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Survie lance une Quinzaine internationale contre la Françafrique (15 novembre-5 décembre)
Lu sur Survie : "Le 13ème sommet des chefs d'Etat franco-africains aura lieu les 3 et 4 décembre prochains à Bamako. Le Président français, comme il est de coutume, y rencontrera l'ensemble de ses homologues africains pour s'assurer du maintien de l'influence française sur le continent, tandis que certains chefs d'Etat contestés ou en perte de vitesse chercheront à (re)gagner les faveurs de la diplomatie française, sur fond de contrats de ventes d'armes, de concessions pétrolières et autres promesses de marchés juteux.

Convaincus que les relations franco-africaines constituent un sujet suffisamment sérieux pour ne pas être confié exclusivement à ce type de rendez-vous diplomatique, Survie, Agir Ici, soutenus par des organisations françaises et africaines se sont attachés depuis 1994 à organiser des rencontres citoyennes en marge des sommets franco-africains organisés sur le sol français. Ces rendez-vous ont donné l'occasion de formuler des revendications sur les questions de droits humains, de dette, de coopération militaire, de commerce mondial, de migrations, etc.

Cette année la contre-initiative citoyenne est portée par une coalition d'organisations africaines, sous l'impulsion de la CAD Mali (Coalition des Alternatives Dette et Développement), par ailleurs organisatrice du « Forum des Peuples » (de Siby, Kita, Fana). Avec ses faibles moyens, cette coalition est en train de mettre en place un colloque de deux jours (le 30 novembre et le 1er décembre), qui se déroulera dans les locaux du Mémorial Modibo Keïta de Bamako.

En France, un comité de suivi composé d'ONG s'est mis en place pour accompagner l'initiative de la CAD. Survie s'est associée très tôt à ce projet et s'organise actuellement pour pouvoir être présente à Bamako et soutenir du mieux qu'elle pourra les organisateurs. Pour attirer l'attention de l'opinion sur les contre- initiatives qui accompagneront le sommet des chefs d'Etat franco-africains de Bamako, et rappeler combien la lutte contre le néocolonialisme reste nécessaire, Survie a décidé de lancer une Quinzaine internationale contre la Françafrique entre le 15 novembre et le 5 décembre. A l'initiative de militants de Survie et d'associations françaises, africaines et européennes, une vingtaine d'événements (débats, projections, manifestations, concerts) seront organisés en France, au Burkina Faso, au Mali, au Cameroun, dans des pays européens, autour de thèmes liés directement au « contre-sommet ». L'ensemble de ces événements donnera une visibilité particulière à la campagne de Survie contre le soutien de la France aux dictateurs africains dont la première phase s'achèvera à Bamako avec la remise des pétitions à la délégation française.

Déroulement

Période retenue : entre le 15 novembre et le 5 décembre. Il s'agit donc d'une quinzaine « allongée » pour permettre que le plus d'événements possible y soient intégrés. Cette période coïncide en France avec la fin de la Semaine de la Solidarité Internationale, l'occasion de placer les obstacles politiques au développement au cœur de la réflexion sur les rapports Nord-Sud. Une conférence de presse organisée à Paris le 15 novembre (date à confirmer) permettra d'annoncer l'ensemble du programme, en donnant une visibilité particulière aux événements de Bamako, qui clôtureront le cycle.

Les événements

Les groupes, relais locaux, sympathisants de Survie sont invités à s'associer à cette initiative en organisant un événement connecté à la thématique des relations franco-africaines. Différents sujets peuvent être abordés dans ce cadre :

-   Le soutien de la France aux dictateurs africains.

-   Etude de cas d'un pays françafricain (ex : Togo, Tchad, Burkina, Algérie, etc…)

-   La question du pillage des ressources naturelles (Tchad, or du Mali, Congo B…)

-   L'impunité des crimes de la Françafrique (affaire du Beach, affaire Borrel, génocide au Rwanda)

-   La désinformation (Négrophobie),

-   La persistances des imaginaires coloniaux dans les rapports franco-africains (Négrophobie, mémoire coloniale, loi du 23 février, expulsions…),

-   Le dévoiement de l'APD, la dette odieuse

-   L'engagement des artistes contre la Françafrique (Dernières Nouvelles de la Françafrique, compilation Africa wants to be free !)

Supports potentiels

Livres :

La Françalgérie, de Lounis Aggoun (La Découverte)

Négrophobie, de Boubacar Boris Diop, François-Xavier Verschave, Odile Tobner (les Arènes)

Imprescriptible, de Géraud De la Pradelle (Les Arènes)

Coloniser, exterminer, d'Olivier Le Cour Grandmaison (Fayard)

La Fracture coloniale, de Pascal Blanchard et Nicolas Bancel

Les Dossiers Noirs (Agone), en particulier :

Dossier Noir n°20, (Togo)de Gilles Labarthe

Dossier Noir n° 19 (Mayotte/Comores) de Pierre Caminade

Dernières Nouvelles de la Françafrique (Vents d'Ailleurs)

Films :

Soleil Levant, de Dragoss Ouedraogo (sur les mobilisations de la société civile burkinabé)

Tuez les Tous … (sur le génocide au Rwanda) sorti récemment en DVD

Programme prévisionnel

12/11 soirée « Alternatives citoyennes en Afrique », en présence de Paul Sankara, au bar Thomas Sankara de Bayonne

18/11 : Lille, débat sur le Togo avec Gilles Labarthe

21/11 : Rennes, Conférence-Débat avec Halidou Ouédraogo, Président du MBDHP et de l'UIDH

22/11 : Paris, débat dans le cadre des mardi de l'Humanité avec Francis Wurtz, Survie…

26/11 : Paris, débat en ouverture de la représentation de la pièce Elf la Pompe Afrique, à l'occasion de la sortie du livre et du DVD de la pièce

27/11 : Intervention d'Odile Biyidi à Avignon (84) autour de l'ouvrage Négrophobie (à confirmer)

28/11 : Intervention d'Odile Biyidi à Romans (26) autour de l'ouvrage Négrophobie

30/11- 1er décembre Rencontres de la société civile en contre-point du sommet France-Afrique de Bamako

2 décembre : Concert Africa wants to be free ! au Carrefour des Jeunes de Bamako

3 décembre : manifestation à Paris

4 décembre : rencontre à Ouagadougou autour de l'ouvrage Négrophobie (avec Odile Tobner)

Une conférence de presse organisée à Paris le 15 novembre (date à confirmer) permettra d'annoncer l'ensemble du programme, en donnant une visibilité particulière aux événements de Bamako.

Les groupes, relais locaux, sympathisants de Survie qui souhaitent s'associer à cette initiative en organisant un événement peuvent contacter fabrice.tarrit@survie-france.org
Ecrit par libertad, à 11:39 dans la rubrique "International".

Commentaires :

  ibubolo
16-10-05
à 13:12

et les libertaires ?

Pour avoir "bossé" avec quelques ONG et autres associations africaines, d'afrique ou d'europe, je sais que malgré de grosses différences, ces structures, comme chez nous, sont minées par les intérêts personnels, et se résument souvent l'élévation du niveau de vie des privilégiéEs qui en font partie (le comité, bien sûr).

Ceci étant, il est clair que beaucoup de personnes se battent sans compromis et font face de leur personne dans des situations que nous, qui ne connaissons pas les réalités africaines, avons de la peine à imaginer.

Bref, pour les âmes de bonne volonté, les biens intentionnées, il existe un enfer à dépaver...


En fait, je voulais plutôt soulever la problématique du peu de libertaires en enfer.
Répondre à ce commentaire

  libertad
16-10-05
à 14:20

Re: et les libertaires ?

Certainement mais ici en France nous avons comme une tendance naturelle à dénoncer l'impérialisme américian, ce qui est louable bien sur mais à oublier comme par enchantement notre propre impérialisme, relayé par celui de l'Europe vers l'Afrique.
Répondre à ce commentaire

  zoul
30-10-05
à 02:03

Re: et les libertaires ?

C'est intéressant ta remarque sur le peu de libertaires dans l'enfer africain..
Tu veux parler des libertaires africains, ou parmis les occidentaux?

En tout cas, mon impression "du terrain" est qu'y'a pas des masses de libertaires qui luttent, et donnent vraiment de leur personne pour aider l'Afrique et les africains à en finir avec l'exploitation organisée par une mafia politico-économico-génocidaire...

Toute façon, beaucoup de choses se passent et se décident à Paris. Pas forcément besoin d'aller sur le terrain pour suivre ce qu'y s'y passe.. Suffirait juste de s'y intéresser un peu plus.. Mais y'a déjà tant à faire avec Sarko&CO... Faudrait aussi finir par comprendre que tout ça est bien lié...

Je partage pas mal ton point de vue sur les interêts personnels, là-bas comme ici, qui dirigent les actions et comportements... Je crois que c'est humain malgré tout... Et que quand t'as rien à bouffer, tu penses à te remplir le bide et à t'en sortir toi et les tiens avant toute autre chose... J'ai l'impression qu'ils ont plus d'excuses que nous, en Europe par exemple...

Ce qui manque dans les gens qui luttent, mais là encore c'est valable aussi bien en Afrique qu'ailleurs, c'est un peu d'organisation... Chacun fait son petit truc dans son coin, sans tenir compte des autres... ça peut marcher à Edinburgh, avec des objectifs communs bien identifiés, en créant un bloc uni, mais en Afrique, où tout est si complexe, il faut vraiment s'organiser...

Pour répondre à Libertad sur l'impérialisme américain, qu'on dénonce trop souvent en France : il est en passe de devenir une réalité AUSSI en Afrique, et même si l'influence des réseaux français restent immenses, on sent de plus en plus que les choses tournent en leur faveur dans de nombreux pays...

Répondre à ce commentaire

  Anonyme
30-10-05
à 10:44

Re: Re: et les libertaires ?

D'où des interêts qui s'opposent, entre la France & les USA, aussi en Afrique.
Répondre à ce commentaire

  ibubolo
30-10-05
à 12:31

Re: Re: Re: et les libertaires ?

sauf qu'au niveau des ONG's, c'est rarement des gens qui avaient faim qui profitent de ce système ; en général ces personnes ont suivi des études supérieures, font partie des classes aisées de leur propre pays et cautionnent l'ingérence "occidentale" dans leur pays...

...la discrimination positive a des intérêts que la solidarité ne connaît pas (et inversement) !
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