L'En Dehors

lu sur indymedia auvergne : nous savons que l'ouverture de la chasse aux enfants est prévue pour le 30 juin,puisque môssieur Sarkosy , dans sa grande clémence, avait annoncé qu'il n'y aurait pas d'expulsion d'enfants scolarisés pendant l'année scolaire (ce qui n'a pas empêché l'explusion de plusieures familles !juste une baisse momentannée dans le quota d'explusions ...).Puis cette semaine nous apprenons ,grâce à la une du figaro « Sarkozy renonce à expulser les élèves sans papiers » .alors que le nombre de regularisation ne concernerait que 2% des enfants sans papier scolarisés ! ! les conditions pour obtenir ce titre de séjour sont que l'enfant soit né en France, qu'il y ait effectué toute sa scolarité et qu'IL NE PARLE PAS LA LANGUE DE SON PAYS D'ORIGINE" ! ! !

Plus que jamais, le Réseau Education Sans Frontiere appelle l'ensemble des citoyen(ne)s attaché(e)s aux droits de l'enfant, aux droits humains à le rejoindre dans les actions annoncées.

Chaque semaine, les familles doivent se rendre en préfecture , sans jamais savoir si elles pourront ressortir ou si elles seront arrétées aussitôt, soit pour etre explusées de suite, soit amenées en camp de rétention.

pouvons nous laisser faire de telles horreurs, ici , en France, en 2006 ? ? ? ? soyons nombreux , chaque mercredi matin à partir de 10h , devant la préfecture de Clermont ferrand , pour soutenir les familles et montrer notre refus face à des mesures qui rappellent les plus sombres heures de notre histoire ! chacun de nous a le pouvoir d'agir à son niveau , à chacun de voir avec sa conscience si ce pouvoir ne devient pas un devoir.... ?

ci dessous le communiqué de Jean-Pierre DUBOIS président de la Ligue des Droits de l'Homme

AU REVOIR LES ENFANTS...

Hier après-midi, le ministre de l'intérieur, confronté à la mobilisation de plus en plus forte des enseignants, des élèves et de leurs parents contre les expulsions d'élèves sans papiers, a annoncé qu'il s'attacherait désormais à remplir un « devoir d'humanité » en la matière.

Les actes n'ont mis que quelques heures à suivre les mots. En fin de matinée hier, Shabar et Jonas Erten, âgés de trois et de six ans, ont été arrêtés par des policiers à l'école maternelle Julien Pesche au Mans, et emmenés rejoindre leur maman au commissariat. Les militants du RESF et de la section LDH du Mans se sont rassemblés ce matin dès 5 heures 30 pour tenter de faire échec à la reconduite à la frontière : trop tard ! Madame Erten et ses deux enfants avaient été embarqués à 4 heures 20 du matin, afin d'éviter témoins et journalistes. Leur avion a décollé ce matin à 11h10 de l'aéroport de Roissy.

Il faut croire que les enfants Erten et leur mère constituaient une menace grave pour l'ordre public : réfugiés kurdes, arrivés de Turquie en Norvège, ils avaient osé envahir le sol français au lieu de demander l'asile à Oslo, au motif que leur grand'mère et leur tante résidaient au Mans… en situation parfaitement régulière. On le voit, leur expulsion ne pouvait attendre même la fin de l'année scolaire : selon le ministère de l'intérieur, l'engagement pris par la circulaire d'octobre 2005 de suspendre les reconduites en cours d'année ne s'appliquerait pas aux écoles maternelles. Quant au droit à la vie familiale normale garanti par l'article 8 de la convention européenne des droits de l'Homme, il ne pèse pas bien lourd quand on n'a que mépris pour ceux que Jean-Marie Le Pen a baptisé « droitsdel'hommistes ».

La LDH a tenté d'attirer l'attention d'un conseiller de Monsieur Sarkozy sur cette affaire lamentable : enfants arrêtés en école maternelle, sortis du lit à 3 heures du matin pour être soustraits aux regards et à la solidarité de leurs proches… La réponse fut brève et quelque peu agacée : ils n'ont qu'à demander l'asile en Norvège, j'applique les textes.

« Devoir d'humanité », disait le ministre-candidat. On sait que selon un de ses amis politiques qui l'a précédé place Beauvau, « les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ». En tout cas, la famille Erten saura désormais quel sens le gouvernement actuel de la République française donne concrètement au mot « humanité ». A chacun, désormais, de juger en conscience.