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Indymédia Paris : "La loi Fillon nous promet une meilleure école avec moins de moyens, comment y croire ? En fait l'école devrait devenir rentable, et satisfaire les besoins du marché. Pour cela cette loi veut restreindre le nombre de matières enseignées. Il ne s'agirait plus que de savoir " lire, écrire, compter, ''cliquer'' et parler une langue étrangère ''de communication.'' " Pour ce qui est des autres matières (sciences, histoire, économie…), seuls les meilleurs élèves pourront y accéder. Les autres seront orientés vers l'apprentissage dès le plus jeune âge, à 12 ou 13 ans parfois.
Cette loi s'inspire du " Rapport Thélot ", publié au début de l'année. Dès le début, il est expliqué qu'avec " 80% d'une classe d'âge au bac ", ce sont des jeunes trop qualifiés qui arrivent sur le marché du travail et demandent ainsi des conditions et des salaires trop élevés. C'est cela que Fillon a voulu casser.
De même, en voulant faire passer le bac en contrôle continu, le ministre brise les diplômes nationaux. On sait bien que d'un établissement à l'autre, une même copie n'a pas la même note. Aussi, en étant jugés et notés différemment, sur des devoirs différents, nous aurons des diplômes différents. Or, un diplôme national correspond dans le monde du travail à des conventions collectives qui disparaîtraient forcément avec la réforme.
Cette loi va dans le même sens que la réforme LMD-ECTS dans les facs, qui brise les diplômes nationaux, individualise les parcours et donne une autonomie budgétaire aux universités. En réalité, cette " autonomie " signifie pénurie de moyens et concurrence entre les établissements. Cette loi va aussi dans le même sens que toutes les attaques du gouvernement contre les salariés et les plus pauvres. C'est un gouvernement au service du MEDEF qui nous attaque tous depuis 2002.
Depuis que Raffarin est au pouvoir, beaucoup de mouvements ont eu lieu : les surveillants contre la suppression de leur statut, les profs, les salariés contre la casse des retraites (déjà Fillon), les intermittents, les chercheurs, les étudiants, les chômeurs, les précaires, les salariés du public et du privé pour la défense de la Sécu, des services publics, des 35h et du pouvoir d'achat…
Si le mouvement lycéen continu, c'est pour plusieurs raisons. C'est parce que nous sommes organisés démocratiquement et que nous prenons nous-même nos propres décisions, sans manipulation. C'est parce que nous en avons ras-le-bol des coupes dans les budgets et que nous nous inquiétons pour notre avenir. Mais c'est aussi parce que nous avons reçu les soutiens de salariés de l'éducation ou non, d'étudiants, de chercheurs, de chômeurs, de citoyens divers. Le mouvement lycéen continu et cela malgré la censure dont nous sommes victime depuis le début .Si nous ne sommes pas aussi nombreux qu'auparavant lors des grandes manifestations (200 000) ou au plus fort des occupations (25 % des établissements occupés) et des blocages (environ 700 lycées bloqués en une semaine), ce n'est pas par défaitisme ni par isolement : les animateurs du mouvement sont exclus des établissements, les coups de matraque pleuvent, et les arrestations massives se généralisent. Il a fallu pour que nous retrouvions une place, même minime, dans les médias que se produisent des incidents et des violences, comme la manifestation du 8mars 2005, favorisant ainsi l'amalgame entre lycéen et casseur. Où il y a des CRS, il y a des caméras, faut-il se battre pour qu'on parle de nous ?
Nous avons besoin de l'aide de tous. Si Fillon nous ignore, nous connaissons en revanche la répression. En effet, mercredi 20 avril, alors que nous occupions une annexe du ministère de l'éducation pour être enfin entendus, 165 personnes ont été arrêtées et mises en garde-à-vue. Neuf d'entre elles passeront prochainement en procès, rejoignant d'autres lycéens et étudiants déjà mis en examen auparavant. Nous ne sommes ni des casseurs, ni des délinquants manipulés. Nous n'agissons que pour notre éducation !
Mais nous agissons contre le gouvernement et la vague libérale qu'il fait déferler. Nous sommes prêts à converger avec tous ceux qui en sont victimes. C'est pour cela que nous faisons peur et qu'on veut nous faire taire !
Contre ce gouvernement qui nous attaque tous, qui n'hésite pas à nous réprimer, qui se moque de nous, nous devons nous mobiliser !
Nous devons être tous ensemble dans la rue le 1er mai, jour de la fête du Travail ! RDV à 14h Place de la République
Nous devons être tous en grève le 16 mai, pour protester contre la suppression d'un jour férié par un gouvernement qui est à la botte du MEDEF !
Coordination nationale lycéenne