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on peut râler sur tout mais pas avec n'importe qui !
On peut râler sur tout, mais pas avec n’importe qui.

 

Les mili…, militant-e-s, milt/ante-tant-s, les militan/te/ts/tes du genre me font chier : Déjà que j’ai des difficultés à écrire le français ; ils me compliquent encore plus la vie.

A force d’essayer de parler le progressistement correct, je perds les quelques mots qui, jusqu’à présent, me permettaient de me faire comprendre.

Et je nous vous parlerai pas des jurons…Je sais, le curé comme l’instituteur me disaient déjà qu’il n’était pas bien de jurer. Un être humain qui ne jurerait pas c’est comme un chien qui n’aboi pas ou une brebis qui ne bêle jamais. Les seuls jurons admis sont ceux qui s’en prennent à la religion chrétienne : «  Bon Dieu de bon Dieu, porca madona. »

« Putain de Jéhova » peut-être considéré comme antisémite, quant à « Saloperie d’Allah » c’est carrément de l’islamophobie et cela stigmatise une partie de la population.

Mais pourquoi jurer me disent les parfaits et les parfaites de l’humanismement correct ?

Vous ne vous êtes jamais cogné le gros orteil ou coincé un doigt ?

Je sais, les sages philosophes et psy. divers diront que cela ne répare pas la douleur.

Oui, mais sur le moment ça soulage…

Effet placebo diront les naturopathes !

Oui, et alors.Bordel de carotte !

Excusez-moi, je m’énerve, c’est lamentable !

Pour les mots qui peuvent exploser sous le coup de la colère, il faut de nos jours exclure tous ceux à connotation racistes, sexistes et ceux qui stigmatisent des handicaps.

Aussi bien ceux qui s’adressent aux humains qu’aux compagnons non-humain.

Avec un peu d’efforts, on peut supprimer les expressions telles que « connard, con, nike ta mère, nain de jardin, bounty,ou fada, falabraque, bancal, débile, etc. »

Tiens, je m’aperçois que je connais peu d’insultes racistes : un sale…jaune, nègre,juif, gaulois, arabe, flic…est quelqu’un qui néglige sa toilette ;

Il faut faire attention à ne pas stigmatiser les professions, exemple : « Ramasse merde, mangea rementa », les recycleurs, boueux, égoutiers, marchands de toilette sèche, divers techniciens de surface ou agents de propreté pourraient se sentir concernés.

Ne pas stigmatiser non plus les animaux : «  Tête de mule, cul de vache, face de rat,mouche à merde, vipère lubrique… », les anti-spécistes voire les véganiens pourraient être choqués.

D’ailleurs les végétariens et les crudivores végétaliens risquent aussi de s’insurger face à des expressions telles que : » mange fayot, haricot pas cuit, bonne poire, reine des pommes ou patate ».
On devrait pendre par les C…..pieds tous ceux et celles qui ont contribué à donner un genre aux mots.

La mitraillette c’est mieux que le pistolet mitrailleur, mais quel est son genre ?

Ne risque-t-on pas de passer pour un homophobe en traitant le pistolet mitrailleur de mitraillette ?

Qu’est ce quoi justifie que certaines armes à feu soient qualifiées de carabine et d’autres de fusils ?

Ce n’est ni le calibre, ni la longueur du canon, ni le mécanisme.Alors, la carabine est-elle le féminin de fusil ? Et doit-on réserver à d’autres genres sexuels le terme de mousqueton ? Je m’y perds...

J’ai choisi ces objets au hasard et non pour heurter les convictions des militan /tes /ts non-violent/tes-s et pacifique.

Cela dit, je les engage à discuter avec leurs collègues féministes du genre, afin de masculiniser le nom d’un certain nombre d’objets destinés à causer la mort de son prochain : la mitraillette,la grenade, la bombe à fragmentation, la roquette,la mine anti-personnelle, la balle traçante, la mitrailleuse, etc…

Car enfin, n’est-il pas scandaleux de donner à ces machines à tuer le genre du sexe qui porte le care !

Doresénavant ( ben moi aussi j’invente des mots, c’est une contraction entre dorénavant et dés à présent), je vais essayer de bannir de mes expressions ; «  Porca petan, putain de con, pute borgne «  et autres.

Cela fait déjà un certain temps que je n’emploie plus les termes de « pédé, enculé » ou leurs dérivés.

J’ai aussi remplacé «  Bon Dieu de bon Dieu » par « Bourdieu de Bourdieu » et « merde » par « étron » qui est masculin sans aucun doute et enfin j’ai trouvé un terme qui exprime à la fois mon mépris et ma colère sans traumatiser quiconque.

Au lieu de dire : « existentialiste inconséquent » ou « essentialiste incontinent », je dis « Bigoudi ». Avouez qu’il n’existe rien de plus ridicule et insignifiant qu’un bigoudi !

Au fait, pourrait-on dire « bigoudite » ?

D’ailleurs, on devrait punir d’une amende tous ceux/celles (ça vas venir…)qui emploient des mots agressifs ou politiquement incorrects.cela permettrait d’alimenter un fond destiné aux Assedic pour permettre à tous ceux/celles qui effectuent un travail de deuil sur les liberté (en précaire ou en CDD) de toucher des indemnités.

 

…On vit une époque formidable !

 

Johan de Dina.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecrit par barbajohan, à 22:42 dans la rubrique "Culture".

Commentaires :

  Rakshasa
27-03-10
à 16:58

Texte néo-réac venant de Causeur ?

Je ne vois pas l'intérêt de ce texte, à part de tenter de tourner en ridicule certains mouvements qui ont choisi d'œuvrer aussi sur le langage. En outre personne ne te force à féminiser un texte.
C'est un peu une attitude de bourrin qui ne prend pas la peine de réfléchir à ce qu'implique le langage et qui répond en fait juste par un "fait chier !" doublé d'un "vous êtes débiles d'écrire comme ça !".
Je pense que les féministes, les végans, les antispécistes et autres compagnes et compagnons anarchistes dont tu moques les pratiques se passeront bien de toi et de ta "grande gueule".
A bon-ne entendeureuse !
Répondre à ce commentaire

  libertad
27-03-10
à 17:33

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Je me demande au contraire s'il ne faudrait pas réfléchir à certaines pratiques issues de groupes certes intéressants, à priori, mais qui en s'institutionnalisant deviennent plutôt des marqueurs communautaires que des signes d'une réflexion de fond. Ainsi pour les textes, la féminisation est un signe de reconnaissance de groupe qui permet de savoir qui écrit le texte.
Je crois qu'il faut distinguer la réflexion sur le contenu et le sens du langage qui peut apporter des éléments intéressants, de la pratique quotidienne du langage qui ne sert plus à faire réfléchir mais peut devenir une manière de se présenter comme politiquement correct dans certaines sphères.
Le fait de féminiser n'est d'ailleurs une preuve de rien puisque cette pratique est  reprise par des féministes radicales qui inversent le sexisme en mysandrie et n'est donc pas le signe d'un anti-sexisme textuel.
A quand la féminisation de la "bourreau" d'Abou Grahib ?
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
28-03-10
à 04:59

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Libertad, tu ne trouves pas que c'est un peu tirer sur des mouvements qui sont déjà fort peu entendus et qui ont plus besoin de soutien que moqueries sur leurs pratiques. Si encore, il s'agissait d'une critique visant un dépassement et l'émergence de propositions et de solutions, mais là c'est juste une manière de ridiculiser.
Ces tentatives de réappropriation du langage ont au moins le mérite de poser "la question du langage" et des limites qu'il pose à la pensée et à la réflexion.
Je ne vois pas au nom de quel sacro-saint principe nous devrions accepter l'emploi de certaines expressions et mots en guise d' insultes qui contiennent alors les germes de l'homophobie, du racisme ou du sexisme.
L'insulte la plus répandue aujourd'hui dans les cours d'école, dès la primaire semble être "PD !". Quand les individus intègrent qu'il est péjoratif d'être PD, c'est profondément que le langage l'inscrit jusqu'à induire le développement de comportements non-verbaux homophobes. Quand le mot "pute" est employé péjorativement c'est bien la putophobie qui est à l'origine de l'expression. C'est tout une tournure d'esprit que recèle le langage. Heureusement, que les pédés et les putes ont l'intelligence de se les réapproprier pour les détourner, pour ramer contre le courant général de la négativité, mais ce n'est juste qu'un pansement. Les mots servent à propager des idées. Il ne s'agit aucunement d'en faire tout un plat de morale, mais bien de savoir qu'elles idées sont propagées par ceux-ci. Les mots ont un sens comme dirait l'autre, et certains emplois induisent un certain sens réactionnaire. Devrions nous nous plaindre de ne pas faire usage d'une expression telle que "travail d'arabe", sachant pertinemment ce qu'elle recèle de racisme ?
Le procès qui est fait ici a une forme de contre-propagande qui, loin d'être parfaite, œuvre néanmoins à la redéfinition anti-autoritaire du langage pour la propagation d'idées anti-autoritaires, me fait penser à une expression néo-réactionnaire ne serait-ce que par sa forme.
De plus, il me semble qu'ici on alimente la confusion en mélangeant des insultes à destination de ce qui d'un point de vue libertaire et juste humain aussi le mérite, le clergé ou dieu par exemple (en tant que phénomène aliénant) et la "critique" ironique de la redéfinition de termes concernant des situations humaines enfermés dans des images, des a priori, des préjugés.
Au nom de quoi, parce que quand j'étais gamin, on m'a appris à dire "grosse pute" à une fille, je ne devrais pas remettre en question l'usage de ces termes ? Au nom d'une tradition langagière ? C'est absurde !
Ce texte me fait penser à la prose des néo-réacs toujours prêts à dénoncer "la bien pensance" quand il s'agit de bouleverser l'ordre des choses, ici en l'occurrence celui du langage.
Je vous invite à lire cet article: http://www.genrespluriels.be/Le-langage-non-sexiste-ou
Il y est expliqué pourquoi le besoin d'une autre écriture se fait sentir chez certains individus, certains mouvements. Il n'est jamais dit que c'est obligatoire, et la charge ci-dessus de Johan de Dina est très révélatrice de  l'éloignement de l'auteur de ces terrains de lutte qu'il dénonce comme portant atteinte à son traditionalisme langagier FRANÇAAAIIIIS !!!
Répondre à ce commentaire

  libertad
28-03-10
à 10:58

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Je te rejoins tout à fait sur la question des insultes, mon propos ne visait que le jargon pseudo-antisexiste qui devient plus un marquage communautaire qu'une véritable réflexion sur le fond, rendant les textes illisibles et recouvrant le plus souvent des idées elles-mêmes sexistes mais inversées, au nom du combat tout à fait justifié contre la mysoginie, on est passé à la mysandrie.

Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
28-03-10
à 21:09

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Si tu as lu le texte de genres pluriels, tu vois bien qu'il y a différentes formes de transformation de l'écriture et que les antisexistes ne privilégient pas par exemple l'emploi de la féminisation avec le "E".

Quant à la lisibilité, à l'usage c'est de moins en moins un problème. Je t'accorde que l'on peut être saoulé-e parce que l'on bute parfois sur les mots, mais de là à dénoncer cette pratique comme une atteinte à la liberté, c'est un peu fort. Aussi, se focaliser sur la mysandrie de certaines féministes radicales pour jeter cette pratique, c'est un peu oublier la majorité de celleux (:-)) qui l'emploient comme attention anti-sexiste.

Quant à la mysandrie, je me demande de plus en plus s'il ne serait pas bon, pour en finir avec la binarité homme/femme, que les hommes eux-mêmes deviennent misandres. Aimer la construction sociale et psychologique du genre masculin, c'est en fait douteux. Il ne s'agit pas d'exercer une "misandrie biologique", mais plutôt une "saine misandrie sociale" montrant ce qu'a d'aliénant, de dominant et finalement de dangereuse la construction identitaire genrée "homme".
Répondre à ce commentaire

  libertad
28-03-10
à 21:43

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Pour en finir avec la binarité je ne vois que l'égalité et le tao, c'est à dire le ying et le yang dans chaque personne.
Je crois que l'anti-sexisme est la lutte contre la mysoginie et la mysandrie et il y a aussi un sacré boulot à faire du côté féministe à propos de la mysandrie quand à se nier en tant qu'homme pourquoi le devrions nous, les femmes se nient-elles en tant que femmes ? Un monde sans hommes et sans femmes serait bien triste et serait le pire des mondes totalitaires car autant je pense que chacun peut exprimer ses parts masculines et féminines, autant je considère comme une oppression de devoir renoncer à une partie de soi, au nom de quoi ?
Car qu'est-ce qu'un homme ou une femme biologique, c'est un composé variable d'essence masculine et féminine qu'il ne faut pas confondre avec les constructions sociales qui assignent tel genre à tel sexe biologique.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
28-03-10
à 23:18

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

"Car qu'est-ce qu'un homme ou une femme biologique, c'est un composé variable d'essence masculine et féminine qu'il ne faut pas confondre avec les constructions sociales qui assignent tel genre à tel sexe biologique."
Oui c'est exactement ce que je dis. Et quand on y réfléchit, on voit comment et pourquoi les genres sexués (identités sociales homme ou femme) ont été propagées, par qui et dans quels intérêts, mais on s'aperçoit surtout qu'en réalité la biologie et l'individualité n'ont rien à voir avec ces déterminismes sociaux homme et femme.
Et oui, il y a des femmes biologiques qui se nient en tant que genre, identité sociale "femme". Je vis avec l'un de ces individus ! La société lui renvoie systématiquement les schémas binaires, mais il faut bien que nous commencions à nous autodéterminer pour avoir au moins un début sortie de ces déterminismes sociaux. C'est toujours des regards ahuris qui reçoivent la négation des rôles que l'on aimerait nous faire endosser. Preuve que ces schémas sont fort ancrés. Il est inimaginable pour la majorité qu'une femme ou un homme reconnu biologiquement comme tel-le, ne se désigne pas dans l'une ou l'autre de ces catégories.
Qu'est-ce qui empêche la réfutation de ces genres ? Une tradition encore ? Quel est ce "besoin" de classification niant les individualités ? Qui en a besoin ?
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  libertad
29-03-10
à 00:43

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Il me semble qu'il y a une grosse différence entre nier le genre qu'on nous attribue en tant qu'hommes ou femmes et se nier en tant qu'homme ou femme, car il existe des individus hommes qui se sentent plus masculins que féminins et des femmes qui se sentent plus féminines que masculines. J'aurais même tendance à penser que c'est la majorité. Or leur demander de renoncer à ce qui fait l'essentiel d'eux-même est totalement incompréhensible. C'est d'ailleurs pourquoi l'antisexisme est aussi mal compris de la majorité des gens.
Et d'ailleurs le problème n'est pas là mais dans le fait de ne pas dévaloriser ni ostraciser les autres, c'est à dire les femmes qui se sentent plus masculines que féminines et les hommes qui se sentent plus féminins que masculins.
Le jour où la majorité aura compris la part masculine et féminine de chacun on aura gagné et pas en demandant de renoncer au féminin ou au masculin car il n'y a pas de genre meilleur qu'un autre, ils ne sont que les deux faces de l'espèce humaine.
Les lesbiennes l'ont bien compris avec les butchs et les fems.
Répondre à ce commentaire

  Rakshasa
29-03-10
à 10:44

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Non, je pense qu'en fait il n'y a pas d'individus "hommes"ou "femmes" par essence, ni ces deux caractères inscrits par essence. Même la détermination biologique dans ces deux pôles est scabreuse. En fait il n'y a que des individus, ou ne devrait y avoir que cela. Se ressentir "homme", se ressentir "femme", tout cela n'est qu'une construction sociale et historique, et l'imprégnation dès la naissance par la catégorisation de ressentis et d'un certain rapport à soi-même. L'imprégnation se fait aussi par mimétisme. On va avoir tendance à se construire comme ce qui nous ressemble le plus. Alors forcément, quand une société défini deux genres, on mimétise en fonction de ces deux là.
Je pense qu'il est tout à fait révolutionnaire d'envisager d'autres genres et pas seulement une inversion des genres. Le mouvement queer en cela est très intéressant car il ouvre les portes vers des genres indéfinissables, en conséquence vers les individualités.
Il y a bien sûr des individus chez lesquels ce que tu appelles la part masculine et féminine sont indécelables. D'ailleurs il faudrait alors définir ces deux parts, et là ce sont les clichés sexistes qui nous attendent au tournant. Ce qui est classé en "part masculine" et "part féminine" ce sont en réalité les traits propres aux vieux genres traditionnels "homme/femme" définis de manière déterministe sans réel fondement à part celui de la reproduction de la domination genrée. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir réellement d'égalité lorsque l'on scinde la société en deux blocs. La polarisation provoque nécessairement des déséquilibres, le taoïsme n'en est pas exempt même s'il est un jeu permanent de tentative de rééquilibrage de l'un par l'autre et vis-versa (le taoïsme, même chez Tchouang Tseu le libertaire par certains côtés, a ce défaut qu'il peut aussi amener à l'acceptation d'une situation aliénée, à une forme de résignation dans une idée de l'harmonie).
C'est ce cadre binaire qu'il faut exploser, dont il faut s'affranchir (comme pour les classes économiques de la lutte des classes d'ailleurs) pour comprendre et déployer la multiplicité des individus et des genres, à mon avis.
J'ai plutôt tendance à penser que nous sommes tous des "monstres" sans pour autant être nécessairement effrayants ou prédateurs.
Imagine, un instant que nous ne soyons pas conditionnés comme aujourd'hui et depuis des siècles, et que nous ne soyons ni homme, ni femme. Je trouve cette perspective plutôt "libertigène". Tout est à construire, nous-mêmes en outre, et de nouveaux rapports individualistes par essence, non "sexocentrés" par essence.
Pour de nouveaux mondes il faut aussi de nouveaux langages, de nouveaux mots, de nouveaux concepts, adaptés à ce que nous voulons créer. L'anarchie est à ce prix à mon avis, ne pouvant se contenter des concepts, langages, critères, catégories, déterminismes, etc...de la tradition et de l'ancien monde, insuffisants à l'expression de nouvelles donnes.
La tradition c'est la culture qui s'est figée, qui est morte.
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  christhi
01-04-10
à 21:58

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Fascinant de voir comment un texte si débile et réactionnaire puisse engendrer des réactions si éclairées et informées. Mais je comprends un peu le problème que l'auteur a avec l'obsession du politiquement correct dans le langage, qui donne à certains-nes des airs moralistes plutôt inquiétants...

Pondère un peu Rakshasa... La majorité d'entre nous naissent avec un organe sexuel, et une paire de chormosomes différente. Même si ce fait indéniable ne justifie aucunement une culture sexiste binaire et les représentations de ces organes sexuels, qui sont essentiellement des produits de la société des hommes, ça devient de la dénégation que de nier notre propre sexe en prétendant appartenir à une sorte de flou qui est plus en accord avec nos valeurs libertaires. "L'homme", est une construction sociale, oui, mais l'organe qu'il a entre les deux jambes, son origine est d'un ordre biologique.

De mélanger les genres n'est pas révolutionnaire, car il y aura toujours derrière les déguisements, camouflages, subterfuges et performances théâtrales un mâle doté d'un pénis. C'est surtout aucunement révolutionnaire si ce même mâle, à travers les subterfuges, cherche encore à satisfaire ses pulsions de pénétration, de conquête, d'invasion et de domination.

Je ne vois pas de "cadre". Je ne vois que des individus qui interagissent (ou non!) dans des formes quelconques. Comment peut-on briser des cadres ailleurs que dans une galerie d'art!? Trève de plaisanteries, il n'y a que des formes, car les formes sont ce qui nous permettent d'interpréter, de juger, d'accepter (ou d'exclure)... tout le reste appartient au domaine de la compréhension, de ce qu'il y a d'implicite et d'invisible au-delà des formes qui sont à la surface des choses et des faits.

Une révolution ne consiste pas à changer, modifier, améliorer les formes, en les rendant moins aliénantes, ou offensantes. La forme est générée par un rapport, et non l'inverse. Le langage sexiste, la "genrification", la sexualisation du corps sont des formes issues d'un rapport de domination de l'homme sur la femme. De se débarasser de ces formes, surtout qu'à une échelle interpersonnelle, dans nos milieux marginaux par exemple, ne fait que libérer relativement quelques individus sans toutefois n'engendrer de changement réel dans les mécanismes d'exploitation et de domination mâle. Et s'en débarrasse t-on réellement... quand c'est pour y revenir plus tard, dans quelques années?

Si on s'en tient à la forme sexiste du langage, tout francophone ayant fait l'effort d'apprendre une autre langue peut constater que le français est très sexiste. De dé-sexualiser le français dans les conversations comme les textes, tout en restant intelligible par des interlocuteurs-trices non-avertiEs, devient souvent un effort colossal. L'anglais, en comparaison, l'est beaucoup moins, gardant les "He" et "She" et ignorant pour la plupart les autres catégorisations basées sur le sexe. Les anglophones sont-ils-elles pour autant moins sexistes et genré-es? Vraiment pas, surtout si on regarde l'industrie spectaculaire de Los Angeles.

Lutter contre les formes sexistes est sans doute nécessaire, tout comme lutter contre les manifestations du racisme et du fascisme dans notre entourage, mais si on ne s'attaque pas au RAPPORT qui les produit et entraîne les gens à les reproduire, c'est une lutte vaine, et qui peut facilement sombrer dans l'hypocrisie morale.
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  Rakshasa
02-04-10
à 02:46

Re: Texte néo-réac venant de Causeur ?

Oui, je sais bien comment est la majorité et tout le problème est là, la loi de la majorité. Sinon nous serions déjà en anarchie !
Quant aux formes, elles sont à l'origine de la création des rapports de domination, puisque c'est à la naissance que par sa forme l'individu est assigné d'autorité à un genre ou à l'autre.

Le terme de "mâle" est un confusionnisme, car emprunté au naturalisme spéciste qui ordonne le monde en "animal", "humain", alors que la réalité est bien plus complexe (lire "ni Dieu ni gène" de Kupiek et Sonigro). Tout comme pour la définition chromosomique, les dernières recherches remettent en cause la détermination par le XX/XY.

La détermination genrée est effectivement faite à partir de la forme, car elle repose sur la vieille "nécessité" de reproduction. Les genres sont "sexocentrés", c'est un peu comme de déterminer les individus par leur couleur d'yeux, ou par leur taille par exemple dans un but utilitariste. Une fonction du corps devient le centre de la détermination. C'est un réductionnisme et un simplisme, une négation de l'individu. En plus ce sont les catégories utilisées par l'ordre patriarcal dans un but de reproduction par le rapport hétéro.

Et c'est bien un des enjeu de l'antisexisme, que d'abolir les rapports de domination issus de la forme. D'où la nécessité de refuser la catégorisation en homme/femme dès la naissance pour permettre la création d'autres rapports endehors de la binarité dominante.

Dans la même idée, on peut aussi dénoncer la catégorisation raciste de "nègre" créée par ceux qui se déterminent comme "blancs", et pire, l'intégration par des humains à peau noire de cette catégorie. Le dominé accepte le langage du dominant, ses catégories, ses déterminismes. (lire "LTI" de Klemperer).

Il y a donc a nier les genres car il n'y a pas de "notre propre sexe" autre que celui que l'individu veut en faire, et surtout pas dans la binarité homme/femme, à moins de baser notre propre détermination sur les fonctions reproductrices.

Imaginons que nous nous déterminions sur la base de nos fonctions du plaisir, nous aurions bien d'autres genres, bien flous au regard de la binarité homme/femme. Et oui le mélange des genres peut-être aussi un jeu de dupes, mais cette possibilité marginale, et décelable aisément en réalité, ne doit pas nous amener à jeter la suspicion sur les individus qui assument la non-adoption totale d'un genre ou l'autre du maigre spectre homme/femme. Le risque est de verser dans la transphobie et l'homophobie.

Aussi, je ne vois pas au nom de quoi il nous serait interdit et impossible de ne pas assigner de genre à un individu à la naissance et de le laisser se construire et se déterminer (ou pas) quand il le souhaiterait. Évidemment il faudrait d'abord, car nous nous construisons aussi par mimétisme, que la société offre un panel diversifié et ouvert de possibilités, ou mieux qu'elle ne somme aucunement l'individu à faire de choix. Ce n'est pas en conservant les genres traditionnels hommes/femmes basés sur les fonction reproductrices que nous ouvrons les possibles vers l'expression de chaque individualité.
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