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Menace de répression syndicale sur la CNT-FAU Nancy

LU SUR toulouse.indymedia : " Sur le campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy2, l'administration cherche à intimider les militant-e-s de la CNT et ceux-celles qui participent à diverses pratiques autogestionnaires mises en place depuis l'an dernier, notamment dans la continuité du mouvement dit « anti-CPE » et à des pratiques lancées par la CNT telles que la zone de gratuité et les repas collectifs.

Ce qu'il faut savoir c'est qu'aujourd'hui la CNT sur la fac de lettres apparaît comme le principal syndicat de lutte et les pratiques qu'elle impulse connaissent un succès grandissant auprès des étudiant-e-s si bien qu'elle apparaît aujourd'hui comme une menace pour la hiérarchie universitaire. Nous pouvons nous en féliciter.

Nous joignons ici la lettre que la présidence a envoyé à tou-te-s les étudiant-e-s et personnels du campus dans le but de nous menacer et de discréditer, non seulement notre organisation, mais aussi l'ensemble des acteur-rices du mouvement social sur le campus. Nous joignons également notre réponse à cette attaque politique. La répression ne passera pas seule la lutte paie

Lettre de la présidence adressée aux étudiant-e-s et personnels :

Prenant acte du tract de la CNT diffusé sur le CLSH menaçant de l'occupation par la force d'une salle destinée aux activités d'enseignement, nous souhaitons rappeler à tous les règles d'usage des locaux publics. Toute attribution de local ne peut se faire qu'à une association ou un syndicat respectant les règles d'enregistrement auprès des services de l'Université. Par ailleurs, l'attribution implique d'une part que les objectifs de l'association ou du syndicat soient en lien direct avec les missions de l'Université, d'autre part cette attribution n'est pas automatique du fait du déficit de surfaces dont l'Université souffre actuellement. Nous tenons à souligner que l'occupation illégale d'une salle ne saurait en aucun cas conduire à l'attribution de la salle. En revanche, le prêt ponctuel de salle pour des activités associatives a toujours été assuré dès lors que les associations respectent les procédures liées à la gestion du planning. Au cours des mois passés, des comportements totalement inacceptables ont été adoptés par certaines personnes ou groupes de personnes sur le campus : vol de dossiers administratifs, intimidation et menace de séquestration de personnels, entrée par effraction dans les locaux, dégradation des lieux. L'Université a dû supporter seule sur ses propres moyens, les conséquences financières de certains de ces comportements (6500 € pour la seule remise en état des murs tagués). Par souci d'apaisement et pour favoriser le retour au fonctionnement normal, l'Université n'a pas donné de suites à ces faits malgré leur gravité. Toutefois, des agissements de ce type seront à l'avenir automatiquement et immédiatement suivis de mesures visant à assurer la sécurité des personnes et des biens, mesures prises en concertation avec Monsieur le Recteur d'Académie d'une part, et comprenant une saisie de la section disciplinaire à l'encontre des personnes impliquées d'autre part. Nous vous remercions de prendre bonne note des règles de fonctionnement du campus et de savoir vivre sur ces lieux publics,

François LE POULTIER Président de l'université

Benoît SCHNEIDER Directeur du Campus Lettres et Sciences Humaines

Notre réponse :

Prenant acte du mail envoyé à tou-te-s les étudiant-e-s, professeurs et personnels IATOSS par Monsieur François LE POULTIER, Président de l'université et Monsieur Benoît SCHNEIDER, Directeur du Campus Lettres et Sciences Humaines, datant d'hier, le 1er octobre, nous tenons à répondre aux attaques parfois diffamatoires contre notre syndicat. Nous n'appelons qu'à la tenue d'une réunion pour constituer un collectif visant à créer un lieu autogéré pour y développer des activités culturelles, de solidarité et d'échange.

Contrairement à ce qui nous est reproché, ce n'est qu'une fois formé que le collectif, et lui seul, décidera des moyens d'actions à mettre en œuvre pour obtenir la salle 028. La CNT ne s'est jamais prononcée quant à la nature de ces moyens et n'a pas appelé à une « occupation par la force ».

Si la mission de l'Université est uniquement de dispenser des cours à des consommateur-trice-s de savoirs, dans ce cas, peut-être que les « objectifs » de notre syndicat ne sont pas « en lien direct » avec celle-ci. Cependant, nous considérons que sa véritable mission est l'émancipation par la connaissance, c'est-à-dire qu 'elle doit permettre à chaque étudiant-e de se forger un sens critique.. Dès lors, le syndicat est un moyen pour défendre cette vision d'une université émancipatrice pour tous. Il est donc porteur des aspirations d'un grand nombre d'étudiants. C'est pour mettre en pratique cet idéal que nous appelons à la création d'un collectif indépendant de la CNT qui portera ce projet. Ce point semble avoir été négligé dans l'interprétation que MM. LE POULTIER et SCHNEIDER font de notre proposition.

Lorsque le Président évoque les événements qui ont eu lieu « au cours des derniers mois », il omet sciemment de recontextualiser les faits dans le cadre du mouvement dit « anti-CPE ». Lors de ces luttes durant lesquelles de nombreux-ses étudiant-e-s se sont réappropriés le Campus et s'y sont investis, des pratiques autogestionnaires ont été développées notamment dans la salle 028 qui est alors devenue un lieu de vie permettant de riches échanges sociaux et humains. Notre revendication doit donc être resituée dans la continuité d'un mouvement social et dépasse largement le seul cadre de la CNT. De même, des pratiques autogérées permanentes ont été mises en place sur le Campus depuis l'année dernière, notamment la zone de gratuité, la réalisation de repas collectifs et les jardins collectifs de la Cité-U de Boudonville. Ces activités solidaires qui touchent de plus en plus de personnes nécessitent pour se développer un lieu fixe et non « ponctuel ». Face au contexte que nous venons d'exposer et devant le nombre croissant d'étudiant-e-s engagé-e-s dans ces pratiques, cette revendication trouve toute sa légitimité.

Alors que l'on nous parle du « déficit de surfaces dont l'Université souffre actuellement », nous nous étonnons que la salle 028 soit inoccupée cette semaine sans raisons apparentes.

Durant le mouvement dit « anti-CPE », le comité de grève représentatif des étudiant-e-s en lutte (et non la seule CNT) a choisi d'agir par différents moyens (pancartes, affichages, blocages, tractages, manifestations, occupations de lieux symboliques, « entrée par effractions dans les locaux », etc.). En qualifiant ces comportements de « totalement inacceptables », la hiérarchie universitaire attaque le mouvement social dans sa légitimité. L'Université nous donne donc enfin sa position sur le mouvement dit « anti-CPE ». Position qu'elle n'avait jamais assumée jusqu'alors : elle choisi de le condamner.

De plus, en menaçant les acteurs de la lutte de mesures « automatiques et immédiates », « prises en concertation avec Monsieur le Recteur d'Académie […] et comprenant une saisie de la section disciplinaire », Nancy 2 annonce clairement sa politique face aux mouvements ou actes de contestation : elle choisi la répression.

En assimilant implicitement des tags, des « dégradations », ainsi que des « vols de dossiers administratifs » et des « intimidations et menace de séquestration de personnels » à la CNT, un des outils du mouvement social, tout comme l'UNEF, la LCR, le SNESUP, la CGT, LO et tous les non-syndiqués, et en menaçant par ce mail notre syndicat, l'Université lance sa politique répressive.

Nous ne saurons rester indifférents.

La CNT-FAU Nancy


Ecrit par patrick83, à 14:01 dans la rubrique "Actualité".

Commentaires :

  Anonyme
09-10-06
à 18:56

Pas d'inquiétude Mr le Président.

Si le président de l'université connaissait un peu mieux le fonctionnement de la CNT, il dormairait sur ses deux oreilles et ne se fatiguerait pas à envoyer des mails de menaces.
En effet, les discussions oiseuses et incessantes du Syndicat de Combat (sic) donnent peu d'espoir aux étudiants en première année d'occuper la salle avant leur Doctorat.

Pas d'inquiétude Mr le Président, vous serez en retraite d'ici là!
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