L'En Dehors

Rentrée juteuse pour July et Hees

Rentrée sur RTL –alias Radio Blaireau- pour Serge July relooké en Philippe Bouvard, pas encore décidé à profiter pleinement des joies de la retraite et sur Radio Classique pour Jean-Luc Hees, ancien directeur de France Inter, qui n’est vraisemblablement pas parvenu à se recaser au sein d’un média plus prestigieux et surtout moins marqué à droite.

Les temps sont durs pour ceux-là qui aimeraient faire oublier qu’ils furent gauchistes et on se demande s’il faut se réjouir ou se désoler que les journalistes girouettes croqués par Balzac dans Illusions perdues il y aura bientôt deux siècles soient toujours d’actualité.

N’empêche, quelle jouissance pour les entrepreneurs ultra-libéraux qui contrôlent ces radios que de s’offrir les dévoués services d’anciens contempteurs du système !

Quand j’entends le mot Greenpeace, je sors mon sabre d’abordage

Les pêcheurs de thon marseillais, qui ont une conception assez peu démocratique du dialogue, ont empêché le Rainbow Warrior II de l’association Greenpeace d’accoster à Marseille, puis, à force d’intimidation, l’ont contraint à se faire remorquer ailleurs pour une escale technique qui, en Méditerranée française, risquerait de s’avérer périlleuse.
C’est que Greenpeace a le grand tort d’attirer l’attention des autorités et du public sur la raréfaction prochaine du thon rouge, lequel fait justement les revenus des pêcheurs sus-cités.

Toutefois, lorsque ces derniers auront extrait de la grande bleue jusqu’au dernier spécimen de leur proie préférée, on peut parier qu’ils feront le siège de la préfecture maritime afin d’obtenir de la collectivité qu’elle les indemnise d’un manque à gagner qu’ils auront eux-mêmes organisé, un peu comme ces viticulteurs lepénistes de l’Aude ou de l’Hérault qui exigent bruyamment que l’Etat ou la Région les rétribue généreusement pour produire la piquette que plus personne ne veut boire, comme si les fabricants de chapeaux melon fichaient le feu à l’Assemblée sous prétexte que leur galurin ne se porte plus.

On compassionnerait volontiers si ces honorables corporations avaient le moindre souci de l’intérêt général, seulement, les luttes sociales, elles s’assoient habituellement dessus, quand elles ne les condamnent pas au nom de la défense de leur intérêt particulier.

Mathias Delfe