L'En Dehors

Lu sur Hacktivist news service : "L'Office européen des Brevets à Munich a confirmé le brevet EP 275957 sur des plantes génétiquement modifiées résistantes à un désherbant, déposé par le groupe de chimie-pharmacie allemand Bayer, rejetant le recours intenté par l'organisation écologiste Greenpeace. Le brevet concerne un gène qui, introduit dans plantes "utiles" comme les tomates ou les haricots, les rend résistantes au désherbant "Basta".

La Coordination contre les méfaits de BAYER (CBG) a apporté son soutien au recours intenté. Philipp Mimkes, porte-parole de cette association, déclare que « Faisant fi de tous les risques qui s'y rapportent, la multinationale BAYER tente d'imposer sur le marché la technologie génétique appliquée aux plantes. Dans ce processus, les brevets jouent un rôle crucial. Pourtant les effets d'annonce des multinationales affirmant, qu'au moyen de la technologie génétique, elles allaient régler le problème de la faim dans le monde et réduire la consommation de pesticides, se sont avérés être de pures campagnes de lancement de leurs produits. » La Coordination contre les méfaits de BAYER exige que BAYER renonce totalement à la production de plantes génétiquement modifiées.

Rien qu'en Europe, 400 brevets sur des semences ont été accordés jusqu'à maintenant. Ces brevets rendent les paysans du monde entier directement tributaires des multinationales et constituent de ce fait un danger pour l'équilibre alimentaire du globe. A elles seules, les firmes Bayer et BASF sont propriétaires de près de la moitié de brevets accordés en Europe sur des semences.

Avec Monsanto, Dupont et Syngenta, Bayer est une des plus grandes multinationales semencières. La Coordination contre les méfaits de BAYER réclame l'interdiction des brevets sur les gènes, les plantes, les animaux et les éléments du corps humain.

Selon l'expert de Greenpeace Christoph Then, le groupe Bayer entend ainsi vendre sous la forme d'un paquet les plantes et le désherbant. « Seules les plantes génétiquement modifiées survivent lorsque le désherbant est utilisé » , précise-t-il, ce qui conduit à un appauvrissement de la diversité naturelle. Le brevet EP 275957 remonte à 1993. La justification écrite de la décision de l'Office sera publiée d'ici quelques semaines, a précisé son porte-parole Rainer Osterwalder. Greenpeace s'est dite "déçue" par la décision et a appelé le Parlement européen à imposer des critères plus restrictifs à l'Office pour la délivrance de brevets.

Le 18 juin 2004

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