", sinon ça se saurait. Perso, je trouve les capitalistes, les étatistes, les électoralistes, un peu plus asphixiant que la poignée d'anars sans grands moyens, ni ressources.
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
20-11-06
à 13:13

Re: Apologie du

Les anars d'aujourd'hui sont plus des "coupeurs de glaouis" que des "briseurs".
Répondre à ce commentaire

  toto2
20-11-06
à 14:08

ATTAQUES EN PIQUÉ


génial !

ilsuffisait de délocaliser en chine et en inde pour clouer le bec des anti-industrialistes !!!

Super réponse patronale !!!


Mais regardons y de plus pres : QUI va acheter les produits fabriqués à l'étranger ?


Une politique anti-industrielle consequente est, je ne cesse de le repeter, meme si vous ne voulez pas l"entendre une politique de BOYCOTT de la marchandise industrielle.

Par conséquent , les anti-industrialistes n'ont pas particulierement besoin de prendre l'avion pour les zones industrielles.

Leur refus obstiné de suivre les bonnes habitudes consuméristes envoient un signal mesurables en euros ou en dollards dans les zones en question.

L'avantage de cette pratique, c'est precisement qu'elle se passe de discours et qu'elle parle toutes les langues.

C'est du reste la seule maniere propre de voter et de surcroit directement à l'échelle du Capital : planetaire !

quand en plus on apprend que cette politique est concretement ECOLOGIQUE

on se demande vraiment quelle Marie-Antoinette fréquente ces lieux : nous n'aurons plus de pain ? Donnons des brioches !

Il faut appartenir à la classe moyenne foncierement pour etre à ce point incapable d'entendre ce que les ecolos brament depuis 35 ans. Et se bercer d'illusions concernant es marges de manoeuvre du capitalisme : il n'en a aucune !

et c'est pour cela que la classe moyenne va aller rejoindre la france , l'europe et la planete d'en -dessous en depit de ses illusions et de ses pretentions.

je rappelle à toute fin utile et pour depersonnaliser ce debat que j'ai à la demande de libertad publié sur l'endehors un article (DE NOTRE SERVITUDE INVOLONTAIRE)
reprenant en substance et presque entierement sous forme de citations, l'analyse sociologique d'Accardo sur le capitalisme et son ESPRIT c'est à dire sur l'attachement viscéral et concret au quotidien de nombre de gens qui s'identifient par ailleurs comme "anti-capitalistes".

NARCISSIQUES S'ABSTENIR.





Répondre à ce commentaire

  toto2
20-11-06
à 14:16

Re: ATTAQUES EN PIQUÉ



J'ai oublié la référence de l'article sur l'ESPRIT du capitalisme :

http://endehors.org/news/11990.shtml
Répondre à ce commentaire

  Anonyme
20-11-06
à 14:25

Narcissiques s'abstenir ?

je ne cesse de le repeter, meme si vous ne voulez pas l"entendre
Répondre à ce commentaire

  radaze
21-11-06
à 11:38

Re: Apologie du

 le collectif Radaze, n'a pas a aimer lui ou l'autre.nous nous basons pas sur une ligne de conduite, mais sur des réactions immédiates et spontanées, les débats nous font chier, car nous ne parlons pas la même langue, nous nous réclamons de rien, et de tout, nous ne voulons rien mais prenons tout, nous venons d'exclure le camarade Panik, qui croyait bon intervenir au nom du collectif Radaze, si on avait pu on l'aurait dissous dans de l'acide, mais le lâche c'est enfui chez les bolo bolo.
cher ravi shankar, peux tu nous expliquer. si l'endehors est dedans, faut-il fermer la porte aprés son entrée? mais par contre quand l'endehors cherche a faire du rentre dedans, la porte est elle entrouverte, ou est elle défoncée par l'entrisme post néo libertaire non organisé?
le débat est lancé!

Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom