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L'En Dehors


Quotidien anarchiste individualiste





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Paysage après la bataille
--> Negatif # 6 - decembre 2005
Lu sur A-infos : « Les émeutes urbaines de novembre sont directement liées à la décomposition sociale avancée. Notre incapacité à fraterniser avec les émeutiers ou à participer à cette révolte sociale révèle le degré qu’atteint maintenant la séparation. La tâche de la critique sociale, se donnant les moyens d’investir le réel, doit être l’élucidation du fonctionnement du pouvoir et des stratégies employées par les classes dirigeantes pour assurer la reproduction de leur domination. (…) Pendant dix-huit jours, des jeunes des quartiers populaires ont affronté les flics et ont détruit des édifices publics symbolisant l’ordre social ou des magasins. Ces émeutes, qui ont concerné toute la France, ont fait suite à la mort de deux adolescents de Clichy-sous-Bois dans des conditions qui restent peu claires. Plus généralement, ces émeutes sont à rapprocher des provocations répétées depuis plusieurs années de la part de l’Etat et de la répression ciblée touchant une partie de la population : les immigrés et les jeunes issus des cités et désignés comme les nouvelles « classes dangereuses ». Ces violences urbaines sont donc une réponse à un Etat policier qui se précise chaque jour un peu plus. Ceci étant, un premier constat s’impose : cette révolte sociale est restée circonscrite à certains quartiers de la périphérie de certaines agglomérations et ne s’est pas étendue à toute la société.


Cette contestation est le résultat des régressions sociales et
politiques, et de la misère qui touche de plein fouet les classes
populaires. Au-delà de ces évidences, nous ne savons que peu de choses
sur la nature même de cette révolte. Au cours des quelques
manifestations qui ont eu lieu contre la répression et l’état d’urgence,
il n’y avait aucun de ceux qui ont participé aux affrontements, à Paris
ou en Seine-Saint-Denis du moins. Par ailleurs, les émeutiers n’ont pas
pris la parole pour donner un sens politique à leur geste. En fait,
c’est en spectateurs que nous avons dû assister à cette vague de
contestation ». (…)

Les grèves ensablées
« La grève avortée du 22 novembre 2005 à la S.N.C.F. est bien à l’image
d’une époque où la décomposition sociale s’étend sans que des luttes
radicales ne parviennent à s’enraciner. Cet échec est d’autant plus
cuisant que cette grève avait été annoncée depuis des semaines comme «
reconductible ». Il vient clore une série d’autres défaites subies
depuis quelques années dont celles, dernièrement, de la S.N.C.M et de la
R.T.M. Il apparaît de plus en plus clairement que les bases sur
lesquelles les dernières grèves se sont produites (de moins en moins
vigoureusement d’ailleurs au fil du temps), à savoir purement
défensives, au mieux timidement revendicatives, ont fait leur temps ;
que les stratégies visant à désamorcer les conflits mises en place par
les directions syndicales, qui se moquent des attentes de la base mais
savent très bien défendre leurs propres intérêts, n’ont que trop bien
réussi. C’est comme si les mouvements de ces dernières années avaient
été autant de rivières qui se
sont perdues dans le désert. Ils sont nombreux aujourd’hui, même parmi
les plus combatifs, à ne plus vouloir s’user dans des « journées d’action
» (en fait d’inaction) sans lendemain, comme cela a encore été le cas le
24 novembre, deux jours après les cheminots, dans l’Education Nationale,
ou les 23 et 25 novembre à la R.A.T.P. Aucune assemblée générale n’est
jamais prévue par les syndicats à l’issue de ces journées, ce qui en dit
long sur leur volonté de leur donner une suite. Qui voudrait désormais
servir de marionnette à de souverains pontifes syndicaux qui tirent les
ficelles quand ils le jugent opportun pour mieux laisser choir les
mouvements de grève par la suite ?
Nous entrons donc dans une période critique où le risque est grand d’un
étiolement rapide de toute forme de lutte véritable, d’autant plus que
l’étau policier et le contrôle social se font de plus en plus
oppressants. Il est donc grand temps que nous tirions collectivement,
partout où c’est possible, au sein d’assemblées générales, le bilan de
ces échecs, afin que puisse renaître, sur des bases et des objectifs
totalement renouvelés, des mouvements plus déterminés. » (…)

Internet à la conquête d'un « non-lieu »
Si l'utopie (du grec ou « non » et topos « lieu » : « en aucun lieu »)
est le monde de « nulle part », alors Internet peut reprendre cette
définition. Par son choix décentralisé initial et par son organisation «
maillée » de plus en plus mondiale, le réseau est de partout, donc de
nulle part. Quiconque peut s'y connecter, s'y rattacher, de quelque
endroit qu'il se trouve, sans se préoccuper du lieu géographique. Plus
que d'une île utopique, il s'agit d'un archipel en accroissement
exponentiel, tant le nombre de sites et de services se développe. Il est
internationaliste, à vocation universelle par nature, pour notre petit
monde qui se réduit de plus en plus... Dans cette culture du réseau,
au-delà d'une apparente démocratie directe qui s'exprime notamment dans
les courants alter-mondialistes ou chez les chercheurs en Intelligence
collective, qui s'auto-organise et crée ses propres morales, que
reste-il de cet esprit souvent qualifié de « libertaire » ? (…) Personne
ne s'est étonné de voir Greenpeace être une des organisations à
populariser ses actions via Internet pour prévenir du déroulement des
manifestations, informer, pétitionner, lancer des boycotts, etc. Le P2P
comme moyen de popularisation, de mobilisation exceptionnelle, utilisé
par « une vaste communauté non hiérarchique » (qui se maille avec la
mouvance alter-mondialiste dont le leitmotiv est « le monde n'est pas
une marchandise ») qui y pratique le non-marchand (ou no profit), le
bien commun, l'intelligence collective ainsi que le travail «
collaboratif » et le partage des connaissances, a désormais ses maîtres
à penser. Pour la Fing (« club » de réflexion sur les nouvelles
technologies dont l'objet est de stimuler, repérer et faire connaître
l'innovation dans les services, les applications et les usages de
l'Internet de demain), Internet deviendra « un facteur de civilisation
». Mais, « pour cela, il nous faut aujourd'hui prendre explicitement en
compte le Bien Commun,
c'est-à-dire la vision de l'intérêt général qui sublime les intérêts
particuliers. […] Parce que nous sommes tour à tour citoyen,
consommateur, éducateur, administré ou travailleur ».
Si l'ordinateur relié au réseau - aujourd'hui accessible aux plus
démunis par la baisse des prix et diverses offres de service public -
assure les moyens d'être plus autonomes, d'obtenir plus rapidement des
informations, d'imprimer des contenus autrefois très longs à acquérir,
l'utopie, devenue « pragmatiste et réaliste », même au nom de notions
comme le « domaine public », n'en demeure pas moins une utopie au regard
de la réalité économique. » (…)

« Négatif »
Bulletin irrégulier – Décembre 2005 – n°6


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Ecrit par libertad, à 19:32 dans la rubrique "Actualité".



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