L'En Dehors

Lu sur : Indymedia Lille « Ce jeudi 3 mars, Philippe Mettens, bourgmestre faisant fonction de Flobecq, et Benoît Lutgen, ministre wallon de l'Environnement, sont venus apposer les scellés à l'entrée de la décharge du Radar.

À Flobecq, dans le Hainaut, voici bientôt trois ans que l'exploitation d'une décharge et d'une sablière se poursuit en toute illégalité au péril de la santé des habitants de la région.

La fermeture de la décharge a finalement été décidée ce jeudi, sur les conseils de la Spaque (Société publique d'aide à la qualité de l'environnement), qui avait déjà effectué il y a deux ans des constats très préoccupants pour la la santé publique et en ce qui concerne la paroi effondrée de la décharge et la manière dont cette paroi était remise en état. Cette décision ne porte toutefois que sur une période de six mois, pour « poursuivre les investigations ».

La fermeture de la décharge survient quelques jours seulement après que les ministres Lutgen et Demotte (qui habite Flobecq) ont assuré, en réponse à des questions parlementaires posées par la droite et les verts wallons, qu'il n'y avait aucun danger pour la santé publique. Apparemment, on estime maintenant qu'il vaut mieux s'en assurer d'abord. Le comité d'action FOeRT-FOuRTe réclame depuis sa visite au début de l'année dernière au cabinet du ministre Demotte que les dangers pour la population soient évalués plus avant. En 2003, une étude de la Spaque avait en effet établi une forte contamination des nappes phréatiques.

En théorie, la décharge était déjà fermée depuis deux ans. Pourtant, Marcel Fort a pu continuer à l'exploiter et à l'étendre sous le couvert de « travaux de remise en état de la paroi effondrée », travaux qui, selon le même rapport de la Spaque, étaient complètement bâclés. Au cours de ces deux années, les activistes de FoeRT-FOuRTe et du groupe d'action Patdagach ont constaté à de nombreuses reprises que les déchets déversés dans la décharge du Radar n'étaient pas tous des déchets de construction wallons préalablement triés. En juillet 2003, pendant la semaine d'action de Patdagach, la police de l'environnement a placé sous scellés la benne d'un camion qui transportait des déchets chimiques. L'Ovam, la société publique flamande des déchets, constate elle aussi régulièrement lors de ses contrôles que des entreprises flamandes vont déverser des déchets - pas toujours triés - à la Houppe pour échapper à la taxe environnementale flamande. Elle a imposé de lourdes amendes pour fraude à la taxe environnementale et pour d'autres infractions, notamment le déversement de déchets fortement polluants.

 Aujourd'hui, Marcel Fort menace de fermer à nouveau au public le bois de la Houppe - du moins les 150 hectares qui lui appartiennent - pour que les établissements horeca de la région « sachent aussi ce que c'est que de perdre son gagne-pain ». Comme si ces exploitants, dont les revenus sont plombés par la décharge et l'exploitation de la sablière du Mont de Rhodes, n'étaient pas menacés depuis des années par les activités de la SA Fort-Labiau. Le bourgmestre Mettens, qui confirme que la décharge a été fermée en raison des risques qu'elle fait courir à l'environnement et à la santé publique, affirme ne pas vouloir céder à ce chantage.

 Entretemps, des activistes ont constaté que les scellés ont à nouveau été brisés ce vendredi 4 mars.

Par le passé, il est déjà arrivé que le bois soit rendu inaccessible (en réaction à une campagne d'affichage par les habitants du voisinage) et que des installations fermées de la SA Fort-Labiau soient rouvertes. Nous sommes impatients de voir la réaction des autorités cette fois-ci. »

Texte adapté d'un article en néerlandais sur Indymedia Flandre orientale : Dhoppe : Zegels op de Radar

Historique des actions à la Houppe : sur Indymedia Liège (2003-2005) | sur Indymedia Belgique (2002-2003)

Auteur : Patdagaske (adaptation dd)