L'En Dehors

La Dépêche du Midi d'aujourd'hui annonce en première page : "A Toulouse, des habitants du Miral ont défilé jusqu'au centre-ville". Or en page 3, l'article commence ainsi : "La Reynerie est restée au balcon, hier, et ses habitants n'ont pas pris part à la manifestation organisée par plusieurs associations et partis politiques de gauche 'contre les discriminations'. Le cortège, 450 personnes au départ, a même quitté la Reynerie sous les cris de colère de plusieurs personnes agées". Plus loin : "A l'arrivée, ils étaient un petit millier place du Capitole". Un autre article de la Dépêche du Midi, page 23, précise l'arrivée place du Capitole : "Deux heures plus tard, sept fourgons de police arrivent place du Capitole, accueillis par les sifflets de gens déjà présents. Le signe que la manif n'est plus loin. Il est 16h45, tout le monde s'est rejoint devant la mairie. Un petit millier de personnes".

Il faut noter la manière confuse dont les journalistes qualifient cette manifestation :
 "Marche de 'solidarité' avec les quartiers touchés par les violences urbaines" AP | 14h51
 "Défilé contre la répression" AP | 18h13 (le contenu de cette dépêche est le même que la précédente, seul le titre et un intertitre diffèrent)
 "Marche contre les 'discriminations' dans les quartiers difficiles" AP | 19h12
 "marche pour les jeunes ... sans eux" Tageblatt
 "Marche de soutien" (de qui, de quoi ?) Dépêche du Midi, page 23

Chronologiquement du plus alambiqué au plus sybillin.

A aucun moment, dans tous ces articles, il n'est question de soutien concret aux personnes inculpées des quartiers.

Electron libre si tu étais à cette manif, pourrais-tu nous en parler un peu plus. En fait la situation toulousaine me semble un cas à part en France car le quartier de la Reynerie n'est à ce que j'ai lu pas coupé de la mouvance militante, en particulier anar au sens large, qu'en est-il réellement ?

Tout d'abord, je n'étais pas à la manifestation mais au rassemblement appelé par la CNT-AIT à 15h place du Capitole. Beaucoup de monde est passé, j'estime le haut de la vague à 16h avec 400 personnes qui discutent tranquillement sur la place : des militants, des sympathisants, des autonomes, des gens des quartiers ou pas, de tout age, de Toulouse et toute la région, là par hasard ou sciemment.Nous avons distribué plusieurs milliers d'exemplaires de notre tract 15 jours après... Difficile d'évaluer le nombre de personnes qui se sont arrêtées discuter sur les deux heures. Nous sommes partis à 17h peu après l'arrivée des politiciens.

Ceci dit je ne pense pas que la situation toulousaine soit un cas à part. Certes des militants et sympathisants habitent et militent dans les quartiers, mais les motifs de la révolte sont partout les mêmes.

Je suis tombé sur le site des amis de LO sur ce communiqué dont la FA serait signataire.
Je pensais le mettre en article mais j'ai hésité car il semble que le texte n'est pas définitif.

A toi de voir Libertad. (ou demande à martin :-))

http://forumlo.cjb.net/index.php?showtopic=15141

http://www.liberation.fr/page.php?Article=338063

----------A l'heure de la dispersion annoncée, la LCR et la CNT (anarchistes) décident de marcher le long du quai en direction de l¹Assemblée nationale, les tonitruants et superbes tambours de Sambaktivist accompagnent le cortège bientôt entouré par des policiers plus nombreux. Après un baroud d'honneur rue des Saint Père, après être passée devant l'appartement de feu Gainsbourg, la manifestation s'achèvera devant les Deux magots.Un parfum de mai 68 passe furtivement dans l¹air de Saint Germain des près. Un dernier trac, collé sur le macadam ramène à la réalité: «la vraie insécurité, c'est la précarité» dit-il.

On comprend pour la CNT AIT a refusé de manifester avec eux à Toulouse ! (ce qui ne semble pas être le cas de la CNT-Vignoles à Paris ... Le communiqué de Libé - s'il est vrai - fleure bon la nostalgie mythomane ... C'est marrant comme les militants ont besoin de se raccorcher à un mythe qu'ils "comprennent" car ils en partagent les "valeurs" : mai 68 ... ALors qu'avec les banlieues il s sont désemparés, n'ont plus de grille de lecture. Mine de rien, en faisant celà, ils nient la capacité des jeunes d'inventer leur propre mode d'expression politique en voulant le faire rentrer dans le cadre historique pré-formaté).

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http://toulouse.indymedia.org/article.php3?id_article=3323

MANIF CITOYENNISTE A TOULOUSE

C'est la gauche bobo-babos (dont je suis !) qui a fait une marche du quartier Reynerie (le Mirail) lieu des affrontements jusqu'à la place du Capitole.

Les mots d'ordres :

 NON aux discriminations
 Sarko démission

mais surtout, surtout, surtout
 RETOUR À L'ORDRE RÉPUBLICAIN (sisi c'était écrit sur le tract des MOTIVÉ-E-S)
 NON AUX VIOLENCES (policière et racaille mises sur le même plan)

Cette manif était ultra-pacifique, elle a rassemblé la LCR (totalement absente des rassemblements nocturnes que nous faisons depuis 5 jours et toujours en quête de nouveaux clients pour faire la VRAIE RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE dans 200 ans), le PCF (qui propose aux jeunes d'arrêter la violence et de se comporter en bon citoyen en créant des listes électorales, ils n'osent plus leur demander de voter PCF), les MOTIVÉ-E-S (boosté par le groupe Zebda, très présent dans ces quartiers lorsqu'il fallait voter pour leur liste aux municipales de 2001 et singulièrement absent depuis !) la LDH... et tous les autres du même acabit.

Au départ de la Reynerie les jeunes nous ont interpellés "alors les assos, jamais là quand il faut, toujours là quand les caméras télé sont là" Voilà le lumpen prolétariat qui réfléchit et qui comprend, aie, on n’en mène pas large.

Effectivement présence massive des GRANDS médias dominant, TF1, France2, France3, Canal+, LCI, et TéléToulouse, soit 6 grosses caméras, plus photographes pro, plus presse écrite et radio.

J'interpelle les caméramans, en particulier celui de France2, sur le thème faudrait peut-être penser à faire correctement votre boulot et arrêter de servir de relais propagandiste aux pouvoirs en place. Ca ne plait pas au caméraman de France2, qui me bouscule, je me fâche un tout petit peu et là 4 pacifistes se jettent violemment sur moi en hurlant "calme toi le jeune c'est une manif pacifique" (j'ai pas loin de 40 ans !).

Bon je me calme sinon je vais devoir appeler la police pour me protéger des pacifistes, et justement là je me retourne et je vois une masse de camionnette bleu foncé (voir photo), c'est les gendarmes mobiles ; je compte 8 fourgonettes et 2 bus, soit environ 120 militaires surentrainé, et pis un hélicoptère. Et ils nous suivent de très près. Je vais en tête de manif, et là 6 fourgonnettes de la Police Nationale nous précèdent. Et sur les côtés deux groupes de la BAC, et quand on arrive sur le Capitole encore au moins 80 gendarmes mobiles, et une cinquantaine de Police Nat. Soit un total de plus de 300 gendarmes et policiers pour 600 manifestants ultra-pacifiques. Et encore je ne compte que le dispositif visible, j'ai pas vu les CRS, peut-être trop fatigués ou laissés en réserve.

Ce qui est sidérant c'est que personne ne râlez dans la manif, genre c'est normal, c'est l'état d'urgence.

Tout comme pour les "assos" il s'agit pour les forces de l'ordre de faire de la représentation, de se montrer, avec en plus une volonté évidente d'intimider, de faire peur. Bref tout le monde est bien à sa place.

Et je crois que c'est l'objectif principal de l'état d'urgence et des provocations de Sarko, instaurer un régime autoritaire.

Mais attention, ne focalisons pas trop sur Sarko, n'oublions pas De Villepin, lui c'est Monsieur France-Afrique, il a du génocide dans le sang, le problème c'est pas Lepen, c'est pas Sarko, mais la mise en place d'un état autoritaire, seule façon de maintenir ce système complètement pourri qu'est le Capitalisme.

MATiEU (Lille - Marseille - Toulouse) ex-SOS-Racisme, ex-verts, ex-MOTIVÉ-E-S, ex-citoyenniste, extrêmement pacifique(1) et mégablasé

PS:

PS : j’adopte l’expression de la mère de Carlo Giuliani et je vous cite ses mots “je suis une personne extrêmement pacifique, mais je fais toujours la différence entre la violence de celui qui agresse et la violence de celui qui se défend. À la place de Carlo il est probable que j’aurais moi aussi jetais des pierres sur les forces de l’ordre”.

N'oublions pas que c'est l'état, le gouvernement et sa milice qui sont les agresseurs.

J'ai repris le texte en première page du site

"NON AUX VIOLENCES (policière et racaille mises sur le même plan)"

Je ne comprends toujours pas pourquoi certaines violences devraient être plus légitimes que d'autres, sous prétexte qu'elles sont l'oeuvre de présupposées victimes... Et si je viole un facho, c'est mieux que de violer un anar?

Non aux violences, d'où qu'elles viennent!

<p>Si tu violes qui que soit ,  l'acte perpétré sera le même, mais ce que nous contestons c'est la différrence de traitement qui est pratiqué grace a la confusion sur la violence. A Toulouse la violence  c'est AZF , 21 Septembre 2001,  22 morts, 2000 blessés, on n'a même  pas compté les vitres et les voitures explosées.. aucun procés. La violence des jeunes c'est quelsques voitures  brûlées et des cailloux..Pourtant..D'un côté l'impunité et l'oubli  ET aucun procés. De l'autre la dénonciation de la "violence"  permet  la répression .  </p><p />