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Univers nature : "Impalas, girafes et antilopes parcourant des espaces sans limite sous la lumière dorée… la magie des grandes savanes africaines vient d’en prendre un sacré coup. Une étude récemment publiée dans le British Journal of Zoology montre un déclin sans commune mesure de la faune sauvage. La réserve du Masaï-Mara, au Sud-Ouest du Kenya, jouxtant le fameux parc du Serengeti en Tanzanie, a vu durant ces quinze dernières années les effectifs de ses grands ongulés être en chute libre. D’après le suivi réalisé par l’International Livestock Research Institute (ILRI), entre 1989 et 2003, les populations de girafes ont été réduites de 95%, les phacochères de 80% et les impalas de 67% dans la réserve.
Pour l’équipe de scientifiques, c’est la concurrence avec les populations humaines qui serait la principale cause de ce déclin.
Le conflit pour l’espace est néanmoins récent. Les Masaï, éleveurs
semi-nomades, vivant selon des modes traditionnels, ont toujours
cohabité avec la faune sauvage. Mais durant cette dernière décennie, ce
peuple, négligé par le gouvernement du Kenya, comme l’est d’ailleurs la
plupart des populations humaines nomades de par le monde, a
progressivement modifié son mode de vie, contraint à se sédentariser
dans des campements dont le nombre et la taille ne cessent de croître
en périphérie de la réserve. Ainsi les champs et les troupeaux avancent
aux dépens des animaux sauvages.
La question est lancinante, depuis des années déjà : comment
préserver les paysages grandioses de l’Afrique et permettre aux
populations locales de vivre décemment ? Bien peu de solutions se
présentent pourtant, et ce n’est certainement pas le tourisme,
satisfaction des occidentaux dont les Masaï ne récupèrent que quelques
miettes, qui réglera le problème.