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Contre l'oppression des adultes sur les enfants...
--> Le texte de Catherine Baker est extrait de son livre "Insoumission à l'école obligatoire", paru en 1985 aux éditions Bernard Barrault. Dans ce livre elle s'adresse à sa fille de 14 ans qu'elle n'a pas mise à l'école.
Lu sur Vegantekno : L'enfant est la propriété de l'adulte. C'est sa petite chose. Il/elle peut en faire absolument ce qu'il/elle veut (sauf le soustraire à l'emprise de l'Etat qui demeure le Grand propriétaire). Cela va malgré tout si peu de soi que les grand-e-s ont été amené-e-s à créer la notion d'enfance, notion à peu près vide de sens dont l'affirmation formelle recouvre cependant le statut bien particulier que les vieux et vieilles veulent donner à ces êtres qu'ils/elles mettent à part pour leur plaisir ou leurs intérêts divers.

Historiquement, l'idée d'enfance n'a qu'à peine cent cinquante ans. Mais même Philippe Ariès, dans son livre sur le sujet, comme la plupart de ceux et celles qui reconnaissent que l'enfance est une création de l'esprit et non une donnée de fait comme par exemple la jeunesse, ne parle du petit d'homme et de femme que par référence à l'adulte : l'enfant est, au mieux, un-e adulte miniature. Lorsque je dis que l'enfant n'existe pas, comprends-moi bien. Assurément l'enfant est aussi mûr-e, aussi intelligent-e, aussi "sensé-e" que l'adulte et je récuse toute différence de valeur entre les âges. Cependant, moi aussi je parle d'enfance et je soutiens même que chaque enfant et chaque adulte ont le même droit de vivre leur "esprit d'enfance", si l'on veut bien par cette expression signifier une vision du monde non traumatisée par l'accumulation de jours sans émerveillement.
Lorsque j'utilise le mot "enfant", je parle de quelqu'un-e qui est dans toute sa jeunesse et je ne l'oppose à l'adulte que dans le sens où celui/celle-ci n'a plus cette jeunesse plénière. Mais je ne vois en rien que cette perte de la jeunesse confère aux gens plus âgé-e-s je ne sais quelle supériorité appelée pudiquement "maturité". Si certain-e-s osent parler d'un point "optimal" de la forme physique ou mentale qui appartiendrait à l'espèce, force leur est de constater, s'ils/elles tiennent aux canons habituels, que ce point d'épanouissement intellectuel et physique se situerait grosso modo entre treize et dix-huit ans. Mais alors, qu'on confie le monde aux adolescent-e-s ! Quant à moi, je ne reconnais d'authenticité à ce "meilleur âge" de la vie qu'à celui que chaque individu estime être le sien.
Lire la suite ici
Ecrit par Hellios, à 21:30 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Anonyme
22-08-06
à 22:13

Texte féminisé---->illisible
Répondre à ce commentaire

  Vincent Carel
23-08-06
à 22:46

Maréchal nous voilà

Le pouvoir aux adolescents...C'est en substance ce dont rêvaient Hitler, Staline, Mao et Pol-Pot: on se demande bien pourquoi ses grands défenseurs des libertés et de la démocratie adoraient tant la jeunesse et passaient leur temps à porter au pinacle sa spontanéité et sa fraîcheur d'esprit, sa révolte contre les injustices -ooooooooooooooouh! les injustices c'est pas beau- et son dégout de la corruption, son refus de l'ordre établi et son aveuglement devant la fragilité des équilibres sociaux, son opiniâtreté à oublier la mort et l'irréversibilité du temps, sa soif d'absolu et de pureté! Et quel est donc le seul Etat au monde à accorder sa citoyenneté aux adolescents? La République islamique d'Iran, le paradis des anarchistes, où l'on devient citoyen à l'âge de 15 ans.

La jeunesse a des tas de bons côtés mais elle est aussi aisément manipulable et notamment par les extrémistes de tous poils. Aussi, s'il est nécessaire parfois que des révoltes juvéniles bouleversent la société (comme en 68 par exemple), il n'en reste pas moins vrai que la jeunesse peut tout aussi bien mettre sa révolte au service des pires barbaries: sans quelques millions d'adolescents hystériques il n'y aurait jamais eu de Révolution culturelle et la Chine ne se serait pas transformée alors en un gigantesque camp de rééducation. A la même époque, les années soixante, des jeunes gens en révolte contre l'ordre établi ont abattu des sociétés hiérarchisées et autoritaires qui étouffaient l'individu, c'était à Paris et à Pékin: les premiers ont permis une large émancipation des individus et une ouverture considérable de la société mais les seconds ont consacré, en mettant à bas les vestiges culturels et sociaux de la société d'avant la République populaire, le totalitarisme le plus abouti. La jeunesse n'est pas en soi une valeur; et la fascination pour la jeunesse encore moins!

En outre l'argument de la liberté des enfants dominés et exploités par les vilains adultes et par le méchant Etat est classique chez les pédophiles qui tentent de légitimer ainsi leur déviance sexuelle: "l'enfance est une catégorie créée par la société pour dénier aux enfants leurs droits et les aliéner, y compris au plan de la sexualité qu'il est injuste d'interdire aux petits". Le fait est malgré tout que si les enfants ne sont pas asexués, leur sexualité n'est pas la même que celle des adultes, de la prédation desquels ils doivent être protégés; si l'Etat interdit les rapports sexuels avec des enfants ce n'est pas pour les aliéner ou les dominer mais justement pour leur permettre un sain développement sexuel, affectif et intellectuel grâce auquel plus tard ils deviendront des individus autonomes et certains anarchistes, lesquels écriront parfois n'importe quoi sur certain journal en ligne. Certes les enfants se doivent d'être respectés mais ce n'est pas respecter les gens que de les prendre pour ce qu'ils ne sont pas.

"Insoumission à l'école obligatoire", ou quand l'ultra-gauche se fait l'alliée objective de la droite la plus réactionnaire!

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  flipnemo
23-10-06
à 04:03

Re: Maréchal nous voilà

Le "travail-famille-patrie" est plutôt du côté des ultras-conservateurs et ultra-libéraux et leurs conceptions de "l'école".

Ici aussi, le vent souffle d'Amérique, en passant par les blairo-socialistes d'outre-Manche.
Les uns et les autres enfermeraient volontiers Catherine Baker et ses lecteurs.

Après avoir lu "Insoumission à l'école obligatoire"... ou en avoir vaguement entendu parler.

Comme toi ?

http://ecolesdifferentes.info/art7j.htm
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  Vincent Carel
23-10-06
à 17:58

Re: Re: Maréchal nous voilà

Et alors? Quelqu'un écrit un article et je réponds à celui-ci, c'est tout...Cela dit, si je vous suis bien, l'auteur de l'article auquel j'ai eu le mauvais goût de répondre s'est assez mal exprimé: bien, il vous reste maintenant à éclairer ma lanterne concernant cet ouvrage admirable...

Répondre à ce commentaire

  flipnemo
23-10-06
à 19:07

Re: Re: Re: Maréchal nous voilà

"Eclairer ta lanterne" ?

Je pense que le plus simple est que tu te fasses ton opinion en le lisant !

Avec le lien donné dans le précédent msg, c'est possible.
Idem pour "Les enfants d'abord", de Christiane Rochefort.

Plus grand chose à voir avec l'assoc. du même nom, qui se réclamait de ces deux analyses à ses débuts, il y a une quinzaine d'années.

Si elle les affiche toujours en tête de sa bibliographie, la mouvance actuelle est plutôt, et de + en + visiblement, tendance bigote-libérale, sabre et goupillon, ordre moral et politiquement correct

... "Mes enfants d'abord" : comme dans les pays leaders en matière de "home schooling" et de chasse aux sorcières.

Pas mal de liens aussi, avec les sources, sur la politique "éducative" dans ces pays.

... et donc, bientôt, déjà, aussi, ici.
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  éditions tahin party
27-10-06
à 09:16

réédition du bouquin

Salut
Le bouquin dont il est question, "Insoumission à l'école obligatoire", qui est épuisé chez Barrault, vient d'être réédité par... nous!
Voila, je ne sais pas trop si la modération va laisser passer des messages de type quand-même commercial, même si on fait de l'édition non-profit, mais je tente le coup: y'a trois manières d'avoir accès au bouquin:
- soit le commander en librairie
- soit nous le commander directement (Éditions tahin party - 20, rue cavenne - 69007 LYON)
- soit le télécharger gratos sur notre site http://tahin-party.org/

Voila, je peux ajouter qu'à mon goût, c'est un des livres le plus capable de retourner quelqu'un-e comme une crêpe, c'est brillant et ça donne envie, bien au-delà de l'école, d'explorer les différents chemins de l'insoumission.
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