Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Lu sur CADTM : "C’est sur un fond de chant de prière musulmane que j’entame ce petit compte-rendu des informations que j’ai pu reccueillir ces trois derniers jours. A voir si cela ne va pas avoir un impact sur le contenu ...
Jour J-2, le CAD Mali en pleine effervescence
Dès mon arrivée à Bamako, le 17 janvier, j’ai retrouvé toute l’équipe
du CAD Mali ( Coalition des Alternatives Africaines Dette et
Développement, notre partenaire malien du CADTM international ) en
pleine effervescence. Toutes les commissions s’activent quant à
l’accueil des participants, aux mobilisations, à la mise au point du
programme d’activité, ...
Un programme d’activité CADTM International chargé et ouvert
C’est dans la finalisation de ce programme que je me suis plongé avec
les membres du CAD Mali. Fusions de dernières minutes, Equilibre entre
participants, mais aussi recherches intenses pour placer des activités
« importantes » inscrites mais n’apparaissant pas au programme officiel
( elles auraient été supprimées de manière unilatérale par des
personnes mal intentionnées ... ) Mardi 17 janvier minuit, le programme
définitif du CADTM International, CAD Mali et Partenaires sortait.
Un programme chargé (trop selon certains) il est vrai, mais aussi ouvert à d’autres thématiques (agriculture, souveraineté alimentaire, commerce, immigrations, ... ). L’intégration de ces thématiques est le résultat de dialogues constructifs et nous a paru naturel dans la mesure où elles sont en lien avec la dette et jouent un rôle fondamental dans la construction d’alternatives pour l’Afrique en général, la sous-région et le Mali en particulier. L’objectif étant que, à travers l’intervention des participants, la question de la dette puisse traverser ces thématiques fondamentales et réciproquement.
Une réunion large du réseau qui concrétise les objectifs ...
La préparation concrète de ces activités s’est concrétisée par une
réunion du réseau ce matin (jeudi 19 janvier) avec quasiment l’ensemble
des participants. Pays présents : Mali, Côte d’Ivoire, Benin, Niger,
Burkina Faso, Inde, Congo, Tunisie, Afrique du Sud, France, Pays-Bas,
Belgique.
Organisation pratique (rapporteur, temps de paroles, structuration du contenu) et discussions de fond ont permis d’aborder les jours qui viennent avec confiance. Même si, comme l’a dit Sekou Diarra (membre du CAD Mali et président de la Commission thématique), nous devons nous attendre à des surprises (certaines salles n’existeraient pas ... ), je pense que nous allons faire du « bruit » et que la question (centrale) de la dette sera visible et « bien » traitée.
Les activités « dette » en cohérence avec les conclusions de La Havane
La dette sera « bien » traitée car les activités spécifiques sur la
dette se placent dans la continuité logique des résultats de la
rencontre de La Havane (rencontre Nord Sud sur les résistances et les
alternatives à la dette tenue du 28 au 30 septembre dernier à la havane
- pour plus d’infos voir www.cadtm.org/texte.php3?id_article=1684) qui mettent en avant des grands axes de mobilisations communes pour les deux années à venir, dont :
— une campagne mondiale unitaire contre les dettes odieuses (voir atelier : « Pouvons-nous organiser de manière unitaire une nouvelle grande campagne globale commune contre la dette au niveau mondial ? » )
— des audits de la dette (voir atelier : « Stratégies juridiques et politiques pour les pays endettés (Dettes odieuses, Audit citoyen de la dette, Pactes internationaux, justiciabilité des entreprises, institutions internationales et gouvernements,... » )
— des actions légales contre les crimes contre l’humanité visant en particulier la Banque mondiale (voir atelier : « Traîner en justice la Banque mondiale et le FMI pour crimes contre l’humanité »)
Une participation moins forte que prévue ?
Les prévisions pour la participation globale à ce forum aurait été
légèrement revu à la baisse (30 000 au lieu de 40 000). Cela étant
largement dû à des problèmes financiers qui n’ont pas permis de
réaliser le travail de mobilisation prévu au départ, notamment en terme
de diffusion médiatique, mais aussi en terme de mobilisations des
populations vivant à l’intérieur du pays. L’idée (excellente) de départ
était de faire venir 20 personnes (jeunes, femmes, paysans, ...) de
chacune des 701 communes du pays (ce qui aurait assuré 14 000
participants)
Malgré cela, la manifestation d’ouverture a pu rassembler environ 4 000 personnes, dans une ambiance assez festive et agréable. Signalons également des discours d’introduction assez positifs dont celui d’Ibrahim Souley, membre du CAD Mali et responsable du camp international de la jeunesse Thomas Sankara, faisant largement référence à la lutte de ce « grand révolutionnaire », à la nécessité de se rassembler, mais aussi d’être radical en remettant fondamentalement en cause le néolibéralisme, système à la base de la dégradation des conditions de vie des peuples du monde entier. Il sera également essentiel de « se concentrer sur l’élaboration de propositions et actions concrètes. » Tout cela s’annonce plutôt bien...
Un travail avec les populations rurales qui porte ses fruits
Même si les objectifs de faire participer une base la plus large
possible n’a pas pu être réalisée, les paysans et ouvriers seront tout
de même présents et actifs lors de ce Forum social mondial
polycentrique (FSMP) (ils ont d’ailleurs un espace qui leur est
consacré). Point très positif : une déléguation de plus de 200 paysans
est venue de Fana (capitale malienne du coton) pour participer au
forum. Cette présence est notamment le résultat de la rencontre de
juillet passé, où s’est tenu la 4ème édition du « Forum des peuples »
(voir : www.cadtm.org/texte.php3?id_article=1358),
(contre-sommet africain au G8) , qui a pour objectif essentiel de
dialoguer avec les couches rurales et de placer au devant de la scène
leurs préoccupations et leurs intérêts. Comme quoi se préoccuper et
intégrer à la lutte « alter » les premiers concernés par l’offensive
néolibérale paie et libère des forces fondamentales.
Une collaboration avec les parlementaires qui se renforcent
La dynamique des mobilisations est également en marche avec les
parlementaires africains en général et maliens en particuliers. Pour
rappel, le CADTM et le CAD mali ont commencé depuis plusieurs années un
travail de sensibilsation formation et mobilisation des parlementaires
africains en général et malien en particulier. Cela avait commencé en
2003, lorsque le CADTM Belgique est venu donné une formation d’une
semaine aux parlementaires maliens sur la question de la dette. Plus
Récemment, le député du parlement malien Boubacar Touré (présent à la
réunion du réseau ce matin) est venu (avec d’autres parlementaires
brésiliens, vénézueliens et philippins) à Bruxelles pour assister au
5ème séminaire international sur le droit et la dette (voir : www.cadtm.org/texte.php3?id_article=1592).
Cette collaboration commence à porter ses fruits puisque 49 parlementaires maliens ont marqué leurs intérêts à participer à notre programme d’activité. (Non inscrits comme conférenciers, ils disent venir pour écouter et apprendre...) A quand des initiatives similaires à celles initiées par le parlement nigerian, demandant à son gouvernement d’arrêter de rembourser la dette ?
Signalons également que la collaboration avec la Gauche unitaire européenne (GUE) sera largement présente au sein des activités du CADTM international (Paul-Emile Dupret, conseiller politique de la GUE au Parlement européen était présent lors de la réunion de réseau de ce matin)
Bref, les choses positives sont présentes ...Mais il faut un « mais »
Les tensions habituelles au sein du mouvement altermondialiste persistent..
Même si on les a pas encore vraiment ressenti (de l’extérieur), les
tensions entre « aile modérée » et « aile radicale » sont présentes et
les tentatives de mainmise sur le déroulement et les enjeux de ce forum
ont donné lieu à de vives discussions (pour ne pas dire conflits) entre
les différentes forces (pour ne citer personne). Affaire à suivre ...
« La conférence des peuples de Bandoeng », la suite du Manifeste de Porto Alegre (voir : www.cadtm.org/article.php3?id_artic...)
Certains intellectuels ont organisé, en marge du Forum, une journée d’activité nommée « la conférence des peuples de Bandoeng ».
L’idée de cette journée était de rassembler les intellectuels,
responsables des mouvements sociaux et participants pour discuter de la
stratégie à adopter pour ce FSMP. Cette journée s’est composée d’une
grande plénière où la plupart (tous ?) des « stars » à l’origine du
Manifeste de Porto Alegre étaient présentes (Samir Amin, Nikonov,
François Houtart, ... ). Cette plénière a été suivie de 10 ateliers
basés sur 10 axes centraux. Sans vouloir critiquer pour le plaisir ces
personnalités qui ont réalisé et continuent à réaliser du bon travail
dans la construction et la dynamique du mouvement altermondialiste, il
me semble que l’on peut être assez critique par rapport à cette
initiative venant du « sommet » ( je ne suis pas le seul à partager
cette opinion).
La principale critique que l’on peut porter est l’objectif même de
cette journée, résumé dans l’édito du dernier Monde diplomatique de
Ignacio Ramonet (voir : http://www.monde-diplomatique.fr/20...).
Je n’ai pas lu cet édito mais en simplifiant certainement un peu, ce
dernier aurait écrit que le forum mondial serait devenu un moment de
« blabla » et qu’il fallait organiser une journée de dialogue qui ait
vraiment un sens, afin d’orienter de manière plus adaptée ce forum ...
Je n’ai pas pu assister ni à la grande plénière ni aux ateliers, mais
les échos que j’ai eu de nos partenaires est que les ateliers étaient
assez peu constructifs et surtout qu’ils n’ont été que très peu
fréquentés.
Signalons enfin que certaines « stars » sont déjà parties sous les feux
médiatiques à Caracas. Alors que c’est sans aucun doute aujourd’hui
l’Afrique qui a le plus besoin de nouer des liens de solidarités forts,
nous regrettons ce relatif manque d’intérêt pour ce premier grand
rendez-vous africain, même si ce qui se passe en Amérique latine est
positif et fort (pour une fois), et qu’il est acceptable, comme m’ont
dit certains, de se faire plaisir après tant d’années de lutte. Il est
vrai aussi, que le processus latino, en particulier le processus
révolutionnaire bolivarien, doit être une source d’inspiration pour
tous les mouvements qui luttent pour cet autre monde possible.
Un Camp de la jeunesse qui refuse Coca Cola
Bramali (brasserie malienne) a tenté de venir implanter à l’intérieur
du camp de la jeunesse "Thomas Sankara" un stand Coca-Cola.
L’étonnement des participants s’est rapidement transformée en
animosité. Ils ont préféré se retirer d’eux-même, le risque étant grand
que le stand ne soit « désintégré ». La jeunesse malienne a donc déjà
bien le sens de la lutte anti-impérialiste ...
La lutte continue !
Olivier Bonfond, CADTM Belgique, depuis Bamako.