Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Voilà que, revenant des Antilles, Nicolas Sarkozy, pour qu’il soit précédé de ses clairons médiatiques habituels, s’est senti obligé de jouer à la mariolle... Tous les « duce », « condottieri », tous les aspirans dictateurs nous offrent ces numéros de très mauvais cirque... Celui-ci, de plus, ajoute l’obsession économiste de la « gestion » en plus des « chiffres »... Selon Reuters, voilà le « numéro » servi aux foules censées l’écouter et, bien entendu, l’aduler : « Nicolas Sarkozy s’est comparé vendredi après-midi en Martinique à un "coq djiem", un coq de combat, avant d’anticiper son retour en métropole pour gérer la crise dans les universités. »
Il devrait se méfier par ces temps de grippe aviaire... Les volailles on les confine, actuellement ; elles pourraient être contagieuses. Voire, on pourrait les exterminer... La folie due à la peur fait faire n’importe quoi comme on le voit par les abattages sauvages et sanguinaires... (Voir : Grippe aviaire : l’horrible massacre)
Dans le domaine du n’importe quoi, le pouvoir actuel, joue dans la catégorie hors concours, à n’en pas douter. Il va finir par recevoir la palme d’horreur... Je veux parler, bien sûr, de ce que je considère comme des exactions policières dans la nuit du vendredi 10 mars 2006 à la Sorbonne. Certes, les politiciens à la sauce passéiste sont très fiers d’eux, comme tous les coqs, bien sûr.
C’est curieux, tout de même, comme les coqs en question ont une mémoire raccourcie... Ne se souviennent-ils donc pas que les événements de 1968 ont dégénéré par de semblables coups bas policiers contre les Facs ? Ce n’est pourtant pas si vieux. Ah, sans doute, pensent-ils être plus perspicaces, plus fins, plus intelligents que le général de Gaulle et son équipe. Le « vieux » était nécessairement gâteux, donc il s’est laissé déborder. Eux, les « modernes », les « jeunes », ils ont l’esprit vif, la matraque facile et les lois sécuritaires en bandoulière... Le coq en chef, de plus, a l’insulte facile, donc, il va nous « gérer » ça en un tour de main...
C’est beau, l’orgueil des tenants du pouvoir, je trouve ! Ils sont tellement imbus de leur importance, qu’ils font tout pour nous libérer, bientôt, de leur poids écrasant. J’espère bien qu’ils vont continuer à écouter et suivre le chef-coq. Si tel est le cas, cet exécutif n’en a plus pour longtemps.
Ce pouvoir, au travers de la personne du recteur de la Sorbonne, a cru bon de répéter les erreurs de 68 et a donc fait donner de la police dans une enceinte dédiée à la culture et à l’enseignement de haut niveau. Il me semble, modeste citoyen que je suis, que lâcher des fauves comme ça, sans prévenir, dans un lieu chargé d’histoire et de symboles, a pour résultat normal et classique de raidir les positions des protagonistes. Bien sûr, je n’ai pas la finesse des chefs-coqs, mais tout de même... On connaît la délicatesse de la soldatesque ; c’est vieux comme le monde...
Ce qui est amusant, désormais, c’est qu’il y a comme des « miracles » dans la cour du même nom : l’agresseur, plus il est armé et protégé par des vêtements, des armes et des boucliers, plus il compte de blessés dans ses rangs. Alors qu’en parallèle, ceux qui ne portent pas d’armes et se proclament non-violents ne comptent quasiment pas de victimes... Amusant, mais bizarre, tout de même...
Evidemment, les événements peuvent partir dans n’importe quel sens, surtout si de « nobles » ministres continuent à dire n’importe quoi sur les ondes, voire pire que n’importe quoi... (Voir : LA NAUSEE).
Il se peut que J. Chirac finisse par demander, s’il se réveille, à de Villepin de retirer le CPE... Bien sûr, cela fera se dresser sur ses ergots le chef-coq qui ne se sentira plus d’aise... Et cela signifiera aussi le retour du Premier ministre à ses poèmes et domaines... Mais qui à sa place ?...
Il se peut aussi, et c’est le plus probable, qu’ils s’entêtent tous. Ce serait bien dans leur nature. Là, si les étudiants et les autres jeunes persistent, ce sera l’affrontement. Et comme le coq hardi adore ses soldats de plombs (au niveau de la mentalité...), cette fois, c’est le sang qui pourrait bien couler...
Enfin, il se peut que les jeunes reculent. Mais ils savent, ils ont bien compris, que ce recule-là n’est pas une sécurité mais un saut terrible vers la misère préparée par ce gouvernement d’égoïstes... Car en fin de compte, plus que le nôtre, gens de cinquante ans ou plus, c’est leur avenir qui est crucialement en jeu ; c’est leur misère qui est programmée ; c’est leur exploitation éhontée que les milieux gouvernementaux, parlementaires et patronaux ont décidé.
L’enjeu : La révolte pour la victoire ou l’asservissement pour des décennies en la seule faveur de quelques privilégiés notoires...
Qu’attendre de gens qui ne rêvent que de prendre le pouvoir ? Qui ne rêvent que de ressembler à Tony Blair ? Les déclarations de Ségolène Royal (Voir : Le phénomène Ségolène) montrent que l’espérance ne peut pas être de ce côté-là. La gauche socialiste est morte. La dame du Poitou pourrait bien achever l’enterrement avec la bénédiction de tous les « prêtres » du socialisme à la sauce libéralo-blairiste...
A mes yeux, la situation est totalement bloquée. L’ancienne gauche socialiste et la droite extrême sont très proches dans leurs analyses. La concurrence qui sévit entre eux ne se situe qu’en termes de places à prendre, mais assurément pas le service au peuple. Je me demande qui, dans ces deux partis politiques, a encore la notion de service... Sans doute, tant à l’UMP qu’au PS, certaines et certains, n’ont pas abandonné le souci de la justice. Mais que peuvent-ils donc entreprendre lorsque les têtes de partis ne rêvent que de fausses gloires, de pouvoir à exercer pour faire semblant de briller et facilement s’enrichir ?...
Je ne sais pas d’où viendra l’espérance. Peut-être par la gauche du NON au référendum en espérant que ses diverses tendances ne seront pas tentées de se rallier au PS, sans quoi, vraiment, nous serons orphelins de toute espérance.
Il me reste à souhaiter que la révolte qui se profile se fera le plus possible dans la non-violence, si nous voulons avoir une chance de l’emporter et pour éviter des mers de deuils, de souffrances et de larmes...
dimanche 12 mars 2006, Jean Dornac