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Le CIVIS n’est pas un contrat de travail mais une sorte de contrat d’insertion destiné aux jeunes de moins de vingt cinq ans non scolarisés : il s’agit d’un contrat individuel passé entre un référent ( la mission locale ou la PAIO le plus souvent ) et le jeune.
Du côté "avantages" : une contrepartie en termes de revenu : la grosse différence avec le RMI est qu’il ne s’agit pas d’un montant fixe mais d’une somme allouée mensuellement en fonction des périodes de travail ou de formation du jeune. Tous les mois , la possibilité d’un revenu est donc revue par le référent : il s’agit d’une possibilité et pas d’un droit.
Le montant maximum est de 900 euros par an : mensuellement , donc un maximum de 75 euros si le contrat est prévu pour un an .
En effet l’aumône est soumise à condition : pendant une première période atteignant au maximum trois mois, un contrat est élaboré entre le référent et le jeune : ce contrat fixe des objectifs de retour à l’emploi accompagné d’obligations diverses : celle d’abord de se rendre au minimum une fois par mois ( ça vous rappelle quelque chose ?), à la convocation du référent, celle ensuite d’accomplir diverses démarches et d’accepter éventuellement stages, intérim ou autres formes d’emploi dans les secteurs sous tension.
M. qui a vingt deux ans et a dû arrêter ses études depuis deux ans faute de moyens s’est retrouvée sans aucune ressource pour payer son loyer et bouffer.A la mission locale, on lui a donc proposé ce CIVIS : à peu près cent euros par mois plus des tickets de métro à la discrétion du référent.
Dès le départ elle a prévenu celui-ci de sa volonté de trouver un boulot qui lui rapporte suffisamment pour reprendre ses études.
Résultat : au bout de quatre mois, le référent qui avoue " avoir des comptes à rendre en termes de résultat " se fâche et menace de couper les vivres.En effet M. refuse de souscrire un CDI d’hôtesse d’accueil à temps partiel : en effet il s’agit de se rendre tous les jours à deux heures de son domicile au siège de la boite et de là à divers évènements selon les besoins du jour : les temps de transports ne sont évidemment pas rémunérés.
Donc, un revenu très faible et aléatoire plus un contrôle accru, voilà ce qu’est le CIVIS adopté dans les départements de droite comme de gauche : il s’agit évidemment d’une forme de contrôle adapté aux jeunes précaires "en difficulté " , ceux dont on a voulu masquer la mobilisation dans ce mouvement sous l’étiquette " casseurs ", ceux dont a dit que pour eux un CPE c’était mieux que rien. A nous précaires plus âgés, d’utiliser notre savoir faire et notre expérience du RMI et de l’insertion pour nous battre sur ce front là, ou le droit du travail et la protection sociale ne sont plus qu’un lointain souvenir, ou la gestion du contrôle est décentralisée à l’extrême ( il y a
tout un discours et des propositions de lutte commune à tenir aux conseillers des missions locales souvent précaires eux mêmes et pas beaucoup plus âgés que ceux qu’ils ont chargés de fliqués ).
A nous d’être conscients au quotidien dans nos luttes et nos permanences de la nécessité pratique de ce combat si nous ne voulons pas que la division entre précaires encore étudiants et les autres s’aggrave au détriment du mouvement.