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Confédération paysanne : La Confédération paysanne n’a pas été surprise par les informations concernant les cultures de maïs OGM (variétés autorisées inscrites aux catalogues français ou européen) publiées par le Figaro du 06/09/2005. Couvertes par l’immobilisme bienveillant du gouvernement en matière de coexistence, elles sont la traduction de la volonté de passage en force des dirigeants de la filière agro-industrielle du maïs, avec la complicité d’agriculteurs uniquement soucieux de gains immédiats et des firmes semencières au mépris de l’intérêt de l’ensemble des paysans.
Pendant ce temps, la pollution génétique se poursuit, s’amplifie par les différents vecteurs de contamination avec ses effets irréversibles sur l’environnement, les semences et les produits agricoles. Ces indications déjà diffusées par la revue Semences et Progrès n°124 de juillet 2005 avaient alerté de nouveau le Comité national de la Confédération paysanne du 1er septembre, qui s’en inquiétait et avait voté une résolution très ferme contre la coexistence, les paysannes et paysans étant déjà en veille sur le terrain.
La Confédération paysanne dénonce l’exploitation faite du vide juridique que le gouvernement laisse perdurer en raison de la non-transposition de la Directive 2001/18/CE. Elle dénonce l’absence d’information des autres agriculteurs, apiculteurs en agriculture biologique, sous signe de qualité ou conventionnels et, au niveau national, celle préalable du Comité de Biovigilance sur la localisation des cultures et les variétés utilisées. L’Etat porte, d’ores et déjà, la responsabilité des préjudices économiques que ceux-ci pourraient subir (perte d’agrément, déclassement des récoltes et produits). En laissant pertinemment s’installer une mise en culture rampante sans information, sans précaution, sans transparence, il cède au lobby pro-OGM qui passe par la petite porte, alors que les Français ne veulent toujours pas d’OGM ni dans les champs, ni dans leurs assiettes.
La Confédération paysanne dénonce la différence de traitement entre ceux qui utilisent une illégalité autorisée pour imposer les cultures transgéniques et tous ceux qui, de septembre à novembre, passeront devant les tribunaux pour avoir, agissant au nom de l’état de nécessité, neutralisé des essais OGM.
Contacts : Régis Hochart - Porte-parole : 06 08 75 00 73 Olivier Keller - Secrétaire national : 06 26 45 19 48 Michel Dupont : 01 43 62 18 73
7 septembre 2005
Par Karine Chebli