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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Vladimir Sanine

(…) – Mon idée est très simple, – se mit à rire Sanine, – et puisque vous en avez envie, je puis vous l’exposer. D’après moi, le christianisme avait joué dans la vie un triste rôle.

Au moment où l’humanité était en mauvaise posture et où tous les humiliés et les mal-lotis se préparaient à renverser d’un seul coup un ordre des choses lourd et injuste, en supprimant purement tous les parasites, apparut le doux, l’humblement sage, le tout-promettant christianisme.

Il condamna la lutte, promit la béatitude intérieure, inspira une douce somnolence, donna la religion de la non résistance au mal et, plus brièvement, renversa la vapeur !… Les caractères immenses qui se nourrissaient de la haine, d’oppressions séculaires en vue de la lutte tolérèrent, idiots qu’ils étaient, de se faire tuer dans les arènes avec un courage digne d’une cause infiniment meilleure ; ils se sont presque arraché eux-mêmes leur peau !… Leurs ennemis ne demandaient évidemment pas mieux  !…

Et à présent, il faut de nouveau une humiliation et une oppression inouïe pour remettre en branle l’indignation !… Le christianisme a jeté sur la personnalité humaine, indomptable, opposée à l’esclavage une chape de repentir qui recouvrit tout aspect du libre esprit… Il trompa les forts qui auraient pu immédiatement saisir leur bonheur, en les poussant à reporter le centre de gravité de leur vie dans l’avenir, dans un rêve irréalisable… Et toute la beauté de la vie disparût : se perdit la passion libre, se perdit la beauté ; seuls sont restés le devoir et le rêve absurde d’un siècle d’or futur… d’or pour les autres, bien entendu !… Oui, le christianisme a joué un vilain rôle et le nom du christ étendra encore longtemps sa malédiction sur l’humanité !…

Von Deutz s’arrêta subitement et dans l’obscurité on vit ses bras se soulever et retomber.

– Eh bien, vous savez ! – prononça-t-il d’une voix étrange, effrayée et perplexe.

Artsibatchev – Le Baiser au Néant – Editions La Boétie, 1946. Extrait du roman, traduction de Jean Leclère.

Ecrit par Mirobir, à 02:45 dans la rubrique "Le privé est politique".



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