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L'En Dehors


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Rencontres anarchistes-écolos en Pologne en 2008.
Complément à l' article Rencontres mondiales 2008 des Anars-écolos : je n' ai pas de dico de suédois, mais je me rappelle que Brum, l'organisateur de "Urvision" fin juillet 2007 dans la forêt où il vit lui-même en "homme du Paléolithique" de façon si discrète que l'équivalent local des "Eaux et Forêts" ne l'a pas encore découvert, ce Brum, donc, m' avait expliqué que ce mot signifie à peu près = "grandir dans la vie sauvage", ou se réensauvager.

Brum est reparti aux USA pour un nouveau stage longue durée dans cette fameuse école du Wisconsin, animée par Tamarack Song, nom donné par les Indiens Ojibwé à celui qui est devenu le principal formateur des stagiaires. Pas de chiqué dans ce stage : si tu n' arrives pas à allumer ton feu par friction de deux bois, tu ne chauffes rien, tu ne cuis rien, tu bouffes cru où tu maigris. Et c' est ce qui est arrivé à Brum l' année dernière : pour la première fois de sa vie, il a ressenti les douleurs de la faim. Tu as beau payer 6000 dollars pour les 11 mois de stage, l' organisation ne prévoit pas de fournir discrètement des sandwichs à ceux et celles qui ne réussissent pas du premier coup à pratiquer les astuces de la vie sauvage totalement autarcique.

J' ai pu voir à l' oeuvre plusieurs élèves de cette "Ecole de Survie", dont l' extraordinaire petite Ruth Kerner, une allemande de la région de Ulm, et constater leur réelle compétence. Un autre a su en un tour de main réaliser à partir d' un os de cervidé une parfaitement opérationnelle pointe de flèche, et nous a appris aussi à l' emmancher selon une technique que j' ai vu pratiquer aussi en Amazonie.

On a appris à cuire sans récipient, à partir d' un trou dans le sol transformé en four car rempli de pierres sorties d' une longue cuisson dans le gros feu installé plusieurs heures avant à proximité. Art d'éviter que les légumes ou viandes retirés de ce four ne soit pas saupoudrés de terre, ce qui est fort inconfortable lors de la mastication !

On est bien loin de ces camps anars, qui malgré le "Ni dieu ni maîtres" laissent depuis quelques années certaines sectes s' installer sans la moindre protestation au coeur même de ces camps, en y pratiquant une propagande fort appuyée, efficace, vu le fort recrutement : je fais allusion à la secte alimentaire (retour au problème de ces mêmes sectes qui empoisonnnèrent également les anarchistes naturiens après la première guerre mondiale, et firent capoter l' aspect politiquement subversif des "milieux libres", en n' étant plus qu' obsédés par les éternelles disputes stériles sur la diététique), allusion, donc, à la secte "vegan", une mode qui marche, puisque même sur le site de l' En Dehors, elle a ses partisans convaincus. Ce courant d' idée, comme les "anti-spécistes" qui ont du mal à comprendre en quoi leur dédain des plantes relève d' un incohérent racisme, une évidence pour tous les Peuples Autochtones qui vivent tous en mangeant de tout, plantes et animaux, mais de tout avec respect, en mettant sur un pied d' égalité plantes et animaux, ce courant d'idée est typique de la part d'urbains complètement coupé de leurs racines paysannes au point de n'avoir pas connu dans leur famille l'art de tuer et préparer la poule ou le lapin, voir la cérémonie annuelle du cochon, en général vers le solstice d'hiver, fête à forte connotation sociale, occasion d' entr'aide entre voisins, et art de ne rien perdre, d' utiliser absolument toutes les parties de l' animal, et de tout rendre conservable selon les techniques d' avant l'ére électrique. Ce souci de non gaspillage remonte au paléolithique, et je l' ai vu encore transmis intacte au sein d' une très traditionnelle famille béarnaise dans leur ferme isolée au bout d' un sentier muletier au bout de la vallée d' Aspe, ferme dans laquelle m' avait envoyé l' ethnologue Robert Jaulin au début des années 70.

De même que les anars surent avec raison (jeu de mots ! ) être des "bouffeurs de curés" dans les années 188O- 1905, de même je suis un intraitable "bouffeurs de Vegan" et autres végétariens et végétaliens ou encore crudivores, dans les rassemblements de personnes qui se croient évoluées politiquement. Toutes ces salades ne sont que des élucubrations stériles d' urbains. On ne lutte pas contre l' odieux élevage industriel en ayant un comportement seulement d' abstinence (Ah ce vieux relent d'abstinence chrétienne, l' effort chrétien du Carême !). Prôner comme forme de lutte la "bonne consommation" qui est censée être signe (juste un signe, un petit signe, comme ces "petits gestes" pour se donner une bonne conscience écolo !) un signe de protestation contre telle ou telle pratique industrielle pour obtenir de la bouffe de masse, c' est encore verser dans le petit réformisme bourgeois ou bobo, ou encore baba : se contenter de "consommer éthique", donc par exemple pas de viande, alors que l' attitude révolutionnaire consiste à remettre en cause l' acte d' achat lui-même = on se donne le mode de vie collectif pour ne plus acheter du tout, on sort du piège urbain, la vie en cage urbaine, on quitte les élucubrations niaises propres aux urbains, telles ces théories abscondes sur le "véganisme", typiques de personnes coupées de la nature et de la familiarité avec la mort au quotidien de plantes et d' animaux qui "passent dans la casserolle". On sort avec courage de la domestication, même si au départ cette soudaine liberté hors de la cage donne le vertige, et on cesse définitivement de "consommer" = être sommé d' être con !

On vit de façon sustentable, écologiquement compatible avec les données naturelles de l' environnement habité avec un sentiment de familiarité et d' intimité chaque jour croissante, au lieu de rester stupidement en ville en s'y gargarisant de néo-religions sectaires : le membre d'une secte se reconnaît au fait qu' il méprise profondément qui ne partage pas ses convictions. Et c' est ainsi que se comportent les Vegan.

A l' inverse, dans les camps anarchistes de ceux qui par radicalité révolutionnaire remettent en cause non seulement le capitalisme, puis au delà, l' industrialisme, et jusqu' à la civilisation elle-même, la "civis" et la "polis" = je pense à cette presse anarchiste clairement "anti-civilisation" dès le sous-titre même de leur journal, qui fait de plus en plus fureur chez les jeunes en Angleterre, aux U.S.A., en Espagne, Italie, Suède, Finlande, et probablement encore dans d' autres pays que je vais bientôt visiter, dans ces rassemblements de dissidents qui veulent faire sécession par rapport à l' occidentalité, en tant que rebelles jusqu' au bout des ongles, il n' est pas rare de faire venir des paysans et paysannes du voisinage pour qu' ils nous enseignent l' art de tuer les animaux de la basse-cour bien-sûr "bio", et l' art de tous les gestes utiles jusqu' au produit que l' on pourra déguster à la fin, le tout avec une très faible "empreinte écologique". On aura de tels "Workshops" (ateliers) cet été en Pologne, et il faudra s' y soumettre à la bonne habitude paysanne de se lever très tôt chaque matin, difficile pour les gens de culture ado urbaine et baba-cool ! Mais se re-calquer sur le rythme naturel de la lumière solaire est une des bases du réapprentissage de la vie "sylvilisée" !

Le lecteur français constatera que dans notre pays, nous sommes ankylosés par de vieux relents marxistes ouvriéristes technophiles, nombre de militants anars se disent athés et croient encore au dieu "progrès", au concept jacobin d' "humanité", comme dans la chanson populaire communiste et leur journal favori, ou aux autres sornettes universalistes, ces délires de la raison qui ne se savent même pas encore englués dans un ethnocentrisme digne du Jules Ferry des "races inférieures" à civiliser !, C' est peut-être pour cela qu' en 2007, John Zerzan a été accueilli dans 15 pays d' Europe, mais pas en France, un pays où on a encore le culte sacré de la "civilisation", comme si on n' arrivait pas à sortir du 18e siècle des philosophes . Ces "Lumières" nous ont éclairé pour jeter aux orties la toute-puissance ecclésiastique, mais nous aveuglent encore en nous délivrant certes des superstitions bibliques et du poison monothéiste , anthropocentrique et machiste moyen-oriental, mais en nous faisant replonger dans d' autres croyances irraisonnables, tels ces croyances qui illuminèrent d' une lumière aveuglante Condorcet : son culte naïf du dieu "progrès", religion dont les pères fondateurs furent largement Descartes et Bacon... religion dont Lynn White montra dès 1967 les sources bibliques : le cours du philosophe et biologiste Michel Tibon-Cornillot est consacré cette année chaque lundi en fin de journée, en salle 1 de l' EHESS, 105 bd Raspail, Paris, aux prédécesseurs allemands de Lynn White, pour dépister les sources profondes de l' hérésie mortelle, écologiquement suicidaire, et politiquement monstrueuse ,source de totalitarismes, hérésie mortelle qui fonde l' Occidentalité ; lire aussi à ce sujet: "L'Univers des totalitarismes", de Robert Jaulin, ed. Lauris Talmart...

J' ai déjà expliqué dans les pages de l' En Dehors en quoi je ne suis pas un disciple de Zerzan comme de n' importe qui : un anar n' a pas de gourou ! et j' ai dit mon respect pour la souplesse intellectuelle de Zerzan, que j' ai pu déstabiliser en juin 2006 lors de la "Rencointre contre la Mégamachine " organisée par "Llavors d' anarquia", en lui démontrant qu' on ne pouvait pas dire que tout le mal venait de la "naissance de l' agriculture", une légende lancée dans les années trente par un évolutioniste marxiste, Gordon CHILDE, qui lança le concept de "révolution néolithique" en ne voyant qu' à travers la petite lorgnette de l' agriculture mésopotamienne, sans voir que la philosophie paléolithique s' est maintenue intacte au sein de tous les petits peuples qui se lancèrent dans la "néolithicité", en Papouasie, en Amazonie, etc... sans pour autant laisser apparaître au coeur même de leur société farouchement égalitaire, la "division", au sens de ce mot chez Pierre Clastres. On peut donc pratiquer une petite agriculture écologiquement sustentable, sans pour autant voir apparaître l' Etat !

Et John Zerzan a été convaincu par mes arguments, optant pour le mot "horticulture" pour désigner la bonne agriculture compatible avec la vie anarchiste, à l' inverse du mot "agriculture", que l' on réservera à la grande agriculture en champs ouverts et définitifs, avec fin de la vie nomade ou semi nomade, apparition de cadastres et de l' usage des chiffres pour compter les prélèvements opbligatoires au bénéfice des Puissants...une agriculture sédentaire loin des méthodes de la permaculture, et coincidant avec l' apparition des métiers spécialisés, de la hiérarchisation sociale, avec notamment la caste parasite des militaires à la solde (au sens propre) des Puissants, eux-mêmes parasites et exploiteurs des producteurs spécialisés de nourriture, qui deviendront la classe paysanne, sous différents régimes de "taillables et corvéables à merci" ! .

 

Il est vrai que je suis sur cette piste de travail depuis ... mai 68. Une coincidence fortuite, due au fait que dans mon lycée, on n'avait plus de cours dans ma classe de troisième, pour cause de grève (n' est-ce pas Philippe Pignarre, un des plus actif "fouteur de merde" de ce lycée, et heureusement toujours aujourd'hui un efficace "poil-à-gratter" qui continue à déstabiliser le système !) et que j' en ai profité pour me lancer à fond dans des études personnelles de biologie d' écologie et de préhistoire, sous le parrainage amical et efficace du professeur de biologie des "Grands", ceux de Khagne et Maths' Sup , Monsieur Sauvagère, qui me prit bénévolement en "leçons particulières" et découvrit ma théorie sur les deux néolithiques, le "freiné", des actuels "sauvages agriculteurs", et l' "effreiné" chez ces Moyen Orientaux "premiers agriculteurs" (soit disant ! une erreur par européocentrisme raciste, préjugé sur le "berceau" de la civilisation la "notre", bien évidemment !) qui oublièrent la sagesse, la retenue paléolithique que Daniel Nat, un ami de Robert Jaulin, appelle la "paléolithicité", en tant que corpus de pensée...leçons particulières en ce lycée Pothier d' Orléans où je venais d' arriver de ma forêt natale, la forêt de Chizé...déjà avec ce sentiment d' être le "sauvage" intimidé et perdu dans la jungle urbaine (je ne m' y ferai jamais et en suis finalement bien content : cette société urbaine n' a pas réussi à m' ethnocider ! ) et où je laisserai le souvenir paradoxal du "lauréat du concours général" aux écrits incendiaires, tendance mao-spontex de "Vive La Révolution", pimenté à la sauce Wilhem Reich, et à la contre-culture Yippie et Diggers, dans le journal que nous éditions dans ce lycée : "La Cause du Lycéen", allusion bien-sûr à "La Cause du Peuple" soutenu par Jean Paul Sartre... Déjà, je m' opposais aux mouvances trop inféodées au vieux marxisme, trouvant contre - révolutionnaire de vouloir défendre les ouvriers, et plus subversif de prôner le luddisme, le sabotage des usines et la fuite des travailleurs hors de la prison industrielle polluante et exploiteuse , pilleuse, des ressources du Tiers-Monde...

Je découvris alors bien vite le courant des communautés écolos-gauchistes, comme on disait alors !

 

Takpi, encore pour quelques heures à Montpellier, puis en route (eurolines), pour la Pologne

Ecrit par Takpi, à 22:23 dans la rubrique "Ecologie".



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