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Nouveaux actes de sabotage sur les lignes TGV
Le Figaro 27/12/2007 | Mise à jour : 08:54 |
Les lignes des TGV Nord et Méditerranée ont été visées cette semaine par des actes de malveillance perturbant fortement le trafic.
Les actes de malveillance se succèdent sur le réseau SNCF. Tôt hier matin, des câbles de signalisation ont été retrouvés brûlés sur la ligne TGV Paris-Marseille sur une longueur de 150 mètres entre Aix-en-Provence et Lambesc. Ce qui rendait impossible l’utilisation de la ligne à grande vitesse sur 130 km entre Lapalud, dans le Vaucluse, et Marseille. Le trafic a donc été fortement perturbé toute la journée sur la ligne avec des retards de l’ordre de 50 minutes, les TGV étant détournés sur des lignes classiques. Par ailleurs, les gares TGV d’Avignon et d’Aix-en-Provence n’étant plus desservies, la SNCF a dû mettre en place des navettes pour acheminer les passagers vers ces deux villes.
« Ces dégradations ne peuvent pas être accidentelles », indique-t-on de source proche de l’enquête. Les services de police technique et scientifique de la gendarmerie ont été dépêchés sur place dès hier matin pour rassembler des preuves tandis qu’une dizaine d’agents de l’entreprise nationale travaillaient à remettre le réseau en ordre de marche.
Série noire en novembre
En début de semaine, un incident du même type a été constaté dans l’Oise, perturbant la circulation des trains à grande vitesse entre Paris et Lille. Un câble a été sectionné et d’autres enrobés de chiffons enflammés. Ces actes de sabotage interviennent après la série noire de novembre, plus particulièrement dans la nuit du 20 au 21 novembre, où une dizaine de dégradations ont été constatées. Des actes qui avaient suscité une grande émotion au sein de l’entreprise et dans la classe politique.
Même si la gendarmerie, en charge des enquêtes, s’abstient pour le moment d’établir un lien entre les événements de ces derniers jours et les actes de sabotage de novembre, cette hypothèse est loin d’être exclue. D’autant que certains procédés utilisés semblent à première vue très proches.
Au total, pas moins d’une trentaine d’actes de sabotage et d’entraves diverses, câbles calcinés, plaques d’égouts posées sur les voies ou passages à niveau endommagés, ont été constatés récemment sur les lignes du réseau SNCF. Mais pour le moment, seules trois personnes ont été interpellées, dont deux cheminots et un chauffeur routier. L’un a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et le jugement des deux autres est en délibéré.
La gendarmerie admet elle-même que les enquêtes sont difficiles à mener. Avec 29 213 kilomètres de lignes, dont 1 876 kilomètres de lignes à grande vitesse, difficile de poster un gendarme à chaque kilomètre. Par ailleurs, les enquêtes se déroulent sur fond de négociations sociales. En interne, on marche sur des œufs. « Je vois mal quelqu’un venu de l’extérieur de l’entreprise commettre de telles dégradations avec autant de précision ou bien il a été bien renseigné », explique-t-on en interne qui ajoute pourtant qu’« un véritable cheminot ne dégrade pas son outil de travail ».