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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Rêve générale » - Tracts - Analyses des mouvements de février-avril 2006 Paroles de grévistes
--> Ni patrie ni frontières n° 16 /17– Septembre 2006
Ce numéro tente de rendre compte du bouillonnement social des mois de février, mars et avril 2006 chez les étudiants, lycéens, chômeurs et salariés. Nous avons cherché à donner la parole à des individus et des courants différents afin de rendre compte de la diversité et de la richesse de ce mouvement de la jeunesse, très certainement le plus important depuis le mouvement contre le CIP de Balladur en 1994. Malgré leurs faiblesses politiques, les courants apartidaires – qu’ils soient spontanéistes (« prositus » et « autonomes »), anarchistes ou « ultragauches » – nous ont semblé plus intéressants que les courants partidaires (trotskystes).

«  Nous avons donc reproduit surtout des tracts ou des textes qui posent des questions sur le mouvement, qui en critiquent les limites et les défauts, plutôt que des analyses qui donnent dans l’autosatisfaction (du genre « C’est nous qui tenions la Coord » ou « On a poussé les syndicats à… ») et qui se concentrent sur la proximité des échéances électorales de 2007, les chances d’un candidat de la prétendue « gauche de la gauche », les conséquences de l’imaginaire « victoire du non » et autres préoccupations politiciennes.

Parmi les courants apartidaires ci-dessus mentionnés, ce sont certainement les plus spontanéistes qui ont la part belle dans ce numéro. Nous avons tenté de souligner quelques-unes de leurs limites dans les introductions et dans les notes de bas de page (signées NPNF). En effet, dans ces milieux prédomine une idéologie, certes hétérogène, mais qui repose sur quelques constantes communes :

  la primauté de la satisfaction des « désirs » individuels ;
  l’illusion que l’on pourrait construire des îlots alternatifs au sein de la société capitaliste (squats, communautés, etc.) qui permettraient de transformer les rapports interindividuels ;
  la dénonciation lancinante et caricaturale des dirigeants des groupes d’extrême gauche et le mépris pour tous les militants de base, considérés comme des bureaucrates en herbe ;
  une apologie des actions exemplaires, de l’affrontement de rue, du vol et du pillage sans aucune considération du rapport de force et de leurs conséquences pénales pour les individus concernés ;
  une sous-estimation du rôle de la classe ouvrière (dont la composition a certes considérablement changé dans les métropoles impérialistes) qui va de pair soit avec l’apologie de la révolte brute des masses indifférenciées, soit avec un rôle d’avant-garde accordé au précariat ;
  un refus de réfléchir à des stratégies de construction d’organisations politiques permettant de regrouper tous ceux qui veulent la révolution ;
  l’illusion que l’on pourrait en quelque sorte construire un autre monde tout de suite, sans passer par la moindre étape de transition (dont les modalités restent bien sûr à définir, contre toute vision étatiste y compris celles qui se cachent sous le masque de l’autogestion ou de la démocratie participative),
  un mépris fréquent des « revendications », vues comme l’expression d’une volonté d’étouffer un mouvement social. Mais ces courants ont aussi l’énorme force d’exprimer la révolte de la jeunesse et des exploités, de ne pas lui fixer des limites préétablies, de ne pas avoir d’illusions sur la nature et le rôle des syndicats et partis de gauche, et surtout de ne pas souhaiter canaliser la révolte sur le terrain électoral ou dans des moules organisationnels bureaucratiques, où l’on sait d’expérience que la flamme révolutionnaire des individus ne trouvera pas un oxygène suffisant pour brûler longtemps. Nous publions aussi dans ce numéro trois témoignages et onze interviews sur le mouvement dans huit villes de « province » (Caen, Grenoble, Tours, Aix-en-Provence, Avignon, Reims, Marseille et… Forcalquier), et deux facs de la région parisienne (Jussieu et Evry). Ces interviews sont fondées sur un questionnaire très général conçu par le groupe allemand Kolinko et adapté par nos soins à la situation française de février-avril 2006. Brutes de décoffrage, ces réponses donnent quelques outils pour comprendre à la fois les limites du mouvement et sa richesse, d’autant plus qu’elles ne proviennent pas de militants « encartés » qui tenteraient de démontrer à tout prix la justesse de leurs positions et de leurs actions.

Sommaire

De Mai 68 à Février-Avril 2006 : Tordons le cou à quelques mythes pour mieux comprendre le présent (Ni patrie ni frontières) - Les mouvements étudiants en France depuis 1945, suivi d’une Chronologie des mouvements étudiants (extrait de Wikipedia)

« Autonomes », « castoriadiens », spontanéistes, « pro-situs » et « post-situs » : Précarité, salariat, travail, jusqu’où le mouvement social (Société autonome) - Fronde antiCPE et révolte sociale - Pousser le monde qui s’écroule (Un occupant de l’EHESS) - Appel de Raspail (Les occupants de l’EHESS) - Communiqués du Comité d’occupation de la Sorbonne (COSE) - Mise au point du COSE - Le CPE, une goutte d’eau dans un lac de rage - (Grenoble, Les enragé-e-s ouvrent le bal) Réflexions sur le soulèvement en France (Bureau des secrets publics) - Ultime communiqué du COSE - Notes sur le mouvement anti-CPE en Avignon (Infokiosk)

Anarchistes : Lutter contre le CPE et le CNE, oui, mais pas seulement ; En lutte contre la misère sociale ; La lutte n’est pas terminée (3 tracts du GARAS) - Et pendant-ce temps-là que font les anarchistes ? (Libertad, L’En dehors) - Un récit de la lutte anti-CPE à Caen, mars avril 2006 (SIA Caen)

« Ultragauches » : Prenons la parole (Des internationalistes) - Le CPE, un instrument de plus pour accroître flexibilité et discipline au travail - Pour obtenir le retrait du CPE-CNE, il est nécessaire que tous les travailleurs rejoignent la lutte - La lutte contre le CPE-CNE est à un tournant - Un joli printemps (4 textes de Mouvement communiste) - La solidarité du mouvement des étudiants : un exemple pour toute la classe ouvrière (Courant communiste international) Inclassables : Blocages et embauchages, mise en perspective du CPE et Hard Blocking (2 textes de Temps critiques) - La lutte anti-CPE (Roland Simon, Théorie communiste)

Annexe réformarde : Ni CPE, ni CDI. Revenu garanti ! (AC Limoges)

Débat : Les « lascars » : casseurs de manif ou révoltés ? Indi…gènes, indi…génat, indi…génisés ? des concepts indi… gents ! (Ni patrie ni frontières) - Les casseurs de banlieue et le mouvement étudiant - Quelques éléments d’analyse sur les « lascars » (anonyme, CNT) – C. Guillon : Sur quelques récents publicitaires de la démocratie parlementaire- Ne pas abandonner la rue (Laurent) - Lettre au journal Le Monde (F. Lonchampt) - Pour que les banlieues prennent leur place dans la ville - (Deux de l’Assemblée de Montreuil) - Réflexions sur ceux que l’on appelle les « casseurs de manifestants » (Janos et Siryne Z. Indigènes de la République) Interviews et témoignages de collégiens, étudiants et grévistes de Forcalquier, Marseille, Aix, Jussieu, Reims, Avignon, Evry, Tours

Coordinations : analyses contradictoires de leur rôle : Mais où est passé le mouvement réel ? (Kamo) - Les Coordinations nationales étudiantes (Groupe CRI) - Les Coordinations… (Convergences révolutionnaires) - La fin du CPE (La Riposte) - CPE : L'épreuve de force continue (Lutte ouvrière)

Jeunes et travailleurs sociaux (Myriam)

Quelques infos sur les mouvements étudiants grec et britannique (TPTG et AWL)

ABONNEMENT ET CONTACT

un numéro simple de Ni patrie ni frontières coûte 7,5 euros ; un numéro double 10 euros. Si vous souhaitez recevoir les 3 numéros suivants, vous pouvez envoyer un chèque de 23 euros à l’ordre de Y. Coleman (pour les 6 numéros suivants 45 euros) ou bien la même somme en timbres. Pour collaborer à notre revue, émettre des critiques ou des propositions : : yvescoleman@wanadoo.fr ou : Y. Coleman (sans autre mention) 10, rue Jean-Dolent 75014 Paris.
Ecrit par libertad, à 22:11 dans la rubrique "Actualité".



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