Pour une écologie antinaturaliste...
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Antispé-Site - Tracts : "L'idée de nature renvoie à l'image d'un monde originel, idéal et parfait sur lequel l'humanité n'aurait jamais eu de prise, et qui en plus, serait le modèle à suivre ! C'est une notion à la fois mystique et arbitraire (finalement, ce sont quand même les humain-e-s qui décident de ce qui est naturel ou non). Elle est dangereuse car elle sert d'alibi à de nombreuses pratiques où l'éthique est ignorée sous couvert du " naturel " et elle justifie toutes sortes de dominations telles que celles des hommes sur les femmes ou des humain-e-s sur les animaux d'autres espèces sous prétexte d'un ordre établi.
Ainsi, la chasse et la pêche, qui bénéficient de l'image nature et traditions, occultent complètement l'intérêt des animaux prédatés pour ne prendre en compte que les intérêts des animaux de l'espèce humaine (gourmandise, loisirs).
On le voit également dans le fait de manger d'autres animaux alors qu'il est aujourd'hui possible pour la majorité de l'humanité de se nourrir sans tuer ni exploiter (paradoxalement, les humain-e-s revendiquent à la fois " naturel " de manger de la viande comme les autres animaux et se défendent d'appartenir à cette même catégorie, par rapport à laquelle ils s'estiment hautement plus évolués mais dont ils revendiquent les méthodes de prédation !).
Pour le mouvement d'égalité animale, il s'agit de questionner l'existence même de " ces règles de la nature " qui, soi-disant, régissent le monde de manière harmonieuse et contre lesquelles il ne faut intervenir. Sans contester l'existence de phénomènes physiques, chimiques, mathématiques, etc. et/ou sociaux, instinctifs, etc. quand il s'agit d'animaux, il convient de remettre en question le caractère sacré de ces phénomènes. Quand ceux-ci ont des conséquences néfastes pour les individus dont on doit prendre en compte les intérêts, rien ne doit nous empêcher de les combattre, il est même important de le faire.
Tant que l'on se bercera dans l'idée d'un développement durable tranquille qui induit une vision rassurante d'un avenir ou tout serait prévu à l'avance ou régi par le laisser-faire, tant que l'on nourrira cette peur du désordre, de l'inconnu et du changement, tant que l'écologie ne fera que pousser vers un recul de l'éthique au profit du " naturel ", l'écologie ne sera qu'un palliatif rassurant pour se donner bonne conscience face à une détérioration alarmante de la planète.
L'écologie doit être une lutte au-delà de toute notion de protection ou de conservation, pour que la priorité des activités humaines soit de construire un monde permettant une vie meilleure pour chacun-e et non seulement pour un groupe restreint d'individus privilégiés, que ce soit du fait de leur nationalité, de leur sexe, de leur situation économique et sociale ou de l'espèce à laquelle ils appartiennent.