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Le mois de juin est le mois des prides un peu partout en France. C'est le mois où manifestent les lesbiennes, les gays, les trans, les bis pour affirmer qu'ils/elles sont fièr(e)s de, leur différence, qu'ils/elles sont solidaires face à l'obscurantisme, face eux préjugés de tous ordres y compris les, nôtres parfois. II aura fallu attendre 1982 en France pour que l'homosexualité soit dépénalisée, elle reste encore aujourd'hui un délit dans de nombreux pays. Mais si aujourd'hui l'homosexualité n'est plus considérée comme un fléau, les discriminations, elles, en sont bien un. Elles qui tuent, insultent, stigmatisent, font se cacher. Au centre de cette homophobie, il y a le rejet des autres sexualités, des hors normes. Dans ce sens, notre lutte contre le patriarcat s'inscrit bel et bien dans la solidarités avec les homos, trans, bi... et hétéros qui revendiquent de vivre une autre sexualité qui ne s'inscrit pas forcément dans les normes prônées par la société bien-pensante omniprésente en ces temps .de remontée de l'ordre moral.
En ce IIIe millénaire balbutiant, les moeurs sont dites libres et les références quelles sont omniprésentes: les corps se voilent (?), le sexe est partout. La femme est dite libérée sexuellement... et, pourtant, il faut encore des parades pour faire reconnaître les droits des gays, lesbiennes, transexuel(le)s, bi..., eh oui, parce qu'en ce me millénaire balbutiant, la sexualité reste enfermée dans l'idéologie patriarcale. Le cul, c'est bien si ça reste dans les normes, mais ça dérange si l'on y prend goût en dehors des schémas imposés.
La norme hétérosexuelle
On parle encore aujourd'hui de la sexualité. Triste réalité d'une représentation sociale de celle-ci qui se décline sur une seule pratique sexuelle reconnue « normale » : la pénétration pénienne avec éjaculation vaginale. Hors de ce schéma très sexué, point de salut. Ainsi un homme acceptera difficilement d'être pénétré par sa partenaire sous prétexte que : « J'suis pas un pédé moi! »
Cette représentation unique de la sexualité est la conséquence d'une vision binaire du monde: on est sexuellement masculin ou féminin. Si l'on est masculin, on a une sexualité active, entreprenante, puissante tandis que si l'on est du côté féminin on porté la douceur, la passivité, la fragilité et l'invitation sexuelle muette. Et c'est cette même bicatégorisation de la sexualité qui génère le culte de la sexualité conquérante chez les hommes et impose aux femmes un rôle de soumission sexuelle. Quelle femme n'a pas été confrontée â la demande de son partenaire sexuel de la sodomiser? Mais, lorsque cette dernière lui renvoie la question, très souvent elle s'entend répondre: « Surtout pas ! J'ai peur d'avoir mal! » Selon quel fonctionnement des rapports hommes-femmes un homme peut-il demander à sa partenaire un acte sexuel dont il pense que ça fait mal? Cette vison binaire du monde entraîne également une autre catégorisation des femmes en deux catégories: la « femme bien », avec qui on a une sexualité « normale i> (telle que définie ci-dessus), et la « putain », avec qui on peut réaliser certaine fantasmes comme celui de la sodomiser par exemple. C'est plus bandant dans l'hypocrisie!
L'ère de la sexophobie
Cette hétéronormalité révèle aussi la sexophobie ambiante de notre monde. Nous vivons dans une société bien-pensante mais mal baisante. Certes, la sexualité n'a jamais. été autant mise en spectacle, mais il s'agit avant tout de diffuser la- norme et de vendre. Ce qu'il est permis de faire: avoir une sexualité hétéro classique, d'où la stigmatisation des homosexualités; les gays sont renvoyés dans la catégorie inférieure des femmes, les lesbiennes sont invisibilisées comme n'ayant pas de sexualité (c'est le cas de la représentation de la sexualité lesbienne dans les films pornos hétéros par exemple où elles ne baisent pas mais se caressent et souvent sous le regard d'un homme avec qui elles baiseront réellement après puisqu'il y aura pénétration pénienne). Ce qui est valorisé: avoir une sexualité conquérante quand on est un mec d'où la valorisation des valeurs négatives de non-respect de sa partenaire et, comme revers, l'estime de sa partenaire comme synonyme d'apathie sexuelle.
La solution n'est pas de réduire au maximum les pratiques sexuelles acceptables. Ainsi, le discours puritain d'un certain féminisme (hétéro ou lesbien) qui prêche le refus de la pénétration comme seule alternative aux rapports de domination relève de la sexophobie et appauvrit la sexualité. Version plus moderne du «politiquement correct » en matière de sexualité: certains hommes proféministes qui affirment (d'ailleurs souvent en parlant à la place des femmes) que la seule façon acceptable de faire l'amour, c'est d'être dans la douceur, la lenteur. Ce sont là des qualités que l'on prête aux femmes comme étant innées, et cela revient à considérer. qu'on ne devrait jamais avoir envie dé baiser « sauvagement » et surtout ne pas s'y autoriser lorsqu'on en a envie. La norme a changé pour une nouvelle... norme. Donc, certaines pratiques seront prohibées, vive la frustration!
Fuck les normes!
Voilà, la boucle est boudée: la sexophobie ajoutée à la norme hétéro va stigmatiser les femmes qui assument leurs désirs hors normes. Celles qui revendiquent l'utilisation de sex toys (jouets sexuels) font carrément peur et ont bien du mal à trouver un partenaire qui ne sera pas effrayé et à avoir une sexualité épanouie. Pourtant, l'utilisation de sex toys déplace le rôle central de la pénétration pénienne avec éjaculation vaginale. Les sources de plaisir sont multipliées pour l'homme qui apprend que son pénis n'est pas l'unique source &'plaisir, pour la femme qui apprend que le vagin n'est pas le centre de sa sexualité.
Les sex toys permettent aussi de dépasser la binarité actif-passif. Si chacune) peut aussi bien être pénétré(e) ou pénétrer, la relation n'en est que plus égalitaire. L'utilisation d'un dildo (godemiché), pour, sodomiser son partenaire par exemple, relativise la représentation fantasmatique que l'on se fait ,de la sexualité de l'autre. Les hommes découvrent qu'être pénétré n'est pas synonyme de soumission, les femmes découvrent le plaisir de certains mouvements liés à l'action de pénétrer. On déconstruit aussi le discours social autour du phallus. Être pénétré par son amie ne fait pas du partenaire un sous-homme. Pénétrer son ami fait comprendre concrètement que la construction sociale du masculin n'a pas grand-chose à voir avec la possibilité de pénétrer mais tient tout entière dans là symbolique du phallus.
Il s'agit d'une prise d'autonomie pour les deux. L'utilisation dé sex toys peut faire partie de rapports hétéros, mais ça bouscule le préjugé selon lequel le corps de l'homme est le seul vecteur du plaisir féminin. Les hommes sont rappelés à cette réalité que les femmes peuvent avoir du plaisir sans eux. Les femmes s'autorisent désormais à se donner du plaisir via un objet qui n'a tien à voir avec un phallus (boules de geisha, vibro, plug, etc.). La relation se joue alors entre deux êtres autonomes aux désirs divers qui ne sont plus prisonniers de leur genre masculin ou féminin. Pour autant, il ne s'agit pas d'une inversion des genres où s'intervertiraient les rapports de domination. Il faudrait finalement inventer un autre, mot pour dépasser la caractérisation systématique des pratiques sexuelles entre celles dites pratiques de femmes et celles dites pratiques d'hommes.
Gesticulons radicalement, orgasmons gaiement!
Muriel
Muriel milite dans le groupe Emma Goldman de la Fédération anarchiste à Bordeaux
Le Monde libertaire n°1325 du 19 au 25 juin 2003
Commentaires :
georgio |
Commentaire de Muriel long mais vide (ou bête)La sexophobie : vive la pénétration sauvage! Chez l'animal, le mâle pénètre à des fins reproductives. Par contre, parmi les primates, il y a également des "pratiques sexuelles" non reproductrices (tripotage, y compris entre mâles, épouillage, tripotage mère jeune mâle, caresses calmantes, etc). Chez l'homme : Ou bien la pénétration est liée à la pulsion reproductrice (le mâle donc engrosse la femelle), ou bien l'homme "se joue" dans l'acte sexuel le fantasme d'engrosser la femme (évidemment sans désirer voir le "fruit de ses efforts") ou bien il associe la capacité d'engrosser la femme à une supériorité et c'est ainsi que la pénétration est liée aussi à des fantasmes de domination. Beaucoup d'homosexuels refusent la pénétration (quoi qu'on en dise) pour la simple raison que l'acte de pénétrer n'est pas sauvage mais parasité par la notion de domination-soumission (le fameux rapport pénétré-pénétrateur-adulte-jeune-citoyen-esclave). Aussi, arrêtez votre cinéma infantile : le sexe n'est ni sauvage ni libre et il ne deviendra pas un acte "innocent" chez l'être humain. (Tombé par hasard sur le site - Tombé par hasard sur le commentaire de Muriel - commentaire pas ciblé et pas choisi en particulier)
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10 23-02-06
à 02:54 |
blog123@yahoo.comThe blog is very useful.
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Lionel Labosse 24-05-07
à 15:46 |
Sexophobie, altersexualite…Bonjour,
Quel plaisir que de lire ce texte (4 ans après sa publication tout de même !) Je m'interroge sur ces questions de sexophobie également, et j'ai proposé le mot altersexualité, qui peut répondre au dernier paragraphe de Muriel. Voir une critique de Diadème Rose, de Cy Jung. Répondre à ce commentaire
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Anonyme 24-05-07
à 18:58 |
Re: Sexophobie, altersexualite…la sexophobie n'est que le résultat de l'hétéronorme qui n'en finit plus de galoper afin que règne le patriacat quand à ce monsieur qui consière que le sexe ne peut être libre, tant mieux pour lui : il est à fond dans le sytème, bonne chance dans cette société suicidaire Le pb vient de mai 68 qui n'a pas poursuivit sa lancée alors que le mouvement aurait du être révolutionnaire ...Pas poursuivit car naïvement cru que tout était fait et parasité pas l'effet des idées révolutionaires de l'époque ( marxisme, amour libre féminisme qui s'est éparpillé pour ne garder qu'une forme de féminisme (très français)considérant qyu'il faut mettre en valeur la différence et que la sexualité de l'homme doit se calquer sur celle de la femme vénusienne ( vente de torchons best-sellers, d'intox et théories fumeuses, basées sur les recherches sur des essais du cerveau entre hommes, femmes et noirs menées par les chercheurs néo-conservateurs purs et durs américains, berk!) c'est-à-dire sentimentaleuse, de possessité, fragile, passive, conjugalisée et patiti et patata....., on se demande de quelle femme, elles veulent parler(????). Au final après 68, édictée la sexualité libre avec pilule, IVG on a considérée que tout étais fait....et sutout tout oublié!!!!. Car, une sexualité libre à la 68 dans le cadre d'une modèle patriarcal et libéral, c'est une toute autre affaire! Bonjour la sigmatisation la sexualité féminine et homo-lesbosexuelle trans etc...(Et encore ça un peu évolué : une jeune fille aujourd'hui qui a mettons deux petits amis différents en un an n'est plus montrée du doigt comme il y a quelques années...) bref il y a beaucoup à faire.... A quand un féminisme fort et libertaire dans un mouvement 68-tard permanent, bouillonnant et en perpétuelle évolution? Répondre à ce commentaire
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delphine314 24-05-07
à 19:01 |
Re: Sexophobie, altersexualite…j'étais passée en anonyme... sinon pour les sex toys, pourquoi pas, mais il ne faudrait pas que ça finisse se subsituer à la sexualité de ChacunEs... Répondre à ce commentaire
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Anonyme 25-05-07
à 20:31 |
Re: Sexophobie, altersexualite…C'est déjà le cas. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils ont été inventés.
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à 03:23