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Horizons et débats : "L’agroindustrie met en danger les fondements alimentaires de nos enfants
sl. Dans le monde entier les voix en faveur d’une agriculture sans organismes génétiquement modifiés (OGM) se multiplient. En Suisse, il est interdit de cultiver des OGM jusqu’à 2010 et le Parlement décidera cette année encore si les cultures d’OGM seront même interdites au-delà de 2010. L’Autriche, la France, la Hongrie, la Grèce et depuis le 14 avril également l’Allemagne interdisent la culture de plantes génétiquement modifiées. Ils émettent tous des réserves quant à la compatibilité avec l’environnement. En Europe entière 230 régions, plus de 4200 communes et associations locales, des dizaines de milliers d’agriculteurs et de fabricants de produits alimentaires se sont déclarés «sans OGM».
Le «Rapport mondial sur l’agriculture» publié l’année passée constate également que les manipulations génétiques posent jusqu’à nos jours plus de problèmes qu’elles n’en résolvent et orientent la recherche vers les produits brevetables. (cf. Horizons et débats no 44/08, no 27/09). Il ouvre de bonnes perspectives permettant de nourrir de façon durable la totalité de la population mondiale. 400 scientifiques ont étudié les méthodes et techniques culturales dans le monde entier et sont parvenus à la conclusion que de petites exploitations agricoles à fort ancrage régional sont à même de garantir une nourriture suffisante pour tous.
L’industrie agroalimentaire, ne voulant pas renoncer à ses profits, continue de développer les OGM malgré les nombreux moratoires. Les dix plus grandes multinationales de la semence et du génie génétique contrôlent presque 60% du marché semencier planétaire.
Guy Kastler, agriculteur français et membre du «Réseau semences paysannes», parle dans l’interview ci-dessous de ce que préparent les multinationales de l’industrie génétique et agroalimentaire: des plantes mutées à coup de radiations, des OGM de deuxième génération, des semences de synthèse dont les gènes seront numérisés et privatisés. Des projets développés et réalisés à huit clos, sans débat public alors que l’humanité toute entière en sera directement concernée. Il est impératif que soit lancé un large débat public à ce sujet. Le délégué général du «Réseau semences paysannes» explique également comment nous, jardiniers paysans ou simples citoyens urbains, pouvons empêcher cette destruction programmée du vivant.
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