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Offres non pourvues : une manipulation pour faire culpabiliser les chômeurs
Lu sur L'Humanité : "Les offres d’emploi non satisfaites ne sont en fait pas très nombreuses et ne concernent que des métiers alliant conditions de travail difficiles et bas salaires.

Pour justifier l’accroissement des contrôles et des radiations, le gouvernement et le MEDEF font tout pour accréditer l’idée que le chômage est dû aux chômeurs eux-mêmes, qui passeraient leur temps à refuser des offres d’emploi de l’ANPE. Fin 2003, le ministre du travail, François Fillon, avait lancé une offensive en déclarant qu’il était « paradoxal, presque inacceptable », que « malgré l’existence d’un chômage important, certains secteurs d’activité rencontrent des difficultés persistantes pour embaucher ». À l’époque, il avançait le chiffre de 300 000 offres non satisfaites par an et se proposait de le réduire de 100 000. En juin dernier, le premier ministre Villepin a repris ce thème en sortant un nouveau chiffre de son chapeau : « Alors que le chômage touche 2 millions et demi de personnes, 500 000 emplois ne trouvent pas preneurs », a-t-il déploré.

D’où sortent ces chiffres ? À quelle réalité correspondent-ils ? « À l’époque de Fillon, la direction générale de l’ANPE avait diligenté une enquête interne et abouti au résultat de 180 000 offres non pourvues par an », tempère Christophe Moreau, secrétaire départemental du SNU ANPE dans les Hauts-de-Seine.

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Un article du Monde expliquait à l’époque que le ministère du Travail avait relevé 120 000 offres d’emploi non pourvues à l’ANPE, et l’avait multiplié par 2,5 en tenant compte du fait que l’ANPE ne canalise que 40 % des offres du marché du travail, pour arriver à 300 000. Une extrapolation très contestable. Quant aux 500 000 de Villepin, ils semblent relever de la simple invention.

Sur le terrain, les agents ANPE ne savent pas comment ces statistiques sont produites. Une chose est sûre pour eux : les manipulations de l’outil informatique sont faciles et courantes pour satisfaire la course aux objectifs chiffrés de l’ANPE. Par exemple, l’agence veut collecter le plus d’offres d’emploi possible, et se targue d’en proposer 3 millions par an, ce qui peut paraître énorme. Mais plusieurs combines existent pour gonfler les statistiques : une même demande d’un employeur peut apparaître sous plusieurs formes s’il passe par une ou plusieurs agences d’intérim, la chambre des métiers, l’ANPE elle-même. Une même offre, si elle n’est pas satisfaite à temps, peut être annulée puis reformulée plusieurs fois. Un employeur qui fait tourner des CDD sur un même poste va déposer plusieurs offres dans l’année. Or, 30 % des offres seulement concernent des contrats à durée indéterminée. Les 3 millions d’offres correspondent donc à beaucoup moins de postes de travail réels, et encore moins de créations d’emplois. En 2004, l’INSEE a relevé un solde de 17 200 créations dans l’année !

« Les offres qui ne sont pas satisfaites sont très rares, et quand cela arrive, c’est que les conditions de travail et les salaires ne sont pas acceptables », témoignent des conseillers ANPE d’Île-de-France. Christophe Moreau cite des exemples d’employeurs cherchant une femme de ménage à trois heures par semaine, ou un serveur ayant de l’expérience, mais au SMIC pour 200 heures par mois. « Les offres non pourvues concernent surtout les métiers dits en tension, qui veulent de la main-d’oeuvre qualifiée mais en la payant au SMIC, pour un travail très pénible », renchérit un conseiller syndiqué à la CGT-ANPE. « Cela concerne le bâtiment, la restauration, l’agriculture, les garages. Comment un patron peut-il demander un maçon qualifié pour 1 000 euros par mois alors que l’emploi en mérite 1 500 ou 1 800 ? » Ces secteurs sont aussi ceux où le travail au noir est important. « Tant que les employeurs ne changeront pas leur façon de faire, ils auront des offres non pourvues », explique une conseillère de région parisienne, qui cite le cas d’offres d’emploi de coiffeuses : « On proposait des créneaux horaires ridicules, donc des salaires très faibles. Nous avions des coiffeuses dans notre fichier, mais elles refusaient et c’était normal, car elles gagnaient mieux leur vie en travaillant au noir. Notre rôle n’est pas de les forcer. »

La pression exercée sur les chômeurs pour les orienter vers ces métiers dits en tension sert à « casser les qualifications et les salaires », explique Christophe Moreau. Désormais, les ASSEDIC financent uniquement des formations sur ces secteurs. « Un cuisinier qui a un CAP refuse une offre au SMIC, et l’employeur ne veut pas payer plus. Alors l’ASSEDIC monte une formation de quatre mois pour pourvoir cet emploi. Tout concourt à réduire le coût du travail. »

Fanny Doumayrou
Ecrit par libertad, à 21:52 dans la rubrique "Actualité".



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