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L'En Dehors


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Vive la guerre ? Anarchisme et décroissance
Guerres, famines et épidémies de toutes sortes sont-elles souhaitables pour assurer l'équilibre démographique et préserver les ressources naturelles de la planète? Cette position extrême et misanthrope ne peut être celle d'anarchistes ayant à coeur d'assurer le bien-être de la population, l'égalité économique et sociale de toutes et tous. Les pays riches ne peuvent faire peser sur les pays défavorisés (car exploités) le poids d'une décroissance rendue nécessaire aujourd'hui pour la sauvegarde de la vie et de la biodiversité sur terre mais également pour en finir avec un système productiviste aliénant.

L'HOMME EST UN PARASITE pour l'homme pourtant l'évolution de la population mondiale peut paraître préoccupante dans une situation où l'on pointe la raréfaction des ressources et la difficulté de mettre en place des énergies renouvelables. La population mondiale a en effet augmenté dans des proportions considérables depuis un siècle (elle a plus que triplé, passant de moins de 2 milliards en 1900 à plus de 6 milliards aujourd'hui selon l'Institut national des études démographiques) et devrait continuer à augmenter pendant encore quelques décennies pour atteindre très probablement des chiffres proches de 9 ou 10 milliards. Cette situation peut apparaître problématique. L'homme est un habitant de la planète au même titre que les autres espèces animales et végétales; il est toutefois bien plus dangereux pour l'environnement que ne le sont les autres espèces vivantes. On sait, par exemple, que la disparition des ressources halieutiques prévue pour la moitié du XXIe siècle n'est due qu'à l'action de l'homme. En outre, l'urbanisation progresse sans arrêt, grignotant en de nombreux endroits sur les forêts(1), la campagne, la faune et la flore. On peut aisément imaginer qu'une espèce animale ou végétale qui proliférerait à la même vitesse que l'homme et ferait disparaître à la même mesure la biodiversité l'entourant serait considérée comme un parasite dangereux et combattue avec énergie. Si les animaux pouvaient réagir à notre invasion, nul doute qu'ils auraient déjà mis les grands moyens pour limiter notre population. Il est presque étonnant que l'on ne se rende pas davantage compte du fait que notre façon actuelle de vivre et d'agir sur la planète est préoccupante et, à bien des égards, dangereuse.

Urgence ou nécessité?

La diminution progressive de la biodiversité mondiale est avérée, de même que le diagnostic de sa cause: l'intervention de l'homme. À la limite, peu importe, alors, de savoir s'il restera ou non suffisamment de ressources lorsque la population humaine se sera stabilisée. Il est ainsi malvenu de remettre en question la notion de décroissance (comme le fait un article du Monde libertaire, n° 1471) sous prétexte que les chiffres avancés par ses défenseurs sont imprécis, voire invérifiables. Savoir s'il faudrait les ressources de deux, trois ou cinq planètes pour permettre le fonctionnement du système capitaliste actuel, si le mode de vie des États-Unis s'étendait au monde entier, ne change rien à la nécessité politique de sortir d'un système qui exploite l'homme tout autant que la nature et sans considération pour leur « éventuelle » dégradation. Il apparaît fort plausible que le mode de consommation et le niveau de pollution états-uniennes élargis à l'ensemble de la population mondiale causeraient des difficultés écologiques sans précédent, mais quand bien même on pourrait y survivre en mettant tous un masque à oxygène ou (soyons plus optimistes) en favorisant des véhicules (ou rêvons un peu, des avions) peu consommateurs d'hydrocarbures, ceci n'enlève rien à la nécessité de revoir, dès aujourd'hui, notre façon de vivre ensemble et notre rapport à notre environnement. Importe-t-il réellement que le réchauffement climatique soit dû seulement en partie ou totalement aux gaz à effet de serre? Les asthmatiques qui ne peuvent presque plus vivre en ville à cause de la pollution - due notamment aux gaz d'échappements - se moquent sans doute pas mal qu'il reste assez de pétrole pour continuer à polluer ainsi pendant de longues années. La question de la date à laquelle les principales ressources vont être épuisées ou du moment où les derniers phoques et les ultimes baleines auront disparu ne saurait nous détourner de l'essentiel: le besoin impérieux de dire non au capitalisme, au productivisme et à un mode de développement basé sur la croissance infinie de la production et de la consommation.

Comment faire passer la pilule?

Dans une société basée entièrement sur le mythe de la croissance, la notion de décroissance est difficile à avaler. C'est une des raisons pour lesquelles nombre d'écologistes tombent dans le catastrophisme afin d'alerter les consciences. Et apparemment ça marche, car prévenir de l'épuisement des ressources pétrolières ou hydriques et de la fonte accélérée des pôles semble plus efficace que de dénoncer les pollutions urbaines ou rurales (notamment la pollution de l'eau) ou l'ineptie des transports internationaux de marchandise. Mais le constat d'une éventuelle exagération ne doit pas laisser la place à l'inaction. Le respect de l'environnement s'inscrit pleinement dans les principes anarchistes car on ne peut dénoncer l'exploitation de l'homme par l'homme sans combattre toutes les formes d'asservissement que représente le fait d'imposer à d'autres la dégradation de leur environnement, l'épuisement de leurs ressources vitales, etc.

Anarchisme et décroissance

La décroissance constitue une chance et un espoir pour une société engluée dans le productivisme négateur à la fois de l'individu et de la planète qu'il habite: cette idéologie repose sur un asservissement de l'homme et de la nature, les deux étant également exploités et dégradés, même s'ils n'en meurent pas tout de suite. Penser collectivement des façons d'organiser l'économie, de sorte qu'elle ne soit plus basée sur toujours plus de consommation et de production, revient à envisager la possibilité d'une société anarchiste relocalisée, autogestionnaire, soucieuse du bien commun, débarrassée des rapports d'exploitation. La décroissance est nécessaire à court terme dans nos sociétés surproductrices et surconsommatrices dans lesquelles les logiques de profit conduisent à dénier les intérêts basiques de l'humain et à dégrader sans considération la nature (qu'on pense aux pesticides sur les cultures, aux OGM et leurs conséquences avérées ou (im)prévisibles...). Elle est également à envisager pour les populations qui sont encore aujourd'hui dénuées du strict nécessaire. Il est bien évidemment impossible de comparer le mode de consommation de la France et celui des pays saheliens et demander à des pays qui n'ont rien de décroître apparaît stupide. Mais c'est ne raisonner qu'en termes nominaux et prendre le terme décroissance pour une fin en soi, alors qu'elle n'est qu'un moyen pour aboutir à une autre organisation économique et sociale: si nos sociétés basées sur la croissances doivent décroître, c'est en adoptant un autre Arode de développement, qui n'est plus basé sur la croissance de la production mais sur une diminution raisonnée de celle-ci et un recentrage sur les besoins réels. Ce mode de développement alternatif est applicable aux pays du Sud dits sous-développés. Peut-être même pourrait-on dire malheureusement que ce sous-développement constitue pour eux l'opportunité de mettre en place un mode de développement raisonné et respectueux de l'humain et de l'environnement qui ne nécessitera pas une remise à plat complète du mode de développement antérieur. Certains pays ont devant eux un terrain presque vierge leur permettant de penser un fonctionnement basé sur la production locale, l'autosubsistance, l'utilisation d'énergies renouvelables. Développer l'éducation et la santé nécessitera certes une croissance en termes d'infrastructures mais, dans une optique dégagée du productivisme, on pourra envisager la satisfaction de ces besoins d'une manière la plus en harmonie possible avec les environnements locaux.

Vers une décroissance démographique?

La question de la population mondiale est une problématique à prendre en compte dans la démarche de décroissance qui doit aboutir à un mode d'organisation alternatif. Il est en effet plus difficile de décroître lorsque la population et, partant, les besoins augmentent. À cette objection, deux réponses cohérentes avec un positionnement anarchiste: la première est que dans les pays développés, à croissance de population faible, un mode de vie décroissant doit permettre de répondre aux besoins réels de chacun tout en diminuant l'impact écologique de tous. La seconde est qu'au niveau de la planète entière (pays du Nord et du Sud), la décroissance de la population peut être un objectif politique cohérent qu'il nous faudrait défendre: il est en effet bien plus facile d'entamer une décroissance économique qui se baserait sur une décroissance démographique. On sait que la classe dirigeante capitaliste des pays développés a toujours eu le souci de relancer la natalité afin de faire tourner la machine économique (on se souvient de la volonté de Raffarin en 2002 de «.repeupler » la France par des mesures financières incitant les couples à faire des enfants). Les anarchistes d'il y a un siècle prônaient déjà la contraception afin de ne plus fournir de chair à canon et à patrons et de permettre aux famille modestes de vivre mieux. Le triptyque travail-famille-patrie est malheureusement toujours d'actualité, et il s'avère à nouveau nécessaire de contester la famille et son rôle de soutien du système capitaliste. La transition démographique en Occident a tendu à faire passer nos sociétés en deçà du seuil de renouvellement des générations (à partir de 2,1 enfants par femme), ce qui prouve que la décroissance démographique est possible sans douleur ni contrainte.
Une moyenne inférieure à deux enfants par femme permet une diminution stable de la population qui pourrait permettre à l'espèce humaine de reprendre une place raisonnable dans son environnement tout en vivant mieux.
Cette décroissance doit bien évidemment être encouragée et aidée dans les pays du Sud où les ressources sont moindres ou moins accessibles, et la population en constante augmentation. Là encore, l'éducation est la principale arme: afin de faciliter une transition de la croissance de la population à sa décroissance.
On laissera les guerres aux dirigeants politiques et les châtiments divins aux bigots. La folie - ou l'inconscience - colonisatrice de l'homme n'est pas une tendance irréversible que seules les plus terribles calamités pourraient freiner, mais le sous-produit d'une position métaphysique; économique et politique qui voudrait que l'homme domine à la fois son environnement et son prochain. Cette logique est inacceptable. On ne peut que lui opposer la recherche de l'égalité économique et sociale de tous, ce qui passe par un refus à la fois d'exploiter autrui et la planète, et donc par un développement de l'être humain qui ne sera plus basé sur la croissance économique et
son corollaire démographique.

Romain Constant

Romain Constant milite au groupe Louise Michel de la Fédération anarchiste

1. L'article sur la décroissance du Monde libertaire, n 1471 qui laisse entendre que la biodiversité progresse parce que les forêts mondiales ne diminuent pas toutes et que certaines progressent, oublie que la forêt européenne, si elle augmente, est bien moins riche en diversité que les forêts d'Amérique du Sud qui diminuent, elles, bel et bien dans leur ensemble.

Le Monde libertaire #1475 du 26 avril au 2 mai 2007
Ecrit par libertad, à 22:08 dans la rubrique "Ecologie".

Commentaires :

  Rakshasa
22-05-07
à 22:23

Et alors, maintenant qu'est-ce que vous faites ?

Répondre à ce commentaire

  ibubolo
23-05-07
à 00:36

Re:

rien justement... c'est ça la décroissance !
Répondre à ce commentaire

  ibubolo
24-05-07
à 01:05

Re:

je suis pour la croissance des fleurs et des bolo
Répondre à ce commentaire

  Saadane
24-05-07
à 10:31

Re:


Une bonne façon (parmi d'autres) de procéder est de refuser de collaborer à ce système. Pour commencer...
Répondre à ce commentaire

  Takpi
24-05-07
à 14:49

refuser de collaborer

On est soit collabo, soit résistant.

ëtre collabo, c' est continuer à acheter dans ce système. Résister, c' est tout boycotter, se donner en groupe les moyens autonomisants pour se débrouiller sans avoir besoin d' acheter quoique ce soit.

Vive le chômage = en grec = faire la sieste aux heures chaudes de la journée !

Dès qu' on travaille, dès qu' on est salarié, on renforce ce système, on le fait croître. Donc il faut favoriser la décroissance en apprenant à vivre sans argent. Déjà en auto produisant sa nourriture, car c' est rester dépendant du système que de vivre de la récup en ville. Mieux vaut être un rat des champs qu' un rat des villes. Et puis l' air est meilleur à la campagne, dans les lieux isolés, non mécannisables à cause du relief, donc aussi plus facilement squattables .... car sans valeur pour l' agriculture industrielle.

Et la stratégie du repli est la plus rationnelle quand l' ennemi est trop fort, trop outillé militairement. Dans ce cas, il faut prendre le maquis pour continuer la lutte, et non rester en ville, dans l' inutile combat frontal. Héroïque mais suicidaire. Cela sert juste à faire de la chair à quota pour les flics de Sarkozy !

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
24-05-07
à 15:07

Re: refuser de collaborer

comment fais-tu pour envoyer ce message internet depuis ton maquis isolé ? Si résister c'est tout boycotter alors arrête d'utiliser les ordinateur et la technologie de pointe, fruit de l'ère post-industriel. Pour moi la notion de maquis ne s'arrête pas au sens "lieu isolé dans la campagne". Il y a des maquis urbains, des maquis sur internet aussi peut être ?

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