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L'En Dehors


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Quelles mobilisations contre le fascisme économique?
--> CONTRAT NOUVEL EMBAUCHE, SANS-OU MAL-LOGÉS, PRÉCARITÉ, DÉGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
"Fascisme économique", l'expression n'est elle pas trop forte i Je ne pense pas. pas. Le Sub commandant Marcos avait employé ce terme pour désigner le modèle libéral global qui s'était mis en place depuis les années 80. Et les récentes ordonnances Villepin relatives au contrat nouvelle embauche CNE ou au contrôle des chômeurs poussera tout un chacun à accepter n'importe quelles conditions de travail, et à se taire. En plus de cela, les ressources des foyers se raréfient, autant par la hausse des loyers, que la chute des salaires vers le SMIC. Pendant ce temps les profits des entreprises "françaises" ou internationales flambent...


Et ça nous fait une belle jambe. Que faiton ? Le grand soir a du plomb dans l'aile : il est inutile de se claquemurer chez soi en se disant que demain tout ira mieux - ça n'ira pas mieux Le mouvement ouvrier n'est plus un mouvement révolutionnaire, les existences sont tenues par le crédit, et le lien et projections sociales sont trop fragiles pour qu'aujourd'hui un mouvement social fuisse aller plus loin que le "non" et le "contre,dans le meilleur des cas d'ailleurs.
Cet article propose aussi des pistes de solution. En sachant que rien ne sera possible si les personnes ne s'engagent pas. La balle est dans le camp de chacun-e, et des rencontres ouvertes seront nécessaires pour confronter les idées et proposer le fameux "concret". So let's go.

I- PRÉCARISATION GÉNÉRALE DE LA SOCIETE


Les ordonnances Villepin : CNE et contrôle des chômeurs
Aujourd'hui la question n'est pas celle de savoir -toutes les infos sont disponibles à qui veut mais celle du désir. Désir, car il ne suffit pas au 'une information soit disponible pour que l'on s'en empare et la malaxe ; il ne suffit pas de savoir pour agir. C'est pour ça que je ne perdrais pas trop de temps à détailler les nouvelles ordonnances : les infos sont disponibles "partout" pour qui veut Bref rappel et analyse néanmoins.
Le Contrat nouvel embauche (CNE) : il dure deux ans et s'adresse aux entreprises de moins de 20 salariés en sachant que les moins de 26 ans ne rentrent plus dans les calculs. L'employeur peut rompre unilatéralement le contrat (comme le salarié), sans justification à fournir, et la personne virée part avec 8% de la rémunération totale brute depuis le début de ce contrat, s'il n'a pas commis de "faute gravé". Et voilà.
Pour résumer, au moindre écart vous êtes viré et vous n'avez aucun recours légal.
96% des entreprises ont moins de 20 salariés. On laisse imaginer le devenir de toute action syndicale ou de résistance dans ces boîtes : la moindre personne critiquant des conditions de travail pourra être mise à la porte du jour au lendemain. Le problème est massif : malgré les vacances 200.000 CNE sont déjà proposés dans les ANPE ; il n'y a plus de CDI proposés dans les boîtes de moins de "20 salariés".
Avec ce contrat il n'y aurait sans doute pas eu le mouvement des précaires à Paris amorcés en 2001. C'est à dire gue s'ils avaient été sous contrat CNE au lieu d un CDI, le mouvement aurait été tué dans l'oeuf et la mayonnaise n'aurait pas eu le temps de prendre dans les Pizza Hutt et autres Mac Do... L'exploitation et la mise en concurrence entre travailleurs va ainsi être exacerbée. ( I )
Le renforcement du contrôle : en fait une gradation des sanctions est appliquée contre les chômeurs, qui peuvent se voir sucrer 20% puis 50% de leur allocation s'ils refusent un travail. Si vous avez des ennuis de santé et refuser d'aller faire les vendanges, vos revenus mensuels peuvent ainsi chuter jusqu'à 150-180 euros par mois. d dire que vous finissez! la rue. Tant pis si tu veux pas être couvreur, t'as qu'à pu avoir le vertige...
Ca, c'est le premier pallier de répression, le plus doux. Après le chômeur peut se voir couper ses allocations pendant un ou deux mois. II n a donc rien pour vivre. On sait déjà ce qu'entraînent de telles mesures : un véritable homicide contre les individus stigmatisés, qui peut aller jus qri à l'HP, le suicide, de violents drames dans les familles.
Ces deux mesures sont déjà en application, par (ordonnance Villepin, mais elles ne sont peut être que les deux premiers paliers de répression avec la prochaine convention Unedics de l'automne. A la dernière convention, la CFDT, Ie Médef et les autres partenaires "sociaux" (sauf CGT) étaient tombés d'accord pour réduire drastiquement les possibilités d'indeminisation...

Les réactions syndicales prévues

C'est pas la joie... Quelques pemanents syndicaux ont pendant l'été lancé des pistes de réponses, des manifs sont prévues à la rentrée. Des recours ont été déposé au conseil d'Etat pour faire annuler ces ordonnances par la CGT, puis par FO, la CGC... Cela va être intéressant de voir ce que va décider le Conseil d'Etat - s'il maintient les ordonnances cela a une signification très claire sur la nature du régime dans lequel on vit et qu'on ne pourra plus véritablement nommer une démocratie, même bananière. En effet, lé eurent parlant (sans même parler de morale), et au vue de la constitution française et des lois européennes, il est normalement impossible qu'une entreprise vire quelqu'un sans moyen de défense ou qu'une personne de plus de 25 ans soit réduite à zéro euro de ressources...
Les syndicats misent l'essentiel sur le légalisme, même si des manifestations sont prévues dès la rentrée. on va bien voir ce que ça donne ...Vue l'état de la société actuelle il y a très peu de chances que cela décolle, w le niveau de repli individualiste et de (apathie sociale dans lequel nous sommes. Evidemment, chacun doit jouer le jeu et aller à ces manifestations, se battre, informer au maximum, mais De Villepin et sa "deep blue team" ont visiblement bien calculé ce coup-là...
En effet, le projet s'adresse aux entreprises où le syndicalisme est généralement le plus faible. Le fait de vouloir retrouver un boulot même à tout prix est aussi demandé par une partie des chômeurs qui ne savent plus vers quoi se tourner.
Si vous me trouver trop "pessimiste" (ou réaliste) vous pouvez aller faire un tour dans une ANPE et demander ou voir par vous même, personnellement comme bon nombre de copains militants chômeurs on a pas senti du tout le vent de la révolte, bien loin de là...
Je citerai aussi les propos de Daniel ParisClavel,porte parole de l'APEIS, datés du 8 août ( I ) : "Etre chômeur est un travail à plein temps, contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire. On passe son temps d négocier pour obtenir des délais de paiement des réductions. On n'a plus le temps pour répondre b une annonce et mettre en avant ses capacités. (2) (...) Nous organiserons, avec toutes les associations et les syndicats de défense des chômeurs, un rassemblement le premier week-end de décembre. Nous nous sentons certes assez impuissants face d ce type de décision Pour autan nous voulons montrer que nous sommes là et que nous nous laisserons pas faire."
"Premier week-end de décembre", un "rassemblement"... il sera trop tard...
Bons nombres de syndicaliste savent en effet que la mobilisation va être dure à ce sujet. II serait "responsable" de ne rien dire à ce sujetlà, parait-il, je pense au contraire que le silence est la pire des solutions. II serait grand temps d'analyser les raisons de l'apathie sociale et d'en tirer des conclusions collectives appropriées en terme de pratiques et d'investissement dans (espace public.A ce sujet là des discussions et des rencontres voient le jour, on tente vraiment tout ce qu'on peut pour dépasser ça, créer des groupes de paroles, de défenses des droits mais ce qui frémit à l'échelle locale est un échec à (échelle hexagonale. En effet, malheureusement, la plupart des militants ne souhaitent pas se rencontrer, confronter leurs expériences, analyser ce fui marche ou ne marche pas comme mode d actions, en pratiquer de nouveaux "Chacun dans sa case, et les vaches sont bien gardées" semblent être le mot d'ordre de la rentrée dans les organisations du mouvement social, et libertaire. Comme ça chacun gère sa boutique. Pourquoi, je ne sais pas, demandez-leur.Comme une résistance collective à l'analyse...
II va donc falloir bousculer toute forme de réunion publique pour poser les question suivantes
- quelle est notre analyse du devenir du capitalisme aujourd'hui ?
- celle de la société aujourd'hui, pourquoi ça ne réagit pas face à ces mesures antisociales ;
- quel discours politique, quelles revendications communes ?
- comment une association fait-elle de la politique ? Comment pouvons-nous changer les choses par cette forme d'organisation-là ;
quelles pratiques et quel formé de réinvestissement de (espace public ?

II- ÉLÉMENTS DE RÉPONSES POLITIQUES

Un rappel, quelques positions du réseau No Pasaran

No Pasaran se situent dans une mouvance libertaire et anticapitaliste radicale qui tentent de révolutionner la société sur tous les plans par des pratiques concrètes et quotidiennes qui tendent vers
- l'égalité économique et sociale : répartition égalitaire des richesses, y compris par l'expropriation unilatérale des biens accumulés des capitalistes si nécessaire;
- le fédéralisme libertaire et démocratie directe : la question démocratique est centrale avec des assemblées décisionnelles du quartier à l'échelle d'une société, des personnes mandatées (car personne ne peut tout faire) mais avec un mandat précis révocable en cas de manquement par les AG ; une prise en charge collective de la vie de la cité, des fêtes au ramassage des poubelles. Nous pratiquons déjà cette forme de démocratie à I échelle de nos réseaux.
- le respect de l'intégrité physique, psychique et morale : No Pasaran est un mouvement qui tend vers "le plus démocratique possible" (c'est à dire mis en oeuvre collectivement, une démocratie interne est l'affaire de tous-toutes) où les personnes peuvent s'exprimer, se contredire les uns les autres, participer à certains projets et pas à d'autres et où chacun-e participe à tous les points de décision. La liberté d'expression par exemple est incontournable, cela vaut aussi bien dans le respect des intervenant-e-s que la possibilité de contredire des textes, d'être publiés.

La question de la radicalité: rompre avec le "tout-critique" pour passer aux actes concrets

Dans le mensuel nous parlons souvent, comme ce mois-ci l'article sur le contre-G8, de radicalité. La radicalité est souvent perçue comme de la violence ou de l'extrémisme, ce n'est pas le cas. Concernant la violence et l'extrémisme d'ailleurs on pourrait parler du "karsher" de Sarkozy, de la violence économique... Nous sommes au contraire des minimalistes car, dans la société dans laquelle nous vivons, avec les moyens humains ou techniques, nos revendications n'ont rien d'extraordinaire et devraient être un préalable social pour passer à autre chose.

Radicale vient du latin radicalis, qui renvoie à "racine'. C'est à dire qu'une radicalité tente de régler les problèmes à leurs racines, en "soignant" les causes et non pas les conséquences. En cas de violences dans un quartier par exemple, c'est porter la question sur la vie collective en commun et la question sociale et non pas la répression qui ne fait que déplacer les problèmes, géographiquement et temporellement, puisqu une violence donné sera rendue, le plus souvent..
Autre exemple, une réponse radicale au productivisme peut être l'agriculture pacifique (voir l'article de Charlie dans ce n°).
Une meute de flics qui protègent le G8 peut être désorienté par des clowns sans compter aussi l'image que cela véhicule dans l'opinion publique, avec les meutes surarmées et violentes qui protègent les politiciens qui font ce qui veulent une fois élus, face à des clowns qui demandent l'existence d'une politique de biens communs et qui peuvent faire des mois de prison pour avoir fait une grimace. La technique du judoka est assez redoutable à ce niveau-là...

Est-ce à dire que la bonne humeur et les sourires suffiront face aux capitalistes, à leurs armées de communiquants, flics, politiciens de droite comme de "gauche" qui protègent leurs intérêts. Non. Le rapport de force est nécessaire, indispensable,car les capitalistes, grands patrons, financiers, ne lâcheront rien s'ils ont le choix de ne pas lâcher, cette avidité primitive ayant des causes trop profondes, passons... Le but d une entreprise capitaliste, par définition, c'est d'accumuler un maximum de profits et non pas de s'arranger pour que les populations soient heureuses. C'est pour ça que l'économique doit être reconnecté au politique afin que nous sortions du capitalisme, et ça ne se fera pas sans heurts. Malheureusement Après un blocage silencieux, des corps étendus dans la rue et refusant de courir pour le capitalisme, peut
être un moyen redoutable d'actions aussi...

Une radicalité doit être une pluralité de solutions, d'affects et d'humeur. Elle ne peut se fonder uniquement sur la représentation de la violence, du rapport du force, du "contre". Tout simplement parce qu'aucune personne ne peut supporter, sur le long terme, un continuum de violences sans subir de graves troubles psychiques et physiques et la population est déjà saturée de diverses formes de violences, qui peuvent aller de la violence des insultes à celles de la culture du vide capitaliste.
D'ailleurs, au lieu de s'impliquer dans des activités coopératives quelques temps avant de revenir dans la bagarre sociale, la plupart des militants préfèrent couper plusieurs mois pour se prémunir de cette violence. Même chez ses meilleurs "défenseurs", la violence sociale n'est pas supportée bien longtemps, c'est bien la preuve quelle ne peut être l'unique ressort Et surtout la violence ne doit pas, ne peut pas se décider telle quelle. Qui se lève réellement chaque matin en se disant, "tiens, je vais être violent ce matin". Cela peut prêter à sourire, mais on en est encore à ces postures. Dans les mouvements sociaux et libertaires un militant respecté est un militant qui génère une violence fantasmagorique ou, pire, qui sait formuler ses menaces et dont on pense qu'il peut les mettre à exécutions. Ces mots sont terribles, mais vrais, malheureusement, puisque la menace est bien souvent le seul moyen de "régler" des problèmes. (5) Et c'est vraiment pas le chemin qu'il faut prendre. C'est pour ça que les orgas ou réseau ne parviennent pas à travailler entre elles, car nous n'avons pas réussi à analyser des formes de violences primitives qui se traduisent dans nos milieux par "plus radical que moi (ou nous) tu meurs" - radical se confondant avec "violent" dans ce cas-là... (6)

Mais cette violence prend aussi d'autres formes plus insidieuses. Des émissions de télé (type 'on ne peut pas plaire à tout le monde 1 aux blogs Internet en passant par la radio (ex : les émissions défouloir d'auditeurs type RMC), la critique envahit la totalité du champ social. Aujourd'hui l'immense majorité de la population passe un temps important dans la critique, de celle contre les performances de l'équipe de foot aux derniers disques et films. La société devient un immense café du commerce où tout le monde critique tout dans son coin...
Même les critiques contre les partis politiques deviennent saoûlantes au final. Les hommes politiques cherchent le pouvoir, ils ne tiennent pas parole, le plus souvent, certes. Mais on sait tout ça, on a pas besoin de le répéter tous les jours ou de fonder nos positions politiques sur ça. La crise de la représentation et du pouvoir n'est pas consubstancielle aux seuls partis, c'est une question qui doit interroger l'ensemble de la société. Quand F Hollande affirme que l'Etat ne peut pas tout, dans la dernière université d'été du PS, ce n'est pas un renoncement mais un constat objectif de la situation. La crise démocratique dépasse largement les partis; elle n'est pas le fait de méchants politiciens qui se lèveraient chaque matin en se demandant comment nous emmerder. Ce n'est pas le cas, ça l'est juste pour nourrir le "jeu de rôles" militant Si la répression existe et frappe des franges entières de la population, ce n est pas dû à une intentionalité précise mais une incapacité pour l'Etat ou les partis seuls à dépasser la délitement actuel - ils doivent donc réprimer ceux qui remettent en cause (et nous devons nous défendre et dénoncer cette répression). C'est une crise de civilisation alors que la masse de lavoirs individuels et des formes de communication s'est accrue de façon vertigineuse depuis un siècle sans que le système politique ne change. Idem pour le capitalisme, si le PS ne rompt pas avec c'est pas pour nous emmerder non plus, c'est qu'il sait qu'il ne peut pas être un parti de gouverment et promettre de créer d'en haut un nouveau système économique, social et démocratique ex nihilo. II n'en est pas capable, mais personne n'est capable de le faire non plus en partant de l'Etat.. Voire par exemple la question des exportations et des échanges économiques en Bolivie sous Chavez ou le bilan de Lula au Brésil. Nous devons sortir du capitalisme, mais en créant à la base d'autres formes de vie économique et sociale.

Une radicalité, dans ce cas-là, ne consiste pas à en rester au champ des critiques. Dans le mouvement social les critiques vont loin, nous critiquons tout, jusqu'à la moindre différence d'appréciation, et les personnes sont jugées selon leur capacité à affirmer une violence fantasmagorique, à être des "warriors" de la lutte des classes, mais nous restons sur un plan imaginaire. Pour s'en convaincre, il suffirait de s'intéresser au bilan, à la réalité. N'importe qui faisant du syndicalisme dans des entreprises privées sait qu'il ne sera pas un "warrior tous les jours - le rapport de force est nécessaire mais ne suffit pas. II faut aussi créer d'autres formes de coexistences, des solidarités, des actes concrets.
Une radicalité politique doit passer plus de temps à créer à critiquer, tout simplement parce que si l'on passe notre temps à virer le PS des manifs, les , gens se retournent un moment vers nous et demandent : "et vous, que faites-vous ?" et d'après moi c'est un juste retour des choses.
En écrivant ceci, je ne cherche pas à donner de caution politique au PS avec lequel je n'ai aucun lien.) juste à faire remarquer qu'une partie de la Population attend autre chose que cette "violence à blanc" qui est une violence de confort d'ailleurs, préfabriquée, envoyer des canettes en verre sur la tête de militants âgés du PS (et se plaindre qu'ils répondent..) c'est aussi plus facile en France... Nous ne sommes pas d'accord politiquement avec le PS, de la question sociale à la démocratique. Nous devons exprimer ce désaccord, (et on le fait quand même souvent, dans toutes les pages de No Pa et en actes) sans nous répéter tous les jours puis avancer sur nos propres propositions et actions et éventuellemet nous défendre si les partis de droite ou de gauche cherchent à un moment à nous freiner. Cela me parait une posture plus constructive et attractive.
A force d'envahir le champ social, la critique n'est plus audible si elle n'est pas suivi d'actes et de créations.

Le syndicalisme doit se poser la question du travail socialement utile

Aujourd'hui les débats sur la question du travail sont posées dans le cadre du capitalisme, dans sa rationalité. En niant toute autre forme d'apport productif et surtout tout droit à une vie correcte avec ou sans travail salarié.
Les revendications qui en découlent ne sont pas du tout émancipatrices et restent dans l'acceptable. En gros, voilà ce que les centrales syndicales majoritaires mais aussi Attac, la gauche et l'extrême gauche propose : les profs seront profs "toute leur vie", les éboueurs aussi, comme les travailleurs explotés dans les centres d'appel téléphoniques. C'est "l'interdiction de licenciements", le nadir émancipateur de la gauche. Hé bien, ça fait peur... Et même si le travail que vous faites devient inutile, vous ne pourrez pas être licencié (interdiction des licenciements). Ces positions ne sont pas du tout émancipatrices : dire que l'horizon c'est être ouvrier, employé de poste toute sa vie n'est guère "mobilisateur".. On me rétorque souvent: "oui, mais c'est ce que demandent les ouvriers" (position type LCR) mais ce n'est pas le cas (7), et certains universitaires feraient bien d'aller voir ce qu'est l'usine (8). Les ouvriers demandent à vivre, pas à se faire exploiter toute leur vie. Le travail de l'immense majorité des ouvriers des employés et même de certaines professions libérales et commerçants est vécu comme pénible et aliénant, malgré une certaine résistance à l'avouer.

Le syndicalisme ne peut pas se contenter de demander des CDI, surtout dans un cadre de mondialisation capitaliste, et une progression des salaires, dans le meilleur des cas d'ailleurs.
La question du sens du travail doit être posée
- un travail plus riche : avec le retour du taylorisme dans certaines formes d'emploi comme la téléphonie, la question devrait être cruciale
- quel sens du travail : pour qui travaillons-nous ? En quoi est-ce utile ou pas ? Quelles sont les répartitions des richesses au sein de l'entreprise où l'on travaille. Evidemment c'est généralement pas les élus aux CE qui posent ce genre de question...
- la santé au travail : quels sont les coûts humains en terme de santé physique mais aussi psychique et surtout diffuser ces données, qui existent mais qui restent confidentielles (les afficher par exemple sur les panneaux syndicaux) ;
- la démocratie en entreprise : évidemment il n'y a pas de démocratie possible en entreprise mais ça n'empêche pas de revendiquer une direction collégiale entre tous les salariés ! l'on se dit qu'on ne va sauter que 2 mètres, o en sautera pas 10...
- quelle formation permanente d'une réelle qualité pour pouvoir changer de travail si l'o souhaite... et ne pas alterner chômage, boulot taylorisé ou pénible, pour une majorité de la population.

C'est très réformiste certes et pourtant même ce minimum n'est pas assuré. A moins que j vive dans une ville en dehors du monde, pour tant, je ne pense pas que la question du travail soit seulement celle de s'emmerder 40 heure par semaine pour remplir le frigo, beaucoup d'autres personnes attendent autre chose que de répéter les mêmes gestes ou postures son qu'il n'y ait de lien avec la finalité de l'acte, décidée individuellement (organisation de son propre travail) et collectivement (l'utilité sociale de ce travail).

LA PERMANENCE DES RESSOURCES

Au réseau No Pasaran nous travaillons depuis plusieurs mois sur la question de la permanence des ressources. Voilà un trop bref survol e attendant des textes qui abordent autre chose que la surface.
Avec la permanence des ressources II s'agit de poser d'autres rationalités que celles afférentes au système capitaliste, basées sur l'utilitarisme et le darwinisme social, afin que chacun ait droit à des ressources tout le long de sa vie. C'est à dire qu'avec ou sans travail chacun doit avoir de quoi vivre, et bien vivre au minimum sur les points suivants : la nourriture, le logement, les soins, (énergie, l'éducation et la culture.
Pour maintenir ce niveau de vie, la société doit s'organiser sur ces points principaux ; il s'agit donc d'une hiérarchisation des priorités.Autant appeler un chat, un chat
Libre à chacun ensuite, dans une sphère communautaire, de faire ce qu'il souhaite de son temps libre, de la confiture au lait d'anesse au rugby ; mais un système politique basé sur le fédéralisme libertaire doit proposer une mutualisation des ressources essentielles à la vie des corps et au lien social (priorités citées plus haut)

Ça, c'est le point d'arrivée... Car comment se diriger si l'on n'a pas ne serait-ce que la moindre idée de là où on veut aller ?

Ce point d'arrivée ressemble à l'abécédaire libertaire classique, lorsque nous aurons plus de place nous préciserons quelques variantes dont certaines sont majeures notamment sur trois points
- (obscur : des zones d'ombres doivent rester dans un système politique afin de permettre la création et d'autres formes de vie. C'est à dire que le désir de découverte et de création est irréductible à l'humanité et nous devons pas créer de système étouffant, mais "qui permette". L'obscur peut être une zone géographique sauvage ou des lieux ludiques avec des règles différentes. II n'y aura pas de révolutions sans ludique car il faudra sublimer notre violence pour agir ensemble. (les jeux de rôles sont un bon exhutoire soit dit en passant; (obscur est aussi le subconscient..) ;
- les cycles de vie et de travail : les systèmes libertaires sont souvent très "mécanistes" : sur une semaine un individu devrait travailler une journée pour la production de bouffe, une autre journée se reposer ou faire ce qu'il veut, une autre prendre en charge l'éducation des gamins. Un tel système ne peut marcher (et à d'ailleurs échoué avec les tentatives de phalanstères fourriéristes) car il ne correspond guère à la vie qui est plutôt faite de cycles (ça rappelle quelque chose) et de périodes. Nos réflexions portent aussi sur ça car elles ont des effets immédiats sur nos fonctionnements démocratiques en réseau. (par exemple certains d'entre nous coordonnons ce mensuel pendant un "certains temps" déterminé en coordination, puis après on ira traire les ânesses - non y'a pas d'allusions cherchez pas) ;
- la mutation : plus de temps libre ainsi que le plaisir qui n'ait d'un travail plus utile, épanouissant, dont on maîtrise les finalités engendreront d'autres façons de vivre et de penser qu'on ne peut vraiment imaginer, à peine entrevoir... Les remises en cause du système devront se faire par période. Une fois débarrassé du travail inutile et harrassant on ne sait pas trop ce qu'il peut se produire. (fia pas d'allusions non plus).
Là où nous changeons aussi d'optiques c'est dans la mise en oeuvre. C'est à dire qu'elle doit être immédiate ou presque et se situer dans un continuum d'actions ou de coexistences. Nous la pratiquons dans nos propres réseaux militants, sociaux et écologiques, par exemple lorsque des chômeurs militants participent à des jardins pour avoir de la bouffe, puis défendent leurs droits dans des administrations, puis vivent des solidarités avec leurs voisins, etc. La différence avec le travail salarié: un abyme: chacun choisit comment "bricoler" au sens noble du terme sa permanence et surtout chacun décide dans les espaces démocratiques afférents la forme que prend son travail.

C'est à dire qu'on ne vous promet rien, la permanence des ressources n'est pas un projet clé en main, vous n'avez à signer nulle part, mais à partir de ce que vous faîtes déjà pour le'lier avec d'autres activités. Si vous marchez entre différents lieux où ces activités sont possibles, vous pouvez avoir cette permanence des ressources qui est justement une démarche et un état d'esprit, même s'il faut sans doute des équations mathématiques dans l'histoire.
La permanence des ressources tentent de lier la liberté individuelle avec les nécessités collectives, elle n'est pas une "prison" ni une fin en soit mais un préalable a d autres formes de vie, de culture et de coexistence. La permanence elle-même est aussi une rupture avec (épilepsie capitaliste, lorsque nous consommons au hasard et travaillons alors que (objet de ce travail nous échappe. De cette continuité naît la liberté, car elle est protéiforme et ne s'inscrit pas dans des situations figées. Seule la garantie d'avoir accès à des ressources restent mais chacun peut les recombiner à sa guise suivant le parcours.
Elle pose aussi la question de l'autonomie et de la convergence dans un sens où ne nous inscrivons pas dans tout, mais nous portons en nous et dans nos initiatives des convergences en informant sur telle ferme où l'on peut vivre et travailler autrement, telle campagne pour le droit au logement, etc. Elle n'est pas une infrastructure mais traverse ces initiatives qui restent autonomes si elles le souhaitent, ou peuvent se fédérer pour mutualliser les ressources et accroître leurs moyens sous un contrôle démocratique direct
La permanence des ressources peut se combiner avec un travail salarié, qui peut ainsi passer à mi-temps pour avoir plus temps. II ne s'agit pas de considérer que c'est "0%" ou "100" mais ce sont des marges de vie à conquérir. Les fils du temps se pluralisent aussi par rapport à l'unidimensionnalité capitaliste (5 jours de travail dans la semaine, 5 semaines de vacances, 42 ou 45 ans de taf, la retraite, mais pourquoi baille-t-on autant).

La mutualisation de nos propres ressources part donc des parcours collectifs et individuels au lieu de partir de la création ex nihilo de nouvelles institutions. Pour autant au-delà de ces formes de mutualisation nomades ou fixes (car il faut aussi que des régularités et régulations se mettent en place, le désir de sécurité étant consubstanciel à l'être humain au moins dans certaines phases de sa vie) nous n'oublions pas que nous vivons dans un système capitaliste. C'est à dire que les richesses matérielles sont captées par une minorité d'individus et que la question de cette propriété privée se pose. (question de la spéculation immobilière, etc.)
Un économiste, Charles Henri Michalet, a proposé un système pour imposer les flux de capitaux volatiles, qui servent pour la spéculation et non pas pour finvestissement (à peine un tiers des flux financiers sont réinvestis dans la machine productive, que nous critiquons par ailleurs) II suffit de volontés politiques fortes et conver
gentes pour assécher ces flux internationaux (qui ne pourraient s'évader dans d'autres pays, d'où avantage) et s'en servir pour les questions d'urgence sociale qui se pose dans le monde.

Nous reviendrons sur cette démarche et sa mise en oeuvre : lisibilité des parcours, catalogue élusif de ressources, autodéfense sociale dans les administrations, etc.
Mais déjà, parvenir briser l'auto-isolement et la pseudo-concurrence des alternatives et des réseaux politiques, qui reproduit en fait (individualisme affinitaire à l'oeuvre dans toute la société, serait en soit une grande "avancée". Nous en sommes là...

Raphaël M.

( 1 ) après l'analyse est incomplète : d'autres formes de résistances pourraient naître de la mise en application du CNE En effet dans le CDI nous nous trouvons dans le cas d'une dualité classique avec un rapport de force possible via la mobilisation possible des salariés de (entreprises pour défendre le "licencié" ; et avec le droit comme médiant - le laps de temps entre (annonce du licenciement et son effectivité permet une mise en place d'une rationalisation de la défense. Dans le cadre d un CNE, la stratégie de défense du salariée ne peut passer par le droit d'autres stratégies pourraient naître d'après la duplicité et (ambivalence des affects. C'est à dire que nous nous retrouvons dans une triangulaire entre les cadres d'un côté, les salariés de (autre et le patron au dessus, le "CNE" qui tente de résister étant au milieu et peut jouer sur la tension entre les trois points du triangle pour se faire soutenir par les uns, s'accorder les faveurs du patron en parlant par exemple d'une passion commune, et gagner des marges sur les cadres en jouant sur la volatilité (ou simple déperdition en cas de structure pyramidale d'entreprises, format classique) de (information entre eux.Je reviendrais sur ces stratégies de défenses, qui sont à l'oeuvre dans (intérim, consciemment ou pas, mais (ambivalence des affects dans un contexte de précarisation générale sont une arme asymétrique qui perturbe les structures de pouvoir.
(2) L'APEIS est une organisation de chômeurs en luttes ; I entretien est consultable dans sa version intégrale sur le site nouvelobs.com
(3) et pas de temps mais pas d'argent ou de gratuité des services pour s'habiller selon les normes de certains postes, pour se déplacer...
(4) débat sur la multipolarisation de (énergie pour faire baisser les coûts (c'est à dire ne pas en rester au nucléaire très coûteux et dangereux, aujourd'hui et encore plus demain...)
(5) certaines pratiques feraient frémir les partis les plus politiciens, comme celles qui ,consistent à créer des dossiers d'accusations contre les militants et leur entourage, et à les diffuser. On peut toujours critiquer les méthodes des partis après...
(6) et si je voulais que ce texte plaise aux milieux militants, I emploierais des formules violentes. Ca marche, c'est automatique, pavlovien parfois.
(7) voire les témoignages des MétalEurop, qui ont préféré une forte indemnisation au droit de souffrir, et aux ex-Lu etc.
(8) comme d'autres universitaires s'en rendent compte et parlent de souffrance au travail, de manque de sens...
Quelques sources
- La vie en général ou en particulier... - L'interluttant n* 10 (www.cip-idf.org) - Abécédaire de l'engagement, Miguel, Benasayag, Ed. Fayard (lire critique dans NP n°40)
- Le transfert et autres écrits, Mélanie Klein, PUF
- Le Rossignol et la Rose, Le géant dévoué et Le prince heureux d'Oscar Wilde
UnknownArmies (éd. le 7ème cercle)

No Pasaran #42 septembre 2005
Ecrit par libertad, à 23:24 dans la rubrique "Pour comprendre".

Commentaires :

  Bueanaventura
08-10-05
à 02:04

La seule façon de lutter

Camarade,

Je ne voudrais surment pas apparaitre à vos yeux comme un agitateur sans courage. Car il est de ces gens qui ont le chic pour déclancher les catastrophe et de se laver les mains dès que ca foire.

Je pense sincèrement que tous les moyens de lutte "légaux" que les travailleurs ont à leur portées sont totalement obsolètes.

Avec le contexte de mondialisation actuel , la grêve traditionelle n'a plus aucune portée sur le plan de l'avancée sociale. Au contraire, le gouvernement n'en a rien à battre et le patronat s'en sert comme argument que c'est un facteur qui justifie l'exode des uzines vers les zones ou les droits du travailleurs sont inexistant. On considère comme normal et économiquement logique qu'une entreprise délocalise. "Désolé les ptis francais, mais vous êtes une main d'oeuvre de luxe, vous me couter beaucoup trop cher, je m'en vais en chine, Contentez vous du RMI, consommez et vos gueules".

La question se pose, quelle arme pourrait être efficace contre ce faschime économique mondial?

La seule solution a mon humble avis , c'est l'insurection. Conquérir par la force nos droits bafoués. Foutre un bon coup de pied au cul à tous ces connard. Un peu comme EZLN. Organiser le boxon, chasser les forces répressives des zones franches, réorganiser notre système de gouvernement et économique parallèle. Ne plus du tout donner du crédit a quoi que ce soit émanant de l'état.

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  ibubolo
08-10-05
à 14:41

La seule façon de penser

perso, je trouve dommage de tout ramener au concept de fascisme, ça brouille la réflexion ; d'ailleurs le mot fascisme ou facho est passé au stade de la novlangue, tout ce qui pas bien, c'est facho.

Les chrétiens ont le diable.  
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  anonym3
08-10-05
à 15:08

fascisme économique dans l'encyclopédie anarchiste

 L'encyclopédie anarchiste (qui est reproduite sur bibliolib) organisé par sébastien faure avait intégré un article nommé

"fascisme économique" (un article de pierre besnard... bah oui)

ce n'est donc apparemment pas trés nouveau comme terminologie.
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  ibubolo
08-10-05
à 15:30

Re: fascisme économique dans l'encyclopédie anarchiste

sauf qu'à l'époque, cela faisant référence à un courant nommé... le fascisme ;-)

Alors que de nos jours (post WW2), les alliés ont libéré le monde libre, Hitler et Staline sont aux fraises, tout va bien partout, le communisme est éteint et le fascisme a vécu.

Je comprends parfaitement les comparaisons entre notre situation et les régimes fascistes, mais je trouve cela inadéquat car trop connoté et peu efficace.

Suffit de voir dans quel bordel conceptuel se trouvent la plupart des groupes dits antifascistes.

Ca mène à la schizophrénie, critiquer le système en place avec ses concepts.

Tiens ça me donne l'occasion de revenir sur cet article (hé,hé) :

Publigande & Propacité
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  ibubolo
08-10-05
à 22:50

Au royaume des cyclopes, édite l'anarchiste...

voilà un article qui vient du N°16 de "A contretemps", ça ne parle pas exactement de fascisme, mais d'amalgames, et entre autres au sujet du fascisme ; je trouve la revue très intéressante...

L'ultra-gauche, histoire et confusion

A contretemps
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