Les mégapoles des pays du Sud sont en réalité des conglomérats de quartiers relativement aisés, de centres d’affaires, de zones industrielles et commerciales, de ports, gares et aéroports, dans les interstices desquels d’immenses bidonvilles jettent leurs amarres. Désormais, la bidonvillisation de la planète est un fait incontestable.
Les villes, phares du développement
Dans
nos pays riches et développés, l’exode rural n’est plus qu’un vieux
souvenir tout juste bon à être enseigné dans les écoles. Neuf Français
sur dix étaient paysans au moment de la Révolution française, moins de
cinq sur cent le sont aujourd’hui. Pourtant, environ la moitié de
l’humanité vit encore de nos jours dans les campagnes. C’est cette
moitié-là qui nourrit la totalité de l’humanité et qui l’habille en
partie.
Or, sous l’effet conjugué de divers facteurs, les paysans
du monde entier sont en voie de diminution très rapide. Cette
diminution ne correspond à aucun progrès de la condition de ces êtres
humains qui sont exclus de la campagne pour échouer à la ville. En
abandonnant la campagne, ils contribuent à l’essor extraordinaire des
mégapoles du tiers monde. Tous les organismes nationaux ou
internationaux encouragent ce flux, et tentent de le canaliser et de
l’organiser. Cela va du ministère français de l’Aménagement du
territoire et de l’Environnement qui vante le duo “ Villes et
développement durable ” (titre d’un recueil officiel publié en
plusieurs volumes entre 1998 et 2001) jusqu’aux défenseurs d’un “ monde
solidaire ”, qui nous exhortent à “ Jouer la carte urbaine ” (titre
d’une revue de Solagral). Ainsi, selon tous ces experts de droite comme
de gauche voire d’extrême gauche, le dépeuplement des campagnes
contribue à ce qu’ils appellent “ l’essor ” des villes. Pour tous,
l’urbanisation est l’un des buts mêmes du développement. Les villes
sont le symbole de la réussite d’un pays. Selon le rapport de
ONU-Habitat 2001, il existe une corrélation forte et positive entre
l’urbanisation et le niveau de développement économique et social :
plus un pays est développé, plus il est urbanisé, et vice versa. la suite de l'article sur:
Courant alternatif no 147 mars 2005http://oclibertaire.free.fr/ca147.html