Prostitution : comment sortir de l'hypocrisie législative?
--> Les Putes à Normale Sup le 15 mars 2007
L'hypocrisie de la législation actuelle sur la prostitution est l'objet d'un constat presque unanimement partagé. Elle ne permet pas de lutter efficacement contre le proxénétisme et augmente l'insécurité à laquelle font face les prostitué-e-s.
En prenant pour acquis les divergences morales des différents intervenants face à la prostitution, nous leur demanderons leur perception des effets des incohérences politiques dans la gestion de la prostitution, et les issues qu'ils proposent.
Dans quelle mesure un système abolitionniste, qui ne peut pas reconnaître les prostituées en tant que prostituées mais qui doit bien faire état de leur existence, est-il nécessairement incohérent? Comment faire pour que cette incohérence ne soit pas néfaste pour les prostituées? Inversement, la création d'un statut de prostituée de risque-t-elle pas de rendre le proxénétisme plus facile? Notre définition du proxénétisme est-elle
adaptée?
Venez nombreux et entourés,
Jeudi 15 mars, à 20h30, amphi Rataud, ENS (45, rue d'Ulm)
avec :
-Christophe Caresche, adjoint au Maire de Paris chargé de la sécurité, vice-président du comité de pilotage sur la prostitution de la Mairie de Paris
-Françoise Gil, sociologue, co-auteure de "La Prostitution à Paris", présidente de "Femmes de Droits, Droits des Femmes"
-Bernard Lemettre, président du Mouvement du Nid
-Maîtresse Nikita, présidente de l'association "Les Putes", co-auteure avec Thierry Schaffauser de « Fières d'être putes », éd. l'Altiplano
DES DROITS POUR LES PROFESSIONNELLES DU SEXE
Nos conditions de travail se sont fortement dégradées ces dernières années, entraînant un stress insupportable et une baisse drastique de nos revenus.
Dans cette période de campagne électorale, la plupart des partis envisagent la pénalisation des clients pour faire disparaître la prostitution, soit disant sans pénaliser les « victimes » que seraient les prostituées. Nous, nous ne confondons pas l’esclavage (il existe, il est vrai, et relève de la lutte contre la criminalité) et la prostitution librement consentie. Nous savons grâce à l’exemple de la Suède, que la pénalisation des clients a pour premières et principales victimes les prostituées.
C’est pourquoi nous, prostitutéEs, travailleurEs et professionnelLEs du sexe nous nous mobilisons, nous serons visibles et nous ferons entendre notre voix lors la journée de la femme, des assises de la prostitution et de la marche pour la défense de nos droits.
La matinée de nos assises sera consacrée à un état des lieux de la prostitution en France avec des exemples parisiens et de province, puis à une comparaison avec des pays européens ( Belgique, Suisse et Suède). L’après-midi sera consacré à la discussion des droits que nous revendiquons : statut de travailleuses indépendantes avec les droits sociaux afférents, droit d’association dans le travail, révision des articles du code pénal visant le proxénétisme, obtention de papiers pour les migrantes.
Lors des assises sera rédigé le livre de nos doléances qui sera remis aux candidats aux élections présidentielles.
15 mars : les putes à Normale sup – Conférence organisée par l'Ecole Normale sup
16 mars : Assises de la prostitution (de 10h à 18h) : Mairie du 12ème paris
17 mars : marche pour la défense de nos droits : rendez vous Place Pigalle à 14 h avec un parapluie rouge.