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Communiqué du syndicat Oxygène-FSE (Paris I) Samedi 4 décembre 2004
Un étudiant de Paris I condamné à 4 mois de prison ferme pour ses idées politiques
Sébastien Schifres, étudiant en DEA à Paris I, après avoir obtenu sa maîtrise l'an passé à Nanterre, a été condamné à 4 mois de prison ferme et à plus de 2000 euros d'amende.
Sébastien était accusé d'avoir commis des dégradations (sur un mur) et d'avoir donné des coups à des vigiles.
Un seul témoin à charge s'est présenté au tribunal : M. Guinot, chef de la Sécurité à la fac de Nanterre. A aucun moment, M. Guinot n'a mis en cause Sébastien, ni pour les dégradations, ni pour les violences. Les autres témoins à charge ne sont pas venus. Parmi ces témoignages écrits, plusieurs ne citent pas Sébastien et parlent des violences en général. Un autre dit avoir reconnu Sébastien par sa « voix ». Le seul témoignage qui se veut précis est celui d'un vigile qui dit avoir reçu un coup de genou de Sébastien …
Autrement dit, personne n'a mis en cause Sébastien lors du procès. Au contraire, deux témoins, cités par la défense, ont affirmé sous serment que Sébastien n'a strictement rien fait de ce dont on l'accuse : il participait simplement au banquet convivial du mardi.
La présidente du tribunal a affiché, durant toute l'audience, son mépris à l'égard de l'accusé et de son avocate, reprenant à son compte la version de l'accusation sans la moindre hésitation.
La plaidoirie du procureur était scandaleuse : faute d'éléments précis, le procureur s'en est pris aux idées politiques de Sébastien, l'a qualifié de « parasite » (sous prétexte que ce dernier est encore étudiant à 28 ans), et - plus grave - a considéré que le simple fait d'être solidaire des « casseurs » du mur méritait sanction. Comme il n'y avait aucune preuve de l'implication de Sébastien dans l'action du 2 novembre, le procureur s'est acharné à faire de Sébastien le responsable idéologique de ces opérations, et qu'à ce titre, il devait être condamné. Le procureur a osé demander 10 mois de prison ferme.
Quant à l'avocat de la partie civile « Université Paris X », elle a osé demander que Sébastien rembourse intégralement les frais de réparation du mur, alors qu'aucun témoin n'affirme avoir vu Sébastien détruire le mur ! Encore une fois, il s'agit de condamner Sébastien sur la simple base de tracts qu'il a distribué !
Alors que l'avocat de la défense a logiquement plaidé la relaxe, Sébastien a finalement été reconnu coupable de dégradation (alors qu'aucune personne, dans le dossier, affirme l'avoir vu dégrader quoi que soit) et de violence à l'égard des vigiles. Sébastien a été condamné à 4 mois de prison ferme et au remboursement des frais de réparation du mur.
Sébastien est libre aujourd'hui. Mais, sauf décision contraire, il devra effectuer encore de la prison ferme. La détention provisoire de Sébastien, puis sa condamnation, prouve que le pouvoir peut tranquillement jeter en prison ceux qui lui résistent sans même à avoir à apporter la moindre preuve de ses accusations.
Oxygène-FSE condamne solennellement cette décision inique : un tribunal a décidé de condamner à de la prison ferme un militant sans le moindre début de preuve, uniquement sur la base de ses idées politiques. Oxygène-FSE apporte tout son soutien à Sébastien. Toutes les condamnations doivent être levées.
Oxygène-FSE se prononce pour la destruction de tous les murs de séparation, et plus largement, pour le démantèlement de tout le dispositif sécuritaire (et notamment du contrat local de sécurité) mis en place l'Université de Nanterre. Oxygène-FSE affirme clairement que la destruction des murs de séparation est un acte légitime de résistance collective contre la politique répressive de la Présidence de Nanterre.
Oxygène-FSE appelle toutes les organisations syndicales des étudiants et des personnels à se prononcer pour la levée de toutes les condamnations contre Sébastien Schifres. Oxygène-FSE les appelle en outre à préparer et à soutenir, dans l'unité, la mobilisation massive des étudiants et des personnels qui, seule, peut permettre d'en finir avec cette politique sécuritaire avant que celle-ci n'en finisse avec les étudiants et les personnels contestataires. Dans de telles circonstances, alors que les libertés démocratiques fondamentales sont piétinées, le silence et la passivité ne peuvent qu'encourager le développement de ces politiques répressives.
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Commentaires :
libertad |
L'affaire de Sébastien rappelle celle de Jean-No, un militant libertaire de l'OCL de Reims condamné uniquement sur des témoignages à charge alors que la cour d'appel avait refusé d'entendre les témoins à décharge. Finalement Jean-No avait fait condamner la France sur ce procès inique, voir : http://endehors.org/news/5133.shtml Répondre à ce commentaire
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à 22:30