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Lu sur Rouen alternatif : "On parle en ce moment des grutiers et portiqueurs des ports autonomes de Marseilles, du Havre ou de Rouen, qui se battent contre la privatisation de leur activité.
Il est bon de savoir ce que font ces gens là, que d'aucuns désignent comme des parasites, des fainéants ou des privilégiés.
Un grutier, c'est quelqu'un qui travaille de jour comme de nuit, en horaires décalés et tout au long de l'année, car l'activité portuaire, c'est 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Ca en fait des nuits passées sur les quais, des week-ends ou des jours fériés au boulot.
Ceux qui maneuvrent les portiques au Havre, pour charger ou décharger les porte-conteneurs, travaillent dans des cabines à 40 mètres du sol, et effectuent un travail stressant qui ne laisse pas le droit à l'erreur, car quand on croche et déplace un conteneur, il vaut mieux le faire avec précision, vigilance, il y a du monde en dessous... Il faut tenir le rythme, 25 conteneurs à l'heure en moyenne. Dans la cabine, le portiqueur est penché en avant, vers le sol, regardant à travers une vitre entre ses pieds, et beaucoup souffrent de problèmes de dos ou de cervicales. Certes, les cycles de travail au portique sont de deux heures, mais entre deux cycles, le salarié est affecté à d'autres activités pendant 1h30, puis retourne dans la cabine.
Grâce à leur statut public, grâce à leur force syndicale, les personnels des ports autonomes sont peut-être moins mal-lotis que certains de leurs collègues d'autres pays. Et ça en dérange certains.
Bien sûr, les patrons de la manutention portuaire, le MEDEF et sa branche politique (l'UMP) aimeraient voir grues, portiques et personnels privatisés, pour pouvoir essorer les salariés, faire toujours plus de fric. Leur rêve : rétablir l'esclavage.
Source : Ensemble, mensuel des adhérents de la CGT