(rÉ)ouverture D'un centre social autogÉrÉ sur caen.
Il y a de cela quelques semaines un collectif d’occupant(e)s ouvraitsur la presqu’île de Caen un centre social autogéré : le SCAC (Squat Contre l’Aliénation Capitaliste). Rapidement, sans logis, chômeurs(euses), étudiant(e)s, travailleurs(euses) s’y retrouvaient pour élaborer un espace alternatif où il faisait bon vivre.
Alertée,
la mairie de Caen ne l’entendait pas de cette oreille et chassait avec
l’aide de la police les occupant(e)s. Pour leur faire peur la police
procédait à un contrôle d’identité des 18 habitant(e)s trouvé(e)s sur
les lieux, et, pour se donner bonne conscience, les présentait aux
services sociaux.
Un squat d’expulsé, dix de réoccupés.
Depuis
le mardi 29 mars, un nouveau collectif occupe un bâtiment inoccupé
depuis plus de 2 ans et ouvert à tous vent. Le bâtiment est sain et
puisque nous occupons le lieu depuis plus de 48 heures toute évacuation
sauvage est rendue illégale.
En effet, nous désirions vivre
autre chose que le désert marchand dans lequel ils entendaient
replonger Caen. C'est ainsi que « La Mauvaise Herbe » a vu le jour.
La
Mauvaise Herbe est un lieu où l’on ré-apprend à respirer ensemble : se
loger (les conditions de logement sur Caen sont de plus en plus
difficiles), créer, graffiter, jongler, gueuler, manifester,
auto-gérer, échanger savoirs et connaissances techniques ou
intellectuelles, débattre, partager, poétiser, jardiner, faire de la
mécanique, de la couture, etc.
Il est cet espace où l’on tente
de se ré-approprier au quotidien nos manières de vivre lorsque nos vies
sont toujours davantage soumises au joug des patrons, des promoteurs
immobiliers, des flics, des militaires, des experts, de la marchandise,
et des services sociaux.
Nous ne voulons pas des miettes du banquet, Nous désirons dévorer nos propres festins.
La
«Mauvaise Herbe» n'est pas un centre d'hébergement, ni une MJC, il est
un lieu où s'élabore une expérience d'autogestion, un squat qui attaque
les fondements même du monde marchand qui nous entoure.
Le
collectif ne réclame aucune citoyenneté ou reconnaissance des
institutions politiques. Nous n’appartenons pas au même monde et
cherchons avec obstination à détruire ce vieux monde marchand qu’est le
capitalisme et que Etats et politiques continuent de protéger.
Et
c’est cette volonté commune à laquelle la municipalité de Caen a voulu
mettre fin en expulsant le SCAC et en continuant d’expulser roms,
squatteurs, précaires comme partout en France dans les mairies de
droite comme de gauche.
Notre action est illégale, mais pas illégitime.
Nous
avons depuis longtemps compris que la légitimité s’oppose le plus
souvent au droit qui continue de protéger les forts contre les faibles.
Nous avons de notre côté la force de la vie et de
l’insoumission, là où le droit n’a à nous opposer que sa police. En
quoi notre occupation serait-elle illégitime lorsqu’on occupe des
bâtiments vides, qu’on les réhabilite, qu’on leur redonne vie ?
Cependant,
La Mauvaise Herbe n’est pas né pour faire chier ses contemporains -
lorsqu’ils ne sont pas ses ennemis. Nous entendons entretenir avec nos
voisins de bonnes relations (les nuisances seront limitées par les
occupant(e)s eux(elles)-mêmes). Nous invitons également le propriétaire
privé du lieu à venir nous rencontrer et discuter avec nous.
Dans
la suffocation, il y a ceux qui s’indignent ou dénoncent et ceux qui
tentent d’organiser la riposte. Nous sommes de ceux qui s’organisent.
Parce que NOUS SOMMES UNE PUISSANCE AUTONOME, que la fête politique (re)commence…
Une journée porte ouverte aura lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril.
Permanences le mercredi, le Samedi et le dimanche de 14h30 à 17h30.
Faites tourner l’info et venez nombreux(ses) nous rendre visite…
Pour nous contacter
Collectif des occupant-e-s de «mauvaise herbe»
La chaussée d’Alger 14120 MONDEVILLE ;
TEL : 06 33 77 83 81