Accueillis à la sortie du métro par plusieurs militants, on se dirige vers l'amphithéatre Cuvier de la fac de Jussieu. On s'installe, on discute un peu, c'est l'occasion de mettre des visages sur des noms, puis le monde commence à arriver, et doucement mais surement, la coordination lycéenne nationale commence.
Première question : Quel rôle donner aux étudiants présents
dans l'assemblée ? Après un (des nombreux) vote à main levée, il
sera décidé qu'ils pourront prendre la parole, mais n'auront pas accès
au droit de vote.
Un membre de l'assemblée remarque qu'il serait bon de
modifier l'ordre du jour prévu en inversant deux points, c'est à dire en
préférant parler d'abord des perspectives pour l'avenir de la mobilisation,
et ensuite des revendications des lycéens, plutot que le contraire.
On s'apercevra a posteriori qu'il avait peut-etre finalement
raison...
Ensuite nous passons à un topo général sur l'état de la
mobilisation lycéenne dans toute la France, et sur les prochains mouvements
engagés par chacun. C'est donc chacun leur tour que des représentants
du mouvement en département ou région parleront de leur cas,
assez brièvement. Il en ressort que pour la grande majorité, les dates du
8 et du 10 Mars sont d'ores et déja enterrinées comme journées de grève et
de manifestation. Les responsables se montrent en outre confiants quant au
niveau de la mobilisation pour mardi.
Nous passons ensuite à la plate-forme
de revendications, point qui se révelera sulfureux, comme on aurait pu le
prévoir. Peu à peu, pendant l'examen des différents points de revendications,
on a senti "l'agitation" grandir, ce qui est un peu dommage car les votes
et débats ont fini par etre un peu "gachés" mais encore une fois,
les
sujets abordés étant plus qu'importants, il est logique que
chacun souhaite défendre son point de vue bec et ongle, meme si c'est
dommage que cela se fasse au mépris de la progression de la réunion...
Les
différents points de la plate-forme donc :
- Retrait total du projet de loi
Fillon (adopté)
- Non à la professionalisation à outrance dès la 5ème
(adopté)
- Maintien des TPE et de toutes les options (langues rares, EPS,
etc.) (adopté)
- Non à la destruction des services publics (adopté)
- Pas
plus de 25 élèves par classe (adopté)
- Accès à l'éducation pour tous
(adopté)
- Maintien du bac anonyme et national (adopté)
- Pas de patrons
dans les lycées. (associé au premier point) débat important sur ce point :
Caricature ? Non-sens ? Association à "Non à la professionalisation à
outrance..." ?
- Egalité entre tous les établissements (adopté)
- Maintien
de l'enseignement technique de qualité (adopté)
- Embauche de 90 000
personnels dans l'éducation (dont un peu plus de 50 000 profs)
- Unité
entre profs et élèves (rejeté)
- Gratuité de l'accès à l'éducation et à la
culture (adopté)
- Amélioration de la démocratie lycéenne (adopté)
- Pas
d'agissement libéral de l'UE dans l'école (adopté) Débat sur ce point :
L'Europe a-t-elle vraiment sa place dans les revendications des lycéens ?
Cette accusation est-elle vraiment fondée ?
- Non à la note de vie scolaire
au brevet (adopté)
- Démission de Fillon (rejeté) Débat sur ce point :
Changer de ministre serait-il utile, puisque cela reviendrait à échanger
un ministre de droite contre un autre ministre de droit ?. Les
partisans de cette motion ont noté qu'il était important d'écouter les
lycéens qui scandaient régulièrement ce slogan dans les manifestations.
-
Retrait de la réforme LMD pour les universités, et association des étudiants
au mouvement (adopté). Débat sur ce point : Si ce point est adopté, il faudra
pouvoir le défendre, de plus, cela risquerait de rendre plus confuses les
revendications des lycéens. Toutefois il sera admis que les étudiants
apportent un soutien important au mouvement lycéen, et que leur revendication
a son importance dans un mouvement social de grande ampleur.
(j'ai
surement oublié un ou deux points, désolé.)
Ensuite, on nous dit de nous
dépècher de terminer car une alarme incendie aurait retenti dans un autre
amphi, et qu'il faudrait évacuer. Toutefois, on ne nous évacuera pas,
heureusement d'ailleurs. On passe à la création et à l'élection d'un Comité
de Coordination Lycéenne, n'ayant pas pour fonction de "diriger" le
mouvement, mais
plutot de le catalyser en essayant d'avoir des élus dans
quelques villes de province importantes. Sans animosité aucune, j'ai du mal
à appeler cela une élection, mais c'est compréhensible : nous
étions pressés par le temps, et la tribune était un peu débordée par
le brouhaha qui s'échappait de l'amphithéatre.
Alors concernant les noms
des memebres cu comité, j'aurais malheureusement beaucoup de lacunes, je n'ai
pas bien pu noter les noms. Je me souviens tout de meme de : François, Eden
et Karl (UNL), Félicien, Raphaëlle (Indé.) + deux membres de la JCR, et
encore d'autres, je pense que certains combleront mes trous de mémoire.
Il
a été abordé d'une façon sporadique au cours de cette AG la suite du
mouvement ; certains groupes ont en effet proné la grève générale après le 8
Mars, seul moyen, pour eux, de se faire réellement entendre du gouvernement,
et de le faire enfin céder. Malheureusement ce point n'a pu etre voté,
certainement pour la prochaine AG.
L'amphi a déja un peu commencé à se vider,
beaucoup devant prendre des trains, comme nous d'ailleurs (délégation de
l'UNL 01 : Maxime (Responsable Fédéral), Maud, et moi-même),
et c'est sans connaitre encore la prochaine date de réunion de la
coordination nationale que nous quittons la salle (d'ailleurs si on
pouvait m'informer à ce sujet...).
En bref, un bilan globalement positif,
le dialogue peut exister entre les lycéens, si virulent soit-il, une
expérience de coordination certes imparfaite (difficile toutefois d'éviter
les effusions et le bruit) mais très interessante, à renouveler rapidement
pour éclaircir un point capital, encore incertain : les perspectives d'avenir
du mouvement lycéen. La présence de nombreux représentants des villes
de province est une autre preuve importante de réussite de cette Assemblée
Générale nationale. D'ailleurs à ce sujet, je tiens à attirer l'attention des
nouveaux membres du Comité de Coordination Lycéenne et des responsables de
l'UNL ; il est en effet matériellement
très difficile pour les lycéens de
province de se déplacer très régulièrement sur Paris. Je propose donc
d'essayer de "décentraliser" cette coordination, le plus souvent possible. Je
pense à organiser ce genre d'AG dans une des villes ou la manifestation a été
très forte : Grenoble, Strasbourg, Toulouse, etc.
voila