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Lu sur Soutien aux déboulonneurs : "Bien que confiants, nous sommes plein d’incertitude quant au nombre de personnes à retrouver sur place : l’heure retenue tombe pendant les heures de bureau (beaucoup ne pourront pas se rendre au rendez vous) et il a neigé une heure et demi avant (froid, humidité et circulation difficile ne sont guère des facteurs incitatifs…). Le lieu a été décidé quelques jours auparavant et seulement annoncé au dernier moment par contacts directs (amis, personnes s’étant déclarées intéressées au préalable après qu’elles aient eu vent du concept et du jour de l’action, journalistes).
17h30. Nous nous retrouvons à l’angle de la rue Drouot et du boulevard Montmartre dans le 9e arrondissement de Paris.
Soulagement : une centaine de personnes est là, avec des carnets, des appareils photos et des caméras (j’ai pu repérer au moins France 3 Idf, le Parisien, l’AFP, la Vie). Retrouvailles avec les têtes connues… Au bout
de 10 minutes, nous nous rendons au lieu de l’action : 3 panneaux déroulants et lumineux sous verre, sur une (fausse ?) palissade de chantier. Le trottoir est large et la centaine de personnes peut s’étaler avec aise…
Presque aussitôt, nous passons à l’action. Un escabeau devant le premier panneau. La bonne humeur est là, le public applaudit généreusement en suivant l’évolution de nos inscriptions… Les journalistes n’en perdent pas
une miette…
Les 6 barbouilleurs agissent de concert. Sont inscrits sur les panneaux : « Publicité = violence », « Pollution visuelle », « Halte au matraquage + 50cm par 70cm »
Une fois ces « non-violences urbaines » commises (expression trouvée par Y.Gradis), notre association de bienfaiteurs installe un tabouret et invite qui veut à prendre la parole… Femmes et hommes de tout âge se
succèdent pour s’exprimer librement, avec plus ou moins de coffre. De nombreux sujets sont abordés : les conséquences environnementales et l’énergie dévorée par les panneaux (1 seul panneau consomme à l’année
autant qu’un foyer de 4 personnes), la dégradation de l’image des femmes, le sexisme et son exploitation commerciale, les rapports nord sud nécessaires à notre société de consommation, l’aliénation mentale y compris par la société de travail, les médias tributaires des entreprises et de l’industrie qui deviennent intouchables, l’individualisme, etc. mais on rappelle aussi les principes de la désobéissance civile et la nécessité
du recours à ce type d’action face à l’inertie des pouvoirs publics ou la distinction fondamentale entre tag et inscription, l’importance du rôle que tient le public qui fait exister l’action… Le président de R.A.P.
(Résistance à l’Agression Publicitaire) affirme le soutien de son association au collectif des déboulonneurs, malgré l’impossibilité de celle-ci d’y participer du fait de son statut légaliste.
La police arrive : policiers à pied à qui l’on explique que nous sommes
non-violents, qu’il n’y aura aucune résistance et que oui, il a bien
dégradation… Puis « véhicule-cowboy », puis un autre. Ils n’interviennent
pas et nous observent circonspects. Nous leur adressons un message par
haut parleur en leur souhaitant la bienvenue, disant qu’ils font leur
travail et nous le notre, que nous sommes là pour nous faire arrêter et
même avoir un procès… Quelqu’un les remercie même d’avoir une « attitude
presque aussi digne que la notre » ! Devant leur non-réaction, nous
préférons prendre les devants (on ne sait jamais s’ils nous plaquaient au
sol, une fois tout le monde dispersé…). Nous demandons aux personnes qui
ne font pas partie du Collectif de s’écarter pour faire un couloir dégagé
qui nous conduise jusqu’aux policiers. Devant les panneaux que nous venons
de barbouiller, nous sortons nos cartes d’identités que nous brandissons,
et après une pause, ou « la » pause (car nous profitons des objectifs qui
mitraillent !), nous avançons calmement jusqu’à eux pour les leur
remettre. Ils ne veulent pas prendre nos cartes. Nous attendons et puis
décidons d’entamer une chanson à l’unisson.
Sur l’air du « déserteur » de Boris Vian, nous chantons les premières
strophes du « barbouilleur » (paroles ci après en PS1). Ils ne veulent pas
nous arrêter ni relever nos identités… Mais que fait la police !? Alors,
nous décidons d’ordonner la dispersion de cette manifestation
non-déclarée, en partant en groupe pour ne pas laisser les barbouilleurs
seuls, en annonçant un lieu de retrouvailles dans le 11e arrondissement.
Tout le monde est satisfait de l’action, y compris des personnes
totalement novices quant à la lutte antipublicitare ou quant à l’action de
désobéissance civile…
Mais un petit rebondissement a lieu, puisqu’à la sortie du métro St Maur
(à côté de « la passerelle », lieu fort convivial auquel nous nous
rendons), 3 cars de C.R.S sont postés. Les R.G. téléphonent et suivent les
groupes pour voir où ils se rendent. Devant notre « inaction » (boire,
manger, discuter), ils finiront par rapatrier leurs unités ¾ d’heure
après. L’« état de démence » avec « couvre-fous », a bien été proclamé,
comme le dit la Brigade Activiste des Clowns…
De bonnes photos sur l’excellent site de relais d’actions et
manifestations alternatives
et aussi sur
un petit film visionnable en streaming (8’35)
Mais en tapant déboulonneurs en moteur de recherche, on trouve beaucoup de
choses (notamment des articles de différents journaux)…
La prochaine action du collectif des déboulonneurs de Paris aura lieu le
vendredi 23 décembre à 18h30. Toutes les personnes qui veulent prendre
part au processus, en barbouillant ou non, sont invitées à nous rejoindre.
deboulonneurs.paris@no-log.org
A bientôt !
Commentaires :
sebiseb |
Cet action me fait penser que l'on peut aisément retourner le droit de propriété, et la destruction de bien ne nous appartenant pas invoqué par les libéraux contre eux.
Une société privé a-t-elle le droit d'imposer à notre regard ses produits sous forme publicitaire ? Et ce dans des lieux publiques ? Puisque l'on peut clairement invoqué le terme d'"agression publicitaire" ; comment une société privé avec l'aval des autorités publiques peut-elle imposer à un individu lambda la présentation d'un de ses produits ou de ses services ? Le choix d'accéder librement à une proposition commerciale est-il respecté dans ce cas précis ? Il convient de dire que non. Répondre à ce commentaire
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à 20:38