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L'En Dehors


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Altermondialisation : un concept contestable.
Lu sur Altermonde-le village : "Trève de causeries, passons à la propagande par le fait, aujourd’hui, (...), dans notre monde que les affairistes nous font passer pour déjà quasiment "mondialisé", sous-entendu, "ya rien à faire, faut obéir aux "lois" du marché, faut être réaliste et accepter la mondialisation en la souhaitant simplement "autre", "alter",style une mondialisation juste un peu plus sociale".

Etre pour l’ALTERmondialisation comme on dirait être pour un altercapitalisme, ou un« capitalisme communiste » : en ce moment, les expressions absurdes de type oxymore foisonnent !!!

Ce réformisme hélas à la mode rappelle le réformisme des partisans du "capitalisme à visage humain".Maintenant on nous sort la mondialisation à visage humain ! La mondialisation est un processus d’unification autoritaire étatique, en route depuis des milliers d’années, depuis ces premiers états, à la soif de puissance jamais étanchée, et donc en recherche permanente d’extension territoriale, car plus l’ Empire est grand, plus la tête de l’ Etat peut s’enrichir : butin, rapines et pillages au début, prélèvements institutionnalisés par la suite : taxes et impôts... La boulimie commerciale dopée par l’interminable goût pour la frime et la parade des Puissants (= voir l’étymologie du mot "richesse") avait déjà zébré le monde connu de voies commerciales partout au 13ème siècle : c’était déjà la mondialisation. Cette mondialisation semblait terminée pour Luther au début du 16ème siècle, et comme pas mal d’analystes de l’époque, ils avaient peur que ce soit le signe de la fin du monde = lire Le Goff , son pavé "Le péché et la peur au Moyen Age". Bref, la mondialisation est historiquement un très ancien processus horrible de concentration des richesses, en allant toujours plus loin, en densifiant les voies commerciales. Il faut être résolument contre la mondialisation, et ne pas accepter ce mot qui appartient à nos ennemis étatistes : leur mondialisation débouche fatalement sur la marchandisation du monde, et la marchandisation de tout et n’importe quoi, jusque dans les aspects les plus intimes de notre vie quotidienne.

Non à la mondialisation, même réformée en "alter" !

Mais oui à la généralisation (= dire généralisation plutôt que mondialisation !) des valeurs découvertes ou redécouvertes par les contestataires : redécouverte du primat du social sur l’économique : Mauss, Polanyi, Latouche, Gras, Majid Rahnéma, découverte ou redécouverte de la nécessité de vivre sans hiérarchie, sans Etats, sans division des tâches, sans travail de type tripalium ; redécouvrir l’art de vivre en s’activant (latin « operare », mais pas "labor") pour le plaisir, à l’échelle de la convivialité domestique et communautaire : bonheur tranquille de vivre en ne s’activant que 2 à 4 heures par jour pour satisfaire tous nos besoins matériels, et en vivant ces activités comme des jeux passionnants, car de fait, tout est agréable dans ce genre de mode de vie... de plus, durable, soutenable, pérénisable, sustentable = voir les écrits de Daniel Watson (Against the mégamachine 1998) du mouvement anar Fifth Estate, et autres écrits sur le "sustenable way of life" en cherchant sur Google au mot "primitivism", mais lire Zerzan avec des pincettes, car il exagère, emporté par son délire, et multiplie les erreurs en trichant avec les faits ethnographiques. Découvrir ou redécouvrir que pour atteindre le bonheur, but de toute recherche politique pour construire la société idéale, il faut se demander quels sont nos besoins essentiels, et ne pas oublier que parmi ceux-ci, il y a le besoin d’intimité : besoin de vivre dans la rassurante familiarité, au milieu de personnes connues (le cadre tribal y aide !), au milieu d’un environnement connu (un gosse Yanomami nomme 400 plantes et 300 animaux) et au milieu d’ustensiles connus, donc n’être entouré que d’objets dont on connaît intimement le mode de fabrication, objets fabricables sur place, avec art et amour. N’être entouré que d’objets personnalisés, qui respirent la tendresse avec laquelle ils ont été fabriqués. Le besoin d’intimité ne peut s’ atteindre qu’à travers la production artisanale des choses : le bonheur est impossible avec la production industrielle. Il est toujours frustrant d’avoir à utiliser un objet qu’on ne comprend pas, qu’on ne saurait réparer soi-même, et à fortiori fabriquer soi-même ; Le sentiment d’étrangeté amène le trouble, la gêne, le malaise, la frustration : soit on arrive à transformer l’étrange en intime, en se familiarisant, par exemple on l’intègre dans le savoir-faire local, chez nous, soit si c’est impossible, non fabricable artisanalement, sans polluer, sans travail à la chaîne, sans usine et autre connerie, on laisse tomber : un tel objet est nuisible, il amène le régrès, à la place du progrès, il nous éloigne des conditions qui mènent au bonheur...

Oui, il y a des choses à généraliser, des acquis de la perspicacité critique des philosophes des Lumières, contre l’obscurantisme des superstitions des religions, lesquelles perpétuent un antique "savoir" abusivement gelé par la sacralisation de la tradition : ce genre d’acquis, il faut le généraliser, mais sans recommencer la sacralisation en ne faisant alors que remplacer des croyances (celles alors véhiculées par l’ Eglise), par d’autres croyances. Adorer les philosophes du 18 ème, c’est aussi stupide que d’adorer les prophètes bibliques. On tombe alors dans une nouvelle superstition, qui débouche sur le scientisme par exemple, avec son dogme qui charpente encore actuellement l’imaginaire naïf de toute l’occidentalité, ce dogme que résume la formule technolâtre :

<>

Oui, il y a des acquis qu’il faut espérer généraliser, mais que cette généralisation souhaitée ne soit pas un alibi pour accepter le mot "MONDIALISATION" ! L’acquis du 18 ème, c’est avant tout l’esprit critique, l’art de la pensée insoumise, l’art de dépister les orthodoxies, les corpus de pensée qui se figent dans une abusive respectabilité, alors qu’il faut sans arrêt affûter notre sagacité contestataire...

Y compris de savoir remettre en cause l’admiration naïve des Lumières pour la théorie progressiste mise en place par Bacon et Descartes, et solidifiée à la fin du 17 ème au moment de la "Querelle des Anciens et des Modernes" ! Lire à ce sujet les deux livres de Christian Marouby (ed du Seuil 1990 et 2004)...Les philosophes de l’époque n’avaient pas assez de recul, pas assez de connaissances des sociétés non occidentales : les écrits de Clastres, Lizot et Marshall Sahlins n’étaient pas encore parus ! et on était encore loin de la prise de conscience des limites écologiques de notre fragile petite planète, donc il ne faut pas leur en vouloir, par contre il faut de nos jours contester les contestataires du 18 ème, non pas parce qu’ils se sont trompés (point de vue réactionnaire, par exemple point de vue des nostalgiques de la royauté, et de la "France éternelle et catholique" !) mais parce qu’ils n’ont pas été assez loin, pas assez à la racine, donc pas assez radicaux...

Contester les racines mêmes de l’ Occident.

On sait , depuis, à quel point, même les idéologies révolutionnaires des 18 et 19 ème siècles sont restées à l’intérieur de l’héritage biblique, pourtant laïcisé. On sait que nous n’avons pas fini de remettre en cause le poison monothéiste qui nous imbibe. On sait qu’à la racine des Trois religions du Livre, il y a une philosophie mésopotamienne hérétique, monstrueuse, qui a introduit dans le monde méditerranéen puis européen, via les missionnaires, l’idée de l’anthropocentrisme. Cette vision prométhéenne, orgueilleuse, qui donne une flèche mono directionnelle au temps, en plaçant l’être humain au sommet, est à la source de l’impasse écologique où nous mène l’Occident technolâtre. Contester l’anthropocentrisme biblique, puis occidental, c’est avoir la sagesse de redécouvrir avec modestie les philosophies biocentriques. Voir par exemple tous les écrits de Earth-First= deep ecology, bien sûr en éliminant la tendance anti humaine d’une certaine deep ecology... Lynn White, dans un célèbre article de 1967 sur les causes profondes la crise écologique, avait détecté cette origine monothéiste moyen orientale...

Nous sommes encore victimes de l’option anti-femmes

(corps de la femme diabolique, à cacher, voiler, sexe=péché, saleté, maculé, d’où le culte catholique de la seule femme non maculée : elle aurait accouché vierge ! immaculée conception que le Vatican fête cette année !)

et de l’option anti nature qui fonde le monothéisme...

Nous sommes tellement imbibé des "valeurs " de ce monothéisme que nous nous sommes accoutumés au port du voile catholique sans même le voir, au moment même où nous accusons le port du voile chez les autres : garçons et filles ne sont pas égaux face au fait d’être torse-nu, on impose aux filles de voiler le haut de leur corps. Même dans l’école dite laïque, la tenue des filles diffère de la tenue des garçons, à la piscine par exemple, et personne ne conteste le caractère ostensiblement religieux de cette pratique vestimentaire issue du Moyen-Orient.

A bas le voile catholique ! Ce voile me choque, moi qui ai vécu des années au fond des jungles tropicales, parmi les mecs et femmes nu(e)s, en des endroit encore non pénétrés par les missionnaires chrétiens, ou les propagandistes musulmans, tous des obsédés de l’habillage, surtout, des femmes. A quand les manifs en France de mecs et nanas dépoitraillés : dans les années mai 68, les seins nus étaient révolutionnaires, mais au Larzac 2003, toutes les filles étaient recouvertes par le voile catholique, malgré la chaleur, contrairement au Larzac lors des manifs de 73 et 74 : rappelez-vous la tenue des membres du Front Marginal Révolutionnaire derrière leur stand : eux étaient carrément à poil, entre les encravattés du PS, du PSU, du PC, et des stands maos et trotskards... Il faut savoir qu’un texte babylonien de 1730 av. J. C. , déjà, ordonnait aux femmes de couvrir leur corps à partir de l’âge pubère ou nubile. D’ailleurs étymologiquement, les mots nubile, noce, nuptial, nuage, viennent tous de "nubes", nuage, ce qui voile le ciel, ce qui cache ... Même notre vocabulaire est infecté par cette décision moyen orientale de diaboliser la sexualité, surtout celle de la femme...

Ce qui prouve que l’anarchisme a raison de lier son combat au naturisme et au féminisme, comme à l’époque d’ Elisée Reclus, Paul Robin et Emile Armand, et que le combat contre l’obscurantisme religieux est plus que jamais d’actualité à l’heure où on nous fait croire qu’être laïc, c’est seulement respecter les croyances des autres : non ! c’est attaquer tous les propagandistes d’idées obscurantistes, qu’il s’agisse de musulmans, de cathos, ou de baba cools adeptes de superstitions venues d’Inde et autres "cham’âneries" new-age !. En ce sens, le combat des Lumières est à continuer, il faut rallumer l’offensive contre les Eglises, comme en 1789 ou sous la Commune, car les croyances idiotes ne cessent actuellement de gagner du terrain : succès des librairies ésotériques, imbécilité des nanas qui imaginent avoir des "enfants-indigos", crétinerie de l’astrologie, sans parler de l’offensive actuelle de l’une des 3 religions abrahamiques au sein des jeunesses ethnocidées et paumées des villes d’Occident qui ont attiré leurs parents... Avec l’anniversaire de 1905 bientôt, il faudra brandir nos poitrines nues, avec insolence, pour manifester de façon offensive et spectaculaire notre rejet des superstitions-opium-du-peuple, notre rejet des religions bibliques, coraniques et autres.

Contre TOUS les clergés, y compris ceux qui viennent d’Inde !

Que faire, concrètement ?

Mais revenons à la propagande par le fait.

Il faut rappeler le nouveau type d’attentat préconisé par Fortuné HENRY :

<< Faisons donc des petits essais, qui eux-mêmes vivant l’intensive vie de l’alvéole, pourront plus tard se fédérer pour consacrer définitivement le succès de la démonstration >> in "Le Libertaire" 1903...

Alors comme on pouvait le lire dans les annonces du Libertaire en 1903 ou dans les annonces d’Actuel, ou de Charlie -Hebdo en 1972, je propose de créer des TERRITOIRES LIBERES : c’est le but de tout ce texte : lancer un appel à tous les anars qui veulent vivre leurs rêves au lieu de rêver leur vie, qui veulent arrêter de perdre leur vie à la gagner. Arrêtons nos éternelles causeries, passons aux actes !

Soyons lucides, la révolution n’est pas pour demain. cependant nous bouillons d’impatience pour vivre le plus tôt possible le bonheur. Eh bien faisons-le : pratiquons la subversion par le bonheur, faisons en sorte que pour nous, "le Grand Soir commence tous les matins" (Alain Gorz, quand il signait : Michel Bosquet). Donnons -nous les moyens de vivre VRAIMENT EN DEHORS ! En dehors, expression qui deviendra "drop out" avec Timoty Leary dans les années 60 de la contre culture aux USA...

Toutes les forces réactionnaires nous maintiennent dans la prison urbaine. Par exemple toutes ces pratiques de confort à coup de "développement personnel" ne sont qu’un nouveau créneau lucratif appelé cocooning, à travers lequel les prisonniers passent leur temps à rendre leur prison plus confortable en peignant en rose les barreaux des cellules, en suivant les conseils de gourous qui parfument leurs recettes d’exotisme. Piège de type "opium du peuple" : cela fait partie des superstitions qui sont censées aider à rendre supportable notre vie imbécile. Non ! Il faut rester face à cette réalité crue : la vie dans le monde moderne est VRAIMENT insupportable, inutile de le cacher à coup de peinture et autres combines proposées par la Société de Consommation.

Inutile aussi de perdre notre temps en coupant les cheveux en 4 dans des causeries savantes d’experts en archives anarchistes, et en nous faisant plaisir en assistant à un énième colloque sur l’anarchie ! DES ACTES !

Bien sûr, on me dira que c’est l’éternel débat, car avant de foncer tête baissée dans une action, peut-être stupide, mal préparée, étourdie, suicidaire, contre productive, il faut mieux "colloquer", discuter... Mais ça peut durer longtemps ! Et ne jamais finir au prétexte qu’on n’a pas encore pensé à tout, ou qu’il y a encore un écueil théorique qui rendrait l’action prévue incohérente avec telle ou telle ligne de pensée anarchiste !! Certes...

Mais n’est-ce pas là un prétexte pour rester frileusement dans le système, dans cette prison où on a fini par prendre des habitudes, on y est nourri logé couché, et tout est fait pour qu’on supporte l’insupportable, tant bien que mal ! On s’y laisse droguer par des tas de distractions et divertissements : voir l’étymologie de ces deux mots, des astuces pour qu’on tienne le coup vaille que vaille... Déjà les Romains domptaient leurs citoyens à coup de "panem et circences", la télévision fait de même !

Alors on traîne dans cette société, et on traite de lâche, celui qui veut partir, aller EN DEHORS, au prétexte que celui qui resterait dedans serait là pour préparer la révolution !

Hypocrisie de l’argument ! La grande majorité des "dedans" discutaillent comme des disques rayés et ne font rien pour la révolution !

Et si on se trompait en restant dedans ?

Comme disait HENRY : << faisons donc des petits essais >>, si ça réussi, ça pourrait << se fédérer pour consacrer définitivement le succès de la démonstration >>.

Quand l’ennemi (cette société industrielle capitaliste, affairiste, étatiste, qui massifie les gens et les hiérarchise) est trop puissant et mondialise sa mégamachine en faisant des adeptes aux sein de toutes les bourgeoisies dirigeantes du monde, au point de rendre ultra minoritaires les courants opposés à la notion de bonheur par le développement et donc par l’industrialisation et le commerce, quand cet ennemi est trop fort, il faut être lucide et accepter de ne pas attaquer frontalement ce système.

De même qu’à la fin du 19 ème les attentats anars ne pouvaient aboutir à abattre l’Etat étant donné le rapport de force, de même maintenant, le contexte n’est pas favorable à une lutte frontale de type Action Directe : il ne faut pas pour autant se dégonfler, il faut continuer l’offensive, mais autrement, en rusant. Il faut être plus malin que l’ennemi, et l’attaquer là où il ne nous attend pas.

Je propose donc de continuer la lutte en choisissant la stratégie du repli tactique. On prend le maquis, on se cache, et de là-bas, nous lancerons nos offensives en fonction des opportunités du moment. Dans nos maquis, entre mecs et nanas convaincus de la valeur de nos idéaux révolutionnaires, nous vivront nos idées, d’autant plus facilement que nous serons EN DEHORS, loin des flics et de la pollution, en des lieux qui échappent encore à l’affairisme capitaliste.

Soyons internationalistes : ayons une pensée globale de la situation, au lieu de nous replier sur l’espace hexagonal : c’est à 8000 km de la France que j’ai trouvé une "propriété" gratuite de 3 millions d’hectares, inhabitée, libre de suite. Faute de réussir la révolution en Europe, pour le moment, nous pouvons tout de même réussir la révolution à quelques centaines, puis quelques milliers, et faire en sorte que nos "territoires libérés" soient la démonstration vivante qu’il est possible de vivre autrement, en totale autonomie, sans hiérarchie, de façon agréable.

Cela galvanisera le milieu révolutionnaire, et séduira cette jeunesse qui étouffe et montre sa soif de respirer dans tous ces rassemblements politiques et / ou festifs de type Seattle, Porto Alegre, Gênes, Annemasse, Larzac , Rivesaltes (No Border) etc, même si l’on est pas dupe face aux tentatives de récupération de la part de courants encore staliniens ou citoyennistes comme dirait René Riesel...

De savoir que la vie révolutionnaire est possible dans notre territoire libéré, même pour le moment qu’en petit, c’est déjà un bon début, du concret, et il est certain que cela se saura vite : des centaines de jeunes rebelles européens nous rejoindront. Nous utiliseront les outils du moment pour cela : internet. Il faut savoir ruser avec les compromis, et utiliser encore quelque temps les engins techniques fabriqués par nos ennemis, dans des conditions que l’on sait horribles : le jeu en vaut la chandelle.

Nous, là-bas, on apprendra peu à peu à peaufiner notre plaisante autarcie, nos savoirs-faire artisanaux, pleins de joyeux lurons et gaies luronnes et autres renégats fuiront la vie absurde en ville pour créer à côté de nous, avec notre aide, d’autres villages écologiques ; dans ce coin isolé de la planète, recouvert d’une immense forêt giboyeuse et poissonneuse, on ne peut y circuler qu’à la pagaie, avec des petits canots : il n’y a pas de routes. Il y a assez de place pour créer à long terme des centaines de hameaux semi nomades : il est conseillé de déplacer les villages tous les 10 ans pour laisser la nature se refaire (jachère et renouvellement du gibier). Jardinage itinérant sur brûlis, à la productivité reconnue, sans aucun apport moderne, ni engrais, ni insecticide, ni outillage dépendant de la sidérurgie ou du pétrole. Assez de place pour les enfants de nos enfants : capacité écologique (carrying capacity)= 20 000 personnes, bien sûr, en petits groupes disséminés, par exemple 400 hameaux de 50 personnes... D’ici là, il se sera passé beaucoup de choses sur terre : écroulement dantesque des sociétés industrielles, avec la fin du pétrole et l’épuisement d’autres ressources minières comme le cuivre, etc... Multiples guerres civiles de populations affolées, face aux magasins vides des villes, guerres des riches pour maintenir jusqu’au dernier moment leurs privilèges et leur mode de vie illusoire, au prix de l’extermination des insolvables redevenus "classes dangereuses" aux jacqueries matées dans le sang : les riches en ont les moyens techniques, au delà de toute mesure. Ce sera horrible. Il ne fera pas bon alors vivre en ville. Et comme dans les campagnes européennes, il n’y a pas de place, pas de "blanc" sur le cadastre, pour trouver des espaces assez grand pour nous y installer en micro-sociétés révolutionnaires expérimentales, il faut mieux aller ailleurs, pour VRAIMENT frapper fort, en créant VRAIMENT des milieux libres spectaculaires, des "territoire libérés" qui séduiront la jeunesse attirée par la dissidence et la désertion. Par exemple cette jeunesse qui s’exhibe de plus en plus dans un look "rasta" pour marquer son opposition à Babylone, ou dans un look "hippie", avec le même esprit de rébellion. Ces jeunes sont frustrés de ne se voir offrir que l’illusion d’échapper quelque peu au système dans les rassemblements de type "raves", ou Larzac, ou encore "rainbows" ces rassemblements annuels d’été d’enfants-fleurs se la jouant "retour à la nature" dans une ambiance baba-cool. Nous, on pourrait offrir mieux que ces rassemblements toujours éphémères, on pourrait offrir un truc galvanisant, excitant et politiquement beaucoup plus offensif et cohérent. Car il faut reconnaître que ces rassemblements classiques, en plus d’avoir le tord de n’être qu ’ à durée déterminée, et de n’offrir donc qu’un simulacre de convivialité, sont d’une indigence désolante en matière de conscience politique ! Beaucoup sont tellement déçus par la politique, avec cette révolution toujours repoussée aux calendes grecques, cette impression que ça ne changera jamais, qu’ils se réfugient dans le nombrilisme et le mysticisme et abandonnent tout effort d’examen lucide de la réalité. Les festivals de type « rainbows » sont envahis par ce type de babas cools que j’aurai tendance à appeler des babas mous tant la cervelle est ramollie chez ces individus incapables d’aligner trois mots sur l’actualité politique et tant ils sont repliés sur ce qu’ils appellent leur « révolution personnelle ». Ces dérives opium du peuple viennent de notre incapacité à répondre à la soif de vraie vie de cette jeunesse heureusement encore idéaliste. A nous de montrer l’exemple, à nous de démontrer par la pratique qu’on peut vivre libre et pas seulement le temps d’un festival, vivre libre toute l’année en créant une micro société expérimentale économiquement auto suffisante.

En tout cas, je connais déjà le terrain pour une telle expérience, j’y circule et l’explore en tous sens depuis 1986. Le problème du foncier étant résolu, reste à peupler cet espace. J’espère que de fil en aiguille, grâce aux lecteurs de l’ En Dehors, et aux moyens internet : chat, forum, articles, nous allons nous écrire, échanger nos idées, trouver un endroit campagnard en Europe pour cohabiter pour mieux faire connaissance tout en nous préparant pour réunir l’argent nécessaire et pour partir. Le mieux est de s’écrire en se présentant longuement, personnellement, au lieu de s’abriter derrière un insipide : « voudrais avoir plus amples renseignements sur ... » ! racontons nous les uns les autres nos rêves, espoirs, expériences ratées et réussies, et comment vous envisageriez la vie dans une micro société idéale, quelles seraient les conditions du bonheur, comment vous y verriez vos enfants, comment vous imagineriez la fonction politique de ce type de dissidence, etc ... etc ...

Takpi
Ecrit par libertad, à 21:02 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  satya
30-03-06
à 00:05

<br />bonjour,<br /><br />en fait, je vous ai emprunté un de vos articles, d'ailleurs j'ai mis le nom de votre site en fin de l'article...<br />c'était un cadeau que j'ai tenu à leur faire...<br />je tiens à vous en remercier, vraiment :)<br /><br />satya<br />
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