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lu sur .ac. : " « Les réformes structurelles qui commencent par générer des coûts avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition politique moindre si le poids du changement politique est supporté dans un premier temps par les chômeurs. En effet, ces derniers sont moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité politique capable de bloquer la réforme, dans la mesure où ils sont moins nombreux et souvent moins organisés. » Extrait de Perspective de l’emploi de l’OCDE, stimuler l’emploi et les revenus, Paris, 2006.
Voilà une tactique clairement énoncée, à l’inverse des déclarations politiques qui, sous couvert de « réhabiliter le travail », visent en fait à restreindre encore les droits des salariés.
En application de son projet de « refondation sociale », le MEDEF sape méthodiquement l’assurance-chômage, avec la complicité de plusieurs syndicats, au premier rang desquels la CFDT. Dans ce cadre, ce qu’ils appellent « activer les dépenses passives » consiste à transformer le chômeur indemnisé en salarié précaire mal payé, assujetti aux employeurs.
Pourquoi l’assurance chômage a-t-elle été particulièrement visée ? Parce qu’elle attribuait un revenu à une partie des chômeurs. Pourquoi le système de l’intermittence devait-il être démantelé ? Parce qu’en assurant une continuité de droits, il offrait un modèle alternatif à la précarisation.
Le durcissement des conditions d’accès et la diminution des droits des chômeurs sont de règle lors de chaque « négociation des partenaires sociaux », autant de petits arrangements entre amis qui s’effectuent sous couvert de dialogue social, avec la bénédiction des gouvernements successifs. Et pourtant, 80 % des embauches actuelles ont lieu en CDD, la quasi totalité des salariés connaît désormais des périodes de chômage, que celui ci soit provisoire, récurrent ou de longue durée.
Le protocole Unedic du 26 juin 2003 a provoqué une grande colère. Nous n’avons cessé de démontrer qu’il était inacceptable et dangereux , favorisait ceux qui gagnent le plus et excluait des dizaines de milliers de salariés intermittents.
Nous n’acceptons pas d’être les variables d’ajustements de réformes qui ne visent qu’à rendre le marché du travail toujours plus concurrentiel.
La campagne électorale ne fait aucun cas des besoins et aspirations des chômeurs, salariés précarisés et autres travailleurs à l’emploi discontinu. C’est à nous, premiers concernés, d’agir pour faire entendre un point de vue opposé à l’égoïsme des nantis et des dominants. Nous ne voulons pas de cette société inégalitaire qui précarise les salariés en poste, contraint les sans papiers à la clandestinité pour mieux les exploiter, appauvrit les précaires, multiplie les emplois gratuits avec les stages en entreprises, assiste grassement les employeurs à coups de dégrèvement de cotisations et de main d’oeuvre à bon marché, radie, contrôle et culpabilise les chômeurs.
Après les élections, la lutte continue !