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"En réaction à la prolongation de l'état d'urgence pour les trois prochains mois, de nombreuses organisations avaient appelé à un rassemblement devant la faculté de Saint Denis, Paris VIII. Ce rassemblement devait précéder une manifestation rejoignant Bobigny, traversant ainsi la Seine Saint Denis : des quartiers populaires souvent ignorés des manifestations politiques et des pratiques militantes. Il s'agissait d'exprimer une solidarité envers émeutiers et habitants, de dénoncer les pratiques sécuritaires, la banalisation de l'apartheid social et la stigmatisation des populations pauvres, pour une bonne partie issues de l'immigration.
De fait, ce mercredi après midi, 300 personnes environ se sont retrouvées sur le parvis de Paris VIII : le SCALP-REFLEX, des membres de la JCR, Vamos !, Droit devant, CNT FAL, SUD Etudiant. Il est décidé, au vu du faible nombre de participants au rassemblement, de rentrer dans la fac afin de faire débrayer les étudiants autour de cette lutte. On entre dans les salles de Travaux Dirigés, dans les amphis, afin d'exposer l'importance de la lutte et de la mobilisation. L'idée est d'engager le dialogue, la prise de conscience collective pour faire bouger et réagir les gens. Les profs sont froids, les étudiants plus que mous. Cette tentative ne parvient qu'à étioler le groupe de départ. La plupart des orgas présentes disparaissent peu à peu, laissant place finalement à quelques membres de la JCR et au SCALP REFLEX. Venu avec sa batucada, Vamos met de l'ambiance au cortège qui s'élance alors de l'université vers la gare RER de Saint Denis dans le but de rejoindre la manifestation prévue à Saint Michel à 18 h 30, Bobigny étant devenu un objectif inatteignable.
Commence alors une manifestation joyeuse et dynamique qui, à travers le centre ville, entraîne les gens des alentours, venus faire leurs courses où habitant le centre. Aux cris de « C'est pas les quartiers qu'il faut nettoyer, c'est Sarkozy qu'il faut virer ! » le cortège s'est grossi de jeunes enthousiastes, prêts à nous accompagner jusqu'à Saint Michel ! La plupart des gens des artères commerçantes paraissaient plus surpris qu'hostiles à la manif (on les comprend en même temps, une batucada, ils doivent pas en voir souvent en dehors d'éventuels carnavals municipaux !).
Arrivés à Saint Michel, notre cortège s'est fondu dans les cortèges présents. Peu à peu, la manifestation se met en branle vers le Sénat, en remontant le boulevard Saint Michel. Après avoir intégré le cortège du 9e collectif de sans-papiers, un bloc libertaire s'est constitué, unifié et dynamique, ouvert par la banderole"Pas de justice pas de paix" du Scalp-Reflex, où slogans et invectives à l'encontre des forces répressives de l'Etat sont repris en chour.
Nous ne sommes pas parvenus au Sénat, toutes les voies d'accès étant bien remplies de flicaille suréquipée. La manif s'est terminée place du Port Royal, par un « sublimissime » discours d'Olivier Besançenot, que nous avons découvert poête à ses heures perdues (ah la rime en « aire » !
Révolutionnaire, prolétaire, sécuritaire, pomme de taire.). Bref que du bonheur, même si d'aucuns auront peut être trouvé cette touche finale un peu molle face à la réalité de l'état d'urgence.
SCALP-Reflex, groupe parisien du Réseau No Pasaran !
21 ter rue Voltaire
75011 Paris
01.43.48.54.95 | 06.30.91.89.48.
à 11:15