Transport gratuits en Ile de France : une victoire encore incertaine et très limitée
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Hacktivist news service : "Cette nuit le conseil régional d'Ile de France a voté la gratuité des transports franciliens pour les chômeurs et les personnes à faibles ressources.
C'est une première victoire pour tous ceux qui se battent pour un service public accessible à tous, victoire au conditionnel puisque le STIF ne s'est pas encore prononcé et que l'énoncé est extrêmement restrictif : seraient concernés uniquement les allocataires du RMI, de l'API, de l'AAH et de L'ASS, et les chômeurs en dessous du plafond de ressources de la cmu : la majorité des chômeurs seront donc exclus ? ? Quid des demandeurs d'asile et des sans-papiers ? Les ayants-droits (conjoints, enfants,…) pourront-ils en bénéficier ? Dans quelle(s) zone(s) s'appliquera la gratuité ? Actuellement, la carte solidarité transports (qui offre 50% de réduction) n'est accessible qu'à une minorité de chômeurs, en raison d'un plafond de ressources particulièrement bas.
D'autre part combien d'amendes, combien de saisies sur comptes, combien de plaintes au titre de la LSQ (délit de fraude habituelle) tomberont d'ici octobre ? Nous exigeons donc un moratoire jusqu'au mois d'octobre concernant les poursuites et les amendes.
Pour nous la bataille est loin d'être gagnée : ce jour, un camarade est convoqué au tribunal de Poitiers : il risque six mois de prison ferme et 7500 euros d'amende ; il a déjà été condamné à deux mois fermes précédemment, toujours au titre de la loi de sécurité quotidienne.
Tant que cette loi, votée sous la gauche plurielle en 2001 ne sera pas abrogée, les chômeurs, les travailleurs pauvres qui comme tout le monde ont besoin de se déplacer, continueront à aller en prison.
Selon les syndicats une condamnation à de la prison ferme tombe tous les deux jours.
Tant que les mesures de réduction tarifaire, voire de gratuité, se feront région par région, les inégalités sur le territoire national ne pourront que se multiplier.
Alors que le plan Borloo et plus généralement la flexibilité imposée par le Medef, imposent aux chômeurs et précaires de travailler souvent loin de leur région d'origine, pour quelques mois voire pour quelques semaines, leurs déplacements ne sont toujours pas pris en charge.
Nous continuerons donc nos actions, jusqu'à ce qu'une véritable gratuité sans condition pour tous ceux qui ne peuvent pas payer des tarifs en continuelle augmentation soit mise en place nationalement, et jusqu'à l'abrogation de la loi de sécurité quotidienne.
Agir ensemble contre le chômage !
Coordination des collectifs AC ! d'Ile de France
23 bis rue Mathis
75019 PARIS
Tel : 01.40.09.27.49
Source/auteur : ac-info