Lu sur
Hacktivist news service : "Sous la pression du Ministre de l'Intérieur qui leur a fixé des objectifs chiffrés, un certain nombre de préfets se déchaînent : les interpellations se multiplient, suivies de placement en rétention et d'expulsion hâtives.
Pour la seule journée du 6 octobre, le RESF a été saisi de quatre nouveaux cas, tous aussi scandaleux les uns que les autres.
L'accumulation de ces affaires honteuses corrobore les propos de Roland Gatti, gardien de la paix à la Police de l'Air et des Frontières de Metz, qui s'exprimait courageusement dans Libération le 20 Septembre dernier :
« On expulse à tour de bras, on fait les fonds de tiroir. On va chercher tout ce qui peut traîner comme étranger en situation irrégulière. On « fait » beaucoup de familles. Une famille, ça peut faire six personnes. Souvent, ce sont des gens qui sont là depuis plusieurs années...jouer avec des familles pour faire du chiffre, c'est inadmissible... »
SARREGUEMINES (Moselle)
Mme Fatiha Belhocine et son fils Mokhtar, 12 ans, de Sarreguemines (Moselle) se sont vu notifier un APRF le 6 octobre. Ils ont d'abord été transférés à l'hôtel de Police de Metz, puis, suite à la protestation du MRAP de Moselle, ont été emmenés à l'hôtel du Nord à Woippy (gardé bien sûr par la Police).
Mme Belhocine et son fils sont en France depuis 2003. Ils avaient fait une demande d'asile territorial, qui a été refusée, avant d'engager un recours à titre gracieux pour lequel ils n'ont pas obtenu de réponse. L'enfant est scolarisé en 6ème. Cette famille était parfaitement installée. Elle avait même reçu une aide pour le logement de la part du Conseil Général.
Ils passeront vraisemblablement au T.A. lundi.
Dans la foulée, a été arrêté Mr. Abdelkader Daoudi, de Forbach. Il compte de nombreux amis dans sa cité. Il est membre du club de foot de Behren-Les-Forbach et entraîneur. Sa compagne, enceinte de 7 mois, possède un titre de séjour. Au nom de quels principes peut-on séparer arbitrairement une famille stable et handicaper ainsi l'avenir d'un enfant ?
Un rassemblement aura lieu samedi à 13 H à Sarreguemines, rue piétonne devant le pensionnat. Une délégation demandera à être reçue en sous-préfecture pour rencontrer le député-maire et le sous-préfet, et demander la libération et régularisation de ces familles.
Il faut d'urgence que dans toutes les régions soient envoyés des fax de protestation à la préfecture de Moselle pour demander leur régularisation :
Fax Préfecture de Moselle : 03 87 32 57 39.
DANS L'YONNE
Alors que Rachel et Jonathan, les enfants de Barbe Makombo sont toujours en fuite pour n'être pas renvoyés avec leur mère et leurs deux jeunes sœurs vers l'enfer qu'ils ont connu en RDC, le préfet de l'Yonne poursuit sa traque des plus faibles et des plus démunis.
Hahba Paata est Abkhaze, Natia Sorava, sa femme, est géorgienne. Ils ont dû fuir la Georgie, Hahba Paata ayant été battu et laissé pour mort, puni pour avoir épousé une Geogienne. Ils se sont réfugiés en France en 2001 avec leur fils Zurab (10 ans). Natia Sorava est enceinte de jumeaux depuis cinq mois. L'asile leur a été refusé malgré les certificats médicaux attestant des blessures et les cicatrices d'Hahba Paata. Ils ont été arrêtés au Centre Croix Rouge d'Avallon et conduits au centre de rétention de Lyon. Leur expulsion est prévue pour le 12 ou le 13 octobre.
Depuis des mois, l'école Victor Hugo où est scolarisé Zurab, excellent élève, les parents et les élus ont formé un collectif de soutien pour la régularisation de la famille. Zurab a écrit une lettre au préfet de l'Yonne. En vain, la machine préfectorale à broyer des vies s'acharne sur cet enfant et ses parents. Tous les recours ont été rejetés.
Fax de la Préfecture de l'Yonne :
PERPIGNAN
Depuis vendredi 30 septembre un élève du lycée professionnel A. Sauvy de Villelongue-dels-Monts (66) est menacé d'expulsion. Elaarbi Boussaada vit à Perpignan depuis 2001 et poursuit une scolarité normale en terminale CAP (Peintre applicateur de revêtement).
Jeudi 29 septembre, il s'est présenté à la préfecture des P.O. pour savoir quelles démarches il devait entreprendre pour régulariser sa situation (son père vit en France depuis 1969). A l'accueil, on lui a demandé de se rendre au 4ème étage et de patienter. La police de l'Air et des Frontières, appelée entre-temps, est venue le cueillir. Envoyé d'abord au centre de rétention de Rivesaltes, il a depuis été placé en résidence surveillée.
La vive émotion ressentie par tous dans son établissement a entraîné un mouvement de solidarité.
Mais le Proviseur du lycée reçu par le préfet des P.O. en délégation avec les associations (Cimade, MRAP, LDH, collectif des sans papiers, ASTI), s'est entendu dire que la « loi serait appliquée, et que le fait de poursuivre sérieusement des études ne suffisait pas à justifier l'autorisation d'au moins finir l'année scolaire ».
Elaarbi BOUSSAADA reste donc l'objet d'une mesure d'expulsion. Assigné à résidence, comme un criminel, il devrait être expulsé d'ici la semaine prochaine. Il doit se signaler chaque jour à la gendarmerie ce qui le terrifie comme l'a raconté un de ses camarades qui s'est proposé pour l'accompagner.
Nous sommes persuadés, en dépit des affirmations du préfet, qu'une forte mobilisation peut faire basculer la situation (certains d'entre vous ont peut-être en mémoire la récente histoire de Guy Effeye relayée notamment par France Inter dans « Cartier libre »). Des tracts ont été distribués, les professeurs débrayent chaque jour pour organiser des débats avec les élèves et les sensibiliser.
Fax Préfecture des Pyrénées Orientales : 04 68 35 59 17
PERPIGNAN ENCORE !
Un opposant politique guinéen, père de famille, en France depuis 12 ans, en passe d'être expulsé !
Monsieur Diakhaby, parti du centre de rétention de Rivesaltes le lundi 3 octobre a été transféré au centre de rétention du Mesnil Amelot.
Monsieur Mamadou DIAKHABY est arrivé en France en 1992 après avoir fui la Guinée Conakry suite à des menaces contre lui et son père. Opposant politique, il a fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans son pays en 1993. Pourtant sa demande d'asile a été rejetée.
Devant ce déni du droit d'asile, il n'avait d'autre solution que de se maintenir sur le territoire français chez des amis, à Paris, puis dans le Sud de la France. Sa femme est venue le rejoindre par la suite.
Ils habitent à Sète depuis 2004 et ont deux fils, nés sur le sol français, l'un âgé de quatre ans (scolarisé à Sète) et le second d'un an et 4 mois. Sa femme aujourd'hui enceinte doit accoucher dans une semaine...
Après un contrôle dans la région de Perpignan où il venait faire les vendanges, la préfecture des Pyrénées Orientales a pris à son encontre un arrêt de reconduite à la frontière et l'a placé au centre de rétention de Rivesaltes.
Son recours a été examiné au TA de Montpellier le vendredi 30 septembre.
Son avocat a fait valoir des arguments dont chacun aurait dû suffire à justifier une décision favorable : 12 ans de présence en France, respect des dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme, de la Convention des droits de l'enfant, situation de sa famille s'il était reconduit dans son pays, danger pour lui de retourner en Guinée Conakry, un pays où le climat politique actuel est caractérisé par une insécurité et une violence généralisées (cf article de « Jeune Afrique » dans le numéro 2333 du 25 septembre, page 52 à 57). Pourtant rien n'y a fait, le juge n'a posé aucune question et n'a desserré les dents que pour annoncer sa décision de rejet du recours.
Son embarquement dans un avion à destination de Conakry serait prévu pour le samedi 8 octobre à 11 heures dans un vol régulier d'Air France à destination de Conakry (aérogare 2 F). Nous appelons à manifester à M.Diakhaby, qui n'a pas l'intention d'embarquer, la plus large solidarité. Fax Préfecture des Pyrénées Orientales : 04 68 35 59 17
Organisations membres du « Réseau Education sans frontières » :
Syndicats et associations :
ADN (Association pour la démocratie - Nice), AITEC (Association Internationale des Techniciens, Experts et Chercheurs, Groupe contre la criminalisation des familles), AMF (Association des Marocains en France), A.S.A.V. (92), Association « En-Temps » (service des mineurs étrangers isolés), Association Française Janusz Korczak (AFJK), Association Intercapa Solidarité Etudiants Etrangers, Association Sar-Phirdem, ATTAC-France, CIMADE, Cinquième zone, CNT, Collectif Cetace (Créteil), Comité de défense des droits des sans-papiers (59), Comité de soutien aux tsiganes du 93, Collectif des sans papiers de Seine Saint-Denis (93), Collectif des sans-papiers des Hauts de Seine (92), Collectif des sans-papiers kabyles de France (CSPK), 3ème Collectif des sans-papiers de Paris, Collectif Unitaire de Défense des Elèves, DEI-France, Etudiants et Enseignants étrangers (Académie de Créteil), Coordination nationale des sans-papiers, Droit Au Logement, Ecole Emancipée, Emancipation, FASTI, Faut qu'on s'active ! (Boulogne sur mer), FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves de l'Ecole Publique), FERC-CGT, FSU, G10 Solidaires Paris, GIIPR - Lyon (Groupe d'Information et d'Intervention Pour la Régularisation), GISTI, « A Contre Courant » (journal politique et syndical - Mulhouse), ICEM Pédagogie Freinet, Identité - RROMS Ligue de l'Enseignement, Ligue des Droits de l'Homme, MGM (Syndicat de la Médecine Générale) MRAP, PAS 38 (Pour une Alternative syndicale - Isère), RAJFIRE (Réseau pour l'autonomie des femmes immigrées et réfugiées), Ras le Front RCTS (Réseau de travailleurs sociaux pour l'insertion des jeunes étrangers), Réseau Chrétiens Immigrés (RCI), Section Française de Défense des Enfants, SGEN-CFDT, SUB TERRA a.s.b.l., SUD Haute-Loire, SUD-Culture, SUD-Education, SUD-PTT, Sud Santé-Sociaux 57 Syndicat de la Magistrature, UDAS (Union des Alternatives Syndicales), UNL (Union Nationale Lycéens), UNSEN-CGT.
Collectifs d'établissement :
CISéé (Lycée Suger Saint-Denis - 93), CISéé (Lycée Utrillo, Stains - 93). Club UNESCO Terre Bleue (Charenton - 94), Collectif de l'EURE de soutien à Wei-Ying et Ming et aux mineurs et jeunes majeurs scolarisés sans papiers, CVSF, collectif du lycée Jacques Vaucanson (les Mureaux 78), Comité de soutien des enfants tchétchènes de l'école Baudelaire - Paris 12, LP Florian (Sceaux - 92), LP Gustave Eiffel (Massy - 91), Lycée Jean Jaurès (Châtenay-Malabry - 92), Lycée Jean Macé (Vitry - 94), Collectif Lycée J. Feyder (Epinay - 93).
Soutiens :
Alternative Libertaire, LCR, Les Verts, OCML VP-Journal Partisan. PCF.
Source/auteur :
http://www.educationsansfrontieres.org/
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