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Lu sur Acrimed : "La pensée de Noam Chomsky est interdite de débat - du débat qu'elle mérite - dans les médias français. Comme si nous n'avions le choix qu'entre l'idolâtrie et la calomnie. Petit mémento de la bêtise ordinaire de certains seigneurs des médias (Acrimed).Noam Chomsky, linguiste américain professeur au MIT (Massachusetts Institute of Technology), et, selon les propres mots d'Alain Finkielkraut, « l'intellectuel planétaire le plus populaire » [1], n'est pas exactement la coqueluche des journalistes ou des intellectuels français, c'est le moins que l'on puisse dire.
Depuis une vingtaine d'années, ils ne parlent jamais de son œuvre, qui occupe pourtant (ou peut-être précisément parce qu'elle occupe) une place fondamentale dans la pensée critique moderne. Et les rares fois où son nom est évoqué, c'est pour ressasser encore et toujours les mêmes calomnies effarantes de bêtise et de malhonnêteté [2]. Tout en lui refusant, bien entendu, le droit de répondre librement à ces accusations [3].
Le Figaro , Libération, Le Monde, Bernard-Henri Levy, Alain Finkielkraut, Alain Gérard Slama, Jacques Attali, André Glucksmann, Philippe Val et bien d'autres, se sont ainsi époumonés à de nombreuses reprises [4], pour condamner les idées répugnantes qu'ils lui prêtent avec une mauvaise foi consternante.
Tout cela est pourtant connu et limpide, pour toute personne qui s'est donné la peine de lire ses écrits, et qui est portée dans son travail de journaliste, ou d'intellectuel, par un minimum de rigueur et d'honnêteté.
Cambodge et Timor
Pour aller vite, car il est pénible d'être forcé de rappeler constamment ce qui ne devrait plus avoir à être discuté depuis une bonne vingtaine d'années, Chomsky n'a jamais nié ou minimisé le génocide perpétré au Cambodge par les Khmers rouges entre 1975 et 1978.
Une partie importante de son travail est consacrée à établir les preuves objectives de l'existence d'une propagande médiatique. Pour ce faire, il cherche démontrer que toutes choses étant égales par ailleurs, les intérêts politiques et économiques en jeux influencent de manière importante la façon dont les médias rendent compte de conflits internationaux pourtant similaires.
Il a ainsi observé que pour un niveau de violence et un nombre de victimes à peu près équivalents, les atrocités commises par Pol Pot (ennemi des Etats-unis), étaient traitées de manière emphatique, avec une exagération systématique des faits et des commentaires, tandis que le génocide perpétré à peu près à la même époque par l'armée indonésienne (alliée des Etats-Unis), au Timor Oriental, était, à l'inverse, complètement occulté par les médias [5].
S'il a étudié les estimations officielles des victimes du Cambodge, c'est uniquement pour montrer que le niveau était comparable à celui du Timor, préalable indispensable à sa démonstration, non pour nier l'horreur des massacres commis, qu'il a par ailleurs, condamnés de manière parfaitement claire à plusieurs reprises, affirmant qu'il serait « difficile de trouver un exemple aussi horrible d'un tel déferlement de fureur » [6]. Tous ceux qui ont pris la peine de lire ses écrits le savent parfaitement.
La théorie du complot
Il n'a pas plus défendu ou propagé une « vulgate conspirationniste », contrairement à ce que laissent entendre là aussi, Philippe Corcuff, ou Daniel Schneidermann [7], sans doute soucieux, comme Alain Finkielkraut, que les citoyens s'en tiennent à « ce qui apparaît » [8].
Il n'a cessé, bien au contraire, de rabâcher que « rien n'est plus éloigné de ce [qu'il dit] que l'idée de conspiration » [9]. « L'idée qu'il y aurait une cabale organisée au plus haut niveau pour dans un pays comme les Etats-Unis est complètement idiote. Cela voudrait dire que cela se passe comme en Union Soviétique. C'est totalement différent, et c'est précisément pourquoi je dis exactement l'inverse » [10].
L'inverse étant, en l'occurrence, un « système de "marché dirigé" » [11], où l'information est un produit, que les médias, fonctionnant sur le même modèle que n'importe quelle société commerciale, cherchent à écouler sur un marché.
Les exigences de profit et de rentabilité communes à toute entreprise commerciale entraînent, en plus des pressions politiques, un ensemble de contraintes structurelles, et notamment, une triple dépendance des médias, à l'égard de leurs propriétaires, de leurs annonceurs, et de leurs sources d'information, la rentabilité limitant la possibilité d'investigations personnelles.
De toutes ces contraintes, découle logiquement une certaine orientation de l'information, dans sa forme et dans son contenu, et la sélection préférentielle d'un personnel en phase avec ces principes.
« Ce n'est pas une conspiration mais une analyse institutionnelle », conclut le plus naturellement du monde, Noam Chomsky. Et on se demande comment une évidence si limpide peut-elle échapper à tous ces « grands esprits »…
Quand à la méfiance envers « ce qui apparaît », qui irrite tant Alain Finkielkraut, chez moi, cela s'appelle tout simplement garder un esprit critique.
L'affaire Faurisson
Enfin, les accusations de négationnisme trouvent leurs source dans une pétition lancée en 1979 aux Etats-Unis, qui rassembla plus de 500 signatures, dont celle de Noam Chomsky, pour « assurer la sécurité et le libre exercice de ses droits légaux » à Robert Faurisson, un professeur de la faculté de Lyon, dont les « recherches » ont pour objet de nier la réalité du génocide juif sous le régime de l'Allemagne nazie [12].
Chomsky, devenu malgré lui, en raison de sa popularité, l'emblème de cette pétition, reçut une avalanche de protestations, ce qui l'amena à écrire un texte exposant sa position : Quelques commentaires élémentaires sur le droit à la liberté d'expression. Il y explique entre autre que la liberté d'expression, pour être réellement le reflet d'une vertu démocratique, ne peut se limiter aux opinions que l'on approuve, car même les pires dictateurs sont favorables à la libre diffusion des opinions qui leur conviennent. En conséquence de quoi la liberté d'expression se doit d'être défendue, y compris, et même avant tout, pour les idées qui nous répugnent [13].
Bien entendu, la position libertaire de Chomsky, qui s'explique en partie par l'importance capitale accordée dans la culture américaine à la liberté d'expression, peut et doit être discutée. Mais jamais les critiques n'abordent la question sous cet angle. Elles ont pour seul but de discréditer Chomsky, auteur peu connu du grand public en France, en laissant croire que c'est précisément Faurisson, et ses thèses qu'il aurait défendues et non la seule liberté d'expression.
Du reste, soupçonner Chomsky d'une quelconque sympathie ou complaisance envers les thèses négationnistes est tout simplement ridicule. Dès les débuts de son engagement politique, il affirmait en introduction à son premier ouvrage(American Power and the New Mandarins, 1969 ; cité dans Le Monde du 24 Juillet 1994), et répétait à de nombreuses reprises (voir Chomsky, Les médias et les illusions nécessaires, K films éditions, Paris, 1993), que le simple fait de discuter avec des négationnistes de l'existence des crimes nazis, revenait à perdre notre humanité. Il a eu par la suite de multiples occasions de réitérer très clairement cette condamnation. Dans un autre de ses livres, il décrivait, par exemple, l'holocauste comme « la plus fantastique flambée de violence collective dans l'histoire de l'humanité » [14]. Dans l'article publié dans The Nation sur l'affaire Faurisson, il indiquait encore « Les conclusions de Faurisson sont diamétralement opposées aux opinions qui sont les miennes et que j'ai fréquemment exprimées par écrits » [15], et dans l'interview publiée dans Le Monde en 1998, il décrivait le négationnisme comme « la pire atrocité de l'histoire humaine », ajoutant à nouveau que « le fait même d'en discuter est ridicule ».
Arnaud Rindel (01.12.2003)
[2] Exception faite, semble-t-il du Monde diplomatique et de L'Humanité, qui ont tous deux publiés occasionnellement des articles de Chomsky, et des critiques positives de certains de ses ouvrages.
[3] Voir : N. Chomsky, Réponses inédites à mes détracteurs parisiens, Spartacus, 1982 ; "Libération et Noam Chomsky (sur le site d'Acrimed) ; "Pas lu dans Libé" (PLPL n°0) ; Le Monde (24.11.1993) ; "La mauvaise réputation de Noam Chomsky" (J. Bricmont), Le Monde diplomatique, Avril 2001) ; ou Deux heures de lucidité (N. Chomsky - Les arènes, 2001).
[4] Voir notamment, N. Chomsky - Réponses inédites à mes détracteurs parisiens - Spartacus, 1982 ; "Apparemment sans haine" (Le Figaro, 20.01.2001), "Le négationnisme, une barbarie banalisée" (Le Figaro, 25.05.2000), "Kosovo : l'imposture Noam Chomsky" (Libération, 14.04.2000), les propos de Jean-Michel Helvig dans Libération du 25.05.2000, les propos d'Alain Finkielkraut sur France 2 (Campus, 12.10.2003) et France Culture ("Répliques", 25.10.2003), les « bloc-notes » de B-H. Levy dans Le Point du 04.01.2002 et du 27.07.2001, L'avenir d'une négation, réflexion sur la question du génocide (A. Finkielkraut - Seuil, 1984) ; "Un intellectuel controversé" (Le Monde, 01.09.1998), "Réponse à Noam Chomsky" (Le Monde, 13.09.1998), "Histoire d'une négation" (Le Monde, 24.03.2000), ainsi que les éditos des n°522 (19.06.2002), n°523 (26.06.2002) et n°534 (11.09.2002) de Charlie Hebdo. Pour être un peu plus complet, il faut préciser que Le Monde, a accordé au milieu de ses médisances, une interview à Chomsky dans son édition du 1er septembre 1998 (mais qui se contente de lui demander à nouveau des justifications, sans l'interroger sur son travail), et que Guillaume Lecointre a eu la liberté de s'étonner de la « perception étrange » de Philippe Val dans Charlie Hebdo, sans avoir toutefois la place de répondre à toutes ses médisances ("Comment lire Chomsky ?" - Charlie Hebdo n°530, 14.08.2002).Quant à Télérama, si le magazine a certes accordé dans son numéro du 07.05.2003 une interview au dissident, il n'a pas à ma connaissance publié de critiques de ses ouvrages ni même, curieusement, du récent documentaire Noam Chomsky, Pouvoir et terreur, simplement évoqué à l'occasion d'un court article par ailleurs peu flatteur, et parsemé d'insinuations douteuses.
[5] Voir : "Ces génocides que l'on occulte" (N. Chomsky - Libération, 25.05.2000), "Distortions at fourth hand (N. Chomsky" - The Nation, 25.06.1977) ; J. Bricmont - "Folies et raisons d'un processus de dénigrement. Lire Noam Chomsky en France" (postface de l'ouvrage de Chomsky, De la guerre comme politique étrangère des Etats-Unis - Agone, 2002) ; The Cambodia controversy (Michael Albert - Z magazine) ou encore le dossier des éditions Page Deux.
[6] Chomsky, les medias et les illusions nécessaires - K films éditions, Paris, 1993, p 49
[7] Voir P. Corcuff - "Le fantôme de la gauche bande à part" - Libération, 23.04.2003 ; P. Corcuff - Bourdieu Autrement, fragilité d'un sociologue de combat - Textuel, 2003, p 20 ; et D. Schneidermann - Le cauchemar médiatique - Denoel, 2003, p 121-122
[8] Voir l'article : "Brouillon de culture : Finkielkraut à Campus".
[9] Chomsky, Les medias et les illusions nécessaires - K films éditions, Paris, 1993, p 61
[10] Posner & Donahue - CNBC, 22 et 27.07.1993
[11] voir N. Chomsky et H.S. Herman - La fabrication de l'opinion publique - Le serpent à plumes, 2003, p LII et Chomsky, Les medias et les illusions nécessaires - K films éditions, Paris, 1993, p 39, 40 et 61
[12] Voir pour plus de détails, Le Monde (01.09.1998) ; His right to say it (N. Chomsky - The Nation, 28.02.1981) ; Noam Chomsky, une voix discordante (R.F. Barsky - Odile Jacob, 1998) ; "De Faurisson et de Chomsky" (Pierre Vidal-Nacquet - texte publié dans Les juifs, la mémoire et le présent - La Découverte, Paris, 1991)
[13] Ce texte fut utilisé en 1980, par l'éditeur Pierre Guillaume comme préface à un livre de Faurisson. Il est disponible sur la toile en anglais : Some Elementary Comments on The Rights of Freedom of Expression. Une traduction en français existe sur la toile, mais sur le site négationniste Aarg.
[14] N. Chomsky - Guerre et paix au Proche-Orient - Belfond, 1974
[15] "His right to say it" (The Nation, 28-02-1981)
Commentaires :
Anonyme |
Et le point de vue anarchiste ?Bonjour,
Tout d'abord, il est bon de rétablir les vérités à propos de Chomsky qui sont contenues dans cet article. Il est certain que le travail qu'il effectue sur la propagande dans les sociétés occidentales est important. Pour donner encore plus de couleur au personnage je rapelle qu'il y a quelques temps Chomsky s'est rendu en Turquie pour soutenir son éditeur d'un livre sur les kurdes maltraités au risque d'être mis en prison. Risque probablement symbolique, vue la notoriété du personnage. En tout cas il a de la suite dans les idées, et ses idées sont proches des notres et bien souvent très estimables. Mais il semblerai que par certains cotés sa pensée ne soit pas anarchiste. Voici une critique de Chomsky : http://mapagoueg.chez.tiscali.fr/babel/Chomsky/critiquedechomsky2.html On peut y lire, entre autre, une citation de Chomsky : « L'idéal anarchiste, quelle qu'en soit la forme, a toujours tendu, par définition, vers un démantèlement du pouvoir étatique. Je partage cet idéal. Pourtant, il entre souvent en conflit direct avec mes objectifs immédiats, qui sont de défendre, voire de renforcer certains aspects de l'autorité de l'État [...]. Aujourd'hui, dans le cadre de nos sociétés, j'estime que la stratégie des anarchistes sincères doit être de défendre certaines institutions de l'État contre les assauts qu'elles subissent, tout en s'efforçant de les contraindre à s'ouvrir à une participation populaire plus large et plus effective. Cette démarche n'est pas minée de l'intérieur par une contradiction apparente entre stratégie et idéal ; elle procède tout naturellement d'une hiérarchisation pratique des idéaux et d'une évaluation, tout aussi pratique, des moyens d'action. » Le texte est signé : Claude Guillon Article de l'Oiseau-Tempête n° 9 Répondre à ce commentaire
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Anonyme 25-12-03
à 18:07 |
Re: Et le point de vue anarchiste ?Effectivement, mais je trouve cet article de Claude Guillon bâclé ou de mauvaise foi.
Chomsky a une pensée beaucoup plus subtile que ne le prétend l'ayatollah Guillon. Pour vous en convaincre, lisez Instinct de liberté, Anarchisme et socialisme, et en particulier : réflexions sur l'anarchisme. http://luxediteur.com/lux/anarchismeetsocialisme Et puis, je trouve pas que se demander si un auteur (ou un compagnon) est un "vrai anarchiste" soit très pertinente. Ce qui compte, c'est ce qu'on fait en pratique, et dans le cas d'un auteur, ce que ses idées peuvent apporter à nos luttes. Or, dans le cas de Chomsky, il me semble que ses livres apportent des analyses et des concepts extrêmement féconds. En particulier, je recommande vivement le livre "Le profit avant l'homme" chez Fayard. On y trouve un démontage en règle de l'idéologie "néo-libérale" : Chomsky y montre que le système qu'elle promeut n'a rien de "libéral", ainsi que l'importance du rôle joué par l'Etat . Analyses fort utiles dans une perspective anarchiste... Répondre à ce commentaire
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anonyme 25-12-03
à 18:27 |
Re: Re: Et le point de vue anarchiste ?Pour avoir discuté avec un proche de Chomsky, il dit de ce dernier, qu'il est légaliste et non anarchiste. Ce qui ne retire rien à ses analyses sérieuses. Mais il est vrai que les écrits de Chomsky ne sonne pas très anars.
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Anonyme 25-12-03
à 18:49 |
Re: Re: Et le point de vue anarchiste ?salut !
j'ai été un peu troublé de tomber sur un article sur Chomsky sur l'En-Dehors (on parle de lui partout, alors est-ce bien nécessaire d'en parler aussi ici ?). Et puis j'ai été rassuré de lire le 1er commentaire qui renvoie à l'excellente critique de Guillon, tout en faisant remarquer (ce que je reconnais) que l'article en question est intéressant : quand Chomsky parle de ce qu'il comprend, langage, communication et propagande, il est pertinent. Ce qui est emmerdant, c'est que cette compétence acquise dans un domaine lui donne le pouvoir de dire des conneries sur d'autres sujets, et que ces propos soient relayés, juste parce qu'il a acquis un statut d'"expert" dans son domaine. Et donc, parce que lui-même se réfère à l'anarchisme, on va lire ses options politiques dans plein de canards, et cette aberration qu'on puisse être anarchiste (ou "libertaire", doux euphémisme) et défendre l'Etat, va sembler "exister". Guillon démonte très bien cela, il ne le fait pas ailleurs que dans sa propre revue, parce qu'il ne semble pas prêt (comme Chomsky, comme Bourdieu, Benassayag, Onfray, Baillargeon, Holloway...) à tomber dans le piège de la reconnaissance de l'intellectuel qu'on invite partout. Donc, pour répondre au 2ème commentaire qui m'a un peu, je l'avoue, irrité, Guillon critique l'"anarchisme" de Chomsky, non pas pour se présenter lui-même en posture de "vrai anar", mais parce que Chomsky oblige à discuter sur ce terrain-là, en affirmant se référer à l'anarchisme, et en pronant des positions qui sont ce qu'elles sont et sont peut-être défendables, mais qui sont en tout cas l'antithèse des options fondamentales de l'anarchisme. Je veux dire que ça me parait moins grave que quelqu'un dise : "Vous les anars, vous êtes contre l'Etat, c'est des conneries", que d'entendre : "Moi aussi je suis anar, mais vive l'Etat". Autre chose qui m'irrite dans le 2ème commentaire : aucun argument n'est apporté contre le texte de Guillon, sauf que "c'est de mauvaise foi" (moi, la foi, bonne ou mauvaise... c'est toujours la foi...), et que Guillon est un ayatollah ! Pour être un ayatollah, il faut des disciples : je pense que Chomsky (comme Bourdieu) est mieux placé donc que Guillon. Ni dieu, ni maître (à penser), ni Etat. L'Unique Répondre à ce commentaire
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Anonyme 26-12-03
à 01:53 |
Re: Re: Et le point de vue anarchiste ?Bonjour,
Je ne juge pas utile de revenir sur ce que tu as écrit ; l'Unique l'a assez bien fait. Je précise juste que suis bien d'accord avec lui : la confusion n'aide pas la lutte. Nos buts doivent être clairs et identifiés. Faute de quoi on va se ramasser des compagnons de route de tous bords. Dès lors il sera bien facile pour nos ennemis de nous retourner comme des crêpes ou de nous endormir de belles promesses... Allez, va, comme malgrès tout je l'aime bien quand même l'Chomsky, j'vous en met un p'tit pour la route : http://mapagoueg.chez.tiscali.fr/babel/Chomsky/democratie_march.html Répondre à ce commentaire
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marin 26-12-03
à 16:32 |
Re: Re: Re: Et le point de vue anarchiste ?Moi aussi, je partage le point de vue de l'Unique. Je trouve également son analyse excellente. Il est très clair qu'il y a chez Claude Guillon à l'inverse de chez Chomsky, Halimi, Bourdieu,etc. un "refus de parvenir". Sous couvert d'un aggiornamento, ces médiums d'un nouveau genre ont su faire choux-gras de la critique des médias. Par ailleurs, on voit très nettement avec Acrimed ou l'Observatoire français des médias, que seuls les théoriciens sont autorisés à parler. En outre, leur critique des médias, dont ils ont fait profession, ne remet pas en cause les rapports de production capitaliste. Nécessairement puisque se sont alors leurs propres privilèges qui seraient remis en cause. Qui plus est, on ne voit pas pourquoi, ces sommités intellectuelles auraient une vision plus clairvoyante que la nôtre, étant donné que leur propre vision du monde qui a partie liée à leur position sociale opère comme un filtre dans leurs analyses. Enfin, il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui comme hier (notamment après 68) il y a une forte récupération des idées libertaires, or se prétendent en être, ne gage en rien d'une conduite et de pratiques libertaires.
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