L'En Dehors

Villepin, c’est pas le domestique de monsieur Medef ?

La jeunesse sacrifiée sur l’autel de la rentabilité médefienne par l’infâme CPE se rebelle enfin, sans doute aiguillonnée par une brève sarcastique de votre serviteur*, et voici que le courageux mais pas téméraire Premier ministre se hâte de bousculer le calendrier de l’Assemblée nationale afin que la chambre d’enregistrement du pouvoir exécutif légifère au plus vite pour graver dans le marbre le dispositif scélérat.

Allez savoir pourquoi, mais comme référence pour Villepin, je vois plutôt un instrument du capital à la Adolphe Thiers qu’un rebelle à la Arthur Rimbaud.

* voir Tempête médiatique 2

Faut pas t’en faire, Dominique

D’après un sondage désespérant commandé par l’Humanité, les moins de trente ans seraient 77% pour approuver le CPE.
Avec une petite claque sur le museau en pointant le matin et un coup de pied au cul en sortant du boulot après les heures sup’ naturellement non rétribuées, ils seront encore combien pour applaudir ? 50% ? 60% ? Ah ? quand même ?
Okay, z’applaudissent pas, sont justes résignés : un petit pas grand-chose vaut mieux que deux presque rien.

La fiction du prétendu déclin dont seul le libéralisme le plus débridé pourrait nous sortir porte des fruits de plus en plus mûrs : chiffres à l’appui*, les Français, de plus en plus riches, se croient sincèrement (?) de plus en plus pauvres, surtout lorsqu’ils sont de droite et que la valeur de leur portefeuille d’actions comme de leurs biens immobiliers a explosé depuis quelques années.
La seule cause de ce fantasme de paupérisation, c’est le chômage de masse, qui touche maintenant jusqu’à la progéniture de la bourgeoisie.
Les patrons n’ont donc pas fini d’utiliser la baguette magique de la pénurie d’emplois organisée pour faire chanter haut et fort les esclaves dont leurs entreprises ont besoin tout en laissant croire le contraire.

*voir Tempête médiatique 1et 2

Pas d’erreur sur la personne

Grâce à de courageuses dénonciations anonymes qui nous rappellent si besoin est que la France du corbeau pétainiste se porte toujours bien, le proviseur licencieux Garfieldd –celui dont la queue est rayée comme celle d’un tigre- a été révoqué de l’EN pour un blog estimé pornographique, lequel n’a pourtant, jusqu’à plus ample informé, fait de mal à personne.

Dans le même temps, le très estimé, par sa hiérarchie, juge Burgaud, quoique un peu chahuté par les auditions de la commission d’enquête parlementaire de l’affaire dite d’Outreau, ne semble pas le moins du monde risquer sa carrière.
Tout au plus s’agit-il pour lui d’un mauvais moment à passer, si toutefois ce genre de mécanique insensible -capable d’examiner avec détachement la gangrène qui la bouffe- peut être atteint par quelque chose d’humain.

Comme quoi, entre un gay narcissique inoffensif d’un côté et un technocrate paranoïaque dangereux de l’autre, la bureaucratie étatique fait exactement le choix qu’on attend d’elle.

De la démocratie représentative comme piège pour la démocratie tout court

A chaque fois que l’occasion s’en présente, les enfants espiègles des Proche et Moyen-Orient -en Iran, en Irak, en Palestine maintenant- portent démocratiquement au pouvoir les ennemis number one de la démocratie, de la libre pensée, de l’égalité des sexes, de la culture, des arts, etc… que sont les mollahs intégristes et les frustrés fanatiques qui leur servent de bras séculier.
Partout où seraient réunies les conditions favorables à l’éclosion d’une société libertaire ou au moins autogestionnaire, c’est le contraire qui se produit : le retour aux valeurs sûres de l’oppression des pères et des pères de leurs pères. On n’est pas prêt d’être adulte.

Tempus fugit

Vous avez sans doute remarqué qu’on n’entend plus du tout causer d’Ariel Sharon depuis que pour services rendus son dieu l’a transformé en brocoli ?
Un jour ou l’autre les Bush Jr, Chirac Sr et même Supersarko glisseront aussi de la Une à la rubrique potagère, ce qui remonte un peu le moral quand tout va mal.

Mathias Delfe