Explication simpliste
Il y a de moins en moins de gens satisfaits, à tort ou à raison, de leur sort dans ce pays, à commencer par les jeunes, mais dans l’ensemble les enfants des classes moyennes de souche française ou européenne sont trop bien élevés et/ou trop formatés individualistes pour emmerder sérieusement le pouvoir (il n’est qu’à observer le peu mobilisateur mouvement des stagiaires en colère pour s’en convaincre) et encore moins pour tout casser, car la culture petite-bourgeoise connaît le prix des choses.
Reste les barbares des banlieues pour jouer le rôle de la vapeur qui fuit de la cocotte sociale, tandis que les cuisiniers de l’économie et de la politique attendent que ça se tasse en calculant leur bonus : 3000 bagnoles cramées, c’est 3000 caisses neuves vendues et 300 000 voix de mieux pour la démagogie sécuritaire.
Ainsi depuis, allez, un bon quart de siècle.
Vous en reprendrez bien un autre quart ?
Solution facile
La société marchande qui
profite bien du goût des zonards pour le logo –n’est-ce pas Lacoste ?-,
dispose d’un excellent moyen d’en finir avec l’agitation des faubourgs :
offrir une panoplie Adidas et un scooter Béhemka aux minots, un costard Ralph
Lauren et une Béhème d’occase à leur aînés pour se la péter ensemble nouveau
riche au pied de la tour.
Cher ? allons !
La paix sociale pour pas même le coût du licenciement d’un pédégé !
A rebours
Des
« autorités » communautaires ou religieuses comme interlocutrices
privilégiées des pouvoirs publics en cas de crise, voilà où est parvenu le mode
d’organisation libérale de la société après qu’il a obtenu la fermeture ou la
faillite de tous les dispositifs de socialisation non « rentables ».
L’épicerie négocie avec le
goupillon, et pendant ce temps-là, on recuit dans nos arrière-cuisines conceptuelles
des tambouilles d’une autre époque.
Ca brûle, mais ça roule
encore
Le CAC 40 s’est apprécié
de près de 4% cette semaine. Champagne !
Mathias Delfe